Sur la valeur de l´union

Pourvu qu´on oublie pas la beauté de l´étoile individuelle

Sans individualités accomplies, l´unité est vide

« On ne peut pas mûrir pour la liberté si l´on n´a pas été préalablement mis en liberté. »    Emmanuel Kant

Commentaire sur afrikara du 20.05.2006

Quand j´entends chanter la chanson de l´unité, pendant que tout tombe en désuétude en Afrique, que les enfants sont abandonnés dans les rues et que les universitaires formés avec beaucoup de peine sont sans emploi; je me demande de quelle genre d´unité on parle? Aussi dirai-je que si l´arme la plus puissante contre l´oppression est l´unité, alors celle-ci inclus aussi la connaissance, le progrès et surtout la réalisation réelle, parce que sinon, cette unité serait vide, sans idéal qui attise le feu ardent de son bivouac. Trop de gens se cachent derrière l´unité pour tromper, avilir et imposer leurs étroites médiocrités sans générosité. Pour être véritable, sincère et respectable, cette unité doit non seulement rallier dans la faim ou devant le danger ou l´oppression, mais aussi devant le partage de l´abondance et la promotion de fortes et fières éclosions d´individualités qui font les maillons de sa parure. Le luba dit: "Bidi tenta kuetu, anu ne keba peba" ce qui veut dire : nous avons plein de richesses chez nous, mais c´est mieux si un tien t´appartient. Je n´ai rien contre la communauté ou la société; d´ailleurs l´être humain doit sa survie et son épanouissement à la famille: première et précieuse perle de la société. Mais le respect et la promotion de l´individualité est d´autant d´importance parce que c´est lui qui vient chanter les poèmes à l´amour, qui vient découvrir et chercher afin d´offrir à la société, aux siens son don inégalable d´amour et de reconnaissance. C´est donc qu´il ne faut jamais oublier d´arroser la rose esseulée qui pousse au milieu de notre jardin humain; elle a son charme inégalable. La forêt disait Shakespeare, empêche souvent de voir l´arbre. Un bien grand défaut; espérons que les hommes et les femmes de bonne foi en sont conscients, surtout en Afrique.

Musengeshi Katata.

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.

munkodinkonko@aol.com

Comments

[Shaka Bantou]

C´est tout le problème de l´idéal de toute société: chercher ce point qui permette la pleine réalisation individuelle tout en rendant justice à l´organisation complexe et aux exigences accrues de la convivialité en société. Et si parfois la société apparait comme une somme moyenne commune, elle n´en est pas moins le lieu le plus florissant des idées, de la critique constructive, de l´exemple reconnu, et de la légitimité de tolérance et des libertés. Tout manquement touchant l´individu a des incidences directes ou indirectes sur sa société et vice versa car l´un et l´autre ne sont que les facettes de la même médaille. Il faut donc les protéger, les respecter et les épanouir parallèlement, ce qu´ils font de toute facon par projection et interférences; mais mieux, il faut donner une personnalité propre à ces deux partenaires afin que si l´un trébuche ou s´affaiblit, que l´autre lui vienne en secours et l´aide à vaincre ses faiblesses et à se transcender en cultivant un haut idéal pour mieux se réaliser, car tout l´enjeu réel ou imaginaire de l´existence n´a de réelle opportunité que si les plus belles, les plus riches valeurs de l´individus et de la société comme lieu de ralliement et somme de toutes les valeurs et attentes sociales idéelles ou réelles, se réalisent le plus harmonieusement que possible. Shaka Bantou