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24 mars 2006

Afrique: combat inégal ou combat immoral ?

De la stratégie pour sortir du marasme

L´enfer gordien africain

Je suis persuadé que beaucoup ne comprennent pas de quoi je parle, pas des faits historiques ; je parle plutôt de l´interprétation de ces faits et de leur incidence sur l´avenir. Mais cela ne m´inquiète nullement, parce que la plupart des gens ne s´intéressent pas à la discussion existentielle sur leur vie ; ils perçoivent la vie ou l´existence par des besoins, des désirs, des moyens, des possibilités leur permettant de se réaliser. Mais analyser le passé, le présent pour déterminer ou influencer ou mieux appréhender le futur, ce n´est pas donné à tout le monde, j´en convient. Et cependant, tous nous y sommes impliqués d´une façon ou d´une autre.

Pour pouvoir s´adonner à cette occupation, il faut non seulement en avoir développé les qualités rationnelles, mais il faut aussi aimer la vérité telle qu´elle est, sinon on ne peut pas, dans ses déductions et ses conclusions, obtenir des résultats fiables : qui dévoilent exactement ou fidèlement ce qui se trame dans les intentions historiques, la portée réelle des actes et des courants temporels et leurs implications sur notre vie, notre avenir.

Si la lecture et l´interprétation des fais historiques comme telle est aisée et accessible à tous, rechercher les liens qui renouent les faits entre eux, mettre à nu la logique dynamique interne des faits intentionnels, et les comparer aux effets réels de leurs résultats escomptés ou secondaires, relayer l´intention à ses buts ou à sa porté et l´incidence ou l´impact de faits intentionnels sur les cercles restreints ou éloignés, ce n´est pas aussi facile qu´on le pense. Du moins, pour beaucoup parce qu´en réalité, sans autre a priori, nous nous laissons tous guider, indiquer le chemin de la vie, dicter ou inculquer notre comportement par la culture, notre milieu social, notre instruction, le contour social de notre pays. Remettre bien de choses en cause, se demander pourquoi ceci et pas cela, qu´en serait-il si ceci ou cela arrivait ou intervenait, dénouer les stratégies intentionnelles ou chercher à trouver les moyens de combattre efficacement des faits, de intentions occultes ou néfastes, il faut définitivement en avoir le goût ou les qualités intellectuelles spéculatives et analytiques, parce que sinon, comme on le voit souvent dans la vie, on bute trop souvent sur des spécimens humains plus bornés et obtus qu´éclairés ou avertis.

Quand on s´atèle au questionnement de l´historicité (ère chrétienne) de l´homme noir, on est surpris par deux choses importantes : Non seulement ce continent a toujours été chambardé par des envahisseurs arabes dès le 7ième siècle, et occidentaux dès le 14ième- 15ième siècle. Et sa stagnation actuelle par rapport à l´occident, par exemple ou à l´Asie, est due notamment parce qu´il lui manque de « personnalité » au sens de s´imposer clairement autour de principes, d´une organisation, d´idéaux réalisant les 47 pays formant son territoire le plus fidèlement et le plus efficacement que possible, en tenant compte non seulement de l´harmonie positive interne, mais aussi des dangers externes qui sont, on peut le voir aujourd´hui, considérables. Si l´Europe n´avait pas souffert de la peste qui lui ravit 50 millions de ses habitants au 13ième siècle, et si elle n´avait pas cultivé des siècles durant l´art de fourbir armes et de guerroyer pour attaquer et s´approprier par la violence de ce qu´il ne lui appartenait pas, nous aurions vraisemblablement une autre visage de rapports internationaux. Et plus ses armes étaient développées, et plus ses conflits furent sanglants, cela va de soi. Et plus s´établissait la logique selon laquelle le mieux armé, celui qui peut imposer ses intentions brutalement, est celui qui a raison. Une logique existentielle primitive, mais effective de fait. Et pour sortir de sa misère et de son manque, ses voiliers l´aidèrent à vaincre les mers et les océans et ainsi entreprendre de résoudre ses problèmes en torturant, en dépossédant et exterminant l´« autre », celui de l´Amérique, des îles du pacifique et d´ailleurs. Lorsque cela ne suffit pas, on se rabattit sur l´Afrique qu´on vida littéralement de ses habitants.

Aujourd´hui il existe une incroyable sournoiserie en occident : celle qui consiste à nier, sous l´effet de la honte, et surtout pour tromper de nouveau son monde, les faits historiques. Surtout ceux relatifs à l´esclavage des noirs, parce qu´il saute aux yeux que ces infamies n´avaient pas seulement le caractère économique, mais aussi le profond caractère racial et méprisant. Cela ne correspond plus à l´idéal et aux allures que l´occident s´est doté ; car s´ils parlaient tous aujourd´hui de liberté, de droits des homme, de civilisation et de culture, ils furent les premiers à fouler, et cela pendant 5 siècles interminables, les vertus et les qualités dont ils pourvoyaient généreusement leur cultures et leur civilisation. Chacun peut se donner la peau qu´il veut ou les qualités qu´il se destine ou se souhaite ; mais vouloir tromper son monde en entretenant, sous sa peau de mouton des buts ignobles et meurtriers comme ceux, par exemple de la francafrique, ou de l´invasion américaine de l´Irak, l´histoire de l´Apartheid, de Guantanamo, d´Abu Ghraib, de la guerre du Vietnam, de l´Holocauste ou des massacre allemands d´hereros et hottentots…on le voit, on a beau vouloir se donner une fausse identité, le casier judiciaire et les tendances, elles , ne trompent pas.

Pour l´Afrique que beaucoup d´africains et d´étrangers ne savent plus situer ou comprendre (mais qui peut comprendre quoi que ce soit dans l´inversion et le faux culturel actuel ? Qui aurait crû que certains pays occidentaux soient à ce point endettés que le système monétaire international menace de s´écrouler sous la planche à billet américaine ? Qui peut s´imaginer que l´occident tout entier a endetté ses générations futures honteusement éviter de développer son système socioéconomique et se trouve ainsi, devant l´adversité montante de la Chine et de l´Inde, aux abois, si pas avec un pied dans la tombe ?) le positionnement réel, sa chance réside dans le fait qu´elle n´est pas trop ancrée dans des structures définitives ; qu´elle peut, avec doigté et détermination, échapper au sort infamant qui attend, par exemple l´occident. Car produire des excédents trop chers et à la longue invendables ou être obligé d´aller produire ailleurs tout en assassinant sa propre industrie à domicile et en envoyant au chômage se propres compatriotes, ceux qui ont accumulé le profit qu´on emploie contre eux ; c´est du pur suicide, et d´un illogisme criminel bon marché. Et croire qu´on peut échapper à la Chine et à l´Inde en les gardant à distance de ses frontières et de ses marchés, cela ne tiendra pas ; ce n´est qu´une solution de désespoir sans issue.

Mais rien ne peut sauver l´Afrique de ses devoirs envers elle-même : l´instruction sévère, libre d´horizon et riche d´objectivité et de créativité. Ce point est tellement important et capital pour l´avenir de ce continent que nous ne le dirons jamais assez haut : instruction, instruction et encore instruction qui rallie la pratique à la théorie tout en cherchant à développer le potentiel le plus créatif et innovateur sur la raison et de matière existentielle. Et surtout, garder ses distances et ses appréhensions envers l´occident aux abois, et même envers la Chine ; car si l´un a pris l´habitude de nous entraîner dans sa débauche, l´autre risque, si nous ne savons pas développer nos propres moyens de développement et notre réalisance, de nous engloutir sous son poids écrasant.

La liberté n´a pas de prix ; les occidentaux s´en rendront bientôt compte lorsqu´il ne leur restera que l´Afrique comme voie de secours agricole. Et ce jour là, ils se mordront le doigt de nous avoir méprisé, humilié, privé de liberté et de réalisation. Ils voudront mentir et tromper comme toujours, mais ce sera trop tard pour se faire passer pour des saints.

Le grand danger, en Afrique actuellement, est le manque d´évaluation réelle de ce que peut être le coût et les efforts de développement. Ils sont immenses, qu´on ne s´y trompe pas ; l´Afrique souffre d´un manque d´infrastructure chronique. Mais au lieu de vouloir se les doter à coup d´aide ou de projets fantômes, il vaudrait mieux s´atteler d´abord à donner à chacun un emploi au fondement du développement ; le reste viendra pas à pas, et bien plus rapidement et sûrement qu´on ne le pense.

Musengeshi Katata

Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu 

munkodinkonko@aol.com 

   

            

             

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