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22 novembre 2006

VW va fermer son usine de Bruxelles

4.000 ouvriers belges perdront ainsi définitivement leurs emplois

Quand la peste économique étrangle son homme

Le conseil d´administration de Volks Wagen en Allemagne a décidé le 21 Novembre 2006 de fermer son usine de production de Golf II à Forest, à Bruxelles. 4.000 des 4.500 employés dans cette usine seront mis au chômage ; les autres, environ 500 continueront à produire la Polo. Cette décision qui avait déjà été annoncée par Peter Hartz en 2004 par laquelle VW se donnait pour objectif d´épargner 30% de ses coûts, a créé un véritable choc de la part des ouvriers concernés. Le gouvernement belge a promis d´intervenir auprès du management de VW. Mais que peut-il obtenir ?

Les décision économiques d´une société par actions ne dépendent jamais de la politique, même si le pays du Niedersachsen y possède une respectable participation. Quand le vin est tiré, il faut le boire…jusqu´à la lie : et ceux qui ne présentaient plus la patte blanche de la rentabilité en subissaient tout simplement les conséquences. La vague de rationalisation qui écumait en occident depuis 2 ans resserrait lentement ses étreintes autour du profit, et centralisait celui-ci autour de ses meilleures options. Les petits pays enclavés parmi de grands pays tels la France, l´Allemagne, la Hollande, la grande Bretagne, verraient bientôt repartir les investisseurs qui avaient élu domicile chez eux lors de la grande époque d´élargissement des marchés pour profiter de hauts niveaux de salaires. Aujourd´hui ces hauts salaires renchérissaient les prix du personnels, et donc le profit final.

Dans un article du 17.11.2004, sous la signature de Daniel Savage et Jules Verboven ; ceux-ci écrivaient notamment, sous le titre : un conflit de dimension européenne : « Volkswagen-Allemagne a poussé le chantage à des hauteurs insoupçonnées: au moins 33.000 emplois devraient disparaître si les 99.000 travailleurs n'approuvent pas une convention collective très élaborée. En Belgique aussi, la direction de VW Forest entend économiser 30%, entre autres en supprimant 200 emplois. Mais ici, les syndicats et les travailleurs s'apprêtent à faire grève. Pour sauver l'emploi et alléger la pression au travail, en embauchant davantage de monde. Parce qu'ils estiment que les gens sont plus importants que les profits. C'est clair: ce qui se passe à VW, tant en Allemagne qu'en Belgique, est d'une importance nationale et même européenne. » (à lire sur http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBM&object_id=25229 )

Je dois dire que beaucoup n´ont pas vu venir le train malheureux, par commodité ou par éloignement illusoire de la réalité menaçante. A l´époque, et peut-être pour obtenir des concessions à la baisse des coûts du travail, et pour étudier la réaction des concernés, on parla faussement de 200 licenciements à Forest ; et pourtant, si VW devait réduire d´un tiers son personnel dans toutes ses usines du monde, et économiser ainsi 30 de ses coûts de production, avec un peu de bon sens dans une usine de 5300 ouvriers, la relation avec les 200 menacés aurait dû, à l´époque, tirer la sonnette d´alarme à quiconque connaissant les chiffres effectifs de 33.000 à licencier.

Pour Forest, naturellement, c´est une catastrophe ; et cela ne console pas de savoir que Peter Hartz qui avait mis ce plan de rationalisation au point, et qui était aussi l´auteur de la fameuse réforme sociale Hartz IV en Allemagne était aujourd´hui accusé d´escroquerie et de détournement de fonds au préjudice de VW en 44 cas. Avec quelques amis sous mandat d´arrêt du Conseil d´administration et quelques brésiliennes bien en chair, on leur reproche d´avoir fait « disparaître » plus de 2 millions € lesquels devaient servir à soudoyer quelques sous livreurs ou donneurs de concessions de production. Les procureurs allemands ont du pain sur la planche, actuellement, parce que de grandes sociétés telles Siemens, VW, Mercedes, Eon et autres se sont avérés très créatifs dans leurs intentions de pousser les affaires à bien marcher avec des systèmes d´influences financières occultes et interdites par la loi. Et pour tous ceux qui parlaient de corruption en Afrique et dans le tiers monde, ceci pour leur dire qu´en occident, c´était encore pire, parce que les gens n´étaient ni pauvres, ni poursuivis par une quelconque misère sociale.

