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11 décembre 2008

Le commerce mondial et les pirates somaliens de la faim

Incroyable : quelques pirates africains analphabètes en lambeaux armés jusqu´aux dents s´en prenaient à des navires étrangers le long des côtes somaliennes. Le désespoir existentiel et économique africain ne peut s´expliquer de manière aussi grossière et aussi choquante. Personne ne le comprend-t-il pas que ces malheureux pêcheurs écrasés par la misère et la pauvreté chez n´était que le cri poignant d´une révolte déchirante ?

 

Ces galeux du désespoir social, du manque et de la pauvreté trompés par tous.

 

 

Une situation des plus indécente autant par le caractère criminel que dangereux de son entreprise. Les pirates de la faim, comme une gangrène cancéreuse, ont émergé de la pauvreté et de la misère des africains pour clamer la révolte de leurs élites incapables et guerroyantes que l´exclusion économique dans laquelle le monde occidental les avait enfermé. Le model occidental d´économie et de bien-être centralisée vers l´occident était-il encore actuel ? Pouvait-on encore longtemps supporter, ou même entretenir des guerres en périphérie somalienne, par exemple, pour vendre des armes, corrompre les élites des pays africains instables à des buts géopolitiques financiers à court terme ? N´était-ce pas repousser les africains à la pauvreté en les empêchant de devenir autre chose que des pirates, des expatriés courant le monde entier ou tout simplement un continent d´indigents, de mendiants et de pauvres dépendant tous de l´aumône occidentale ?

 

On lisait, dans un article de Jeune Afrique du 5/11/2008 : « Les enlèvements d'étrangers et de membres d'organisations humanitaires, y compris somaliens, ont augmenté de façon inquiétante ces derniers mois en Somalie, pays livré au chaos depuis le début d'une guerre civile en 1991 où des insurgés islamistes affrontent quasi-quotidiennement les forces du gouvernement de transition soutenues par l'armée éthiopienne. »

 

Sans s´arrêter aux personnes, les somaliens s´en prennent systématiquement aux navires marchands obligés de longer les eaux somaliennes pour écourter leur route vers l´Europe et les Etats-Unis en prenant le canal de Suez. Le rançonnement de ces grands et luxueux navires leur rapportant des sommes respectables avec lesquelles on les voyait déjà financer une vie prétentieuse en Somalie. Et même l´Etat somalien trouvait la situation à son avantage parce qu´elle lui permettait de quêter de fortes sommes auprès des occidentaux…pour combattre ce qui était devenu pour tous les somaliens une heureuse source de revenus.

 

On se trouvait devant le même phénomène face aux boat people africains qui traversaient la méditerranée avec des coques de fortune pour venir échouer aux côtes espagnoles. Les gouvernements africains concernés avaient fermé les yeux espérant ainsi faire chanter l´occident et l´obliger à dénouer son porte monnaie généreusement à leur endroit. C´est à se demander: les africains avaient-ils eux aussi des mains pour travailler et un cerveau pour créer et concevoir ou en étaient-ils dépourvus complètement ?

 

On se trouvait, de la part de cette élites corrompue et incapable qui gouvernait actuellement à l´Afrique avec, disons-le bien vite, l´aide et le consentement tacite de gouvernements occidentaux persuadés que ces satrapes ruineuses leur permettraient autant de contenir le développement des africains en les ruinant systématiquement à petit feu, qu´être à leur service en garantissant la livraison de matières premières et stratégiques dont l´industrie occidentale était dépendante.

 

Creuser l´abcès africain aujourd´hui est devenu se battre contre un occident néolibéraliste et faussement clameur de liberté et de démocratie dont il faussait et déterminait lui-même les paramètres économique et sociaux des africains en centralisant le profit vers ses intérêts immédiats. Mais aussi lutter contre une élite africaine abâtardie, corrompue à loisir et incapable au possible qui s´était, dans son alliance immorale et contre nature avec l´occident, couverte de ridicule et d´une haute réputation de fille de joies vivant à grande pompe des importations et de l´aide occidentale au lieu d´investir chez elle et promouvoir ainsi l´épanouissement légitime des siens.

