Angela Merkel a reçu d´Obama la grande médaille de la liberté
Cette "médaille de la liberté" est la décoration la plus prestigieuse des Etats-Unis, parmi les rares qui ont eu l´honneur de la recevoir, on compte le Pape Jean-Paul II, le président Nelson Mandela et le chancelier Helmut Kohl et père de la réunification allemande. Cet honneur tombe à point pour essayer, au moment où l´Amérique affaiblie par la crise économique, perdra de plus en plus de moyen d´influence le monde, l´empire américain aura plus besoin de tous ses alliés européens dont son puissant allié allemand pour mieux soutenir ses intérêts. Rien ne semble être fait au hasard, même si l´idylle de la vie de Merkel s´y prête sympathiquement.
Le symbole d´un rapprochement étriot nécessaire pour l´avenir
Bien sûr qu´il y a calcul dans l´octroi de cette prestigieuse médaille américaine, et pas seulement depuis que l´Allemagne s´est retenue de suivre l´occident dans le vote de la résolution libyenne. Depuis le début de la crise économique avec la faillite de la Lehman Brothers en septembre 2008, il y a eu beaucoup d´eau sous le pont des relations euro américaines. Or l´Allemagne était le pays le plus industrialisé et le plus puissant d´Europe…n´est pas par hasard le pays le mieux sorti de la première phase de la crise avec une croissance et une consolidation économique remarquable.
L´Allemagne est donc le genre d´amis auquel on veut se rapprocher encore plus étroitement face à la marche économique des pays émergents et avec lequel on veut être d´accord sur l´attitude à prendre envers le fameux « printemps islamique » en Afrique du Nord, envers la Syrie, les autres dictateurs dans le monde, etc. Curieux seulement est que cet allié allemand étroit de grande date a souvent sa manière de voir les choses…et trop souvent raison dans ses choix et ses options. Or le recul d´influence militaire active qui va suivre les restrictions budgétaires américaines suite à la crise économique et financière nécessitera de plus en plus d´alliés pouvant soutenir les intérêts américains quand bien même ce pays serait restreint.
En physicienne et grande politicienne expérimentée, Angela Merkel a très bien compris ce souci américain, mais elle sait aussi qu´elle est allemande et européenne ; la chimie politique et économique sous tous ces angles, doit être satisfaisante. L´Amérique n´avait-elle pas ajourné, contre l´attente des allemands, une grande victoire écologique à la conférence de Copenhague ? Or avec l´accident atomique de Fukushima au Japon, l´Europe des peuples avait pris une respectable distance face à l´énergie atomique. L´Allemagne particulièrement en prenant la décision de décrocher de cette source d´énergie au plus tard en 2022.
La crise économique était-elle finie et maîtrisée ? Pas du tout. Les endettements exorbitants des pays sud européens périphériques posaient de plus en plus de problèmes, particulièrement en Grèce. Le danger de contamination épidémique financière et bancaires était, certes écarté par un vigilant contrôle de l´évolution des pays touchés, mais le mal économique et structurel comme tel dont soufraient ces pays restait encore à vaincre définitivement. Si la crise persistait…les problèmes ne deviendraient pas faciles à surmonter, loin de là. Puis il y avait le problème de ces pays révolutionnaires Nord africains…auquel l´occident se trouvait en devoir d´offrir aide et assistance dans leur reconversion. Ce que cela voulait dire pratiquement…Ce vote allemand neutre à l´ONU dans la résolution libyenne contre Kadhafi, n´excluait pas l´engagement économique, financier, technique à la reconstruction de la Libye, a assuré Angela Merkel à son hôte. Tout était-il en ordre ? Qui sait…la crise économique n´est, hélas, pas encore entièrement ad acta.
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance