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9 février 2010

Haïti, ses élites, son histoire, la France et Sarkozy

Commentaire sur Pambazuka News sur l´article de Claude Ribbe : Sarkozy, la France et Haïti. http://pambazuka.org/fr/category/features/62152  

 

Et malgré tout, en 205 ans d´indépendance, l´élite haïtienne n´a pas brillé par son talent...

 

"Le vrai dialogue, c’est quand on reconnaît à l’autre la même dignité. Il n’y a pas de dialogue possible entre un maître et son esclave. Le dialogue suppose l’égalité – ce qui est un point de vue relativement nouveau dans la culture européenne ! L’Europe occidentale a dominé et exploité le monde à partir de la conquête des Amériques, elle a pratiqué la traite des Noirs et l’esclavage, elle a exercé les dominations les plus longues et les plus dures de l’histoire. " 

 Edgar Morin 

 

L´histoire d´Haïti met la France, comme on le sait, dans l´embarras car elle a été pour beaucoup dans les malheurs de ce pays. La revendication que vous faites, Claude Ribbe, à propos du Général Dumas est légitime et fondée. Il serait de bon aloi que la France y concède rapidement. Seulement, ce n´est pas une reconnaissance symbolique qui va changer les choses ou la situation actuelle en Haïti; les haïtiens doivent voir plus loin et sortir du piège dans lequel la France et les Etats-Unis les ont enfermé. Et ici, on se demande bien ce que vaut l´aristocratie intellectuelle haïtienne ?

Oui, que vaut-elle et de quoi est-elle capable si en 205 ans d´indépendance le bilan de son existence et de ses actes est bien maigre comme on le voit notamment à l´occasion de ce terrible séisme qui a détruit leur pays. Certes, certes, on peut évoquer toutes les intrigues, toutes les criminelles tragédies que les étrangers ont perpétré sur la souveraineté, l´équilibre économique et politique de l´épanouissement d´Haïti pour expliquer ceci ou cela...mais l´histoire, comme on le sait, donne toujours raison aux vainqueurs. Celui qui se proclame libre ou indépendant doit savoir exercer ses droits avec toute la méfiance et toute les exigences que réclament cette liberté et cette indépendance. Surtout si on a connu l´esclavage et ses traitements honteux et inhumains dans le passé.

Et désolé, sur ce point de vue, non seulement les intellectuels haïtiens, mais pratiquement toute la race noire se faisaient bien d´illusions. Or, en face de l´hégémonie occidentale et cela depuis plus de 600 ans, nous nous trouvons devant le Bollwerk culturel, économique et politique le plus volontaire et le plus aveugle à acquérir et promouvoir ses étroits intérêts que l´histoire humaine n´ait jamais connue !

Exercer sa liberté, s´épanouir librement et protéger ses droits et sa culture devient une entreprise qui doit être menée avec une vigilance accrue comme le disait Wendell Philipp: "Eternal vigilance is the price of liberty". Ce qui veut dire aussi mener et entreprendre les choses avec la plus grande intelligence qu´une nation ou un peuple peut produire et mettre à sa disposition. Mais si on s´endort sur ses lauriers, si on fait confiance au hasard ou même si on croit que l´histoire se ferait bien à coup de prières, d´attente ou passivité innovatrice ou créative...ce n´est pas la reconnaissance d´un général Dumas injustement privé de notoriété dans l´histoire de France qui va remettre les choses en ordre. Sans économie prospère et performante pour créer l´emploi et soutenir le progrès et le bien-être, sans industrialisation diversifiée et approfondie...On peut faire comme on veut des larmes ou des réclamations sur le passé; ce ne sont pas les autres, les étrangers qui viendraient prendre soin de la liberté et de la souveraineté haïtienne ! N´est-ce pas ce qu´on avait appris par le passé ?

L´histoire, il faut la faire au lieu de la subir…on ne peut pas toujours faire confiance á ceux qui, dans le passé, se sont avérés être des criminels de Droit Commun et universel envers nous et leur réclamer de se conduire louablement envers nous alors qu´ils ne voient que leurs intérêts et leurs privilèges ! Il est bien temps que nous pensions aussi à nos cultures, à l´avenir de nos femmes et nos enfants et que nous nous organisions pour éviter d´être la chosification éternelle d´une culture se refusant à reconnaître et respecter nos droits et notre réalisation économique et politique.

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

 

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Commentaires
M
Il ne s´agit plus de s´endormir dans le passé, de s´y cacher ou de se rouler faussement dans ses horreurs ou ses absurdités en donnant la faute aux uns et aux autres ou en se couvrant de compassion infantile. Nous sommes là, de corps et d´esprit, et si l´intelligence est la plus grande qualité de la gente humaine dont nous disons que nous en faisons fièrement partie, nous devons donc en user pour résoudre nos problèmes énergiquement et ce faisant nous demander: quel est le sens, le contenu réel et la portée de notre liberté, de notre existence sur terre ? Faut-il continuer à paraître, à se laisser chosifier à loisir, à être objet de l´histoire d´une existence assujettie dominée par les autres comme les indiens des Amériques volés de leurs terres, de leur histoire et rejetés dans des réserves ? Et plutôt que d´en être les maîtres et ceux qui en déterminent, par leurs efforts et leurs options, le sens, la qualité, l´étendue de la portée morale, éthique, intellectuelle, créative de leur propre histoire existentielle ?<br /> <br /> Oui, si nous continuions à subir le dictat de la francafrique, les impératifs économiques, financiers et mêmes culturels du maître colonialiste; ne détruisons-nous pas notre liberté nous-mêmes en niant sa prise en charge et l´exercice de ses responsabilités ? Je le pense bien, et les élites africaines du pouvoir et de la pensée sociale africaine doivent bien le comprendre. Et si ce n´est pas le cas, si ces élites continuent à aliéner et corrompre le sens éthique et moral légitime de nos intérêts et de nos droits...nous devons congédier ces ingrats pour traîtrise, abus de pouvoir, manquements grave au devoir politique, non assistance à personnes en danger. Ici ce n´est ni une question rhétorique ni une question d´estimation subjective; c´est une lourde question de principe de valeur et d´orientation de la propriété et la légitimité du pouvoir comme tel. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> FR
S
La liberté est l´art, les valeurs et la manière que nous mettons à jour dans nos cultures pour défendre notre légitime droit à l´existence et à la réalisation sensible. La liberté est donc un droit inné, inséparable de la vie et de l´existence de tout individu et partant, de toute culture. Bien sûr cette liberté, autant dans ses expressions que dans son exercice, n´est ni absolue, ni abusive parce qu´elle doit tenir compte du droit des autres à se réaliser, eux aussi, librement. Et nous savons tous, hélas, que certains individus égoïstes, rapaces, primitifs et étroits d´intérêt ont tendance à imposer aux autres leurs intérêts, leur vues opportunistes et leurs privilèges, et même si des cultures entières se sont, dans l´histoire humaine adonnées à ces hérésies éthiques et morales humaines, la liberté et sa raison réelle et effective: la réalisation sensible, est valable malgré tout légitimement et irrécusablement pour tout le monde et tout individu.<br /> <br /> Cela veut dire que ce que nous sommes, cher Mouélé Kibaya, est aussi l´expression et la richesse pratique et intellectuelle nous avons mis à jour pour épanouir notre vie, défendre ses valeurs et ses besoins et enrichir notre sensibilité afin d´en jouir des meilleurs fruits. On ne peut pas être ou même se réaliser sans liberté; celui qui le prétend reviendrait à dire qu´il existe des société sans devoir d´organisation sociale ou économique, ou encore qu´on parlerait de la nature humaine en<br /> excluant de prendre en compte son anatomie ou ses besoins physiologiques naturels. Faire cela, c´est commettre l´erreur que font beaucoup d´africains de croire que leur liberté dépend ou est assimilée au bon vouloir de la culture occidentale ou que c´est celle-ci, comme elle a honteusement et faussement voulu l´imposer dans la race noire, qui définit et détermine les moyens, la limite et le contenu de la liberté de la race noire. Ceci est complètement faux et plutôt primitif et bassement arrogant de la part de la culture occidentale. On l´a vu vependant pendant l´esclavage, la colonisation, dans le "Rêve américain" lequel instaura pendant des siècles et des décennies le mépris de la race noire par la blanche...Les africains, et même toute la race noire ne sont pas tenus d´accepter ces absurdités grossières et primitives de la civilisation culturelle humaine. <br /> <br /> Maintenant que sommes-nous ? Nous sommes ces peuples de race noires qui furent les premiers à ouvrir l´existence humaine sur terre et dont Simon Kimbangu disait que Dieu était noir parce que celui-ci donna à son premier peuple le sceptre de la vie sur terre. Comment en serait-il autrement ? Seulement, cher ami Kibaya, vous serez étonnés de rencontrer des millions de noirs qui se jettent au cou de la religion chrétienne...dont le précepte dit que Dieu est blanc ! C´est en image ici toute l´illogique et l´infantilisme de la race noire: nier ses propres valeurs ou ne pas les épanouir pour croire aux valeurs étrangères qui, elles, la considéraient longtemps comme une race inférieure pour mieux la chosifier ou comme esclave, nullité ou être humain de seconde main !<br /> <br /> Nous sommes de ces descendants des pharaons noirs d´Egypte, des reines noires de Méroé, de l´intrépide Shaka, de la Patrie de Patrice Lumumba, Modibo Keita, Kwame Nkrumah Osagiefo...de ceux qu´on vendit en esclavage par l´occident pendant 400 ans pour venir prétendre que les africains avaient eu tort de se laisser traiter de la sorte...De ceux dont le continent au nord fut envahi par les envahisseurs islamistes qui les repoussèrent au fond des terres continentales, imposèrent chez maints peuples l´islam et la honteuse excision des femmes et vendirent les récalcitrants qui ne voulurent pas se soumettre à l´Islam en esclavage. Oui, au Sud de nos terre régnait l´autre race d´envahisseurs qui nous firent subir l´Apartheid, le racisme et la discrimination économique, politique, mentale et morale jusqu´à ce que Mandela leur montra le front. Il paya pour sa témérité 28 ans de prison et n´en sortit que pour accepter un dictat qui laissait les blancs impunis et maître économique du pays noir Sud Africain pendant que les noirs au pouvoir politique se débattaient avec la pauvreté, le sida et l´ignorance à 40% alors que leurs matières premières servaient á enrichir l´establishment blanc et leurs alliés occidentaux.<br /> <br /> Qui sommes-nous ? Nous sommes de ceux du grand Martin Luther King et de Malcolm X, tous deux américains et assassinés parce qu´ils réclamaient leur droits humains. Nous sommes aussi du Général Alexandre Dumas dont nous réclamons sans délai sa reconnaissance par la France, de Toussaint Louverture qui fut tué et cependant mena à l´Indépendance d´Haïti...nous sommes de tout ces esclaves que le Code Noir tua, massacra, traîta avec la pire des cruauté...d´Emmett Till, Rosa Parks, de l´enfant Linda Browm...de siècles et de siècles de lumières et cependant des siècles et des siècles interminables de viles et honteuses chosifications. Tout cela, c´est nous...<br /> <br /> Nous sommes aussi aujourd´hui le continent le plus pauvre du monde où les femmes et les enfants, aussi beau que les meilleurs rayons du soleil, vivaient dans la misère et la pauvreté parce que leurs élites corrompues par la francafrique et les rapaces intérêts occidentaux, se refusaient à accomplir leurs devoirs envers eux ! Nous sommes aussi de cette race d´intellectuels vagabond qui se refusant à voir les choses comme elles sont et s´atteler à défendre et protéger les leurs mais se pavanaient plutôt en limousines étrangères, jetaient par la fenêtre les accumulations sociales des leurs puis couraient de conférence et conférences se faire ridiculiser ou mendier l´assistance internationale. Mais quel est donc ce pays ou ce continent dans l´histoire humaine qui s´est développé, qui a accompli son bien-être et défendu valablement sa liberté avec l´aide internationale ou la mendicité ? La liberté se construit, se fait, se pense, se défend ; on ne la mendie pas. Celui qui n´a pas le courage ou la franchise de payer le prix le plus honnête et le plus fier pour valoir sa liberté ; celui-là ne la recevra pas gratuitement, bien au contraire il ira un sentier bien rocailleux et n´arrivera vraisemblablement jamais à son but...le monde dans lequel nous vivons, et nous ne le savons que trop bien, est bien cruel et injuste...sinon bien compétitif. <br /> <br /> Voilà ce que nous sommes, cher Mouélé...et en y regardant bien vous verrez que notre pauvreté actuelle ainsi que nos faiblesses économiques, mentales, techniques ou créatives actuelles...reflètent exactement ce que la part négative de l´histoire a fait de nous. Aussi, et en connaissance de cause, pour changer notre prison ouverte aujourd´hui et la transformer en véritable liberté pleinement assumée, responsable et valablement défendue, il suffit seulement de cesser de nous tromper nous-mêmes et changer notre manière de vivre et de protéger autant nos intérêts que notre réalisation économique et culturelle. Mais quoi, il s´agit tout de même de l´avenir, de l´accomplissement et la sensibilité de de nos enfants, que diable; sommes-nous fiers ou satisfaits de notre pauvreté actuelle ou n´entendons-nous pas leurs cris de désespoir et de désarroi ? <br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
L
Pour répondre à Shaka Bantou, je dirais qui sommes-nous avant de poser la question de la liberté.<br /> A mon avis ce n'est que lorsque nous aurons donné une définition de nous-mêmes par rapport à la durée et l'espace où nous évoluons ici en l'occurence la vie d'un être humain et l'espace qui contient la planète Terre que nous Africains pourrons définir notre liberté.<br /> Ici sur ce blog la constance de nos débats est la définition d'un être humain et de sa liberté.<br /> Ces deux éléments nous indiqueraient de façon évidente que toutes les choses de la terre ne valent rien par rapport à la durée de la Terre et l'immensité de l'espace,nous ne sommes qu'un infime micro partie de cet espace. ET je suis convaincu que si les Africains commençaient à reflecchir sur eux par rapport à ces deux élements, la soif de liberté et distance par rapport aux rebuts de l'histoire coloniale se ferait plus grande.<br /> C'est la tâche de nos intellectuels partager cette vérité : qui sommes-nous?
S
...Ce serait bien de savoir, au vu et au su de notre histoire et même de ce que nous attendons de la vie ou en espérons; quelle est notre définition réelle de la liberté ? En d´autres termes: la race noire est-elle arrivée à se définir par elle-même, à savoir ce qu´elle veut, ce qui fait sa personnalité, son âme inextingible et originale...sait-elle aujourd´hui mieux qu´hier ce qui lui manque ou ce qu´elle doit faire pour mériter son propre respect ? Comment juge-t-elle son existence ou sa vie actuelle ? Un de nos meilleurs enfants peut-il se donner la peine de répondre à ces quelques questions sincèrement ?<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
Je ne reproche rien aux intellectuels africains d´avoir quitté l´Afrique pour s´émanciper et surtout pour se situer par rapport à la connaissance, au progrès, à l´idée du bien-être et ainsi mieux se définir soi-même dans sa culture et par rapport aux autres cultures. Et j´avoue que comme moi, que beaucoup ont perdu leurs illusions en arrivant en occident. Qu´en est-il advenu d´eux, c´est une autre histoire; pour ma part, et après plusieurs retours et voyages professionnels en Afrique, j´avoue que j´ai changé complètement. Certes je suis devenu plus africain que jamais, mais il est vrai que je vois et ressens les choses autrement que ceux qui, sans avoir développé leur imaginaire et leur rationalité, sont restés enfermés dans leur étroit monde africain. Les en sortir avec doigté est le rôle de l´élite du pouvoir et de la critique et gestation sociale car il s´agit, sans le moindre doute, de réaliser les gens dans leurs propres valeurs, dans leur propres originalité sensible et intellectuelle, pas les dénaturer ou les transformer en cobayes de la culture occidentale. <br /> <br /> A ce propos tu as complètement raison, ami Mouélé, les élites africaines actuelles ne sont pas arrivés à emporter les leurs dans un courant qui leur permettait à la fois de s´émanciper de leurs erreurs et de leurs manquements par rapport à une vue et une entreprise objective de la réalisation sociale et individuelle, que de leur organiser en univers social leur permettant de vaincre leurs faiblesses et de recouvrer et épanouir des qualités critiques et créatives avec lesquels on devient positif, productif et capable autant de se subvenir à soi-même que de répondre efficacement aux exigences accrues de la vie et de la convivialité contemporaine. <br /> <br /> Tout cela explique la stagnation actuelle de l´Afrique noire: on se croit trop vite arrivé, on se complait à consommer et à entériner des rebus de la culture occidentale que la colonisation nous a légué sans au préalable les discuter et les remouler dans une africanité volontaire et affermie autour de nos intérêts et des exigences de notre subsistance propre. Maintenant croire que tous ceux qui sont en occident sont des intellectuels serait largement faux; trop d´opportunistes, d´illuminés et de parvenus incapables des qualités analytiques d´un intellectuel avaient échoué en occident et répétaient, par aliénation ou manque de rationalité propre, la dominance et la logique aliénante du maître. Volontairement ou pas, ils en étaient imprégnés, et les plus dangereux parmi eux prétendaient qu´il suffisaient de répéter les mêmes erreurs, les mêmes syllogismes dépassés ou la même logique de réalisation culturelle et économique que l´occident avait mis à jour pour conquérir et asseoir aujourd´hui son bien-être et accumuler ses excédents financiers et économiques. Or beaucoup parmi nos fameux intellectuels arrivistes oublient que pour y arriver l´occident avaient fait l´esclavage à outrance durant 400 ans envers les africains, puis une colonisation déculturante et enfin qu´elle continuait, avec la francafrique, la corruption des élites africaines et leur dévoiement de leurs devoirs sacré envers les leurs, à piller et avilir l´Afrique pour profiter quid de ses matières premières, quid de ses cadres ou de ses marchés commerciaux. <br /> <br /> En fait, pratiquement tous les cadres actuellement au pouvoir en Afrique ont été formés en occident, sous des valeurs occidentales ou leurs encadrement conseil l´était; cela explique entre autre qu´au lieu de développer les aptitudes et les qualités des leurs, ces gens préféraient jouer les occidentaux en Afrique en consommant ou en coopérant, aux détriments des leurs, avec ceux qui pillaient sournoisement les leurs et les appauvrissaient. Changer l´élite du pays s´impose, certes; mais le plus important est: cette nouvelle élite qu´on veut se doter, est-elle réellement capable de faire mieux ? Où a-t-elle été formée et quelles sont ses valeurs réelles ? Comment les africains peuvent-ils aujourd´hui apprécier ou juger efficacement pour se choisir ceux qui savent de quoi ils parlent et sont assez doués pour les mener, en ordre organisé et mieux préparé et confiant, vers une réalisation qui leur offre la liberté, l´indépendance et la réalisation économique et technique ? Voilà où nous en sommes, á mon avis. <br /> <br /> Et sur ce point de vue, cher ami Mouélé, vous serez surpris, lorsque vous posez la question ou entamez les débats, de vous rendre compte combien les africains sont disparates et éparpillés autant dans leurs intentions que dans leurs aptitudes intellectuelles. Beaucoup d´africains en occident font beaucoup de bruit, se prétendent à ceci ou à cela; en fait, á bien y regarder, très peu sont réellement bien formés ou intelligents à comprendre exactement le fond et la complexité du problème. C´est trop vite que beaucoup veulent d´étendre et discuter quand ils ne comprennent rien à rien. Et pardon, ce n´est pas parce qu´on a vu le tram belge, qu´on couche avec des femmes blanches ou qu´on s´est habitué á l´hiver occidental que pour cela on est devenu, sans le moindre effort intellectuel et rationnel ou même quelques qualités analytiques, un génie politique de l´avenir africain ! Il faut tout de même un peu plus que cela...<br /> <br /> Oui l´histoire haïtienne est très exhaustive sur le jugement qu´on peut porter à l´élite noire, et surtout à sa malus quant à l´exercice du pouvoir comme levier de gestation, de discussion et de la mise en oeuvre de la souveraineté et des conditions et paramètres politiques, économique et scientifiques de réalisation optimale de la meilleure volonté du peuple. Et à ce point de vue, il y a des manquements d´exercice graves de la part des élites noires qu´il faut rapidement réparer avec une instruction et une éducation politique avertie. Assez choquant qu´après 205 ans d´indépendance Haïti ressemble toujours à un petit village insignifiant. Et le plus sérieux est que certains intellectuels aveugles ou illuminés n´ont pas compris ce qui se passait devant leurs yeux et continuaient, aujourd´hui encore, à croire au père Noel. Pour ma part j´espère qu´ils vont rapidement sortir de leur sommeil et voir la réalité comme elle est. Alors et alors seulement ils deviendront assez critiques et réfléchis pour prétendre à la vocation d´un intellectuel. Merci de votre précieux et édifiant commentaire, cher ami, et à un de ces jours. <br /> <br /> Musengeshi katata<br /> FR
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