 

Le marasme africain se traduit par des écoles délaissées ou inexistantes, des universités mal fournies comme celle de Kinshasa, par exemple, dans un état sanitaire honteux et répugnant, l´agriculture et l´élevage: le moteur premier de toutes les productions d´une société étaient en jachère ou sporadiquement entrepris…tous attendaient l´aide ou les importations étrangers de médicaments, de bien alimentaires qui, avec leurs prix de dumping, avaient acculés les paysans à cesser de produire. Au Zimbabwe le cholera faisait des siennes, au Soudan la plaie béante du Darfour saignait tous les jours, à Jos au Nigeria les troubles religieux entre musulmans et chrétiens avaient fait près de 400 morts, en RDCongo du Kivu une guerre autant grotesque que gratuitement criminelle sévissait, en Somalie après des guerres ridicules, la piraterie avait fait son apparition…

 

On le voit : l´Afrique est encore en train de chercher son équilibre face à un monde occidental qui lui a toujours instrumentalisé ce continent pour ses intérêts économiques et culturels. Apparemment l´élite actuelle au pouvoir en Afrique tarde ou n´arrive pas à se soustraire de la mainmise occidentale par manque de caractère, de consistance politique ou tout simplement de courage face á des politiques métropolitaines qui, depuis 1960, avaient pris l´habitude de liquider tout leader africain (voir l´assassinat de Ruben Um Niobé, de Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Samora machel) éclairé et aspirant à une véritable indépendance de liberté. Ou encore, comme ce fut le cas pour Mandela, on les enfermait dans des geôles pendant des décennies, pour ne les libérer que quand il était trop tard pour changer quoi que ce soit aux faits accomplis.

 

Il y a cependant une élite nouvelle en Afrique qui voit les choses autrement que vivre de l´aide et de la mendicité ; seulement, le grand problème de cette élite, c´est qu´elle est dispersée à l´étranger. Autre danger : ayant été formée à l´européenne et au christianisme occidental bouffon, elle a difficile à se libérer de l´aliénation. De ce fait, elle est entredéchirée entre l´aliénation inculquée par l´absolutisme occidental et le brûlant élan de liberté et de réalisation qui les étreignait. Pour sortir de ce dilemme, il fallait être de forte conviction dialectique, ce qui n´était, hélas, pas le grand fort des cultures africaines.

 

Ainsi, avait-on souvent affaire chez les instruits africains nouveaux à de nouveaux naïfs plus éloquents et tapageurs du verbe que réellement doués à dénouer exactement le nœud gordien qu´ils avaient hérité de l´histoire. Et pourtant, sans changer les choses, sans réaliser l´africain dans ses devoirs et ses obligations envers lui-même que dans ses attentes et ses ambitions face à son propre avenir sociohistorique, ce continent restera encore longtemps acculé à comportements sociaux nuisant gravement à son développement et à sa liberté. Et à mon sens, et comme cette crise économique va nous le démontrer, il est grand temps que l´Afrique sorte de son aliénation et prenne ses responsabilité envers son propre avenir, notamment parce que les fausses promesses occidentales d´assistance et d´aide ne sont ni  réalisables, ni honnêtes; bien au contraire, elles détruisent la mentalité positive des africains en les contraignant à la passivité et à l´attentisme.   

 

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa muntu »

 

Forum Réalisance

 

    

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Commentaires
S
Ne pas avoir défendu les leurs pendant qu´on asséchait leurs eaux de leurs poissons, avoir plutôt préféré jouer aux guerres fratricides et grotesques...ne pas avoir développé la formation professionnelle et l´artisanat...avoir acheté des armes plutôt que des machines de production; tout cela avait mené la Somalie à la piraterie que nous déplorons aujourd´hui. Tout cela est bien économique !<br /> <br /> Maintenant, cette histoire doit éveiller chez les illuminés africains un peu plus de vélléité à défendre leur développement, surtout chez ceux qui croient que l´occident leur fera le développement ou que tout ce que l´occident fait en Afrique aboutit sur la richesse et le développement des africains. Ce n´est pas vrai du tout. L´Afrique et son avenir sont plutôt repoussés dans la misère et la pauvreté. <br /> <br /> La tendance, comme chez Kadhaffi, à défendre ou à légitimer cette piraterie criminelle est grande chez les africains; il faut cependant la dominer et voir plus loin. Ces pirates ne changent rien au problème commun de la société somalienne qui doit se défaire des erreurs et manquements du passé. On les voit déjà rouler en 4x4 et autres objets de luxe occidental...l´argent, aprés tout, revient chez les occidentaux producteurs en définitive. Cependant que le problème, lui, pour l´Afrique, demeure et y détruit les espoirs et les perspectives de millions et millions d´africains.<br /> <br /> A force d´accumuler de criantes et cruelles contradictions à ses intérêts et à son avenir, l´Afrique se renferme chaque jour de plus en plus dans une immense impasse existentielle. Maintenant, et surtout á tous ceux qui croient qu´il faut respecter les élites africaines traîtres et corrompues, faut-il que les choses continuent ainsi ? Il ne faut pas entretenir la négation parce qu´on ne veut pas voir la vérité comme elle est ou défendre activement ses intérêts et ses droits comme le ferait n´importe quel être humain de bon sens. Cette attitude passive est dangereuse et ne conduit qu´à des impasses dont on n´en sort difficilement. Si pas du tout.<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
Comme nous l´avions déjà dit: des bateaux battant pavillons espagnol, francais, portugais...ont pêché tout le poisson des côtes somaliennes, sénégalaises; ce qui a provoqué une incroyable pauvreté dans ces régions. Conséuqence: la piraterie revencharde actuelle. Les gouvernements incapables et corrompus des pays concernés ayant fermé les yeux sur la pêcherie criminelle occidentale, se trouve aujourd´hui incapable de faire remontrance aux pirates cherchant à nourir leurs familles. <br /> <br /> C´est toute l´histoire de la fausseté des pouvoirs occidentalo-africain: on pille et on appauvrit les gens, puis on s´étonne lorsque les victimes se révoltent et deviennent, à défaut de moyens de survie, criminelles. Nous avons beau crier et mander de cesser ces escroqueries criminelles à l´avenir des africains, personne ne semble y apporter quelque importance...jusqu´au jour où cette piraterie se soldera par des catastrophes de dimension incroyables si un Tanker de gaz ou de pétrole était coulé par les révoltés somaliens. <br /> <br /> Croire que les africains doivent se laisser assassiner par les occidentaux d´une part et de l´autre des élites incapables et corrompues...est absolument indécent. Les choses doivent changer; l´occident doit aussi apprendre à respecter l´existence et l´avenir des nations africaines. Cette situation d´insécurité maritime est insupportable pour tous. Et seulement combattre les pirates sans leur rendre justice de ce qu´on leur a volé, ce n´est pas non plus une solution rendant la région à la paix. il est encore temps...La libération du capitaine américain du Maersk en tuant les pirates qui l´avaient enlevé et détenu risque de provoquer des désagréables escalations. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> FR
S
Oui, il s agit seulement seulement que de la valeur et du respect que nous apportons à la célébration de notre existence. Et même si beaucoup d´africains ne prennent pas toujours la peine de se poser certaines questions ou n´ont pas appris à y réfléchir; ce n´est pas pour cela qu´ils ne sont pas tenus d´épanouir et défendre valablement leurs vies et leur avenir. <br /> <br /> Et oui il s´agit de célébrer l´existence comme un bien précieux et incessible; et ce n´est certainement pas en se laissant violenter, priver de liberté, qu´on remplit cette célébration. Ou en se laissant priver ou empêcher à s´épanouir et conquérir un meilleur avenir...Bien au contraire: il faut avoir le courage de se battre pour défendre ses droits et affirmer son aspiration à une meilleure existence.<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