Peut-on dissocier la construction en Union Russe d´une Usine VW avec les 33.000 licenciés en Europe de l´Ouest ? Je ne pense pas ; je suis même persuadé que l´un avalise l´autre. Et dans une crise économique de saturation et de prix à la production à réduire pour ouvrir de nouveaux marchés, surtout ceux qui présentent, comme en Chine, en Inde, en Union Russe, une capacité démographique importante directement associée à de bas prix de production et un dynamisme économique prometteur d´un marché primaire croissant. Qu´on le veuille ou non, les petits pays telles que la Belgique, par exemple, n´ayant que 10 millions d´habitants, vont bien en souffrir. Les grandes sociétés étrangères se diront, à la fin : pourquoi ne pas employer les ouvriers chez nous si les ouvriers étrangers ne sont pas moins chers ?  Le gouvernement allemand ne faisait aucune pression pour pousser à ces conclusions, et cependant, lorsque ceux-ci se débattaient, comme en Allemagne avec un chômage de 12% et une montée remarquée de Nazis sur le parterre social, on se demandait s´il n´était pas logique d´aider ce gouvernement à surmonter ces moments difficiles. Depuis quelques années déjà que les sociétés étaient particulièrement privilégiées à l´imposition, il serait peut-être temps de se montrer reconnaissant.

Nos amis belges ne vont pas s´en accommoder, surtout si peu avant Noël ; une telle nouvelle est des plus désagréable. Mais ce sont purement des lois économiques qui gouvernent et régissent les mouvements actuels de lieux de production. Cela va, bien sûr augmenter le chômage et le marasme social en Belgique ; mais ça… ! Tous ceux qui se sont laissés illusionner par le communautarisme européen vont être surpris de constater que celui-ci n´avait aucune familiarité avec les profits privés des sociétés de production qui avaient en ce moment tendance à se déplacer vers l´Est européen pour optimaliser leur profit face à la concurrence accrue sur les marchés mondiaux, et face à l´ouragan chinois, indien qui se prépare et risque de déplacer, d´attirer les centres des marchés de production vers eux. Et à eux deux, ces pays représentaient la moitié de la population du globe !

Ceux qui vont perdre leurs emplois comme en Belgique vont être victimes de leur propre système où le profit est par-dessus tout prépondérant. En France, Sarkozy ne s´était pas gêné à employer les deniers publics pour secourir et sauver Alstom des mains cupides de Siemens, et montra un grand engagement lors de la mainmise de Aventis (allemand) par sa consoeur pharmaceutique française : Sanofi. Rien à dire, ce coup lui valu l´amitié des allemands. Mais au delà de ces deux exemples musclés dans un grand pays, avouons-le ; cette fois, et pour tous ceux qui perdront pied, le déplacement des centres de production vers d´autres cieux risquait de durer bien longtemps, tandis que ces pays ne serviraient plus qu´à la vente et à la réalisation du profit. La question est toujours, même dans le cas de l´Afrique où on le voit clairement : où les marchés restreints de réalisation du profit trouveront-ils, à la longue, leurs revenus si leurs populations étaient gangrenées par le chômage ? Et cela ne changeait à rien de s´accrocher, comme veut l´organiser Louis Michel, aux matières premières des autres ou à leurs enfants ; tout cela était ridicule et plutôt désespéré. Surtout si on ne faisait pas d´enfant ou que ceux qu´on ne savait pas employer ou garantir l´avenir à ceux qu´on avait soi-même fait. Les choses étaient diablement en train de changer ; et l´occident, pour ne pas avoir défendu une philosophie existentielle plus solidaire et moins centraliste et focalisée autour du profit, se mordait lentement les doigts car les assurances sociales déficitaires et endettées avaient l´incidence de renchérir les coûts du travail. Et ce vieillissement des sociétés qui, quoique heureux ou souhaitable, avait cependant des corollaires coûteux en frais médicaux, en coûts de pensions, en perte de rendement, et peut-être d´efficacité… D´un autre côté, l´endettement public adulée par les économies occidentales réduisaient les champs d´intervention sociales du pouvoir public. Il ne restait au tableau que la hausse de l´imposition générale sur la valeur ajoutée comme en Allemagne prochainement pour sauver les meubles. L´impasse économique sans issue ? Changer de système ? Mais le remplacer par quelle version sûre, si l´avenir semblait érodant et incertain dans son estimation ? Et nous n´en étions qu´au début du grand malheur, parce que ni l´Inde, ni la Chine n´avaient encore atteint leur véritable plein industriel. Il va y avoir des pleurs et des grincements de dents, en haute saison. Car il ne s´agira plus seulement de produire à bas prix, pour les pays industrialisés en mesure de le faire ; il s´agira de vendre et d´avoir des clients crédibles et constants. Mais où sont-ils donc, ces clients tant espérés ? Etaient-ce ceux qu´on bombardait à tort en Irak ou au Liban, ou ceux qu´on appauvrissait par manque de réalisme et de réelle vision démocratique depuis des siècles comme les africains ? 

Et nous ne cesserons pas de dire à haute et intelligible voix que la francafrique qu´entretiennent les ex pays colonialistes à l´égard de l´Afrique leur coûtera bientôt bien cher car si hier encore ils pouvaient y vendre des armes et des bibelots de luxe inutiles, y fomenter des troubles et entretenir des dictateurs de pacotilles qui pillaient et massacraient leurs peuples au lieu de les promouvoir, l´Afrique a été appauvrie et vilipendée économiquement d´un sain et utile développement. Ruiné et en mal flagrant d´infrastructure, ce continent ne saura pas exercer ses devoirs internationaux autrement qu´en livrant ses matières premières qu´on consommait à une vitesse honteuse en la payant en monnaie de singe. Car, qui peut encore dire que le dollar restera éternellement la monnaie internationale d´échange ? Et ne perdons pas de vue que les matières premières ne sont pas éternelles ! Ceux qui les avaient achetées, transformé et employées pouvaient toujours, le cas échéant, recycler et réemployer ; mais les autres, ceux qui les avaient bradées ou ceux qui ne savaient plus se les procurer, que feraient-ils s´il n´y avait aucune chance de substitution ? Une raison assurée de futurs conflits militaires… ?

Non sans un parti pris soutenu pour l´Afrique, nous sommes persuadés que l´occident, et particulièrement l´Europe occidentale, se mordent bien volontairement la queue en perpétuant leur politique de mépris et de discrimination envers les africains. Ceux-ci vont bien leur manquer comme client, très bientôt. Mais ce jour-là qu´on ne vienne pas, comme après l´esclavage, la colonisation, ou même la francafrique, à pleurer de grosses larmes de crocodile. Il faut être d´un drôle de cartésianisme pour ne pas comprendre ce qui se passe actuellement…mais ça ; il a bien fallu 400 ans à l´Europe pour se rendre compte que l´esclavage était inhumain, et ce ne fut que grâce à l´augmentation des frais de douane américaine sur les esclaves et l´interdit américain sur cette pratique que les européens, n´ayant plus de preneur, acceptèrent d´abandonner ce commerce qui ne rapportait plus. Attendons donc et voyons voir quand ces occidentaux se rendront comptes qu´ils détruisaient leur propre avenir. Ou viendraient-ils exiger de la Chine, de l´Inde de voir les choses avec plus d´humanisme ? Ne serait-ce pas un peu tard, et plutôt sournois ? Pourvu qu´ils s´y laissent tromper, ces chinois et indiens, mais si eux non plus ne croyaient qu´au profit et à leurs intérêts….

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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Commentaires
S
Ce qui se passe actuellement en débandades, en dissection, en rationalisations empressés sur les marchés de productions et de ventes ne doit pas laisser les gens avertis sans réaction, car ce qui se passe a une incidence future incroyable sur l´avenir de notre liberté. Beaucoup de gens, hélas, se sont laissés fourvoyés par la logique hégémonique occidentale et par les symboles dominants qu´elle imposait. Et aujourd´hui, à l´idée que les choses vont être basculées par de nouveaux arrivants, soit ils n´y croient pas par aveuglement, soit ils ne sont plus capables de sortir de la prison intellectuelle, imaginaire et réelle dans laquelle ils étaient enfermés, et où ils avaient appris à tenir le coup, d´une façon ou d´une autre, selon les courants et les principes usuels dominants. Nous tous nous admirons et aimons la culture occidentale qui a fait montre d´une créativité et d´une élégance époustouflante…et cependant, c´est sans conteste aussi la culture la plus criminelle, la plus sournoise qui ai jamais dominé le monde. Et ceci particulièrement à l´endroit de la race noire. La réalisance et ce site n´incite ni au revenchisme, ni à la haine, et ceci malgré tous les crimes qui ont été perpétrés sur nous. Cela ne mènerait à rien du tout ; on le voit avec le fondamentalisme islamique borné d´Al Qaida : il ne mène qu´à la violence et à faire passer l´islam pour une religion de criminels et de voyous. Ce qui nous dérange le plus, et nous blesse profondément, c´est que malgré tout, et jusqu´aujourd´hui, ce système est resté ancré dans le mépris et l´exclusion qu´il nourrissait à notre endroit depuis le 15ième siècle en 1441, date de l´arrivée des blancs sur notre continent. Et maintenant que la relève pointait à l´horizon, c´était sauve qui peut et chacun pour soi : les riches et les nantis s´enrichissaient tandis que les pauvres s´appauvrissaient, étaient trompés, voués au chômage ou à une assistance publique qui n´ouvrait pas sur le paradis. On se croirait dans la jungle animale de la loi du plus fort. Et cette tendance va s´accélérer et se concrétiser dans les prochaines 30 années avec un désolant résultat pour une culture qui prétendait pourtant défendre la démocratie et la liberté. Et c´est là le mal en fait, parce que devant une relève aussi puissante que la chinoise associée à l´indienne, ils est plus qu´impératif de défendre les valeurs louables et positives qui ont parsemé ces derniers 600 ans. Et quelles sont-elles donc ? Et là on découvre qu´il y a eu une destruction volontaire ou tolérée de biens de valeurs sociales, et que celles-ci étaient toutes accouplées au profit et à l´intérêt financier et matériel. Mais que restait-il donc au-delà du bien être, d´un agréable et souhaitable niveau de vie moyen ? Rien. La famille avait été détruite, la société désolidarisée, l´individu esseulé et voué à la solitude. Ni le racisme, ni les inégalités sexuelles n´avaient été vaincues ou abolies. Etait-ce là tout ce que nous devions défendre face au changement ? Chacun pour soi et Dieu pour tous ? Il s´agissait pourtant de notre liberté ! Et c´est cela que l´occident doit comprendre : qu´en réalité, si cette culture ne se décide pas à réparer, à restaurer les valeurs mises à mal par la cupidité, le mépris et l´indifférence engendrés par un mercantilisme délirant, elle aurait perdu plus que d´être simplement relevée de son hégémonie. <br /> Personnellement je doute que l´occident soit encore capable de renouvellement moral ou éthique, parce qu´elle est prise en flagrant délit de déni de grandeur humaine d´intégration et de conception existentielle. Et elle n´a plus le temps de se renouveler (même malgré elle), ou même d´imposer les conditions de la remise reprise, parce qu´elle se fera à ses dépends, selon sa propre logique, et cependant avec une immensité jamais connue dans l´histoire. Qu´on se le dise, et que chacun cherche à mettre ses valeurs, ses espoirs à l´abri, parce que ce système pour lequel nos arrières parents avaient dû subir l´esclavage pendant 400 ans, l´humiliante et affligeante colonisation pendant 100 ans, et la francafrique sournoise et cruelle actuelle, ce système avait entretenu une liberté, et même une démocratie qui n´était que le miroir de ses intérêts étroits, pas ceux de tous. Et cela, nous ne pouvons nous en accommoder, parce que le sang et les larmes des nôtres avaient droit à un meilleur salaire. Qui défendra les pauvres et les déshérités, si en débandade l´occident détruisait dans son désarroi les dernières parcelles de confiance qui lui restaient de par le monde ? En quoi va-t-elle donc croire demain, ou défendre ? Croit-elle qu´elle pourra toujours revenir et tromper l´Afrique ? Ou avait-elle une nouvelle philosophie de la liberté ? Je serai bien curieux de la connaître, celle-là ; parce qu´elle a coûté bien cher aux africains, Et à quoi peut-elle bien ressembler pour satisfaire tout le monde et chacun ? Shaka Bantou. J´ai dit !
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