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14 mars 2006

Conscience, pouvoir vide et pouvoir plein.

Vaincre le sous développement

La conscience, le Pouvoir vide et le pouvoir plein

Devant la situation alarmante qui sévit en Afrique, la question qui surgit immédiatement des lèvres est : que fait donc le Pouvoir africain ? C´est son devoir fondamental de briser les effets néfastes de tous les facteurs négatifs et de mettre sur pied un idéalisme qui quoiqu´il arrive, mette entre les mains d´enfants noirs les moyens intellectuels, moraux et éthiques qui leur donnent des instruments efficaces pour repousser ou vaincre tous les facteurs qui nuiraient à leur libre, indépendante et intègre réalisation.

Et cependant, il faut déplorer, et l´état actuel de l´Afrique ne fait que l´illustrer, que l´homme noir, que ce fut en Haïti, en Martinique ou aux Etats-Unis, aie une très hasardeuse conception du Pouvoir. Beaucoup trop confiante et pas assez avertie. Que son exercice de celui-ci est empreint de trop d´amateurisme, et qu´il se laisse trop facilement déjouer et assimiler par l´occident. Et pourtant, des noms comme Malcolm X, Toussaint Louverture, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah Osangiefo, Thomas Sankara, Marcus Mosiah Garvey, Martin Luther King, Ahmed Sékou Touré ont développé, lors de leur courte vie, des discours élucidant autant sur la portée que sur le contenu du pouvoir noir. Le pouvoir en pays noirs serait-il exercés par des illuminés sans ambitions réelles pour leur ministère et ceux qu´ils représentent ? Il semble bien que ce soit le cas, sinon les résultats se feraient déjà sentir. Depuis vingt ans, c´est à dire depuis que l´occident est en régression de croissance, l´Afrique piétine, comme irrémédiablement attirée vers un gouffre destructeur qui l´empêche de mettre en voie sa réalisation sociohistorique. La crise entend-t-on dire ; mais cette crise n´est-elle pas plutôt importée qu´une conséquence de manque de motivation ?

Je le pense bien, car pour la vaincre, il faut tout de même produire des moyens, des solutions de changement. L´Afrique se laisserait-elle manipuler, entraîner dans un existentialisme aliéné qui ne répondait pas à ses intérêts ? Fallait-il réellement, comme le prédisait Walter Rodney, sortir ou s´isoler de l´ordre monétaire et financier occidental parce que celui-ci exerçait sur l´Afrique un effet dévorateur quasi destructeur ? 

Le pouvoir, contrairement à ce que pense ou s´imaginent certains dictateurs éternels assermentés ou armés et instaurés par la francafrique ou quelque CIA, est un instrument qui doit donner aux enfants les plus doués du peuple les moyens d´organiser, de promouvoir et de défendre la réalisation des leurs : ceux qui, par souveraine légitimation leur en ont donné mandat. En Afrique cependant, on avait plutôt l´impression qu´il était le signe d´appartenance à une caste de privilégiés sans talent ou sans imagination qui vivait du peuple sans s´empresser à défendre ses intérêts. Ce qui les rendait, ces messieurs du pouvoir vide, important, c´était plutôt les lourdes limousines, le luxe importé, que des résultats donnant le travail et la réalisation à leurs peuples. Ou s´agissait-il, pour tous ces figurants empressés et peu doués, que de défendre l´ordre économique du maître ? Même si les leurs en souffrent, en vomissent du sang ou en meurent cruellement ?

D´un autre côté, chaque fois qu´ils se présentent aux élections ces élus sans succès, que fait donc le peuple qui voit chaque jour ses conditions de vie se dégrader, et ses chances de se réaliser s´envoler; après tout, on n´a qu´une seule vie! Comment peut-on arriver à réactiver le peuple, au cas où il se laisserait, dans son désespoir, aller à baisser les bras et à s´abandonner au destin injuste ou infamant dans lequel il ne serait plus que figurant plutôt qu´acteur responsable et motivé ? Je crois qu´il faut lui rendre la part de pouvoir qui lui revient, l´organiser efficacement autour de ses facteurs de production, et lui faire justice en ce que son accumulation serve à son avenir et à sa réalisation et pas à financer l´étranger en achetant des bibelots détruisant son avenir et replongeant le petit peuple dans la misère et la pauvreté.

Bien sûr la prétention occidentale injurieuse de subordonner l´Afrique à son bon vouloir est des plus honteuse et primitive ; nous ne le dirons jamais assez ; et cependant, il faut dénouer le nœud gordien de l´élite inconsciente et pervertie. Parce que ce n´est que lorsque cet instrument public se mettra à remplir ses devoirs pleinement que les choses vont changer au mieux. Ne soyons pas aveugle, pour sortir du sous développement, un pays doit atteindre des taux de croissance annuelles avoisinant 10 à 15% par an et cela pendant des décennies ! Ceci pour couper l´herbe aux médiocres qui s´accommodent trop facilement au cahin caha de la stagnation. L´occident peut se le permettre (jusqu´à quand ?), parce qu´elle a déjà atteint un niveau de production, de technologie et d´organisation avancé ; l´Afrique est bien loin d´avoir atteint ce niveau.   

Beaucoup de questions qui, à mon avis, relèvent impérieusement de la prise de conscience, mais aussi de la volonté à quitter le pouvoir vide pour investir un pouvoir plein : celui qui dans sa définition, son contenu et sa portée, se destine invinciblement à ses devoirs .

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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