Lidl comme exemple élucidant de la problématique grecque
L´UE vient de décider une garantie d´aide de 110 milliards € pour la Grèce.
Ceci est quelque peu en dessous des estimations libres ; les grecs ont
tellement trompé et abusé de leurs chiffres réels qu´ils risquent bien de se
retrouver eux-mêmes pris au piège de leurs propres mensonges. Quoiqu´il en soit
le gouvernement socialiste de Papandréou a pris des mesures…dramatiques pour
parer aux dépenses publiques. Est-ce vraiment tout ? Tout ira-t-il mieux
maintenant comme sur les roulettes ? A l´exemple de Lidl nous pensons que
les grands détaillants des pays riches étouffent les marchés de pauvres avec
les produits de leurs pays, ce qui crée le chômage et les invendus locaux. Ceci
précipite les petits pays dans l´insolvabilité et la pauvreté sociale.
L´Union est un lieu d´exercice coupable de la loi du plus riche et du plus fort...
Lidl s´est installé avec plusieurs succursales en Grèce. Jusque-là une
chose tout à fait normale. Ce qui a, tout en étant légal, des conséquences
négatives, c´est le fait que Lidl, au lieu de vendre des produits locaux grecs,
vend à 90% des produits allemands ! Ainsi avec des prix de dure
concurrence, même l´eau minérale grecque ne se vendait plus en Grèce…les petits
détaillants grecs peu riches et moins étalés en multinationales sur le territoire de l´Union ne pouvaient pas
venir en Allemagne leur rendre monnaie d´espèce…résultat : les produits
grecs se vendaient de moins en moins en Grèce parce que les multinationales
étrangères investissaient le marché grec et y imposaient leurs produits.
Ce système est vieux comme le monde et s´est pratiqué autant envers
l´Afrique que partout où la politique, embuée par des promesses d´Union ou transferts
financiers européens pour l´embellissement des villes, pour des projets
culturels ou même pour la promotion d´infrastructures, oubliait quelque peu à
regarder de plus près le détail des faits réels. En réalité on abattait bien
son homme sous le couvert de l´Union, de l´aide ou même sous les conditions
d´endettement du FMI. Si les multinationales commerciales ne vendaient pas à
70% les produits du pays hôte, cela revenait à du dumping aux exportations. Or
si on demandait aux investisseurs de veiller sur la balance de leurs produits
50% étrangers contre 50% locaux, les investisseurs se plaignaient et se
réclamaient de l´indivisibilité de l´espace économique européen. Pendant ce
temps, en Grèce, au Portugal, en Espagne en Irlande les chômage augmentait, les
producteurs disparaissaient ruinés par une concurrence étrangère contre
laquelle ils ne savaient plus lutter.
Donner l´aide à la Grèce sans tenir compte de cette problématique est de la
pure ironie. Les petits pays sont littéralement envahis par les grand pays
puissants et inexorablement conduits à la banqueroute. Dans cette affaire, il
faut regretter l´irresponsabilité du pouvoir politique de la Grèce face à ce
problème. L´Union c´est bien, mais sa propre économie, c´est mieux. Par contre
cette Droite politique qui a exercé le pouvoir depuis des décennies entières
s´est plutôt lancée dans la luxure : villas démesurées croulant sous le
luxe arriviste, Yacht pour parvenus à perte de vue, des gratuités incroyables
aux pensions pour les enfants et parents de hauts fonctionnaires…etc. Le marché
noir battait à ce point son plein en Grèce qu´on se demandait qui payait encore
l´impôt ? Les écoles publiques étaient à ce point délaissées que les
riches et les gens dotés de quelques moyens envoyaient leurs enfants dans les
écoles privées. Au moins on n´en sortait pas encore plus idiot qu´on y était
entré ! Avec tout ce tableau désolant on se demande que diable ce que les
politiciens grecques comprenaient sous l´exercice du pouvoir ? Ou
croyaient-ils que leurs devoirs seraient désormais faits par le parlement de l´Union
et sa commission pendant qu´eux allaient à la pêche et s´offraient le luxe et
la dolce vitae ?
Cette crise grecque a apporté une incroyable palette d´exemples concrets
lesquels permettaient de mieux comprendre ce qui se passe lorsqu´une classe
politique d´un pays ne remplit pas son devoir envers les siens et son pays.
L´Union, quelque soit-elle, ne surseoit jamais les devoirs et les obligations
du pouvoir politique et économique envers ceux qui ont élu ce pouvoir et pour
lesquels ce dernier exerce la légitimité et la confiance politique placée
constitutionnellement en lui. Les français ont bien raison de dire aux
allemands : vous nous étouffez avec vos exportations. Les grands pays de
l´Union Européenne doivent eux aussi comprendre qu´on ne peut pas toujours
vivre aux dépends des autres même si on a les meilleurs produits. Les autres
doivent aussi vivre…et avoir les moyens de s´améliorer. Quand on ne vent pas ;
comment peut-on investir et s´améliorer ? A quoi revient l´aide octroyée
aux grecs aujourd´hui sans tenir compte de cet aspect du problème ? A quoi
jouait-on avec cette aide subventionnelle…à régler un problème ou tout
simplement à tromper les apparences alors que les rats, sur le marché économique et commercial européen,
continuaient à ronger le fromage des petits pays derrière la bannière aveugle de l´Union ?
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa
Muntu"
Forum Réalisance