En réponse aux cris de : libérons-nous de 50 ans de francafrique
Commentaire sur Pambazuka News n° 137 sur l´article de Stéphanie Dubois de
Prisque : http://www.pambazuka.org/fr/category/comment/62896
Des
cris, des voeux, de faux conseils…et si on devenait sincère et honnête une bonne fois ?
Etait-ce une manière de se moquer de nous ouvertement ou est-ce celle de
nous torturer notre âme ensanglantée et ouverte en nous mettant sournoisement
la main dans la plaie ? MK
Venant d´une occidentale, ce cri de libération sonne toujours, malgré qu´il
soit inévitable à la véritable liberté et réalisation africaine, comme une
ironie de la pire espèce. Pourquoi, mais parce que cette francafrique a été
installée pour protéger la prédominance occidentale en Afrique et permettre aux
occidentaux de piller et de corrompre à loisir notre continent selon leurs
étroits intérêts. Et pourquoi encore...parce qu´on se demande: si la
francafrique a été entretenue aux côtés (il faut l´avoir vécu pour le croire)
des idéaux de liberté, égalité, fraternité et les prétentions nébuleuses des
droits de l´homme !
Que deviendront ces valeureuses prétentions lorsque la francafrique aura
disparu ? Aurons-nous enfin la liberté que nous nous souhaitons ou perdrons-nous
celle que la race blanche, dans sa fausse hérésie de grandeur, nous réservait ?
On se demande bien si le néocolonialisme occidental qui a instauré ce système
de francafrique se rend compte aujourd´hui de son absurdité...face à ses
propres valeurs et face au respect des valeurs et de la liberté des africains ?
Libérez-vous, cassez vos chaînes ! On entend cela de partout en occident...mais
si on voyait les choses autrement depuis que les africains demandent aux
occidentaux: cessez de nous mépriser, cesser de nous tromper et nous
déconsidérer ? Parce que dire aux gens de se libérer, mais sournoisement mettre
tout en oeuvre pour torpiller toute libération ou indépendance culturelle,
cela, c´est une bien belle fausseté ! Car pendant que nous nous efforcions
désespérément à nous débarrasser de ce monstre francafricain, sous cape et avec
un sarcasme des plus méprisant, nos geôliers culturels et politiques d´hier et
nos marchands d´esclaves se payaient notre tête en fourbissant malgré tout la
continuité de nos larmes et de notre désarroi. Faut-il se mettre maintenant à
pleurer de joie parce qu´on nous mettait les bâtons dans les roue tout en
clamant : liberté, égalité, fraternité ou faut-il applaudir parce que sous
l´étendard des droits des hommes on nous privait sciemment autant de liberté
que de droit à une culture originale et indépendante ?
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance