Les premiers cent jours du Président Obama
La presse américaine
fait beaucoup de bruit autour de cette étape avec des statistiques, des évaluations,
des sondages, des commentaires et des estimation pour arriver à comprendre le
phénomène Obama et le placer dans l´historique politique du pouvoir américain.
L´homme, il est vrai et incontestable, a brisé les records par la vitesse avec
laquelle il s´est attelé rapidement à établir sa politique de changement. Mais
arrivera-t-il à vaincre le plus grand ennemi américain : celui de la crise
économique et financière qui étreint actuellement le monde entier et particulièrement
le train de vie aux Etats-Unis ?
Un
énergique et puissant départ prometteur
Dans sa chronique
de l´Humanité, Pierre Ivorra écrit, notamment: “ La planète monétaire est en plein big-bang ! Si de mars
2007 à mars 2009, le dollar, le yen, le yuan chinois sont remontés par rapport
à l’euro, la livre britannique a perdu près de 20 % de sa valeur, le won
coréen 17 %, la livre turque 16 %. Plusieurs monnaies de l’Est
européen se sont effondrées : le rouble russe a reculé de 23 %, le
zloty polonais de plus de 30 %, le florin hongrois de 17 %. Comment
expliquer cette pagaille ? Les sorties massives de capitaux occidentaux
placés dans les pays émergents ont provoqué la chute de leurs monnaies. En
Europe de l’Est, cette fuite a eu un effet catastrophique, une partie des prêts
accordés l’ayant été en devises, la baisse des monnaies locales a provoqué une
envolée du coût de la dette et asphyxié les économies.“
Et depuis que le
FMI a corrigé ses pronostiques vers le bas en prévoyant un effondrement de 11%
du commerce mondial dont le PIB s´écroulera de 1,3%, que l´économie japonaise déplorera
une décroissance de -6,2%, celle de la zone Euro de -4,2, celle des Etats-Unis de
2,8%, celle de l´Allemagne de -6%, tandis que seules positives, les économies
chinoises croîtront de 6,5%, et celle de l´Inde de 4,5%. Les choses,
semble-t-il, deviennent de plus en plus difficiles à cacher ou à falsifier. La
crise devenait de plus en plus dangereuse pour tout le monde. Pour l´Amérique
les choses se présentaient, avec son endettement public croissant pour soutenir
son économie en chute libre, son goût prononcé pour le crédit à bon marché prélevé
sur les épargnes mondiales, celui de l´argent facile et des guerres coûteuses
pour son contribuable…ainsi que son épargne négative sinon insignifiante pour
un aussi grand pays…tout cela faisait partie d´une équation américaine autant
ardue que difficile à résoudre, surtout si ses banques sont refroidies, comme
bien de banques occidentale, par de valeurs impropres qui ruinaient leurs
marges d´action et leurs crédibilité financières.
L´homme s´est mis
rapidement au travail, il est vrai et jusqu´aujourd´hui, cent jours après son
entrée en fonction, la sympathie du monde ainsi que celle de ses propres
concitoyens (A part la majorité des républicains, bien entendu) n´a pas perdu de son élan, bien au contraire ; son pragmatisme
politique mêlé à un sens de valeurs éthiques et morales tout à fait louables,
lui valent une admiration ferme et continue. Et malgré cela, la vraie question
qui s´imposera un jour lorsqu´on aura à juger son ministère sera : a-t-il
vaincu la crise ; ou du moins, a-t-il employé tous les moyens des plus
efficaces pour éviter à son pays d´abord et au système économique international
d´autre part, les effets néfastes d´une crise exceptionnellement virulente ?
Et à ce propos,
un analyste politique de CNN a laconiquement reconnu il y a deux jours: « On
nous avait toujours dit que nous étions on
track, aujourd´hui nous devons reconnaître que nous ne l´étions pas ; nous
devons nous remettre on track. Le peuple a besoin de temps pour le comprendre. C´est
tout le problème Obama et le changement. A force de tromper les valeurs, les
orientations militaires, économiques et sociales du peuple américain avec des
couleurs idéologiques du néolibéralisme, bien de logiques, de point de vues et
de saines orientations politiques et économiques ont été fourvoyés dans l´esprit
de la vie américaine. Tout cela a conduit à des erreurs et des dépravations qui
détruisirent la plupart des contenus réels de l´idéal américain des valeurs,
conduisant notamment le pays à une crise généralisée dont personne, dans cette
confusion idéologique organisée, ne voulait reconnaître sincèrement la fausseté.
Et Aujourd´hui changer et rendre à ce grand pays son espoir terni devenait un
grand travail de longue et patiente haleine, ainsi qu´il exige un doigté
politique assidu et doué.
Il est heureux
pour l´Amérique qu´elle ait eu, just in
time, un président comme Obama pour le conduire hors de la crise et veiller
sur ses intérêts. Car si ce brillant leader était patient et attentionné ;
la chine, elle ne l´était pas. Depuis un an, outre qu´elle était le plus grand détenteurs
de bons du trésor américain, ses achats en or avait redoublé, pendant qu´elle
menait ouvertement contre le dollar une campagne de méfiance exigeant une
nouvelle monnaie d´échange international. L´Amérique n´avait donc pas le temps
de lésiner : si ses efforts ne portaient pas rapidement fruits, les suites
pourraient être une perte de confiance dangereuse qui rallongerait sa guérison économique.
Or ce pays aurait besoin, avec ses dettes et les dégâts financiers dont
souffraient ses banques et son crédit, d´une véritable manne d´investissements étrangers
pendant longtemps pour soutenir son train de vie.
Musengeshi Katata
"Muntu wa
Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance