Fin de l´orgie de l´endettement public dans l´Union Européenne ?
Il faut le croire, nous ne pouvons que saluer ce courant ; on s´est enfin rendu compte, notamment avec la
crise monétaire de l´€, qu´on maquillait, depuis des décennies la santé des
finances publique. On ne peut pas indéfiniment attendre la croissance qui ne
vient pas tout en cultivant une fuite en avant qui mettait à mal autant les
systèmes sociaux que l´avenir et la crédibilité financière de toute l´Union
Européenne. Fini la rêverie, bonjour le réalisme économique et financier ?
Cet
endettement insolent des riches qui enferraient la politique au faux et à
l´étroit…
Lorsqu´en 2005 et 2006 nous parlions des effets néfastes
de l´endettement public occidental exorbitant, beaucoup de gens prenaient cela
pour des remarques déplacées parce que les choses allaient encore bien sur la
scène économique internationale. Et lorsque nous parlions de la crise
économique qui grondait depuis des décennies en occident…ce fut la même
chose ; apparemment dans l´un ou l´autre cas personne ne voulait
réellement voir la vérité comme elle l´était. L´éclatement de la bulle des
Subprimes aux Etats-Unis avec l´écroulement de la Lehman Brothers a en fin déclenché
en 2009 un processus assez grand et dangereux pour qu´on ne puisse plus en
occident, par cécité idéologique ou par simple crétinerie économique, fermer
les yeux sur la vérité objective. Aujourd´hui c´est le tour, après la crise des
banques privées et publiques, d´éprouver la crédibilité réelle des Etats, parce
qu´en vérité ce sont eux qui soutiennent en dernier essor la crédibilité
effective des économies occidentales. Lorsque rien ne va plus seul l´Etat est
assez grand et assez puissant pour offrir au système les garanties qu´il lui
faut pour subsister. L´Etat, comme on le sait, est pratiquement éternel, ses moyens fiscaux, monétaires sont larges…les
autres acteurs économiques, même s´ils sont puissants financièrement, ne jouissent pas de ces avantages.
Mais qu´en est-il si l´Etat lui-même est corrompu et endetté
plus que de raison comme en Grèce, par exemple ? Ce sont les puissants
amis de l´Union qui paient les factures pour soutenir cet Etat défaillant…mais
cela ne devait pas devenir monnaie courante, n´est-ce pas, de se taper ses
petits joujoux, de se prélasser dans la fainéantise ou la fièvre des
importations sans produire soi-même et sans se soucier de comment on honorerait
les lourdes factures de ses honteux vices. C´est l´heure, après avoir sauvé préventivement
les PIIG´s avec un fond de sauvetage éventuel de 750 milliards €, ce que les pays nordiques appelaient la pègre
économique mentale du Sud, de s´en prendre à la santé économique réelle des
finances des Etats. A ce moment on se rend compte que les Etats tels que la France,
l´Allemagne, la Grande Bretagne…sont outrageusement endettés ! Il est
grand temps, donc d´amorcer un mouvement endiguant les générosités financières
abusives des gouvernements européens plus confiants dans leurs promesses électorales
que dans leur capacité à générer la croissance et assainir les finances
publiques.
L´Allemagne, comme la France ou la Grande Bretagne (avec
un déficit budgétaire cette année de 169 milliards € !) vont entreprendre
un effort sérieux pour limiter leurs dépenses publiques. L´Allemagne a un
endettement réel de 1.702 milliards €. Assez monstrueux ce montant, mais on
sait que la réunification a eu son prix, pour le reste, c´est autant le coût
ravageur du chômage que celui des transferts sociaux vers les pensions et les
assurances maladie et la santé. Par ailleurs certains paquets financiers servis
aux entreprises et ayant pour but des les inciter à créer l´emploi sont bien
restés sur la gorge des contribuables…sans les effets escomptés…perdus sans
lendemain. Tout cette tendance à s´endetter alors qu´on est un pays riche et
industrialisé est pour le moins…surprenant. Si les riches croulaient sous leurs
dettes et ne semblaient pas vivre de leurs revenus, que penser des pauvres, de
ceux qui ne savaient ni s´endetter, ni nouer les deux bouts ? il était
grand temps de mettre fin à cette orgie absurde de l´endettement pour les
riches autant que pour les pauvres. Dans cette crise certains parlent déjà de
veiller à ne pas étouffer les maigres espoirs de la reprise économique en épargnant
même dans le financement des projets d´avenir. Il faut donc éviter de
restreindre les dépenses dans les force vives soutenant l´avenir tels que l´éducation,
la formation professionnelle, le soutien d´entreprises innovatrices créatrices
d´emplois nouveaux.
La France veut réduire ses exceptions à l´imposition de
10%. L´Allemagne vient de décréter un rétrécissement de ses dépenses de l´ordre
de 11,2 milliards € sur un Budget de 320 milliards € et réduire jusqu´en 2014
son endettement de 80 milliards €. La tendance prend donc bon train, même si,
contrairement à l´Espagne qui a introduit une imposition sur les grandes
fortunes, en Allemagne ce sont plutôt les petites gens qui paient les pots cassés.
Il faut bien se dire, d´un point de vue tout à fait économique, que ces orgies
de l´endettement public contaminent le fonctionnement social dans son efficacité
réelle ; on a tendance à laisser faire, à fermer les yeux sur des dépenses
ou des projets farfelus au lieu de veiller sur l´efficience réelle des systèmes
sociaux (pensions, assurances maladies et invalidités). Tout cela corrompt le
rendement social.
Mais le plus grand défaut fait à l´endettement public
comme privé (voir notamment GM) que l´occident a entretenu depuis des décennies
avec une rage inexplicable pour cacher les signes irrécusables de cette crise,
c´est le fait que les riches s´approprient les capacités financières du marché économique…lesquelles
vont manquer aux pauvres pour financer leur développement ! Ceci fait de
cette crise économique une grande saloperie faite aux pauvres qu´on empêchait d´emprunter
pour soutenir l´innovation ou la création d´industries et d´emploi chez lui…à
moins de consommer importés et de s´enquérir de l´aval de pays riches pour
emprunter ! Du pur féodalisme économique qui explique, entre autre, que
les pays pauvres s´appauvrissaient en consommant étrangers ou devant les portes
fermées de banques de financement contrôlées et orientées par ceux qui ne finançaient
que leurs exportations ou l´extraction de matières premières leur permettant de
produire encore plus. On avait bien parler de liberté, le jeu du financement au
développement était malgré tout bien faussé. Cela explique, entre autre, l´appauvrissement
des pays africains qui n´ont pas saisi la nature réelle du piège dans lequel on
les enfermait sciemment. Les pays pauvres détenteurs de matières premières
avaient beau vendre leurs matières premières fiévreusement, ils n´arrivaient
pas à accumuler et soutenir la modernisation de leurs facteurs de développement pour
s´en sortir ; et devant la croissance insoluble de leurs besoins et nécessités
sociales, ces pays étaient contraints à mendier l´aide…ou à donner à la pauvreté,
en guise de réponse, des dictatures infâmes pour étouffer la pauvreté qu´on ne
voulait ou qu´on ne pouvait pas guérir en produisant et en modernisant la société.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
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