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15 décembre 2009

Hourrah pour la France : le « Grand Emprunt » est enfin là !

Cette annonce rappelle à s´y méprendre l´arrivée du beaujolais nouveau ou comme dans les année ´20 et ´30 l´arrivée du bon chocolat suisse. Ou plus sarcastique et méchant : un jour prochain, des parents grecs étireraient leurs rejetons par les oreilles pour les hisser au dessus de la palissade que la crise et son désagréable endettement avait érigé entre ce pays et les autres pays du continent européen : « Là, là, loin à l´horizon…de pourpre, de fierté et de défi : l´incomparable pays du Grand Emprunt ». Et avec regret les pères avoueraient à leurs enfants : si au moins nous avions eu le même courage, au lieu de trafiquer nos chiffres et nous enfoncer dans la mélasse de la stagnation économique en nous cachant de nos erreurs au lieu de les réparer avec franchise, diligence et honnêteté économique !    

 

Le Grand emprunt, nécessité, illusion ou fuite indécise en avant ?

 

De la revue de presse du Nouvel observateur on peut lire ceci :

LA MONTAGNE
Xavier Panon

"(...) L'année 2010 s'annonce plus chaude que la précédente. Une sorte d'effet de serre social, activé par la perspective d'une sortie de crise qui peut libérer le refoulé. (...) Difficile de prédire que tout ceci peut faire une mayonnaise, mais les ingrédients sont sur la table. De quoi mettre tout le monde sous pression. Ceux qui vont continuer de subir les effets de la crise, accentués par une perte plus réelle encore du pouvoir d'achat en raison de la fin des plans de relance, des hausses de prix et des prélèvements divers, comme sur la santé. Sous pression aussi, à mi-quinquennat, le président confronté à un nouveau défi. Ses moulinets sur l'identité et la sécurité apparaissent déjà décalés, aux yeux même de sa majorité pour le moins perplexe. L'homme du Grand emprunt, au nom de l'avenir, est menacé du Grand écart avec la réalité immédiate. Entre ceux qui payent déjà plein pot et ceux qui peuvent s'attendre à payer la facture de la dette et des déficits, cela risque de faire pas mal de monde au rendez-vous de la rupture. Les socialistes misent là-dessus pour engranger dès les régionales. Nicolas Sarkozy, leur 'désopilant' DRH, fera tout pour éviter la faute professionnelle."

PROGRES DE LYON
Francis Brochet

"Mon budget est enfoncé, ma dette explose. Excellent : j'emprunte ! Notre Président est le Foch de l'économie. Les comptes de la France sont au plus mal, la situation paraît désespérée, que fait-il ? Il attaque. Question de tempérament, bien sûr : vous n'imaginez pas notre Président s'avouer vaincu, et gérer petitement la rigueur comme ses prédécesseurs. Question de psychologie, aussi : il sait que les dettes sont comme les promesses, elles n'engagent que ceux qui les paient. Parions d'ailleurs, contre tous les pronostics, qu'il trouvera le moyen de nous embarquer dans son emprunt, car rien n'attache plus qu'une reconnaissance de dette. Question de libéralisme, enfin : l'Etat devra réduire ses dépenses à proportion du montant des intérêts de l'emprunt. Notre Président, avec son grand emprunt, a tout simplement inventé la dépense publique qui fait maigrir l'Etat. Et ça, c'est très fort !"

PRESSE DE LA MANCHE
Jean Levallois

"(...) Poursuivre une guerre idéologique qui consisterait à éradiquer le capital serait de même nature que ces féroces guerres de religion où catholiques et protestants ont cherché à s'éliminer, ou encore ces guerres franco-allemandes, pour se dominer mutuellement. Il faut vivre ensemble, et le capitalisme, réduit à sa mission de partenaire financier engageant des fonds dans une entreprise, pour lui donner les moyens de croître, est tout à fait honorable. À la condition, bien évidemment, pour reprendre la thèse de la participation, chère au général de Gaulle et à ceux que l'on nommait les gaullistes de gauche, que ce soit l'homme qui soit au centre de l'économie, c'est-à-dire que ce soit l'économie qui soit au service des humains, et que ces derniers n'en deviennent pas les esclaves. (...) Une économie au service de l'homme, la reconnaissance exacte des composantes d'une entreprise, d'une société de services, d'une unité de production, c'est trouver loin des guerres idéologiques, une harmonie fondée sur la justice et le respect. Cette vieille idée neuve mériterait d'être pleinement mise en oeuvre."

JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE
Patrice Chabanet

"Le grand emprunt national dont Nicolas Sarkozy va dévoiler les modalités ce matin n'est pas si grand que certains au sein même de la majorité l'auraient souhaité. (...) L'exercice auquel se livrera Nicolas Sarkozy sera aussi politique. En difficulté dans les sondages, le président de la République devra convaincre les Français que le grand emprunt est susceptible de donner - enfin - un bon coup de fouet à notre économie. Or le choix qui devrait être confirmé ce matin - à savoir le recours aux marchés financiers de préférence aux particuliers - n'assure pas l'articulation entre grand emprunt national et grand élan national. Le grand public risque de ne pas se sentir concerné directement. Le gouvernement devra donc rendre visibles très vite les retombées de cet emprunt. Cela veut dire une rapide affectation des fonds levés et des financements complémentaires par effet de levier. La rapidité dans ce dossier est devenue une priorité absolue, en évitant le piège du saupoudrage à tout-va. (...)"

CHARENTE LIBRE

Dominique Garraud

"(...) Le principal risque du grand emprunt réside dans l'émiettement des investissements préconisés dans le rapport Juppé-Rocard, dont Nicolas Sarkozy a déjà laissé entendre qu'il en suivrait les grandes lignes. Jean-Hervé Lorenzi, un économiste pourtant très favorable à l'emprunt, estime qu'il faudrait "s'en tenir à un maximum de cinq ou six grands projets". Or avec une multitude de vagues projets dont aucun n'est encore précisément ciblé, hormis les "campus d'excellence", dépenser plus pour gagner plus relève davantage de l'économie casino que de l'investissement raisonné. Une politique à grand spectacle du panier percé qui promet un jackpot improbable. La France a certes besoin d'investir dans les technologies de pointe, mais le moment est-il bien choisi alors que l'incertitude reste complète sur le moment et l'ampleur de la reprise économique espérée après le tsunami de la crise financière? (...) Mais en attendant, une seule chose est certaine: une partie non négligeable du grand emprunt va encore alourdir la dette de l'État qui passer du record historique de 8,2% du PIB cette à 9% fin 2010. Une perspective qui rend irréaliste l'objectif intimé par Bruxelles à la France: repasser sous la barre des 3% au plus tard en 2013."

VOIX DU NORD
Matthieu Verrier

"C'est l'histoire d'un long pschitt, qui s'achève aujourd'hui. (...) Le " grand emprunt " imaginé par le conseiller spécial de l'Élysée, Henri Guaino, s'est mué en " investissements d'avenir ". L'idée est retombée en feuille morte. Nicolas Sarkozy avait usé de la même méthode pour la suppression de la publicité sur France Télévisions. Énoncée abruptement en janvier 2008, l'ambition s'était confirmée un an plus tard. L'annonce de Versailles s'est elle dégonflée politiquement. Tout ça pour ça ? Il reste toutefois un investissement supérieur au plan de relance. Et un coup de fouet, certainement, pour des secteurs qui prépareront l'avenir. C'est du moins ce qu'il faudra pour renflouer la " grande dette ", bien réelle."

Notre commentaire

Tout a-t-il été dit avec ce « Grand Emprunt » ? J´en doute. Les quotidiens français ont absolument raisons d´exprimer leurs retenues. Peut-on s´acheter l´avenir aussi facilement ? Certainement pas, surtout si dans cette crise on a été diablement surpris par le défaut d´épargne mis à jour par des acteurs économiques longuement établis sur la place économique française et même internationale. Pas assez de jugement et pas assez de prescience sur la nature et la violence de la crise qui les menaçait cependant depuis…plus de 20 ans ! On joua à la bourse aux gains spéculatifs immédiats et faciles au lieu de financer l´innovation et la créativité. Les pertes de l´explosion de la bulle des subprimes a mis tout le monde à mal. Et tous se tournèrent vers l´Etat : le dernier secours du naufragé banquier, marchands ou assureur…

Et maintenant, le Grand emprunt pour mieux aller de l´avant et voir plus clair dans le marécage de la crise économique et financière ; cela va-t-il réellement réparer les dégâts réels ? En tout cas l´idée n´est pas mauvaise : quand on ne voit pas de solution actuelle précise, mieux vaut préparer l´avenir parce que celui-là viendra à coup sûr. Et le mieux serait qu´il apporte de nouveaux produits et de nouvelles solutions soulageantes pour l´industrie et l´énergie…que de nouvelles impasses ! Mais cela marchera-t-il ? Parce qu´après tout, ce sont de nouvelles dettes qu´on se fait en espérant qu´elles seront rentables demain. Tout dépendra en fait de la créativité et de l´intelligence industrielle économique pratique qui en résultera, car le contexte de demain sera bien dur pour l´occident avec l´entrée en liesse de la Chine et de l´Inde avec des prix industriels et commerciaux largement en dessous de ceux des occidentaux. Et ou l´oublie à tort dans cette affaire : nous avons affaire à une crise de la demande, pas à une crise de l´offre ! Ce sont les acheteurs qui manquent, pas les producteurs !

Aussi, à mon sens, à défaut de savoir baisser les prix immédiatement pour vendre (encore faut-il avoir des clients solvables), on veut gagner sur l´innovation avenir. L´idée n´est pas mauvaise d´autant que dans l´énergie verte, par exemple et à force de s´encloîtrer au nucléaire, on a perdu une avance considérable sur les allemands. Mais est-ce pour cela que prix des produits industriels français vont être plus concurrentiels à l´avenir ? J´en doute. Je crois même qu´avec l´endettement public croissant, le niveau de vie élevé et celui des salaires moyens en Europe…les choses ne restent ce qu´elles sont. Or, réduire les salaires pour mieux vendre va appauvrir l´économie nationale et déséquilibrer l´ordre social occidental avec des conséquences…pour le moins désagréables. L´impasse. Oui, c´est le moins qu´on puisse dire. Car tant que les autres auront de meilleurs prix face à de revenus décroissants…l´Inde et la Chine auront la part facile partout au monde autant chez les pays industrialisés et riches que chez les pays pauvres. Avec ce Grand Emprunt on risque de ne pas avoir résolu le vrai problème économique essentiel…mais bien sûr on doit payer les intérêts négatifs de cette dette quel qu´en soient les résultats.  

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

 

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Commentaires
M
Aujourd´hui c´est l´arme blanche de tous ceux qui aiment faire payer le prix de leurs politiques hasardeuses aux autres. Avec l´argent des autres on peut tout faire et se donner des allures de sauveur ou de champion qu´on n´a pas...En tout cas nos lecteurs trouveront ici le détail de ce grand emprunt: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20091214.OBS0636/les_cinq_priorites_pour_le_grand_emprunt.html <br /> <br /> Ceci dit, ces cinq chantiers ressemblent à s´y méprendre à ceux de Kabila...avec la différence que l´un pouvait se permettre son emprunt, l´autre pas. Question de qualité aussi: en Afrique on offrait au gens des projets modestes et de qualité douteuse, ce qui se ferait en France serait fait à un haut niveau ambitieux du financement. Eh oui, les dettes...J´avoue toujours avoir une certaine aversion pour de genre de financement de projet social...parce que les conséquences sont toujours imprévues lorsqu´on travaille avec l´argent des contribuables. je préfère le financement de co-associés regardants et attentionnés quant aux résultats. <br /> <br /> Et si je suis vraiment franc dans cette affaire, je ne crois pas que tous les effets escomptés seront au rendez-vous dans quelques années. Pour cela l´économie mondiale et les marchés ou centres de production sont drôlement entrain de changer de main ou cherchent à se garder du choc inévitable de l´avenir...dans lequel la Chine et l´Inde vont jouer un rôle grandissant. Ce qui aura, comme on le pense, le résultat de repousser ou de précipiter le recul occidental. <br /> <br /> A propos de l´Afrique, Shaka, il y a lieu de dire ceci : le monde est entrain de changer et aussi loin que je lise les journaux africains, cet aspect du problème ne semble inquiéter personne ou personne ne s´y intéresse...curieux; je me serai attendu, avec les problèmes que vont poser l´eau en Afrique, l´agriculture, l´alimentation, l´énergie pour le développement…etc. que les africains s´intéressent plus intensivement à l´économie et aux changements qui s´y effectuent actuellement. <br /> <br /> En fait, je suis déçu et je reconnais qu´il y a bien une raison pour laquelle l´Afrique est aujourd´hui sous développée et agonisante économiquement: on néglige par trop l´information et la connaissance du milieu économique, technique et culturel dans lequel on vit dans ce monde. Une erreur grave en politique et pour toute philosophie économique de développement car l´extérieur exerce une pression certaine sur notre avenir. Ne serait-ce qu´écologique ou dans la consommation abusive des matières premières !<br /> <br /> Or demain l´eau va nous manquer sous le réchauffement atmosphérique que nous allons connaître; quant à l´énergie, il serait temps que nous nous attelions à exploiter l´énergie solaire avec des applications qui nous permettraient á la fois de créer l´énergie pour notre développement, que de protéger nos terres de la désertification détruisant sa fertilité. Mais lorsqu´on voit que rien à ce propos n´est entamé et que tout le monde joue en Afrique à tendre la main vers l´occident...ou espérer que la technologie qui doit résoudre nos problèmes viendrait de l´étranger...Hem, on se demande ce que valent nos ingénieurs et nos universitaires ?<br /> <br /> je suis tout à fait d´accord sur le fait que l´occident doit aider en ce moment les pays pauvres à réparer les dégâts prochains et actuels de la détérioration climatique. le Japon a offert 10 milliards $, l´Union Européenne 7,2 milliards € en trois ans...on attend avec impatience la donne américaine. Et malgré tout cela, les africains doivent à mon sens faire un effort conséquent et accrû pour se doter de moyens actifs de développement, plutôt que d´attendre qu´on leur en offre les moyens financier quand ils se trouveraient au bord du gouffre. Rien ne vaut ses propres efforts, ses propres moyens et instruments de réalisation, car sur le chemin de leur acquisition nous développons un sens particulier précieux de notre fierté d´être et de devenir. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
S
Au moins en s´endettant dans l´avenir Sarkozy ne risque pas de faire des bévues...immédiatement visibles. Investir dans l´instruction supérieure quand on sait que c´est la créativité en occident qui trépigne n´est pas une mauvaise idée...pourvu qu´elle produise ce qu´on attend d´elle, parce que sinon, l´endettement risque d´avoir le dessus. Personnellement je suis sceptique parce que c´est, comme on le voit avec la détérioration climatique actuelle, une grande question d´orientation technologique. Et si depuis longtemps quelques professeurs carriéristes conservateurs avaient fermé les yeux sur des évidences pourtant frappantes...y investir pour que la même orientation aveuglée continue...hem, cela ne mènera nulle part. Il faut changer d´orientation technologique et se mettre à jour par rapport à l´énergie et par rapport à l´écologie. <br /> <br /> Le deuxième volets est celui du client et celui du contexte économique. Un économiste américain a affirmé dernièrement que la Nation qui découvrira tout prochainement une source d´énergie renouvelable et efficace pour l´aviation, l´automobile et les industries va dominer le monde...tout se trouve là. Le pétrole allant vers sa fin, l´atome n´étant pas éternel et le gaz mêmement, face à la nouvelle poussée de consommation des indiens et des chinois, l´énergie va devenir la clé du bien-être économique d´un pays. Autant que ses formes vont influencer notre écologie mondiale fort mise à mal. Aussi investir dans la recherche énergétique comme le fait Sarkozy aux côtés de tout l´occident, c´est agir sagement et pour le moins judicieusement. Il n´y a rien de faux là dedans. Sauf si les autres malgré tout sont meilleurs que nous...les américains comme les allemands sont eux aussi empressés autour de la question qui est, disons-le bien haut, capitale pour les pays industriels occidentaux à l´avenir.<br /> <br /> La seule question qui se posera encore est: à part la source énergétique de production, les produits français seront-ils concurrentiels face aux produits chinois et indiens ? Et là hélas, il y a des doutes que l´occident puisse facilement tourner le contexte en sa faveur. L´effet de nouveauté dans les produits ne durent, de nos jours, pas bien longtemps. toute cette histoire économique actuelle doit rappeler aux africains qu´ils doivent suivre les débats et bien connaître le contexte actuel, parce qu´il ne serait même pas étonnant que pour survivre l´occident vienne produire...en Afrique ! Et celui qui ne s´y est pas préparé, ceux qui n´ont pas élevé le niveau de leurs ouvriers qualifiés et la formation technique et rationnelle...ceux-là seront plutôt évités qu´adulés. <br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
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