Le RDCongo, l´indépendance et les vrais enjeux d´une réelle démocratie
Commentaire sur Facebook sur l´invitation d´Ekanga Shungu autour de l´article :
« Il y a 20 ans, le Maréchal Mobutu lançait la démocratisation. »
Peut-on
parler de démocratie quand les enjeux sont absents et quand les acteurs de la démocratie
ne produisent rien ?
A mon sens on ne peut pas faire démocratie sans produire les instruments et
les moyens de l´entretenir, de la défendre, de la parfaire...parler démocratie
est assez prétentieux que réaliste. J´ai lu tous les commentateurs précédents
et j´avoue qu´ils sont exhaustifs...hélas on y oublie le principal: produire
afin d´améliorer autant les conditions de vie des aspirants à la démocratie que
leur intelligence à élucider et parfaire leurs ambitions et leurs aspirations
les plus fières face au contingentement des temps et celui des pression
étrangères extérieures. C´est curieux ce que la société congolaise ne mette pas
d´importance sur le mal fondamental dont il souffre et qui est le manque de
moyens et d´instruments de réalisation. Assez surprenant. Mais, mes amis, la
démocratie n´est pas un théâtre d´aspirations théoriques, mais bien un résultat
concourrant des forces objectivées d´un pays ! Tant qu´il y aura
analphabétisme, chômage, improduction criante au Congo...parler de démocratie
c´est décrire l´enjeu de quelles forces sociales ? Rêveries bantoues que cela,
dirai-je. Parce qu´on peut se demander : lorsqu´on dépend de l´aide économique
extérieure ; quel genre de démocratie peut-on exercer ? Ou encore quand les
producteurs, les agriculteurs et les éleveurs sont inexistants ou inefficaces
par leur ignorance ou enfermés dans leur production traditionnelle…de quelle
démocratie peut-on donc parler si ces gens ne savent pas ce qu´ils doivent
produire ou comment ils peuvent mieux subvenir aux besoins de la Nation ?
Le Maréchal Mobutu n´était pas un génie; il a trempé dans l´odieux
assassinat de Lumumba, et malgré tout et quoi que je sois un de ses plus grand
critique, je dois lui reconnaître quelques points étonnants: la Zaïrianisation
(laquelle avait été bâclée par des congolais eux-mêmes incapables et
inconscients de la valeur d´une petite et moyenne entreprise au Congo-Zaire),
et bien sûr l´Authenticité. Hélas pour ce dernier courant, au lieu de
l´approfondir et d´intellectualiser le questionnement scientifique, technique,
industriel, économique et organisationnel social que cette idée de
congolisation et d´africanité imposait, on s´est plutôt jeté dans le m´as-tu vu
et l´importation des biens étrangers. Mais le Maréchal lui-même n´en avait-il
pas montré l´exemple pervertissant avec un cuisinier français et la phobie de
la Mercedes ?
Tout cela ne pouvait aller bien et lorsque les taux d´intérêts des emprunts
congolais augmentèrent...tout s´écroula comme un château de cartes bâti sur le
sable parce que sans production efficace et sans organisation sociale digne de
ce nom permettant aux intellectuels et praticiens de produire et subvenir aux
besoins de la Nation, les dettes et la joyeuse dépense irréfléchie entraînent
un état dans la banqueroute comme on le voit en Grèce. Ce défaut est
fondamental d´une société qui tourne en rond et parle de démocratie sans
vouloir en commettre les efforts réels pour l´entretenir et consolider ses bases
et ses ambitions. Bon pour certains il faut des exemples précis, en voilà un:
j´ai un frère qui est cardiologue, combien de sociétés connaissez-vous au Congo
qui produisent des instruments chirurgicaux d´opération ? Des appareils de
contrôle diagnostique ou de mesure de tension, de lits d´hôpitaux, etc ?
Avez-vous parlé avec un médecin d´hôpital ou privé sur le manque criant
d´instruments médicaux au Congo ? Si vous le faites vous vous rendrez compte
que la médecine au Congo se débat énormément...et pourtant, rappelez-vous: les
Sud africains venaient se faire soigner chez nous avant l´indépendance !!! La
démocratie coloniale, si vous voulez mon avis, était bien loin meilleure à
celle de quelques prétentieux et illuminés congolais mirent à jour dans l´exercice
du pouvoir après l´indépendance. Pour cacher cette vérité on importe á tout
rompre…mais l´argent s´envole aussi ; or l´argent, on ne peut le dépenser
qu´une fois. Seuls les gens intelligents savent que l´argent qui tourne chez
nous, c´est celui-là qui est vraiment économique parce qu´il sert á la société
plusieurs fois.
Ceci prouve à plus d´un point que le mal congolais réside en ceci qu´on
parle démocratie ou on y aspire, mais les élites ne sont pas assez lucides et
pratiques pour la soutenir. On croit encore naïvement que la démocratie se fait
au parlement ou en criant dans la rue aux droits humains. Désolé, il faut
cesser de faire d´illusion ou abreuver son monde de mensonges; la démocratie se
défend avec une agriculture performante, un élevage soigné, une petite et
moyenne entreprise efficace et autant spécialisée que différenciée dans ses
productions et son besoin de répondre aux nécessites d´une société organisée et
suffisante. Et bien sûr une industrie lourde répondant aux besoins de déplacements
(voitures, voies ferrées, bateaux de pêche, machines outils et biens de
production). De tout cela le Congo est bien loin en ce moment; on vit plutôt de
la vente de matières premières, ce qui est scandaleux quand on en emploie les
recettes pour importer plutôt que pour investir dans l´intelligence et les
moyens futurs de développement de notre pays. Conclusion: si on parle de
démocratisation chez Mobutu ou actuellement, à mon sens cela revient à tromper
son monde. La démocratie ne se fait qu´en donnant du travail aux gens, en
développant au mieux les chances individuelles de réalisation sociale et dans
l´amélioration du bien-être de la population. Je parle donc en Afrique de
démocratie de façade et d´alimentation d´autocrates du pouvoir parasites et incapables
aux réels intérêts des leurs qui sont les enjeux véritables de toute Démocratie
! Et à ce point et á force d´engloutir les faibles ressources et revenus
financiers de leurs états, les intellectuels et élites du pouvoir en Afrique
qui se comportent ainsi mènent leurs peuples à la banqueroute perpétuelle
plutôt qu´à l´industrialisation, au développement et à la démocratie.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance