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24 mars 2006

Le CRAN : un essaim d´opportunistes et de parvenus ?

Réaction sur l´article sur grioo :

« Le Cran ou les nouveaux servants »

« Pour certaines âmes perdues et errantes, il est plus facile de se livrer à la soumission du maître, que de se battre et défendre la liberté ; parce qu´en vérité ils n´ont aucune idée de ce à quoi elle peut servir. »   MK

Stupéfiant, ce que l´aliénation peut produire en divagations désordonnées, insensées et incultes. Absolument aberrant ; c´est à croire que cet article a été dicté par Sarkozy ou quelques ténébreuses associations racistes et désireuse de rappeler aux nègres français, qu´ils étaient d´abord français avant d´être noir. Sarkozy y a réussi, en Martinique et ailleurs dans les Dom Tom à faire comprendre aux nègres résidants sur ses territoires d´Outre Mer qu´ils devaient se distancer des nouveaux émigrants ou du sort honteusement réservé à l´Afrique par la francafrique. « Vous, vous êtes français ! » entendait-on dire ; et cela sonnait comme les américains blancs s´adressant à leurs anciens esclaves noirs pour les dissocier de l´Afrique pour éviter tout retour vers le continent noir ou la révolte couvant sous le souvenir de toutes les cruautés que les noirs avaient endurés 500 ans durant et endurent encore aujourd´hui sus le faux et sournois christianisme qui leur avait inculqué de tendre la seconde joue, car Dieu est blanc. Ou encore était-ce ces maîtres d´ouvrages ou de travaux haïtiens qui houspillaient leurs compatriotes haïtiens et les traitaient de moins que rien au Canada, pour mériter la reconnaissance et les louanges du maître canadien blanc, oubliant que celui-ci avait sciemment fait en sorte que leur pays Haïti souffrit de misère et de sous développement chronique afin que ses enfants puissent émigrer en désespoir de cause au Canada et devenir les esclaves industriel d´une société blanche qui avaient massacré les indiens pour leur voler leur territoire, et se trouvait, pour son développement, en mal de main d´œuvre. Oui, ce comportement de capo juif servant le nazi et trahissant sa cause et ses frères est bien connu. Rappelons que Laval et Pétain furent condamnés à mort, mais qu´aujourd´hui français et allemands se serraient la main. Les perdants, ce sont ceux qui avaient vilement été livrés aux fours crématoires allemands.    

Et si ce Tony Mardaye (!), en méconnaissance flagrante de l´histoire de l´esclavage et celle de la colonisation prétendait que ce sont les noirs qui ont aidé les occidentaux à accomplir leurs ignobles et douteux ministères, on sentait derrière ce nègre des paillassons la voix du maître tant est, comme le disait La Rochefoucauld : « La reconnaissance est le secret désir de recevoir d´autres bienfaits ». Et dans ce cas, qu´on le fouette donc de nouveau, ou qu´on le soumette encore au Code noir de 1685 qui a été édicté, comme on le sait, par leurs maîtres blancs. Une telle aliénation, une telle bassesse mentale et morale n´est plus de l´ordre du désespoir ou du déracinement ; c´est tout simplement de la pire des négations individuelles. Mais ce n´est pas nouveau, de la part du CRAN, qui regroupe les individus les plus douteux, mais aussi les plus ambigus de France : de ceux qui confondent tout, et se vendent au plus offrant : le propre de l´esclave déraciné, désorienté, sans identité et sans idéal. Et pour combler son désespoir, il se livre pieds et poings liés au maître d´hier, car il ne sait rien faire de sa liberté. Pour lui, c´est un vain mot ; il a été habitué à recevoir des ordres, à obéir, à servir et non à réfléchir ou à se demander ce qu´il est ou ce qu´il peut. C´est le maître qui est tout pour lui, car sans lui, il n´est rien. Triste errance. Ces gens du Cran, on les entend dire qu´ils sont juifs, or il ne s´agit ni de religion, ni même de racisme, mais de liberté. Mais comment savoir ce que c´est s´ils n´ont pas appris ni à la connaître, ni à l´aimer ? Oui, comment chanter les louanges de cette maîtresse de l´existence s´ils ne savaient même pas s´ils avaient une âme : le maître blanc leur avait dit qu´ils n´en avaient pas. Des tonneaux vides, en somme ; des échos de répétition, pas plus. Et ce bonheur d´être esclave, n´est-ce pas merveilleux !?! Un de ceux qui vont certainement dire que Michel Debré, en volant les enfants réunionnais avec la phrase : « il faut des esclaves aux hommes libres », il était innocent. Mon Dieu ; quand un noir déraille, c´est à en vomir !

Après ou pendant le séjour de Bwana Sarkozy en Martinique, bien de choses avaient changé : même Aimé Césaire était devenu compréhensif, conciliant, Et Christiane Taubira avait changé de ton. Que s´était-il passé, que diable ? Aimé Césaire était-il devenu blanc, et Christiane Taubira aurait-elle changé de fusil d´épaule ? Magicien, ce Sarkozy, pourrait-on dire ; faiseur de miracle. Un vrai Bwana comme on le racontait dans les livres coloniaux. Et pourtant, ni Aimé Césaire, ni Christiane Taubira n´avaient changé de couleur de peau ; comment s´explique cette soudaine métamorphose ? Leur avait-on expliqué, avec conviction et arguments comme le grand Sarkozy savait si bien le faire (voir canailles qu´il faut souffler au Kärcher ou les noirs sont plus brutaux que les arabes ?) comment ils devaient servir la France en période de crise ; ou était-ce tout simplement : « pécunia nervus rerum », l´argent adoucit les moeurs ? Après tout, tous les deux en auraient bien besoin, surtout Taubira qui briguait la présidentielle, et Aimé Césaire, on le savait, avait eu son temps : les éditeurs d´aujourd´hui attendent patiemment sa mort pour faire recette. De ce côté-là rien n´avait changé : « quand un nègre a des idées, il vaut mieux le mettre le plus rapidement sous terre » ; ça calme l´homme blanc et le sécurise, et les morts peuvent s´enrichir autant qu´ils veulent, ils ne présentent aucun danger pour le capital ou qui que ce soit. Bien au contraire, ils enrichissent leurs éditeurs passivement. La bonne affaire.

Curieux tout de même ce revirement en Martinique et en Guadeloupe. Peut-être avaient-ils simplement retrouvé leurs racines gauloises…Dieu les protège, leurs course aveugle avait pris fin. Ceci dit, beaucoup de personnes mésestiment ou ignorent réellement, malgré leur intelligence et leur popularité ce dont il s´agit réellement : il s´agit tout simplement de la liberté. Ah non, pas de celle qui avait fait l´esclavage ou la colonisation, et entretenait la francafrique en pillant honteusement l´Afrique avec de gros slogans vides plus trompeurs et sournois que francs, sincères, honnêtes et équitables. Pour Sarkozy, fils d´immigré hongrois, il s´agit de défendre un patrimoine blanc qu´il a hérité sans se demander si celui-ci était juste ou équitable ; c´était le sien, ça suffit.

Mais pour les noirs français, de quoi s´agissait-il ? On se le demande. S´agissait-il de défendre l´ordre décrié du maître, ou de réclamer sa clémence ; tout en sachant que lorsque l´économie l´ordonne, l´homme blanc n´a ni morale, ni éthique ? En ce qui nous concerne, et nous espérons vivement que beaucoup ont vu la différence et la connaissent : il s´agit d´une liberté à laquelle a droit n´importe quel être sur cette terre ; quelle que soit la couleur de sa peau, sa confession, son lieu de naissance ou sa société. Une liberté qui respectait l´identité et la personnalité de tout être humain, ainsi que son droit à la souveraine et libre réalisation. Sans cela, à notre avis, il n´y a pas de démocratie. Car la démocratie, c´est justement la mise en pratique, l´organisation et la réalisation sociale de cette forme résolue de la liberté.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com        

         

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Commentaires
P
C'est le propre de l'internet que d'effacer les frontières, et donc toucher les populations du monde entier, mais je me félicite de votre succès.<br /> <br /> Vous n'êtes pas savoir que le CRAN a réussi à faire contre lui l'unanimité, ce à propos de sa tentative de transformer le 10 mai en "carnaval".<br /> <br /> La réaction de celui qui a mis le feu aux poudres avec son article : Le Cran ou les nouveaux servants. <br /> <br /> *************************************************<br /> L’écran carnavalesque<br /> <br /> Le CRAN : fédération d’associations noires regroupant une centaine d’associations africaines et moins d’une dizaine d’associations antillaises en son sein, sans poids réel, sans consistance, n’ayant aucune prise sur la communauté afro-antillaise a décidé de s’approprier la mémoire de nous autres, en proposant de célébrer le 10 mai. Pourquoi pas !<br /> <br /> Cette fédération, qui n’est qu’un écran de fumée, derrière lequel se cache une association ayant fait des antillais des antisémites, et dont la création du CRAN a pour but, de lutter contre un pseudo antisémitisme rampant au coeur de notre « communauté », a offert à son baron, à son laquais une assise médiatique, sans précédent, sans commune mesure, et lui a ouvert tout grand les pompes à subventions de la république. Et pour cause !<br /> <br /> Le Cran qui ne représente rien, pas grand-chose, pas grand monde, parle et pustule dans les médias, les « opportuneux » les bonimenteurs, les politicards et les journaleux aux ordres sont sous le charme, écoutez leurs dithyrambes, louanges ou leurs mensonges. C’est comme on veut !<br /> <br /> Le CRAN a demandé plus de 600 000 euros de subventions pour commémorer le 10 mai à la Bastille, dont 179 400 euros pour le plateau artistique et 105 000 euros pour les organisateurs, après tout la mariée est gironde, il faut en profiter. Et puis, pourquoi pas ! <br /> <br /> Le CRAN se propose pour le 10 mai d’offrir à la France une Commémoration Nationale de l’abolition de l’Esclavage, par un concert-évènement gratuit : « Mémoire pour l’avenir » et le CRAN amène le nègre danser la gigue sans le fouet, SVP. Elle n’est pas belle la vie ?<br /> <br /> - Mais là, nous disons aux «dévoyeurs » et aux fossoyeurs de la cause noire qu’il n’en n’est pas question ! C’est NON.<br /> <br /> Le 10 mai est un jour de commémoration de la souffrance, celle endurée par des millions esclaves, déportés d’Afrique vers les Amériques pour enrichir les siècles.<br /> <br /> C’est la souffrance de nos ancêtres déshumanisés, bestialisés, transformés par le droit en bien meuble ou en immeuble par destination, dont il s’agit.<br /> <br /> C’est un jour du souvenir, et ce jour, à travers les siècles qui séparent, un lien se tissera entre nos ancêtres esclaves et les hommes libres mais pas égaux que nous sommes. C’est un lien de mémoire, un lien d’affection, et en aucune manière cette commémoration ne peut prendre un caractère festif, mais un caractère solennel ou religieux. Et le 10 mai solennisé, il ne sera pas temps, ni l’heure d’une monstrueuse zoukerie, ni d’un grand méchant zouk.<br /> <br /> Le 10 mai, il sera temps de se souvenir et de se recueillir. Tout simplement !<br /> <br /> Par ailleurs, nous serons attentifs aux artistes qui prostitueront la mémoire de nos ancêtres pour un franc six sous, et à tous ceux qui leur apporteront leur soutien.<br /> <br /> Tony Mardaye <br /> <br /> ************************************************<br /> <br /> Lors de la nouvelle édition de pyepimanla, ce qui ma foi ne saura tarder, nous y travaillons, le responsable de la ligne éditoriale, consacra de nombreuses pages à cette question du CRAN et aux réactions suscitées par leur initiative.<br /> <br /> Cordialement <br /> Pierre
M
Cher Pierre, j´ai lu l´article que je qualifie de brillant et recommande vivement à tous de le lire. Et malgré que nous partons de vues différentes, nous aboutissons, Achille Mbembe et moi, aux mêmes conclusions et je cite pour l´illustrer sa dernière phrase:"Finalement, pour sortir de l’état de corruption, les Africains devront s’émanciper, tôt ou tard, de la loi des fétiches et de ses effets libidineux. C’est ainsi seulement qu’ils retrouveront leur autonomie morale, libérant au passage leur capacité à se souvenir du passé et à inventer le futur et se libérant, dans le même geste, de leurs « élites » - pervers du village s’il en était." Mon procès part plutôt de la phénoménologie d´une impasse consignée sous le fétichisme (qui est, comme on le sait le stade primitif de l´exercice rationnel), suit alors la castration coloniale(phénomène suicidaire qui consiste à agir, penser et agréer le négativisme du maître blanc, ce qui a pour résultat le suivisme abrutissant, l´aliénation et l´idolâtrie du symbolisme du maître qui lui n´a en vue que la domination, le mépris et l´exploitation de la race noire), et enfin, ce mélange, cette douteuse décoction est assaisonnée par l´absence de mémoire historique constitutive autonome qui permettrait à la raison de retrouver les racines sociohistoriques de son identité et de s´objectiver activement par rapport au présent et à l´avenir. Vaincre tous ces maux équivaut à apporter une dose solide et déterminée de conscience sociohistorique de réalisation en mettant à nu tous les maux, en désignant sans ambiguiité les vices, les défauts et les ennemis internes ou externes et en mettant au point une vision, un sens de jugement qui permette à l´africain, à l´homme noir de se réaliser efficacement, sinon à savoir le pourquoi et le comment de sa démarche historique future. C´est ce que Réalisance s´est donné pour but. Et nous espérons que ceux qui nous lisent de par le monde savent l´apprécier. Mais déjà nous sommes nous-mêmes surpris par le succès international sans précédent de ce blog qui est lu jusqu´en Chine, au Japon, en Union Russe! Ce qui est bien la preuve que beaucoup de noirs, contrairement à ce qu´on leur prête, se posent bien de questions sur l´avenir. Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.
P
Les pervers du village : sexualité, vénalité et déréliction en postcolonie <br /> par Achille Mbembe<br /> <br /> <br /> "Un crâne de mort<br /> <br /> On pourrait penser que ce qui précède relève simplement d’un argument théorique. Tel n’est pas le cas. En effet, au cours de la Traite des esclaves, corrompre et se faire corrompre participaient non seulement d’une manière d’exercer le pouvoir, mais d’une ontologie du pouvoir tout court. La manifestation la plus expressive de cette ontologie était la façon dont les « élites » de l’époque établissaient ou non une ligne de partage entre le monde des personnes humaines d’un côté et, de l’autre, l’univers des objets et des marchandises. Les êtres humains, sujets du potentat ou captifs de guerre, pouvaient en effet être convertis en objets/marchandises que l’on vendait aux négriers européens. <br /> Leur « valeur » était mesurée à l’aune de la valeur des marchandises que le potentat acquérait en retour de la vente d’êtres humains. La conversion d’êtres humains en marchandises se faisait de façon indiscriminée. Elle pouvait toucher y compris les membres de la famille proche ou étendue du potentat, voire ses alliés. Les objets reçus en échange étaient ensuite investis dans un double calcul : le calcul de la domination (dans la mesure où le commerce des vies servait à asseoir les bases du pouvoir politique) et le calcul des jouissances : fumer (tabac), se mirer (miroirs), boire (rhum et alcools), acheter des fusils, se parer de divers accoutrements (tissus et étoffes diverses), manger, danser et copuler, amasser femmes, enfants, dépendants, pacotille et, surtout, ivre et hilare, s’amuser à longueur d’année.<br /> Il y a donc, dans l’histoire africaine, une figure du pouvoir qui a pour signifiant central «le parent vendu », « le parent mort » ou, plus précisément, « la vie en sursis ». Cette destructivité principielle, ce trou dans la manière d’imaginer la vie, le travail et le langage humain, voilà ce qu’il nous faut entendre par « corruption ». Historiquement, c’est cette destructivité principielle qui autorise à faire de la corruption l’équivalent du cannibalisme, de la pratique des sacrifices humains et de l’inceste - tout cela à la fois. <br /> Répétons : cette destructivité a pour origine l’assujettissement des élites africaines à un certaine pratique de la jouissance qui s’apparente à la vénération d’un crâne de mort. Car ce qui s’exprime à travers la corruption - depuis l’époque de la Traite jusqu’à aujourd’hui - c’est avant tout un certain instinct de mort dont le propre est de participer à la fois du suicide et de l’homicide. Du point de vue de son « économie morale », la « corruption africaine » doit donc être définie comme une configuration psychique dans laquelle l’esprit génital, sous le masque du pouvoir, de la jouissance et du désir, se présente et s’impose à la culture comme la figure privilégiée du réel. Mais il s’agit en réalité d’une figure porteuse du trépas.<br /> Dans une large mesure, la colonisation ne fit que prolonger ces dispositions psychiques. Elle inventa maints dispositifs à cet effet. Très tôt, au lendemain des guerres de conquête et de « pacification », aussi bien les rouages du marché que la machine administrative et bureaucratique, voire les figures de la coercition, se mirent à fonctionner dans cette perspective, sur fonds d’une culture du syncrétisme indifférencié – laquelle autorise toutes sortes d’accouplements, à commencer par les plus inattendus. En multipliant pour les Africains les opportunités d’investissement libidinal dans des objets d’autant plus désirés qu’ils étaient rares, la colonisation instrumentalisa à son profit les deux pulsions qui, historiquement, habitent le pouvoir sur le continent depuis la Traite des esclaves, à savoir, d’un côté la pulsion de mort et, de l’autre, l’instinct de jouissance - le pouvoir corrompu étant celui qui donne libre cours à ces deux pulsions au point de s’y identifier totalement. "<br /> <br /> http://www.africultures.com/index.asp?menu=affiche_article&no=4346
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