Le G20 de Toronto…la politique et son évidente impuissance face à la crise ?
Cette crise, beaucoup le savent maintenant, est certainement la plus
douloureuse et la plus large que le monde économique ait jamais connu…Ceux qui la sous
estimèrent s´en trouvent aujourd´hui à leurs frais. A Toronto le G20 et le G8
tentent d´entrevoir les meilleurs moyens d´en sortir…le plus rapidement, mais
aussi le moins douloureusement que possible. Mais est-ce possible face à
l´ampleur quasi gigantesque de cette crise économique mondiale ; et au
préalable, l´a-t-on réellement comprise pour mieux la combattre ?
Une
puissante crise qui semble insolemment changer complètement notre avenir…mais
vers où allons-nous; quelqu´un le sait-il ?
Quand on initie le changement, qu´on s´y prépare, on a plus face à le digérer
que lorsque celui-ci, comme un diable sorti d´une méchante boîte à surprises et
contrariétés, nous impose ses impératifs. Officiellement, depuis l´écroulent de
la Lehman Brothers en mi-septembre 2009, une puissante crise économique secoue
le monde entier et selon les cas, entraîne des pays entiers dans les étreintes
broyeuses de ses multiples tentacules. Après le branle-bas le combat des
premiers mois qui vit le sauvetage effrayé des banques en détresse dans les
pays industrialisés, on a assisté en Europe de l´Union à la soutenance de sa
monnaie au bord de l´éclatement avec les endettements publics…insoutenables
sans d´énergiques mesures d´austérité.
Le G20 de Toronto tente, encore une fois, de répondre rapidement aux
fâcheux déséquilibres créés par la crise et ses indésirables suites de chômage,
de crispation du crédit financier, d´augmentation disproportionnée de dettes
publiques employées pour adoucir les effets négatifs de la crise sur la société
et secourir les banques et institutions financières. A Toronto on s´est fixé
deux problèmes principaux :
1.- Comment sortir au mieux de la crise en coordonnant, dans tous les pays du
G20, les politiques d´investissement public de relance économique et en
orientant adéquatement dans ce sens les politiques fiscales.
2.- Réformer le système bancaire international afin de l´obliger à ne pas céder à la tentation de risques accrus avec des garanties financières individuelles, la mise sur pied de systèmes de contrôle et d´appréciation des produits dérivés financiers émis par ces banques. Puis venait la question : autant pour se préserver de telles expériences à l´avenir que pour responsabiliser les banques face aux conséquences de la crise, devait-on imposer une taxe sur les transactions bancaires, ou devait-on imposer les institutions bancaires individuellement ?
Ces questions soulèvent déjà de grandes différences de point de vue entre
les USA d´une part et de l´autre les membres de l´Union Européennes. L´Union
Européenne ayant eu à contrer une violente attaque financière sur l´€ estime
dans son ensemble qu´il est temps d´entamer un assainissement des finances
publiques dans toute l´Union afin de permettre aux pays les plus endettés tels
que la Grèce, l´Italie, L´Irlande, La Portugal, L´Espagne…de mieux s´acquitter
de leurs pressantes tâches de recouvrement budgétaire.
L´Amérique d´Obama (Voir John Maynard Keynes) par
contre, soutient qu´il faut continuer à soutenir la croissance actuellement
affaiblie par des investissements et des projets publics. Qui a raison ?
Peut-on créer artificiellement une offre qui se butait actuellement à une
demande saturée…dans une constellation de perte d´emplois et de baisse de
revenu quitte à s´endetter royalement et mettre ainsi en danger autant l´avenir
de la jeunesse, les assurances sociales que les pensions des retraités ? Qu´est-ce
qui garantit actuellement que la reprise (sûre, constante et solide par elle-même)
sera ainsi engendrée…et si elle sera assez forte pour renflouer les caisses
publiques afin que celles-ci réduisent rapidement leurs emprunts ? Ne
risquait-on pas d´aller à catastrophe, à la déflation ? Combattre la
noyade en haute mer avec encore plus d´eau comme on l´a fait avec les banques,
est-ce raisonnable ? En tout cas cela ne devait pas devenir monnaie
courante sinon ce la pourrait bien entraîner la banqueroute pour l´Etat !
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance