Révolte et destruction en Grèce brûle suite à l´assassinat par un policier d´un jeune de 16 ans.
Selon doute évidence ce meurtre a été la goutte qui fait déborder le vase.
Le gouvernement a beau avoir arrêté le policier et l´avoir inculpé de meurtre en
fonction, la crise économique, le chômage, les bas salaires, et le sentiment
que les forces de l´ordre usent trop facilement de la violence envers la
population ; tout cela a mis en colère les habitant d´Athènes, de
Thessaloniki qui, dans une rage de destruction et de violence envers les forces
de l´ordre et les voitures parquantes, ont commis des dégâts considérables dans les centres commerciaux.
Quand la frustration et la colère l´emportent
« Je
me révolte, donc nous sommes » Jean Paul Sartre
Depuis plus de deux jours, les autonomes et la jeunesse grecque révoltée se
livre à Athènes, à Thessaloniki à la casse et à l´agression aux pierres face
aux forces de l´ordre. Plusieurs magasins ont été détruits, plusieurs voitures
mis à feu dans une rage inconnue du pays mais rappelant à s´y méprendre les
émeutes des banlieues en France. Que s´est-il donc passé ? Comme en France,
un jeune homme de 16 ans a été abattu par un policier de 3 balles dans la
poitrine. Selon le policier il aurait fait partie d´un groupe de jeunes gens
qui auraient lancé des pierres sur la voiture de police.
Le policier a prétendu avoir tiré en l´air à titre d´avertissement. On se
demande alors ce que font les trois balles dans la poitrine de la jeune
victime. Cette dernière n´était pas pauvre, loin de là, ou même issue de
milieux défavorisés ou contestataires. Son père est ingénieur et sa mère
propriétaire d´une boutique de produits de luxe.
Toute cette histoire montre que la police grecque est bien responsable de
la mort de ce jeune homme qui a apparemment été abattu de sang froid. On ne
tire pas à balle réelle sur un jeune pour un jet de pierre. Celui qui le fait prend
en compte les suites dramatiques de son acte. Encore un pays, dirait-on, qui
rejoint la radicalisation de l´ordre public en Europe laquelle fait suite aux
conséquences ressenties de la crise économique et de l´impuissance des
gouvernements à y remédier efficacement.
On se sert donc de la violence de part et d´autre pour se défaire d´une
frustration sociale qui atteignait tout le monde. On se rappelle que nous
avions parlé de la vente du Port grec de Pirée aux chinois dernièrement, par
ailleurs la situation économique grecque n´a jamais été des meilleures ;
elle avait été prise à fausser officiellement les chiffres statistiques de sa
dette publique pour entrer dans l´Union Européenne. Les choses, malgré les
subventions de Bruxelles, ne se sont pas améliorées pour autant.
On ne peut pas toujours tromper son monde ; même pas sa propre
jeunesse qui, avec le chômage élevé de la crise, se sent volée de son avenir.
La violence gratuite fera-t-elle renaître l´économie et la prospérité ?
Sûrement pas. Ces émeutes, comme celles des banlieues françaises sont des
avertissements aux gouvernements européens qui tardent à apporter des réponses
satisfaisantes à la crise. On ne peut pas, pour vivre décemment et subvenir à
des besoins aux coûts croissants, toujours se fonder uniquement sur
l´appellation « Membre de l´Union Européenne » pour honorer ses
factures ! En Grèce, en tout cas, c´est bien peu et maigre. Il faut bien plus
que cela.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance