Desmond Tutu: des larmes de crocodile
Le salaire du naïf et de l´aliéné déjoués
Afrique du Sud : le vile salaire du pouvoir vide
Celui qui n´est pas averti et diligent dans la défense se ses intérêts, le ressent toujours un jour, surtout s´il a affaire au Pouvoir Blanc car celui-ci emploie tous les registres possibles : faux, criminels, sournois, compromis vides, pour parvenir à sa fin qui est toujours celui d´exploiter vilement les autres et de s´octroyer, même en pays étranger, de la part du lion tout en écartant des partenaires autochtones. Et tant que les naïfs et les aveugles le permettent, il a haute conjoncture.
Desmond tutu, l´archevêque anglican de Johannesburg qui avait si bravement cru à la bonne foi des blancs sud africains, s´est écrié dernièrement de déception devant la misère et la pauvreté avilissante qui sévit en ce moment dans son pays : "J'ai prévenu, et je ne suis pas le seul à l'avoir fait, que nous sommes assis sur un baril de poudre" a t-il déclaré. " Nous avons tous une obligation de faire quelque chose pour lutter contre cette situation" a t-il ajouté. Auparavant, il avait laissé entendre : "Ici et là, la communauté blanche ne semble pas reconnaître l'incroyable magnanimité dont ont fait preuve ceux qui furent les principales victimes d'un système dont les Blancs ont tant bénéficié…"
Réveil tardif. Eh oui, quand on fait confiance aveuglément à une meute de loups, on ne doit pas s´étonner des résultats. Après tout, qu´avait-il à se plaindre, Desmond Tutu ? N´avait-il pas, en 1996, pour jouer le nègre réconciliant et généreux invité à la commission de vérité et de réconciliation qui se soldat par un brillant échec parce que si les noirs s´y empressèrent, les blancs eux en restèrent éloignés. Mais qu´auraient-ils eu à défendre à cette mise en scène plutôt pathétique et démonstrative qu´efficace et liante ? Ils avaient liés Mandela et ses Acolytes avec un contrat qui les gardait de toute responsabilité et poursuite judiciaire en ce qui concernait l´Apartheid, qu´avaient-ils à aller jouer la comédie quand pour eux tout était pour le mieux ?
Au plus tard lorsque les blancs boudèrent cette commission, Desmond Tutu aurait dû avoir la puce à l´oreille. Et cependant dans un aveuglement chrétien, il persista à tenir cette commission devenue unilatérale, et se permit même, ô générosité aveugle et naïve (si ce n´était pas cette légendaire bêtise de l´homme noir), il fit pardonner à tous les blancs leurs crimes et leurs méfaits ! Il ne doit pas s´étonner qu´habitué à rouler, à massacrer ou injurier leur nègre, les blancs se voient confirmés et pas du tout tenu de faire quoi que ce soit pour élargir le financement de la reprise sud africaine afin que la redistribution des moyens de production conduise le pays à un équilibre positif partagé. Et maintenant Desmond Tutu se mettait à verser des larmes de crocodiles ? N´avait-il pas été, parmi Mandela et l´ANC, les américains du sournois Clinton un des architectes de cette supercherie ? De cette chance gâchée de véritable nouveau départ franc et équitable entre noirs et blancs. Car, il ne faut pas l´oublier, les blancs, avec l´embargo international et l´isolation de l´Onu, étaient devenus faibles et montrés partout du doigt. Leurs amis se cachaient ou agissaient, comme les Etats-Unis ou l´Allemagne par personne interposée israélienne. C´eut été
l´occasion d´exiger des garanties économiques d´investissement en brandissant, par exemple le sceptre incisif de nationalisations. Ils avaient l´eau jusqu´au cou, ils auraient fait plus de concessions que se laisser, comme ce fut le cas, rouler sous la table avec un pouvoir vide, pendant que les nerfs de la guerre sociale, elles, restaient consignée entre les mains des blancs, et ils sortaient, en plus, blanchi de l´Apartheid et de ses crimes. Voilà comment les noirs jettent à la fenêtre les points forts de leurs chances. Et ce sont de celles qui ont mis à mal plusieurs générations de victimes innocentes, et vont conditionner l´avenir de plusieurs générations à venir. Peut-on vraiment dire que ces négociations et ces pourparlers ont été conduits dans l´intérêt supérieur de la liberté, de l´équité d´une nation pacifiée ? Certainement pas : les noirs avaient tendu la main, et les blancs leur avaient pris le bras. Le rôle de Clinton et de l´Amérique dans cette affaire est plus que complice, si pas foncièrement partial et sympathisant avec les blancs. Hélas, encore une fois, la preuve que l´homme noir se laisse toujours tromper par le court terme, qu´il ne voit pas plus loin que son nez.
Les blancs, dans cette affaire ont fait victoire sur toute la ligne, tandis que les noirs ; même avec un pouvoir qui s´avère être plus vide que plein, sont toujours obligés d´attendre que les blancs les engagent et décident de leur avenir. Incroyable, n´est-ce pas ? A quelque chose près on était revenu au point de départ. Quand je pense à toute la publicité faite à cette paix historique Sud africaine, surtout par les occidentaux…Pour tous ceux qui parlent de l´humanisme occidental, ou de son sens d´équité. Il faudrait se réveiller tôt. Et pendant que Mandela, lui, allait de concert en concert jouer le public relation d´un jeu à nouveau truqué, De Clerq, lui, pour répondre aux accusations d´ingratitude de Desmond Tutu, contrait, dans le Sunday Independant : "Ne serait-il pas aussi judicieux pour les sud-africains noirs de reconnaitre la contribution que les Blancs ont apporté à l'Afrique du Sud nouvelle" a-t-il écrit, "Car ça demande du courage de surmonter ses peurs et mettre sa confiance dans les mains de ses ex-ennemis" poursuivit-il. Nous y voilà. Chacun pour soi, Dieu pour tous. Nous avons le capital et le gardons, débrouillez-vous ; chacun ses mérites et ses avoirs.
Et si un jour cette situation explosait, on verrait de nouveau les grands menteurs et conspirateurs d´hier, à savoir les Etats-Unis, venir parler de réconciliation et de mission de paix. En oubliant qu´avec une assistance plus loyale à la paix et à l´avenir partagé des deux parties en présence la première fois, on aurait érigé une architecture sociale plus homogène, moins partiale et bancale, et donné une chance réelle de cohésion à cette société bipolarisée au passé sanglant et antagoniste.
Mon opinion personnelle est que tôt ou tard, cette société éclatera. J´en faisais la remarque dans un commentaire répondant à une analyse par trop optimiste du Professeur Achille Mbembe, et n´eut été ma retenue, je m´avancerai aujourd´hui à dire que le fait qu´il donne cours en Afrique du Sud et aux Etats-Unis, a rendu son jugement partial, si pas sympathisant. Les africains devraient cesser d´axer leur jugement autour des faits accomplis, mais autour de la liberté comme étant un bien universel, incessible, irrévocable ; comme le fait la réalisance. Certains croient qu´il faut admirer les hauts immeubles, les belles villas ou les belles limousines qui ne sont pas les leurs. Malcolm X, à ce propos, dit à raison : “ Sitting at the table doesn´t make you a diner, unless you eat some of what´s on that plate.”
Et les intellectuels africains ou l´élite du pouvoir en Afrique devraient cesser de se faire ridiculiser à tous les coins de rue par l´occident parce qu´ils placent le court terme avant leur devoir, leur responsabilité qui comprend aussi le long terme et la défense et la promotion d´un idéal qui appartienne à tous, pas seulement aux nantis. Le pouvoir a sa propre logique, certes ; mais on oublie par trop souvent qu´il a aussi ses lettres de noblesse, sa portée et son enjeu qui l´élèvent et placent son cœur téméraire à la tête du peuple. Celui-ci sait aimer et chérir ses meilleurs enfants, comme c´est le cas de Patrice Lumumba ; et malgré tout, ce peuple sait aussi châtier et sévir ceux qui le trahissent ou souillent son honneur. Il s´agit de savoir de quel côté on se trouve, et ce qu´on veut.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu Bantu wa Muntu