Sur le film : Réussir ou mourir
A propos du film :
Réussir ou mourir, avec 50 Cent
Commentaire
Le désespoir sans culture est bien douloureux!
Pour bien comprendre ce film, il faut connaître et prendre en compte toute l´histoire afroaméricaine aux USA, entrer dans le psychisme violenté de cet homme sans grande ouverture d´esprit, et aboutir à ses plates conclusions. L´argent ou la mort; c´est un choix culturel et existentiel tellement pauvre qu´il dégoûte, parce que trop simpliste. Et c´est cela qui étouffe et abrutit les afroaméricains, car ils négligent souvent de dire: "je veux prouver ce dont je suis capable, et pour ce faire je dois avoir accès à une bonne préparation qui me donne les moyens de cultiver le meilleur de moi-même et de l´offrir à la societé. Et si la société, qui est avide de perfection, me découvre; je ferai mon chemin." C´est ainsi que je voudrai que mon enfant s´exprime devant ses ambitions et son avenir. Mais comme on le sait, l´histoire afroaméricaine a élevé dans sa cruauté des monstres de simplisme plus à plaindre qu´à prendre en exemple ; la place et la valeur que cette société blanche réservait aux noirs n´était pas des plus enviable. Ce qui me révolte, c´est qu´on continue, malgré la soi disante intégration à afficher sournoisement ce faux stéréotype dépassé en grande place publique pour, en réalité détruire à mon sens les noirs, parce que l´image de cette façon grossière de voir les choses est la plus banale et la moins raisonnée qui soit: le résultat du racisme, de la discrimination.
Ce qui compte dans la vie c´est la réalisation sensible, l´argent n´est que le reflet secondaire du succès, pas le principal; sinon un braqueur de banque impénitent serait tout aussi riche; est-il pour cela un bon exemple? Non, n´est-ce pas. C´est, avec ce film, vouloir suggérer aux noirs qu´ils n´ont pas besoin d´instruction, de culture; de se battre pour s´épanouir intellectuellement, parce que le blanc est lui le maître de la culture et veut le rester. Et tous ceux qui suivent cette voie seront surpris de voir qu´en fin de parcours, c´est le blanc qui s´est enrichi de leurs efforts ignorants et incultes. Comme aux Etats-Unis où les noirs font musique, dansent; mais curieusement leur situation sociale ne s´améliore pas: ils sont toujours au plus bas de l´échelle sociale. Même les chinois ou les portoricains qui eux n´ont ni souffert de l´esclavage, ni été aussi maltraités que les noirs les ont surpassés. Devinez pourquoi, à votre avis? Parce que le noir néglige l´esprit, quitte l´école, ne lit pas, et se laisse par trop programmer par l´homme blanc qui l´a depuis longtemps transformé en bête de somme qui court, crie, danse, joue pendant que lui s´enrichit et fait culture. Ce minimalisme de suggestion méprisante ne s´adresse curieusement qu´aux noirs : américains, français, anglais ou africains ; peu importe, aux noirs particulièrement. Ce qui dénote un terrible complexe de la part de la civilisation occidentale à l´égard des noirs. N´a-t-on pas entendu parler d´organes sexuels démesurés des noirs ? Ou de la force animale physique des noirs ? Est-ce pour cela que les blancs, passant devant leur propre race, se rabattirent sur la race noire pour se doter d´esclaves résistants et travailleurs, plutôt que d´utiliser des phénomènes fainéant et maladifs ?
Se demande-t-on pourquoi Napoléon fit briser le nez négroïde des pyramides ou encore avec quel mal désespérément sournois et faux, l´occident tentais à s´approprier ou se rallier à la civilisation égyptienne pour en jouir ou en bénéficier de la splendeur ?
Le bâton d´Ishango, pourtant, leur a coupé l´herbe sous les pieds parce que lui venait du cœur de l´Afrique : du Congo. Pour rationnelle que se déclare leur culture et leur civilisation, ce fut un coup qui remettait bien de choses en place : 22.000 ans avant l´ère chrétienne, et bien avant la grandeur de la culture des pyramides, le congolais inventa et utilisa les mathématiques. Incontestable. Et ceux qui étaient part dans le monde piller voler, violer avec leur Dieu chrétien et soi disant qu´ils étaient rationnels, se retrouvaient à cacher et à admirer à Bruxelles les preuves flagrantes que l´homme noir était de loin plus rationnel qu´eux. Il est vrai que quand on va faire des esclaves, piller, violer de par le monde en parlant de liberté, de démocratie, de progrès ou d´humanisme pendant 400 ans, et qu´on revient sur les lieux de ses crimes pour détruire les structures sociales, aliéner au nom de la civilisation…croire qu´on est de la race des génies, c´est renverser la logique et prendre des vétilles pour des lanternes.
Et c´est bien là que se trouve le mal de l´homme blanc actuellement : il est enfermé dans le tissu tendu de ses propres mensonges et contradictions. Et pour s´en sortir, ils s´invente une culture de « ce n´est pas moi, ce sont les autres ! ». Mais mon ami, le chômage, l´endettement galopant, la banqueroute des assurances sociales ; est-ce encore le noir qui les a provoqué ? Bientôt on les verra aller déverser leurs chômeurs en pays étrangers, si ce déploiement militaire impénitent et inutile à la périphérie soi disant pour lutter contre le terrorisme. Il faut bien en rire, parce que l´esclavage, la colonisation étaient des actes de terrorisme d´Etat, et qu´ils furent pratiqués à cœur joie par les occidentaux ; quand on les voit aujourd´hui courir après des fantômes, pendant que leurs économies et leurs sociétés cafouillent à l´impasse de la crise, on se demande si la raison, la bonne et sage raison existe seulement en occident. Car bombarder des innocents en Irak ou entretenir la francafrique, ce n´est pas nécessairement des preuves d´humanisme rationnel, mais bien de primitivité et de bassesse politique. Et le comble c´est que ces gens qui font ou entretiennent ces actes injurieux pour la race humaine et la coexistence pacifique, se font fêter comme des génies rationnels, des héros de la liberté et de la démocratie. A se rouler de rire sous les Champs Elisés, dans le Paris de France. Et quoiqu´ enrhumé en banlieue, ses gens d´esprit ne se laissaient pas mener au bout du nez.
C´est dire que l´homme noir ne doit pas se laisser abuser, comme le disait le grand Franz Fanon, par de grands discours qui, en réalité, ne cachent que le vice occidental irrésistible : soumettre et dominer. La vie, pour tous les enfants du monde ne doit pas se limiter à se nier ou à adopter des stéréotypes vides et banales ; ils doivent, et aujourd´hui plus activement qu´hier, s´instruire, se cultiver pour rendre justice à un monde technique et scientifique de décennie en décennie plus exigeant.
Car celui qui reste idiot ou ne se cultive pas, il ne saura déguster pleinement les victoires délicates et précieuses de la connaissance, et pire : il ne saura pas se défendre ou épanouir sa sensibilité le plus harmonieusement et le plus ambitieusement que possible. Car il lui manquera de rendre justice à l´esprit des temps. Et celui-ci court et court encore, et ne s´associe qu´à celui qui en comprend la valeur et en chéri le désir irrésistible sur lequel la morale et l´éthique humaine élève un voile impérieux. Ainsi, mieux vaut savoir et devenir sage que pouvoir et rester, malgré le socle froid du progrès, amers et obtus.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu