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14 septembre 2006

Dans douze mois: Tony Blair jette l´éponge

Le labour Party  craint les retombées indigestes du bourbier irakien

Tony Blair : un victorianisme suiviste, sans caractère ?

Jeudi 07 septembre, dans une école, Tony Blair annonçait son retrait prochain du pouvoir. Un  secret de polichinelle : sa popularité qui était visiblement liée aux déboires et au débâcle de la coalition américaine en Irak, allait de jour en jour au plus mal. Et son successeur entendu, Gordon Brown, chancelier de l´échiquier, alarmé par une lettre de 17 députés travaillistes et par la démission de 7 membres du gouvernement, ne pouvait plus rester passif devant une érosion intérieure qui mettait son parti à mal. Par ailleurs, depuis quelques mois, le parti conservateur accusait, lui, des sondages de plus en plus favorables à un prochain changement politique en Grande Bretagne.

A tous les fronts, donc, les reproches fusaient pour censurer la politique du premier anglais. On ne lui reprochait pas seulement d´avoir suivi la fausseté de l´américain Bush en attaquant illégalement l´Irak, mais d´avoir aussi manqué de caractère et fait fabriquer des preuves fallacieuses pour entretenir l´épopée pyromane de son ami Bush. On se souviendra à ce propos que le travail de mémoire d´un étudiant fut copié jusqu´aux fautes d´orthographes, pour étayer une thèse d´armes biologiques ou de recherches atomiques irakiennes qui n´étaient rien d´autres que supputations d´un étudiant en mal de reconnaissance intellectuelle. Par ailleurs, qui avait donc oublié la panne qui mit à jour les copies d´écoutes téléphoniques hautement illégales faites par la CIA sur les conversations du plus grand diplomate du monde Kofi Annan. Puis vinrent le scandale des abus criminels des soldats anglais au front irakien qui furent éconduits de violences délibérées envers des enfants, des détenus, pour tortures et voies de faits relevant de l´indiscipline la plus dégradante pour l´armée de sa majesté. Plus de boue que d´honneur.

Et avec le temps, le situation en Irak se dégradant graduellement vers une guerre civile dangereuse, un essaim d´abeilles terroristes envahissait l´Europe et y semait morts et désolations. Cela en avait-il valu la peine, monsieur Blair ? C´est la question que les britanniques se posent aujourd´hui avec inquiétude. On avait beau renforcer les mesures de sécurité, un doute restait tout de même latent, parce que les terroristes, eux aussi cherchaient à déjouer les contrôles. Et lentement tout le monde se demandait si Georges Bush qui avait pris prétexte du 9/11 pour faire des siennes en Irak, ou contourner des règles et des usages démocratiques liés aux fiers principes fondamentaux dont se vantait l´occident, que ce texan aveuglé par sa rage de vengeance n´avait pas en définitive, transformé une cause juste en une épopée criminelle sans foi ni lois. Et ce qui était soutenu par le monde entier hier risquait aujourd´hui de devenir un des bourbier les plus injurieux pour les américains, les anglais, pour tous ceux qui s´y prêtèrent de bonne foi. Personne n´était plus aveugle pour ne pas avoir remarqué que l´administration américaine poursuivait des buts occultes. Ceux d´un hégémonisme totalitaire et polarisé lui permettant de briser les libertés de ses partenaires pour s´ériger un unilatéralisme impénitent. Et on sentait autant la fierté américaine blessée à vif dans l´emploi de méthodes musclées faisant fi de son propre droit grossièrement bousculé, autant que ceux de partenaires européens sensibles dont les parlementaires, après avoir longtemps fermé les yeux, devenaient récalcitrants. La chine ? Cette peur de perte hégémonique était plus que fondée ; et cependant, fallait-il jeter par-dessus bord des droits et des libertés qui avaient, de tout temps justifié et consolidé l´esprit intrinsèque du monde libre ?

Tony Blair, qu´on le veuille ou non, qu´on l´accepte ou pas, sera durement jugé par ses compatriotes du Labour. Il faut se le faire fondre sur la langue : un parti socialiste de travailleurs s´était laissé entraîné dans une vendetta internationale avec des méthodes de culpabilisation faussées, des buts mensongers, une exécution bancale qui risquait, à l´avenir de coûter la vie à bien d´européens innocents en déterrant un fondamentalisme islamique de la pire sauvagerie. Et maintenant ? Comment sortir du bourbier irakien sans perdre la face ?

Le premier ministre anglais avait toujours laissé croire qu´il était partisan de la troisième voie, celle qui reniait d´un côté un communisme irréaliste et illusionniste, et de l´autre, un capitalisme féodal et primitif. Et cependant, avec ses engagements aveugles et partiaux aux intérêts d´un bushisme plutôt totalitaire que démocrate, il a laissé l´impression qu´en réalité son discours politique n´était rien d´autre que de la bonne fumée pour aveugler les autres, et particulièrement les européens qui, malgré tout ne s´expliqueront pas toujours ce pas de deux entre être européen membre parfait de l´Union Européenne ou commonwealthien aux pieds européens. Et même au sein du Commonwealth, après ce zigzag et ces bavures de suivisme, on se demandait bien si le victorianisme conservateur et paternaliste d´antan ne l´avait pas emporté sur une réelle évolution démocratique moderne. Tony Blair, en fin de compte beaucoup de vent pour rien ? Ou tout cela n´avait été qu´une question de caractère, de maturité, d´assurance politique ?

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

            

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