Sur l´Interview de Kabila au New York Times
Il est tout de même surprenant qu´un président élu puisse avoir si peu de
substance dans son interview dans un journal aussi important que le New York
Times. Pis, il va jusqu´à dire qu´il n´a pas plus de 7 personnes compétentes ou
incorruptibles autour de lui. C´est à se demander : dans ce cas, que
fait-il encore au pouvoir, que diable, si personne ne lui fait
confiance et qu´apparemment il ne sait pas choisir les hommes qu´il faut
pour obtenir des résultats satisfaisants à sa politique ?
Le grand génie frondeur du crétin
J´avoue que j´ai été fort surpris par le bruit que fait sur le Net cette
pauvre Interview, parce qu´en substance, elle n´avait rien de consistant. Et à
mon sens, le président congolais ne faisait preuve ni d´un esprit détaillé
averti prouvant qu´il savait ce qu´il était venu faire au pouvoir, ou qu´il
savait, dans le pays sous développé qui était le sien, où se trouvaient
réellement les priorités.
Beaucoup diront : cela a à voir avec les questions qui lui ont été
posées et ce que poursuivait le journaliste dans cette Interview. Et ici je
reconnaîtrai que c´est plausible : il s´agissait plus de faire une
quelconque publicité à un président africain dont on voulait se rallier la
sympathie, qu´à éprouver sa maturité logique ou sa compétence politique. Après
tout, les américains se font une idée précise de l´Afrique : celle d´un
continent de pauvres, de défaillants et d´incapables dont on avait besoin pour
se sentir encore plus fort dans sa richesse et sa puissante politique,
militaire et économique. Un grand continent de mendiants auxquels on octroyait
périodiquement une aide surfaite, dont on résolvait tant bien que mal les
problèmes qu´il ne savait résoudre lui-même.
Ce qui a blessé tous les congolais qui ont lu ou pris connaissance de cette
Interview, c´est la déclaration selon laquelle il faut au moins 15 personne de
confiance, compétentes et non corrompues pour changer un pays, mais que lui
n´avait que 5,6,7 au plus ! Eh oui, il lui manquait, sur un peuple de prés
de 80 millions d´habitants, 8 importants fidèles ! Et là, le pauvre avait
ouvert un essaim d´abeilles autant injurieuses que méprisantes à l´endroit de
son propre peuple et de son entourage direct. Seulement 7 personnes compétentes
sur les 15 avec lesquelles il estimait, dans son réalisme infantile, qu´on
pouvait gouverner efficacement un pays et le mener à bon port ? On tombait
des nues !
Tous les professeurs d´université, les officiers d´armée, les instituteurs,
les techniciens, les ingénieurs, les médecins, les banquiers, les ouvriers
qualifiés, de parents éduquant leurs enfants, de ministres, d´avocats, de
députés…etc qui travaillent chaque jour à bâtir l´avenir une nation ; tous
ces gens se réduisaient à une équipe de 15 initiés ? Renversant. Est-ce
bien un chef d´état qui parlait ou n´était-ce rien d´autre qu´un mauvais entraîneur
d´une équipe de rugby ou de football ?
Monsieur Kabila oubliait-il qu´il était l´employé du peuple congolais, pas
le peuple congolais son employé ! Depuis quand un employé va-t-il injurier
ou se moquer de son employeur ? On voit ici déjà la perversion classique
de la notion du pouvoir en Afrique actuellement : dès qu´ils étaient élus
ou s´étaient hissés au pouvoir, ces petits caractères devenaient de faux
monuments d´orgueil et de vanité sans pour autant ni briller dans leurs
compétences, ni obtenir des résultats autre que se remplir royalement les
poches aux détriments des devoirs et des obligations qu´ils devaient à leurs
peuples !
Quand dans un régime présidentiel le président ne sait pas tenir ses
promesses, qu´il n´arrive pas à remplir ses devoirs dont le premier, disons-le
ouvertement, est celui de savoir se choisir des collaborateurs efficaces ;
à qui donc revient la faute sinon à lui-même ? Faire des projets tapageurs
et plutôt désordonnés que réfléchis et organisés comme Kabila le fait au RDCongo
prouve-t-il de sa compétence et de son doigté en tant que chef d´Etat ?
Cela fait plus de 7 ans qu´il se ballade au pouvoir sans résultat ; il
s´est enrichi scandaleusement puisque sa fortune est évaluée à plus d´un
milliard $, mais les résultats, que diable où sont-ils donc ? Le peuple,
lui, attend toujours…à part la cruauté de guerres gratuites consécutives, la
pauvreté accrue, le chômage, la gabegie de l´ordre public et des finances, rien
n´avait changé au mieux. A quoi donc mesure-t-on la compétence d´une classe
politique, à la corruption et au nombre de grosses cylindrées étrangères ?
Apparemment ce président en mal de résultat positif veut faire passer, et
cela plait beaucoup aux occidentaux en ces moments incertains de crise, son
peuple comme un ramassis de crétins et d´incapables. Mais Dieu du ciel, que
fait-il encore au pouvoir ou ne s´agissait-il, dans sa définition du pouvoir,
que de s´enrichir tout en offrant à ses employeurs la prestation la plus
douteuse de ses…savantes compétences ? Puis aller en public prétendre que
c´est le peuple qui, par son incompétence, l´empêchait de briller et faire
merveille ? Un borgne chez les aveugles ? Eh, bien… !
Cette gifle, elle est arrivée au visage des congolais. Actuellement c´est la
mode en Afrique comme chez les banquiers internationaux : piller, avilir,
mépriser leurs clients et pousser l´arrogance jusqu´à exiger, quand bien même
on aurait pas rempli ses devoirs de promotion et de protection des intérêts qui
leur avait été confiés, que leurs victimes leur rendent malgré tout les
honneurs et continuent à les engraisser ! Kabila avait-il l´intention de
se présenter prochainement aux élections et espérait-il que le peuple
l´élirait encore une fois ? Cette reconnaissance, n´est-ce pas…ce petit grain de
savoir faire…et de respect de la souveraineté publique !
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance