Chasse ouverte aux fortunes détournées par les chefs d´Etat africains escrocs aux leurs.
Enfin pourrait-on dire, l´occident, après des décennies de surdité, en vient lentement à combattre ce fléau criminel économique qui gangrène autant le développement de l´Afrique qu´il engraisse l´illégalité fiscale en Europe et de par le monde. Une contradiction flagrante à la justice, au bon sens, à l´Etat de Droit...et particulièrement à la maîtrise de la crise économique actuelle qui exige de se défaire rapidement de ces contradictions nocives et injustes pour tout le monde.
FEU VERT D'UNE JUGE FRANÇAISE POUR ENQUÊTER SUR 3 CHEFS
D'ÉTAT AFRICAINS.
La doyenne des juges du pôle financier de Paris a jugé mardi recevable une
plainte visant trois chefs d'Etats africains soupçonnés de posséder en France
des biens immobiliers financés par de l'argent public détourné, a-t-on appris
auprès du parquet de Paris.
Il s'agit des chefs d'Etat congolais Denis Sassou Nguesso,
gabonais Omar Bongo Ondimba et équato-guinéen Teodoro
Obiang.
Dans une ordonnance de recevabilité partielle, la juge Françoise Desset a estimé que la plainte avec constitution de
partie civile déposée par l'association Transparence international France (TI),
spécialisée dans la lutte contre la corruption, était recevable, l'association
ayant, selon son analyse, juridiquement un intérêt à agir.
Déposée le 2 décembre, cette plainte avec constitution de partie civile
concerne les chefs de recel de détournement de fonds publics, blanchiment, abus
de bien social, abus de confiance et complicités. Elle vise « les
conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier
a été acquis en France par Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo Ondimba
et Teodoro Obiang ainsi que des membres de leur entourage »,
affirmait l'organisation non gouvernementale dans un communiqué, le 2 décembre.
La magistrate a en revanche rejeté la constitution de partie civile d'un
ressortissant gabonais qui avait également porté plainte dans ce même dossier.
L'ordonnance rendue par la magistrate ouvre la voie à une enquête
judiciaire.
Le parquet de Paris, qui s'était prononcé contre l'ouverture d'une
information judiciaire, dispose désormais de cinq jours pour faire appel.
Dans ses réquisitions prises courant avril, le procureur avait demandé à la
doyenne des juges d'instruction de constater l'irrecevabilité de la plainte.
Mais la magistrate à qui il revenait de prendre la décision finale n'était pas
tenue de suivre l'avis du parquet.
Le parquet de Paris avait auparavant classé sans suite à deux reprises, en
novembre 2007 et septembre 2008, des plaintes simples visant les trois chefs
d'Etat africains.
Les deux principales cibles de la plainte sont M. Bongo, au
pouvoir depuis quarante ans, et M. Sassou Nguesso, propriétaires
de nombreux biens immobiliers de luxe, selon les plaignants. Leurs familles
sont également ciblées, liées entre elles par le mariage de M. Bongo
avec Edith, fille de Denis Sassou Nguesso, décédée
le 14 mars au Maroc.
Pour M. Bongo et sa famille, la plainte évoque la propriété
d'un hôtel particulier et de quatre appartements, tous situés dans le très chic
XVIe arrondissement de Paris.
M. Sassou Nguesso possèderait un hôtel particulier de 700 m2, estimé entre
5 et 10 millions d'euros, dans les Yvelines, en région parisienne, et un
appartement dans le cossu VIIe arrondissement de Paris. Plusieurs biens en
région parisienne sont attribués à ses proches.
Leur entourage respectif disposerait également de nombreuses voitures de
luxe.
« Il n'y a aucun doute sur le fait que ce patrimoine n'a pu être
constitué grâce aux seuls salaires et émoluments de ces chefs d'Etat au sujet
desquels il existe de sérieuses présomptions de détournements de fonds publics »,
explique Transparence international France.
Le président Bongo « conteste absolument les
détournements qu'il aurait faits au préjudice de son pays », affirme
pour sa part à l'AFP l'un de ses avocats, Me Patrick Maisonneuve.
Le parquet de Monaco a de son côté ordonné le 30 mars 2009 l'ouverture
d'une enquête sur des comptes qui auraient été ouverts dans la principauté
monégasque au nom d'Edith Bongo.
Publié le :
06 mai 2009
Rubrique :
International
Source :
Lepoint .fr
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