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18 décembre 2006

Un fantôme aux cents vies : l´Etat palestinien

Nié, agonisant, détruit et empêché…et cependant plus légitime que jamais

Ce fantôme errant incessible à la paix réelle du Moyen Orient

La paix en territoires palestiniens semble revenue après deux jours dangereux de pieds levés vers la guerre civile, l´éclatement entre le Hamas et le Fatah. L´un accusant l´autre de vouloir déjouer l´autre. En réalité, toutes ces fausses accusations ne cachaient qu´une chose : la cessation de paiement de l´administration publique palestinienne. Pecunia nervus rerum.  Et peut-être le nœud réel du problème palestinien : comme en Afrique ou ailleurs où les états étaient envisagés ou projetés dans la réalité sans le contenu réel réalisant de la production et de l´organisation de structures de productions de biens matériels légitimant et confortant l´idéal sociopolitique d´un Etat, comme un fantôme sans âme, l´Etat palestinien vivait au financement, à la goutte internationale. On jouait plus au Rambo arabe, les jeunes gens aimaient plus à parader leurs armes qu´à étudier ou produire les moyens matériels conduisant à la liberté réelle. Et curieusement, comme les intellectuels occidentaux ésotériques et faux au discours réel et sincère de la liberté, on criait aux institutions, croyant que seul le pouvoir et son formalisme résolvait tous les problèmes. Mais arrivé à celui-ci, comme Mahmoud Abbas, on se rendait compte qu´un Etat, c´était bien autre chose : c´était aussi, à côté du dialogue politique démocrate, des sources de revenu et de financement économiques nationaux confortant et supportant l´idéal social ; sans cela, ce rêve palestinien, même s´il voyait réalité un jour, serait contraint à vivre des travailleurs immigrés ou journaliers en Israël, de l´aide économique de ce pays, et de la mainmise occidentale. Et cela pendant longtemps, et pas toujours à son avantage.

Ce qui a donc failli avoir lieu, c´est la guerre des coqs : une révolte de basse cour primitive, parce qu´aveugle, déplacée, destructive. Au moment où les palestiniens devaient faire montre de plus cohésion et de solidarité politique pour cimenter leurs légitimes revendications envers toute la communauté internationale, ils se mettaient, comme des manants à se tirer dessus, à casser et à fauter des troubles. Exactement ce que les israéliens et les occidentaux embusqués derrière leurs fausses positions d´aides à la réalisation de l´Etat Palestinien nécessitaient pour mettre à jour leurs doutes et leurs retenues. Et du coup, bon enfant moqueur et taquin dégustant largement cette situation chaotique, Tony Blair s´en allait jouer le donneur de leçons d´encouragement aux désaccordés. Les choses semblaient enfin bien tourner, pour l´occident : on avait voulu mettre les palestinien derrière une légitimation démocratique en espérant que le camp de Mahmoud Abbas l´emporterait, hélas ; ce n´était pas comme au Congo où on pouvait truquer les dés. Ce fut le Hamas de Ismaïl Haniyeh qui l´emporta. Et du coup, pour les occidentaux, ce résultat démocratique n´en était pas un parce qu´il ne satisfaisait pas à leurs attentes. La démocratie, semblait-il d´après les occidentaux, devait répondre à leurs conditions. Sans cela… pas d´aide, et plutôt de preux bombardements détruisant l´infrastructure, et contre toutes les règles civiles et pénales de la civilisation, en assassinant ouvertement à loisir les adversaires politiques chez eux.

Qu´Israël aie empêché le premier ministre palestinien de rentrer à gaza avec 26 millions de $ liquides octroyés par les iraniens pour sauver les paiements interrompus de l´appareil publique palestinien prouve bien qu´on veut étouffer la réussite du gouvernement Hamas à tout prix. Ce qui témoigne, de la part de l´occident, d´une fausseté démocratique persistante. Il ne s´agit, en réalité ni de démocratie véritable, ni d´aide réelle à l´Etat Palestinien ; il s´agit plutôt de former un Etat aliéné bienveillant à la domination israélienne dans cette partie stratégique pour le monde occidental lentement acculé par les chinois et les indiens. Mais combien de temps donc durera cette supercherie ? Quand l´occident se rendra-t-il compte qu´à la longue, ce parti pris était infamant pour Israël, parce que ce pays, au lieu de dialoguer, d´avoir des partenaires francs avec lesquels on pouvait débattre et obtenir des consensus durables, faussait le jeu démocratique en jouant aux muscles. Or les muscles, au gré des temps, et c´est le cas d´Israël, n´attisent que l´animosité et la méfiance. Et ce n´est pas dans une telle atmosphère antagoniste qu´on entretient des relations culturelles ou commerciales incessibles à l´existence de ce pays en entourage arabe.

Il serait aussi temps, pour le Hamas, de quitter son antagonisme principiel infructueux envers les juifs, afin que le prétexte israélien de la destruction imminente, même si tout le monde en rit eu égard à l´armement israélien, disparaisse pour obliger les juifs à faire des concessions qui conduisent, comme le disait Arafat, à la paix des courageux. De nouvelles élections ? Vraisemblablement pour congoliser la scène politique israélienne. Si Mahmoud Abbas croit résoudre ainsi le problème palestinien, il se trompe grandement. Il risque d´obtenir la constellation voulue par les occidentaux, certes ; mais ce ne sera en aucun cas une démocratie. Par ailleurs, cela, et il s´en rendra compte plus tard, ne changera en rien le refus israélien à accepter un état palestinien autonome et indépendant à leurs côtés. Car leurs problèmes : ceux de l´eau, de la démographie décroissante ne disparaîtront pas, bien au contraire. Quant à rendre les hauteurs du Golan, les territoires palestiniens occupés illégalement, faire la paix avec l´Iran et la Syrie…c´est en fait perdre la face, et de ce fait, son arrogance et sa suprématie prétentieuse au Moyen Orient. Or, ces israélien, qu´on le veuille le reconnaître ou pas, souffraient encore du complexe d´infériorité, de l´horreur de la faiblesse que leur avait imprimé l´Holocauste et toutes les poursuites millénaires du christianisme qu´ ils ont dû subir dans leur impuissance.

Il est étonnant de voir à quel point, chaque fois que la race blanche souffre ou même commet les pires barbaries humaines, elle s´évertue toujours, au lieu de réparer et de faire montre d´humanisme, à justifier ses crimes et ses abus envers… des innocents. Ce fut ainsi pour l´esclavage, la colonisation et la francafrique pour les africains. L´Holocauste et les crimes séculaires de poursuites religieuses gratuites envers les juifs est employé aujourd´hui pour justifier ou légitimer des abus militaires et des crimes contre…ceux qui n´avaient pas été les responsables de persécutions juives ! Il serait grand temps que ce genre de fausseté cesse. Qu´on cesse de faire souffrir inutilement des victimes innocentes au nom d´un quelconque complexe mal digéré. Ou alors, on devrait se venger contre les vrais responsables de ses maux. A Moins, bien sûr qu´on ne profite de sa puissance militaire à des buts hégémoniques douteux, comme en Irak. A la fin, on se demande si cette race blanche qui abuse de la sorte de la paix internationale n´est pas foncièrement dévergondée. Et hélas, ce sont ceux-là qu´on entendait suavement parler de liberté, de démocratie…Une honte ! Quand on se roule dans la boue à longueur de siècles, on en perd le sens d´écouter la voix de sa propre Bible…de sa propre Thora.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

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