France-Afrique: les faux enjeux français de Sarkozy ?
Oui, que va donc faire Sarkozy en Afrique si il n´arrive pas à régler les
problèmes chez lui, lui qui prétendait si pompeusement en venir à bout de la
crise ? Va-t-il donner aux africains des leçons de bonne économie ou de
bonne gouvernance lui dont le pays, depuis l´indépendance et ce depuis 49 ans déjà,
entretient une francafrique de corruption, de pillage et d´intrigue politique
visant à déstabiliser les gouvernements nationalistes pour les remplacer par
des dictateurs et des autocrates aliénés clés sur porte ?
Crise de dialectique ou dialectique de crise
A beau
mentir qui vient de loin.
Les africains doivent être bien surpris dans leurs misères, actuellement :
apparemment la saison des vacances des politiciens et hauts prélats d´église a été
largement avancée, cette année. Après le départ du Pape Benoît XVI qui avait eu
l´incongruité d´aller s´occuper des actes sexuels africains et prétendu que le
préservatif aggraverait le problème du Sida ! Le monde entier était tombé
des nues devant tant de grossièreté de la part du plus grand représentant de l´église
catholique. Il n´en était, hélas, pas à sa première bourde. On se rappelle qu´en
Europe et dans le monde entier, quelques semaines plus tôt, ce même Pape avait
réintégré à tort, et selon toute évidence sans s´informer de leurs états d´âme,
deux prélats excommuniés de l´église qui ne s´avérèrent autre que des extrémistes
hérétiques aux valeurs morales et éthiques contemporaines humaines. L´un nia véhémentement
l´Holocauste, l´autre considérait Harry Potter comme une œuvre diabolique et se
félicita des inondations en Louisiane parce que les nombreuses cliniques d´avortement
avaient dû fermer quelques temps leurs portes. Puis ce fut le grand recul de la part du Pape qui essuya une protestation
publique immense dans le monde. Coup raté, pourrait-on dire, pour faire entrer
par la petite porte de services des criminels dans cette église dont on se
demandait aujourd´hui ce que valait réellement son état moral et éthique si ses
rangs abondaient d´hérétiques et extrémistes doctrinaires ou criminels.
Après donc le Pape prétendant aller ouvrir le paradis aux nègres alors que son
église était en recul dans tout l´occident, c´est aujourd´hui le tour de Sarkozy
avec une délégation ministérielle impressionnante. Et cette fois encore on se
demande : que va donc que diable faire un président français en Afrique
quand il ne savait ni résoudre les problèmes de la crise chez lui, ni instaurer
le travail et le revenu équitable pour tous comme il l´avait si souvent déclaré ?
On est tout de même surpris de ces voyageurs occidentaux qui, acculés chez eux
par la crise, incapables de rendre justice aux revendications des leurs à domicile,
se découvraient cependant une âme d´évangélisateur
et de professeur de développement et de bonne gouvernance envers les africains !
Cette prétention gratuite, cette arrogance aveuglante, n´est-ce pas ! A se
taper sur la tête en se demandant : quand le bon sens et la retenue viendront-t-il
à la tête de ces gens, que diable ; on ne peut tout de même pas être
incapable notoire chez soi et s´octroyer cependant une chaire gratuite à l´université
du développement en Afrique ! Cette crise, décidément, rendait les gens
outrageusement pénétrant !
Oui, c´est bien de la crise que vient ce remue-ménage désemparé, gratuit et
illogique. On a essayé de jouer les Rambo en occident, puis on s´est rendu
compte que l´ouragan qui pointait à l´horizon était énorme et destructeur. Par
ailleurs, la vérité était que pour la première fois de son histoire, l´occident
n´est plus maître de son destin. Produire, surproduire et faire avaler aux
autres ses produits et sa culture, cela n´avait mené qu´à une impasse. Ce sont
les pays pauvres, ceux qu´on avait avili jadis avec l´esclavage, la vile
colonisation ; ce sont ces galeux qu´on avait pillé à loisir et écarté sciemment
des circuits financiers d´investissements avec une aide abrutissante et
cochonne, qui devaient se relever pour relancer efficacement l´économie
mondiale. Curieux n´est-ce pas ? Eh, oui…c´est la vie. Et maintenant ?
Mentir à nouveau, tromper, escroquer et avilir à loisir comme par le passé, ou
fallait-il changer de caractère, troquer sa rapacité et son arrogance
historique démesurée et malsaine contre un sens d´humanisme moins faux,
sournois et embusqué ?
Là est la question. Voyage par-ci, remue-ménage par là ; déclarations
tapageuses mais vides ici…la crise, elle, durcissait de jour en jour et ne se
laissait pas impressionner par les faux d´intention dont abondaient les
occidentaux le jour durant. L´occident se trouve, qu´elle le veuille ou non,
devant les contradictions douloureuses qu´elle a dans son arrogance gratuite et
sa mauvaise foi, entretenu. Changer aujourd´hui de dialectique serait la seule
issue valable pour l´avenir. Mais comment diable changer des siècles et des siècles
de cupidité criminelle pour leur donner, non pas comme par le passé un manteau
cachant leurs méfaits, mais bien changer radicalement le sens social et humain
du profit en occident ? Là était à mon sens le grand drame occidental
actuel : apprendre qu´on en vole pas, qu´on ne pille pas les autres et qu´on
ne les empêche pas de s´épanouir parce…qu´ils sont nos prochains clients !
Selon toute vraisemblance, et avec quelques réserves, seul Obama a perçu le
danger et le grotesque de toutes ces contradictions négatives qu´on avait
entretenues à satiété tant que cela rapportait et servait ses intérêts. Or,
ainsi, on a appauvri les autres et on leur a privé de droit, de liberté, de
bien-être. Retourner la vapeur devient un tour de main incroyable : il ne
s´agissait plus seulement de tromper les gens, de les ruiner en catimini, de
les enfermer dans des aides infectieuses et empoisonnées, mais bien de leur
rendre leurs droits lésés à la réalisation libre et indépendante. Cela, l´occident
ne l´avait jamais reconnu qu´à elle-même et aux alliés stratégiques privilégiés
comme Israël. Avec la Chine on avait entretenu une chimère qui achetait
joyeusement les dettes américaines pendant que ce grand pays se prélassait dans
le crédit facile, l´argent bon marché et ne se sentait ni contrainte à épargner,
ni à parfaire ses instruments de production, encore moins à épargner les matières
énergétiques, précieuses que les Etats-Unis consommaient à gorge déployée comme
si ces matières premières repousseraient sur les arbres ! Et puis, il faut
bien apprendre à payer le prix de ses factures et de ses abus, pas les faire
payer par les africains ou les chinois !
Beaucoup dans le monde ne comprendront ni cette crise, ni ce qui se passe
actuellement parce que pour le comprendre, il ne faut pas se laisser enfermer
dans les schémas rationnels du passé qui, comme on le sait, on engendré cette
crise. Pire encore est d´essayer de résoudre cette crise en employant les
vieilles méthodes idéologiques aujourd´hui décriées ou d´appliquer les mêmes
solutions qu´hier ou le sens dominant de leur douteux intérêt devenu infructueux.
Et c´est bien cela qui tracasse le monde occidental en ce moment : comment
conserver ce qu´on a, rester ce qu´on est et cependant s´adonner à un
changement qui nous réserve tous les avantages de l´avenir, comme par le passé !
Or, les temps ont changé. Drôlement changé; c´est justement ce qui est renversant dans cette crise. Encore faut-il l´avoir comprise ; les gens
ont été élevés à penser, réfléchir et à agir dans une culture systématisée et
normée au point qu´on ne sortait de soi-même que pour se célébrer soi-même !
Et dans ce cas, le changement serait une longue entreprise de patience et de self
critique sociale et individuelle. Mais alors on se demande bien ce que Sarkozy
fait en Afrique ? Prêcher le changement dont il ne connaissait lui-même
pas le sens ? Ou s´agissait-il seulement de redorer son blason souillé à
domicile en vendant, comme par le passé, des nuages aux africains ? Eh
bien… !
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa
Muntu"
Forum Réalisance