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14 juin 2007

Sur le dernier livre d´Amélie Koh Bela

Mon combat contre la prostitution : un livre poignant, aux enquêtes et témoignages d´une incroyable crudité.

La pauvreté et ses visages les plus vils

En guise de lettre ouverte.

Très chère madame Amélie Koh Bela,

J´ai lu votre second ouvrage avec un intérêt particulier. Je vous avoue que ce que j´y ai découvert m´a profondément choqué ; aucun être humain ne peut rester impassible devant les témoignages de vos interviews et les résultats des témoignages qui abondent vos livres. Ceci me donne l´occasion de vous remercier pour votre travail qui est d´une qualité toute professionnelle.

La prostitution des africains en occident, comme vous l´avez remarqué, chère madame, est un phénomène qui a pris des proportions ahurissantes autant que cruelles, surtout pour les femmes avilies et les enfants cruellement abusés. Ce n´est cependant que le résultat de l´écroulement de la société indigène traditionnelle en Afrique face à la faiblesse et au manque d´intégration de la société officielle sous développée. Cette dernière, par son chancellement et sa précarité à concilier la société traditionnelle déchue à celle du progrès, manque cruellement à ses devoirs cependant qu´elle s´adjugeait pratiquement tous les moyens économiques et financiers d´entreprise, d´organisation et d´épanouissement social.

Frapper monnaie, dire le droit et l´imposer, donner à chacun sa chance et veiller au respect de l´ordre public dans lequel l´idéal social et culturel doit réaliser tout le monde au possible ; tout cela souffre en Afrique noire d´un inefficience choquante. Et les choses, pour peu qu´elles soient entreprises, vont en s´améliorant trop lentement. De l´autre côté du pont social, cependant, se trouvaient des millions de gens que l´instruction, le travail, l´intégration à l´idéal social nouveau – et ceci de par la pauvreté et le manque d´investissement dans l´avenir par les pouvoirs concernés – ne touchaient pas. Ces pauvres végétaient donc et s´abaissaient à des moyens de revenu du plus bas des instinct. Que peuvent-ils bien faire dans leur désarroi ?

Si au moins l´agriculture se développait comme dans tout état moderne, ils pourraient y trouver emploi. Et l´industrie commence toujours par la transformation de produits agricoles. Mais voilà : les excédents occidentaux de produits alimentaires lourdement subventionnés déversés sur les marchés africains à des prix de dumping (sucre, maïs, poulets congelés, riz, poissons surgelés, lait…etc) étouffaient les agriculteurs africains et les contraignaient à la pauvreté ! Quant à l´accumulation sociale ayant pour but de garantir les investissements sociaux de demain…ils étaient hélas dilapidés par une caste politique se réalisant dans l´importation de produits… étrangers !

Changer cet état des choses pour le moins criminel, c´est le rôle du pouvoir et de ses représentants africains élus. C´est pourquoi, au-delà de votre ouvrage, nous adressons un appel réitéré aux gouvernements africains concernés car ce sont eux qui sont légalement responsables de ces malheurs économiques dont l´incidence, comme vous le savez, est largement social.

Dans mon article http://realisance.afrikblog.com/archives/2006/02/09/1349014.html qui parlait de votre premier ouvrage, j´étais d´avis, comme aujourd´hui, qu´il n´est pas possible d´entretenir des valeurs morales ou éthiques en Afrique sans transformer le marasme africain actuel en un meilleur avenir de travail, d´espoir, et de réalisation individuelle. Cela touche autant l´enfant, la femme, que l´homme africain. Et je suis persuadé que vous comprendrez mon point de vue : connaître le problème dans toutes ses crudités et ses horreurs n´est que le premier pas pour se dire qu´il est temps de changer les choses.

Avec tous mes remerciements pour vos efforts et votre engagement, recevez, chère madame Amélie Koh Bela, mes meilleures salutations.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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