Dans toutes les rébellions armées, les délinquances politiques ou même cette piraterie de mauvais aloi qui sévissent en Afrique, il ne faut y voir qu´un désespoir désorienté et impuissant face à la pauvreté et la misère amères qui sévit sur ce continent depuis des décennies interminables. <br /> Certes il y a le choléra au Zimbabwe, et cela fait mal de voir que les africains, dans leur désespoir et leur inculture, ne se donnent pas la peine de changer les choses par eux-mêmes. Mais, disons-le franchement, l´occident a une grande responsabilité dans le dépérissement de la situation au Zimbabwe. A cela il n´y a aucun doute : les grands fermiers blancs ont suivi l´embargo des leurs en occident pour protester contre la réforme agraire. Mugabe n´a, hélas pas vu venir le feu ; il aurait pu rapidement reprendre à lui l´économie de son pays sans le moindre compromis et se tourner vers la suffisance économique de sa population. Au lieu de cela il a crû qu´il y aurait des chances d´un consensus britannique quelconque. Quelle naïveté ! Aujourd´hui, et hélas bien tard, il s´est rendu compte de la fourberie anglaise. Il aurait suffi à Mugabe d´aller dans l´histoire…elle est noyée de mensonges et de la fausseté anglo-saxonne légendaire. De l´Inde, en passant par l´Afghanistan, l´Egypte, l´Irak, l´Australie pour aboutir en Afrique du Sud…c´est à peine si un pays n´a pas été trompé, violé et pillé. Lors de la guerre des boxers, lorsque les occidentaux après avoir vendu de l´opium pour un « médicament occidental » aux chinois sous contrainte, s´imposèrent un consul anglais avait fait placarder d´autorité sur un jardin public de Nankin s.v.p : «Interdit aux chiens et aux chinois » ! Aujourd´hui il n´y a au monde que les africains pour croire que les anglais sont des anges démocratiques. <br /> <br /> En économie et face à l´occident néolibéral jouant faussement un humanisme sournois, il n´y a que les nationalisations et la mainmise totale sur l´économie qui les fait réfléchir. Toute demi mesure mène à ce à quoi nous assistons aujourd´hui : à un Mugabe qui a bien raison mais qui n´a pas les moyens de sa politique ; pis : ses adversaires l´ont acculé à l´inflation monétaire et l´appauvrissement des siens. Il est piégé par l´occident à être haï à l´avenir par les siens alors que c´est l´occident qui leur a valu les iniquités qu´ils subissent. Le peuple, lui, ne voit et ne se complait, dans sa cécité, qu´avec l´aide momentanée et les paquets alimentaires empoisonnés qui, tout en l´aveuglant, conduisent cependant bien à son abrutissement économique et à sa perte d´indépendance…Poker perdu, poker truqué ; pourrait-on dire, pour Mugabe. Eh, oui…on peut avoir raison et cependant être lynché par les apparences. Et c´est vrai que le fait d´avoir raison n´a jamais assagi son homme…on comprend ainsi pourquoi tant d´africains se prostituent et courent dans les bras de leurs plus grands fossoyeurs pour un morceau de pain gratuit…la faim n´a pas de fierté, sinon celle de s´assagir, on le sait, mais demain et après demain ? Rien n´est gratuit…quand le marchand d´esclaves donne, les chaînes ne sont pas bien loin.<br /> <br /> A Shaka je dirai que quand un peuple souffre de désorientation, de manque, de pauvreté, et même pour ce qui est de la crise économique et financière actuelle, c´est preuve que son élite a failli, tourne en rond ou se dépense dans la luxure et la vulgaire prétention arriviste au lieu de remplir son devoir. Il y a des niveaux à toutes les situations économiques : celle de l´Afrique est en tout cas choquante et autant révoltant parce qu´on se demandait si ces gens étaient aveugles, bornés ou tout simplement…fous dangereux. Que les occidentaux, dans leur rage raciste ou dans leur cupidité ivrogne assassinent les africains dans des guerres par procuration ou même en empoisonnant leurs économies avec des excédents gratuits, cela, à la rigueur, on peut encore le comprendre ; mais que des africains eux-mêmes affament les leurs, leur volent leur avenir et condamnent à végéter, ça !?! Et cela va de même pour ceux qui, tout en connaissant la différence entre le progrès, le bien-être, la bonne instruction et l´éducation au raffinement sensible, jouaient cependant á acclamer ceux qui conduisaient les leurs à l´abattoir de la pire des détresses humaines… Il faut crier, il faut réveiller ces gens ; sinon ces malheureux risquent de vendre toute l´Afrique aux étrangers en massacrant les leurs avec une insolence inhumaine et scandaleusement criminelle. A en vomir de rage. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> « Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »<br /> Forum Réalisance
S
Or ces infrastructures nécessitent des investissements lourds et assidus. Et ceux-ci, comme on le sait, ne tombent pas du ciel. Et non seulement devant le retard, mais aussi devant le long et lointain chemin à accomplir, les intellectuels africains sont déprimés, surtout ceux qui n´ont ni le talent de la patience, de l´effort d´organisation, ou celui de bonne gestion. Beaucoup, dans leur innocence économique, croient encore naïvement que ces infrastructures pourraient être réalisées ou construites avant leurs buts ou supports économiques les justifiant; ce qui est une grave erreur logique. Et même croire aussi que l´occident les construira pour nous ou l´aide bénévole ou intéressée ferait le reste ; c´est aussi une erreur autant logique qu´économique. En fin de compte, il faut bien prendre son courage à deux mains et en venir à un plan logique emboîtant autant l´infrastructure productive que celle de l´utilité permettant l´usage et les moyens de circulation des idées, des biens et des personnes.<br /> <br /> Il y a une philosophie organisée de faisabilité du développement sur laquelle nous devons nous pencher malgré tout. Celle-ci comprend autant le plan économique, l´emboîtement et l´adéquation des secteurs que le modèle de faisabilité, de contrôle et d´ajustement qui les surveille, autant qu´une ébauche affirmée d´un projet de système social représentant l´architecture politique de la société. En fait la matière grise du développement : ses théories, ses normes, l´emploi adéquat de ses meilleurs facteurs, ses chances, son contexte et ses appréhensions structurelles internes et externes. Cette intelligence se bute actuellement en Afrique dans son affirmation au bas niveau rationnel et dialectique de la propagation de la pensée critique. Il ne s´agit pas seulement d´être économiste, ingénieur, médecin ou haut technicien quelconque ; il faut aussi voir plus largement les choses et être capable de participer à une intégration nationale de résultats positifs. Même si les qualifications sont respectables, les échanges d´idées, la critique et l´agencement logique sont emmurés dans le sectarisme stérile par le manque de communication, l´opportunisme des élites, la trop large propagation de la semi connaissance ou même de publications vulgarisées d´écrits critiques et spéculatifs spécialisés. Il faut absolument changer cela. Tout n´est pas rationnel ou explicable dans l´existence ; mais dans notre monde complexe – et c´est dire qu´on doit tenir compte des doits et des intérêts existentiels des autres tout en quêtant à obtenir le maximum pour soi-même – il y a de moins en moins place pour l´ignorance ou l´irrationalité. <br /> <br /> Enfin, on nous reprochera toujours, et j´en suis persuadé à tort, nos conclusions selon lesquelles les satrapes et les illuminés corrompus du pouvoir africain doivent disparaître. Parce que sans leur disparition du pouvoir et l´avènement de meilleurs gestionnaires politiques et économiques clairvoyants des intérêts des peuples africains et surtout d´une meilleure organisation de leur efforts et de leurs avenirs ; croire qu´on pourra accumuler sérieusement est de la pure illusion. Pendant qu´en amont on serait en train d´engranger, en aval on jetterait l´argent durement épargné par le peuple à la fenêtre avec des bibelots ou des importations luxueuses qui ne mèneraient qu´au débâcle. Ou on se prêterait, par opportunisme, par rapacité primitive ou par simple aliénation infantile, à des guerres criminelles et inutiles, à des illusions étrangères plus dépouillant qu´enrichissantes. C´est sans issue, à mon avis : il faut se mettre à l´évidence que sans des gens intègres et résolus, les marasmes actuels de l´Afrique se perpétueront de longues décennies encore. Et ni l´aide, ni les bons slogans vides de toute consistance ou nulle conférence d´aide ou d´assistance internationale ne peut se substituer à la valeur concernée de l´effort et l´assiduité d´un peuple organisé et déterminé à vaincre ses manquements et s´ouvrir un meilleur avenir dénué de pauvreté et d´impuissance. On doit donc commencer par le vouloir, et s´y mettre effectivement. N´importe quelle entreprise humaine à long terme est ardue…mais commencer déjà aujourd´hui à dilapider les fruits de demain ; c´est ne pas avoir confiance en l´avenir, même pas en soi-même. Et quiconque entretient une telle politique sociale de négation ne doit pas s´étonner si les guerres et les querelles tribales sanguinaires apparaissent régulièrement en Afrique. Et si, à la longue, exaspérés et sans le moindre espoir, les jeunes quittent leurs pays et leurs milieux sociaux pour l´étranger. <br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
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