Europe: quand l´endettement fait mal et ouvre les portes aux banqueroutes et aux spéculateurs
En
toute hâte et prévenue d´une attaque de spéculation financière imminente
en bourse et sur les marchés internationaux de changes sur sa monnaie,
la
commission européenne s´est dotée d´un parapluie financier de 500
milliards € +
250 milliards qui viendront de la FMI, ce qui fait 750 milliards €.
Cette somme
apparemment gigantesque est-elle la réponse à tous les problèmes
économiques de
l´Europe en ce moment ? La crise économique semble avoir pris une
nouvelle
tournure suite à l´endettement inquiétant de certains pays européens du
Sud
appelés aussi pays du PIIG´s (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne)
La
réponse du berger à la bergère ou tout simplement sauver les apparences
en
gagnant du temps précieux pour des réformes incontournables ?
L´habit
fait-il le moine en économie de substance et de crédibilité ?
Pour gagner du temps, peut-être…mais à la longue, on est bien tenu de
répondre
effectivement aux exigences des disparités économiques qui ont créé le
déséquilibre de la crise. Si l´aspect et la réputation première d´un
banquier
bien habillé incite à la confiance, à la fin ce sont ses capacités à
payer ses
dettes, investir dans son avenir et fleurir son économie qui compte !
Cela
est encore plus valable en période de crise. Oui, la sagesse populaire
selon
laquelle tout ce qui brille n´est pas or…est profondément économique.
Après la
pilule fort désagréable de l´aide à la Grèce, de nouveau il s´agit
de garantir de possibles défauts de paiements des pays de l´union. A la
longue
cette Union ne deviendrait-elle pas trop chère à soutenir ? 750
milliards
€, ce n´était pas une bagatelle ! Même si cette fois cette somme de
garanties obligerait cette fois, avec la main de fer du FMI, tout pays
qui
prendrait ses garanties en service, à restreindre ses dépenses et à se
restructurer
strictement (diminution de salaires, augmentation des impôts,
compression des
pensions, augmentation de la durée active du travail…etc.) Ceci dit,
tout cela
peut rendre la crédibilité à un pays, mais est-ce tout ? Non, pas du
tout,
ce pays doit encore, comme on le voit aujourd´hui en Grèce, au Portugal,
en Espagne…pays
plus agricoles qu´industrialisés, le déséquilibre structurel industriel,
lui va
demeurer. Et celui-là on ne peut pas le vaincre ou le tromper avec des
autoroutes, de beaux immeubles ou des parcs publics !
Dans cette
phase de la crise économique, non seulement la crédibilité
compte ; c´est aussi la capacité à créer et innover industriellement, ce
qui, en période ardue de concurrence internationale, la seule condition
pour créer
l´emploi, augmenter les revenus de ses populations, assurer une
croissance économique
positive. De ce point de vue l´aide à la Grèce est un grand coup dans
l´eau.
Pourquoi ? Mais parce que ce pays va bien se restreindre et cesser des
commandes telles les 150 chars Léopards II à l´Allemagne ainsi que deux
sous-marins
ultra silencieux du dernier cri moderne en armement…on combattra (nous
l´espérons
vivement) le travail en noir, la corruption et les générosités féodales
aux
pensions. Mais comment et avec quels moyens financiers et technologiques
la Grèce
allait-elle se doter d´industries et d´infrastructures industrielles
capable de
relever ses manquements dans ce secteur dominé par l´Allemagne, la
France,
les Pays-Bas ? Oui comment si suite aux restrictions les salaires
allaient
subir jusqu´à 30% de baisse et si les TVA allait augmenter de 21 à 23% ?
Rentabiliser l´Etat pour le désendetter, certes, mais l´avenir, de quoi
donc
sera-t-il fait ?
Nous parlions
de cette illusion de la confraternité économique et monétaire ;
les grecs et autres se sont mis à vivre sur grand pied, à se donner des
salaires et des pensions astronomiques sans les avoir mérité avec leur
propre
productivité…parce qu´ils faisaient partie d´une forte et puissante
Union ?
Depuis quand la richesse ou la réputation individuelle d´un Etat
était-elle
transmissible à un autre Etat par simple appartenance á un espace
économique et
monétaire commun ? Bien sûr il y avait des avantages énormes et des
facilités économiques, monétaires, commerciales…mais il y avait aussi
d´énormes
obligations dues notamment, comme on le voit par les exportations
allemandes, à
ne pas se laisser étouffer par les pays plus industrialisés ! Pour mieux
comprendre cela il suffit de voir que les pays du PIIG´s comptent
actuellement
un endettement de 563 milliards € ! L´argent qui quitte l´Italie, le
Portugal,
la Grèce, l´Irlande ou l´Espagne et va en France, en Allemagne, en
Grande
Bretagne ou en Allemagne…appartient à ces pays respectifs, pas à l´union
!
Avec cette crise on s´est aussi rendu compte combien le Traité de
Lisbonne et
de Maastricht avaient de lacunes…face aux faillites, par exemple et face
à un
système efficace d´alarme ou de sapeur pompier financier pour sauver la
monnaie
commune. Demander aujourd´hui à la Banque Centrale européenne d´acheter
et de
thésauriser des valeurs sans valeur actuelles émises par les pays en
difficultés
financière n´est pas très orthodoxe et peu louable ; on enfreint en fait
à
l´indépendance et à la neutralité de cette Noble et respectable
institution économique
et monétaire qui quitte son objectivité et agit alors par compassion ou
sur le
dictat de la politique. Est-ce là l´identité et la personnalité
voulues du caractére de cette institution ?
On comprend
maintenant qu´avec ce nouveau fond financier les pays riches
veulent garantir les paiements des pays ayant trop abusé de leurs joies
d´acheter
aveuglement...les produits de leurs estimés voisins. mais pendant que les autres évoluaient, s´amélioraient et s´enrichissaient, eux par contre devenaient pauvres et indigents. Ce qui se va se passer maintenant est un jeu connu et
prévisible :
on va pousser les pays en difficultés financières à payer leurs dette
via ce
fond quitte à se trouver contraint, avec l´aide du FMI, à avaler les
amères dragées
de l´assainissement contrôlé. Ceci dit ces garanties ne sont pas
gratuites pour
les pays pauvres, loin de là ; mais cela permet de faire d´une pierre
deux
coups : donner une crédibilité au pays tout en l´assainissant
résolument.
A mon avis une excellente idée…sauf qu´il reste encore à résoudre le
problème
des disparités de structures industrielles. Car avec cette crise ce
n´est pas
la grande joie des investissements massifs concurrents à ses propres
productions industrielles…on voulait plutôt exporter qu´installer chez
le
voisin une nouvelle usine de production qui risquait de venir
concurrencer la
sienne. L´endettement est maintenant le talon d´Achille des pays de
l´Euro et même
des Etats-Unis, parce que cet endettement nuit aux capacités
d´investissement
pour l´avenir et parce que pour s´assainir le pouvoir d´achat d´un pays,
les
salaires doivent diminuer. Aussi, et même si on accuse, à tort à mon
avis, les
spéculateurs financiers internationaux, ceux-ci ont bien été autorisés
par les
européens eux-mêmes ; ils révèlent bien à un système économique trop
joyeusement embarqué dans l´endettement …qu´il est temps de cesser ce jeu
cruel
pour les générations futures, l´avenir économique et l´équilibre social
de tout
pays industrialisé…face aux montées résolues des pays chinois, indiens,
brésiliens.
Après tout, il s´agit de créer et générer la croissance pour sortir de
la crise
et pas de s´engouffrer de plus en plus dans l´endettement béat et
abrutissant
!
Musengeshi
Katata
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