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2 mai 2006

Coup de chapeau: Evo Morales renationalise

En Amérique latine, tout semble changer

Sur les pas constructifs d´une pleine liberté nationale

Un homme direct, sans ambages, déterminé. Hier encore il signait le TCP avec Fidel Castro et Hugo Chavez, et aujourd´hui il donne le coup de grâce à la privatisation des hydrocarbures de son pays des années 1990. Les sociétés touchées par le décret de retrait immédiat de licence d´exploitation sont les sociétés étrangères : les groupes brésilien Petrobras, argentino-espagnol Repsol YPF, français Total et britannique British Gas et British Petroleum.

De grand matin, l´armée  et une armée d´ingénieurs nationaux ont occupé les sociétés visées par ces mesures pour éviter tout sabotage et malversation. Les récalcitrants sont priés de quitter au plus tard dans six mois le territoire bolivien. Certes, la Bolivie n´est productrice mondiale de pétrole qu´au 41ième rang mondial ; mais c´est l´effet psychologique qui compte. Et les américains craignent déjà que les autres pays latino américain ne se laissent contaminer par la démarche bolivienne. Ils auraient pourtant aucune raison de se plaindre : rappelons-nous qu´en début de cette année les américains ont refusé un offre chinoise de 18 milliards $ tendant à reprendre une société énergétique américaine mise à la vente, et vendit à 17 milliards à un groupe américain. Capitalisme à l´envers pourrait-on commenter. Quant aux six ports postulés par un groupe d´hommes d´affaires Arabie -saoudien, il souleva un tel remue-ménage de protestations et de controverses que les intéressés, pour sauver la face aux américains, se retirèrent. On le voit, il est plus facile de vouloir apprendre aux autres à être capitaliste qu´à l´exercer sur soi-même. Et il saute depuis longtemps aux yeux que les occidentaux et en tête les Etats-Unis, aiment à faire subir aux autres un capitalisme appauvrissant, pendant qu´eux fêtaient la surabondance faite sur le dos de la sueur et des richesses des pauvres. Drôle de capitalisme où les uns accumulent pendant que les autres se laissent déplumer, meurent de faim et sont obligés de chanter les louanges de cet état des choses ! 

Pour le peuple bolivien auquel Evo Morales a dit : "L'heure est venue, un jour très attendu, un jour historique qui voit la Bolivie reprendre le contrôle absolu de ses ressources naturelles", devant le site exploité par Petrobras en association avec Repsol et Total. "Le pillage des compagnies étrangères est terminé".
Plus tard, Evo Morales a remercié les forces armées d'avoir appuyé son décret, ajoutant que "les compagnies pétrolières étrangères qui ont annoncé qu'elles gèleraient leurs investissements peuvent quitter (le pays)". La nationalisation du secteur des hydrocarbures "n'est que le début, car demain ce seront les mines, les ressources forestières et la terre", a-t-il martelé.

Personnellement je lui conseillerais de nationaliser les banques le plus rapidement que possible, plutôt hier que demain parce que ce sont elles qui charrient le sang chaud d´un état à l´étranger pour le laisser exsangue et sans vie. Le nerf de la société moderne, ce sont les banques. Et naturellement l´industrie. Mais si les acteurs du marché des biens et des services sont empêchés à la liquidité ou doivent payer des intérêts horribles ou fuyant à l´étranger, ils ne seront pas libres et leur créativité sera contrôlée par l´extérieur. Et c´est autant dire étouffée, piégée à l´impuissance ; on le voit en Afrique.

Ce pas d´Evo Morales ne m´étonne pas, et personne n´est aveugle pour n´avoir pas vu qu´il vient moins d'un mois après l'ordre du président vénézuélien Hugo Chavez de saisir les puits pétroliers qu´exploitent Total et la compagnie italienne Eni SpA dans ce pays, après leur refus de transférer les activités à la compagnie nationale Petroleos de Venezuela.

La Bolivie possède les deuxièmes réserves de gaz naturel d'Amérique latine. Son plus grand client est le Brésil, suivi de l'Argentine.

Les réactions ont été naturellement diverses et faussement étonnés pour des gens qui, sciemment pillaient et asséchaient le sol étranger sans égard et sans contrepartie en rapatriant les gains chez eux. Le président de la compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras, Jose Sergio Gabrielli, a déclaré lundi que la "mesure unilatérale" du président Morales était un acte "inamical". Il a indiqué depuis Houston, aux Etats-Unis, que les termes du décret de nationalisation "n'ont jamais été discutés avec Petrobras", qui a investi à hauteur de 1,2 milliard d'euros en Bolivie depuis 1996. Le gouvernement espagnol, lui, a fait part de son "inquiétude profonde" et dit espérer que les négociations entre la Bolivie et les compagnies étrangères seront "authentiques". Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé qu'il n'avait pas été informé de la décision de la Bolivie.

Comme si, lorsque les Etats-Unis envahirent l´Irak, ils écoutèrent qui que ce soit. Ou que personne de ces société n´avaient remarqué la misère dans laquelle le pays dont ils tiraient bénéfices des richesses naturelles se trouvait ; ils s´en foutaient tout simplement, et aggravaient l´avenir de ces gens, car lorsque ces mtières premières seraient épuisées, de quoi vivraient donc ces gens ? De l´air pur et de la promesse chrétienne ? Aides-toi et le ciel t´aidera, disait la bible et à ce point, elle avait drôlement raison. Ni au Nigeria, ni au Congo, ni en Afrique du Sud… au Soudan où la misère était à vue d´œil, ces escrocs ne participaient activement à épauler la société dans sa lutte contre la pauvreté ; bien au contraire, avec un monstre comme la francafrique, ils soudoyaient leurs élites, les faisaient chanter ou les assassinaient pour mieux piller les richesses d´autrui. Et quant on leur posait la question : « Et demain, de quoi vivraient ces pauvres gens ? Ils haussaient les épaules et jetaient : chacun pour soi, Dieu pour tous ! » Et dans ce cas, autant commencer aujourd´hui. Tous les pays africains devraient commencer à nationaliser toutes leurs matières premières, leurs banques et n´autoriser une quelconque exploitation étrangère que si celle-ci ouvrait ses frontières inconditionnellement aux produits en tous genres du pays africain. Cela stimule les investissements étrangers. Ceux qui se faisaient encore des illusions devraient observer les sociétés industrielles occidentales aujourd´hui ; et ils se rendraient compte que ce système créait le chômage,  l´endettement exorbitant et entretenait ces hérésies plutôt que de s´humaniser et restaurer ses principes et préceptes dépassés. Les riches s´enrichissaient tandis que les pauvres s´appauvrissaient ; et ceux qui avaient travaillé pour enrichir la société, on leur volait leurs pensions sans vergogne. Le capitalisme occidental n´avait pas changé ; il étaient seulement devenu plus rapace et gourmand. Il ne faudrait pas que ce soient les pauvres africains et les pauvres latins américains qui en paient, comme par le passé, l´arrogance et les abus. Ce ne serait pas juste. Mais c´est hélas ce que la « liberté » et la « démocratie » occidentale prêchent à gorge déployée. Trop fort, ce café ; mieux vaut ne pas le boire éternellement. 

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com              


      

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