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8 mai 2006

L´esprit de notre „Pont“

Né de l´échec évident entre

Un néocolonialisme rapace et sournois et une élite africaine déjouée, en mal d´efficience ou de concept adéquat

Pour répondre aux nombreuses lettres qui me sont parvenues, j´ai cru bon de rédiger cette mise au point, et par cette occasion, de répondre à la plupart des questions qui m´ont été posées.

Généralement, et c´est mon expérience personnelle, la plupart des gens, surtout ceux qui ne saisissent pas encore l´enjeu d´un appel, attendent de voir ce qui se passe pour s´engager. D´autres, s´engagent à l´aveuglette, selon le principe : agir est toujours mieux que subir. D´autres encore ne participent pas du tout : ils attendent, par attentisme ou simple résignation que les autres leur tirent les marrons du feu. Avec tous ces gens et ceux qui ont des idées, des intérêts mêmes divergents une association d´intérêt communautaire doit parvenir à les mettre ensemble, les articuler autour d´intérêts communs et organiser leurs efforts et leur engagement afin que non seulement le but communautaire y gagne, mais que ce but permette à chacun et surtout à ceux qui catalysent les autres par leurs idées et leurs engagements créatifs de trouver leurs comptes.

En proposant de muer Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu en une association, je faisais autant un appel que je répondait aux exigences critiques de la politique de développement actuel de l´Afrique, ou de pays tels Haïti, Guadeloupe, Jamaïque, …etc. Et je n´ai pas mâché les mots pour analyser les maux et pour dévoiler le sentiment révoltant que ces faits et méfaits éveillaient en moi, et selon toute vraisemblance, dans beaucoup d´autres que moi qui connaissaient l´ampleur et la turpitude dans laquelle nous sombrions. Plusieurs intellectuels et techniciens ont répondu à cet appel, et je leur remercie vivement de leur spontanéité, et j´espère que bien d´autres encore suivrons ce pas, afin que nous organisions un rassemblement d´intentions, de motivations et d´engagements qui nous permette de réparer les erreurs insolentes dont nous subissons nous et les nôtres, des effets sociaux néfastes et discriminant.

Une chose est de vouloir, autre chose est de pouvoir dit l´adage populaire. Et pourtant tout est question de volonté, de profonde conviction de vouloir changer notre situation actuelle en lui donnant une orientation nouvelle, celle qui tient compte aussi de notre façon de voir les choses, et surtout, s´attache à élargir les champs de connaissances, de participation aux revenus et aux richesses de la société plutôt qu´à les rétrécir, comme c´est en ce moment le cas. Et je le dis franchement que nous allons côtoyer d´une part une francafrique têtue et sournoise, et de l´autre une élite au abois et sans succès évident. Au-delà des différences de point de vue qui nous opposent de ces deux camps, nous devons mettre en évidence les droits légitimes du petit peuple, du petit fonctionnaire, de la valeur incessible de l´instituteur et de l´ouvrier agricole, industriel ou technique qualifié, autant qu´il en est de même pour ceux qui font la publication et l´exercice critique de la pensée sociale ou de la science. Parce que ces gens sont des maillons importants de l´organisation sociale moderne, et responsables à un haut niveau du bien être et de l´efficacité de toute société.

Nous allons donc créer un pont de rapprochement qui rallie au peuple, à tous les intérêts, en faisant valoir que tous y gagneraient si le peuple exerçait mieux ses devoirs envers lui-même et envers sa société. Ce qui serait le cas si on l´aidait à se défaire de ses erreurs et de ses fausses prémisses héritées de traditions primitives, de l´ignorance, des erreurs accumulées et non discutées ou critiquées. L´élite y gagnerait en ayant un partenaire émancipé, objectif et hautement qualifié et motivé, et l´occident, pour peu qu´elle ouvre les yeux et accepte un partenariat respectable et conscient, marchera aux côtés d´un instrument qui place l´efficacité et l´épanouissement du rendement du peuple avant tout autre considération.

Et ici un mot personnel sur ma conviction en ce qui concerne l´avenir de l´Europe : à plusieurs reprises, j´ai évoqué la situation occidentale ; certes, parfois sous le poids de la colère, mes mots étaient plus accusatifs que posés. Mais cela n´enlève rien à la vérité et aux méfaits que je décriais. Je suis persuadé que l´Europe, avant 10 ans et á partir de l´année prochaine, va entamer une descente aux enfers mémorable dans son histoire. La Chine, l´Inde, l´Asie du Sud Est et bien d´autres pays vont lui rendre la vie difficile sur les marchés industriels des bien internationaux. On a beau jouer et gagner aux bourses occidentales des sommes fabuleuses, et être le centre financier le plus puissant de la terre, lorsqu´on ne sait plus vendre pour payer sa facture énergétique croissante ou résorber son chômage ou ses dettes publiques, on s´enferme dans un cercle vicieux qui ne mène pas à la prospérité, mais à la catastrophe. C´est donc qu´à mon avis, il faut reconsidérer la politique économique envers l´Afrique et l´assister efficacement à retrouver pied et à se développer pour devenir, elle aussi, un marché de biens respectables et avancé. La politique de la francafrique est dépassée, ses résultats, moins que modestes le prouvent. C´est donc plus que jamais le moment d´entreprendre, de donner vie à une autre conception de la convivialité internationale : une qui respecte mêmement, au même titre que toute autre légitimité existentielle, le droit du continent africain à offrir à ses enfants autre chose que la misère et la désolation. Certains diront que c´est une question de choix ; je suis cependant convaincu que l´Europe, dans quelques années, n´aura plus de choix. Pourquoi ne pas commencer aujourd´hui, et avec de meilleures intentions qu´hier ? C´est ma conviction. Ceux qui la partage sont les bienvenus, les autres peuvent s´abstenir, car ce dont nous avons besoin, ce sont de gens conscients, déterminés, avisés. Des gens qui ne vont pas au front pour mourir bêtement, mais pour sauver les leurs et grandir en eux-mêmes.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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