La crise économique aurait-elle ouvert un nouveau cruel champ de bataille ?
Après la crise des finances de septembre 2008 qui avait mis en danger
d´écroulement le système financier mondial avec la sèche
banqueroute de la Lehman Brother, cette fois ce sont les pays économiquement
chancelants de la zone Euro qui sont éprouvés dans leurs endettements publics
et leurs déficits budgétaires. Ces pays dits du PIIGS (Portugal, Irlande, Italie,
Espagne, Grèce) ploient sous le poids de leurs dettes et du ralentissement causé
par la crise économique. Or ce mardi 27 Avril, en plein pourparler entre l´Union
Européenne, le Fond Monétaire International et la Grèce pour fixer les dernières
modalités d´aide pour parer au cessation de paiement qui menace la Grèce dans
les tous prochains jours, Standard & Poor´s a baissé la cotation de crédibilité
de la Grèce de BBB+ à BB+…et du Portugal de A+ à A-, ce qui explosa comme une
bombe dans la journée et écroula les bourses allemandes et américaines
successivement de 2,7% et de 1,9%. Une désagréable fièvre s´est de nouveau
emparée des milieux financiers internationaux….
Les
portes grandes ouvertes à une nouvelle épisode cruelle de la crise économique ?
Doit-on déjà désespérer pour la Grèce ? On se le demande. Toujours
est-il qu´après avoir appris que le déficit budgétaire n´était pas de 12,7
comme le prétendaient les grecs mais bien de 13,6 et qu´en somme jusqu´en 2013
ce pays devait rembourser 140 milliards € empruntés à ses créanciers. A cela s´ajoutait,
dans la même foulée, 90 milliards € d´intérêts, ce qui faisait en tout 230
milliards ! On en avait le souffle coupé ; comment diable un pays au
PIB de 243 milliards parviendrait-il à honorer ce poste ? Standard et Poor´s
avaient des doutes que les 45 milliards promis par l´Union Européenne 30
milliards (dont 8,4 de l´Allemagne, 6 milliards de la France entre autres) et
15 milliards du FMI, que cela puisse changer quoi que ce soit au redressement économique
de ce pays. Avec quels nouveaux revenus allaient-ils donc payer leurs dettes ?
Ces pays n´étaient pas, à proprement parler malgré leur appartenance à l´Union
Européenne, industrialisés ! Que pourraient-ils donc produire et vendre ?
Ou l´Union Européenne allait-elle débourser ces 230 milliards € jusqu´en 2013 ?
Pour le cas du Portugal c´était le même choses avec un peu plus de modération :
son déficit budgétaire qui était en 2009 de 9,4% à 8,5 cette année. Pour
comprendre le problème de l´endettement portugais, il suffit de voir, par
exemple, que l´Allemagne paie ses crédits à 2,957% ; le Portugal par
contre paie, avec sa mauvaise crédibilité 5,519%. La différence est énorme.
Mais comparé aux 18% que doit payer la Grèce depuis hier, c´est sûrement une
obole. Déjà des questions désagréables fusent de partout dans l´UE : que
faut-il faire ; peut-on demander gentiment à la Grèce de quitter la zone €,
de reprendre son drachme quitte à dévaloriser, s´assainir et revenir un jour
plus crédible au sein de l´Union ? Après tout, la Californie était en
banqueroute et le gouvernement fédéral américain n´a pas repris ou endossé les
dettes californiennes ! Qu´en serait-il de la réputation solidaire de la
monnaie européenne, de son espace économique et commercial ? Serait-ce,
comme le président tchèque Václav Klaus, un sceptique et résistant de longue
date le dit que la zone euro a pratiquement cessé d´exister ? N´allons pas
un peu trop vite dans les conclusions ? Mais quelles perspectives aurait-on
dans l´Union si, après la Grèce pratiquement noyée dans ses dettes, les spéculateurs
écroulaient aussi le Portugal…? Cela ne va-t-il pas déclencher un méchant effet
de domino ?
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance