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23 février 2007

Le retour du néocolonialisme belge au RDCongo

Commentaire sur l´article d Afrikara du 19/02/2007 : Prêts odieux de la Banque mondiale à la métropole coloniale belge pour coloniser le Congo, par Éric Toussaint. A lire sur : http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1624&PHPSESSID=af6050228ebf7d4e448b98d8b0d30116

Le retour des salauds de la soumission

« Il est toujours plus facile de prétendre apprendre aux autres à se libérer d´eux-mêmes, pour devenir libre et indépendant, que de reconnaître qu´on n´est soi-même incapable de vraie liberté. Et qu´en vérité, ce qu´on nomme gratuitement , et cependant non moins fallacieusement liberté n´est rien d´autre que la plus vile intention de soumission»  Musengeshi Katata

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Je me disais bien lorsque je lus l´allocution faite par Kanambé alias Kabila devant le sénat belge en le 10 février 2003 qu´il y avait dans cet éloge brûlant de Léopold II quelque chose d´à la fois illogique, insultant, prémédité. Le même acte d´allégeance et de soumission a été fait devant le français ; ce qui a entraîné quelques jours plus tard la loi sur les effets positifs de la colonisation ! Et si à l´époque, pressentant le danger, je dénonçais déjà le preux retour du néocolonialisme en Afrique, je fus troublé que nul n´y attacha beaucoup d´importance. Eh oui, l´Afrique et ses intellectuels aveuglés…Et même lorsque je fis la remarque sur l´invitation à Bruxelles de l´ange de la mort de la liberté économique dans le monde : Paul Wolfowitz – à moins, bien sûr, d´accepter celle soumise et bienveillante aux privilèges et aux intérêts occidentaux – car ceux-ci, devant l´impressionnante montée industrielle chinoise, voyaient déjà arriver la fin de leur confortable domination. Il fallait donc parer au plus pressé et couper la Chine d´une mainmise imposante sur les matières premières, afin de se réserver quelques atouts de bonne valeur dans un enjeu industriel et commercial qui prendrait, dès que La Chine aurait atteint sa vitesse de croisière industrielle, une importance capitale pour les recettes et l´avenir de biens de pays industriels surproduisant, car leur marché commercial habituel se rétrécirait douloureusement.

Au-delà de ce qui se passe actuellement et qui aura une incidence des plus influente sur l´avenir du tiers monde non développé, et particulièrement de l´Afrique, je dois m´avouer à la fois surpris et profondément peiné intellectuellement sur le débâcle stratégique de l´élite africaine. Elle se débat, elle fait du bruit, mais en réalité, elle cafouille, tout simplement. Et comme il y a 600 ans, elle est de nouveau surprise sans le moindre concept de défense contre le sort qu´allait lui réserver les « autres ».

Elle risquait non seulement de perdre définitivement son propre enjeu culturel, économique et social de développement, mais d´être, entre la perfide guerre économique qui allait faire campagne entre l´occident et les nouveaux arrivants au firmament de l´industrialisation (Chine, Inde, Brésil, Russie), écrasée dans la tourmente. Car les enjeux des deux parties étaient de taille. Les uns voulaient conserver leurs privilèges exorbitants et quasi aveugles ; tandis que les autres n´avaient pas le choix que de marcher de l´avant et repousser pouce par pouce l´impérialisme occidental en le contraignant à composer, sinon à concourir ouvertement.

Cette guerre, si je peux l´appeler ainsi parce que c´en est une des plus violente que l´histoire économique et politique du monde aie connue, sera violente et pavée de toutes les cochonneries du capitalisme. Et c´est dire que les faibles, ceux qui n´ont ni la capacité de saisir ce qui leur arrive à eux et à leur société, ceux-là auront encore plus difficile qu´hier à émerger, à survivre. Et c´est justement parce que l´issue est connue d´avance, que la Chine l´emportera à coup sûr, que la guerre sera infernale. Pour prouver ou essayer d´établir que le contraire était possible. Et le capitalisme occidental était puissant, organisé, conscient plus que tout autre alliance économique mondiale de ses avantages et de ses intérêts. Ce géant se battra jusqu´à ce qu´il se rende compte qu´il n´y a plus aucune chance de victoire, et qu´il vaudrait mieux composer pour ne pas perdre inutilement ses précieuses réserves substantielles.

Si certains africains croyaient actuellement qu´il suffisait de choisir un camp, ils se trompaient bien. Il s´agissait plutôt, à mon avis, de rester le plus loin du combat que possible. Tout en mettant avec un engagement exceptionnel ses facteurs défectueux ou attardés à jour. Car l´après guerre, et même durant toutes ces batailles des normes, des institutions, des finances et centres économiques, ceux qui auront gardé la lucidité des exigences des temps, ceux qui sauront appréhender et répondre aux conditions multidimensionnelle de l´avenir ; ceux-là prendront plus facilement le train que ceux qui s´enfermeraient à leur étroitesse d´esprit et de capacité. Le monde sera plus ouvert que jamais, mais il sera aussi incroyablement ardu, cher et lointain.

Un théologue africain : Nsapo Kalamba m´a fait parvenir l´avis d´une tenue de conférence appelée « Journée d´étude d´Omnes Gentes - 16 déc. 2006 ». Les lecteurs intéressés trouveront plus ample information sur http://realisance.afrikblog.com/archives/2006/08/28/2550933.html , en commentaire.

Cette initiative qui est patronnée par Fondé en 2003, Omnes Gentes est une association de partenariat entre les Facultés de théologie de la Katholieke Universiteit Leuven et de l´Université catholique de Louvain, le Centre Lumen Vitae de Bruxelles et Missio Belgique. Son but consiste en ceci :

1) promouvoir la proposition de la foi et la réflexion critique à son propos dans un monde globalisé ;

2) accomplir une telle tâche particulièrement dans le domaine des expressions de la foi et du dialogue avec d´autres convictions et croyances, de la contextualisation et de l´échange solidaire entre les Eglises soeurs d´Afrique, d´Asie, d´Amérique, d´Europe et d´Océanie.

Le moins que je puisse dire en lisant ce compte rendu, c´est : catholique, réunissez-vous, il faut sauver le capital occidental ! On le voit, l´église catholique est bien le bras droit du capitalisme occidental ; sentant le danger prochain de désuétude, elle va en campagne pour sauver les meubles menacés du maître. Comment disait encore Léopold II aux missionnaires en partance pour le Congo-Belge ? « Apprenez-leur à croire, pas à réfléchir ! ».

Celui qui suivrait cette royale injonction, ou s´accrocherait aux soutanes du Curé au lieu de motiver utilement et de défendre sa liberté avec des instruments respectant sa culture, ses ambitions, son avenir ; celui-là a déjà perdu, et ne serait rien d´autre que l´ombre sans âme d´un être humain. Ce qui qualifie et honore la valeur humaine, c´est justement ce désir intarissable et inconsolable à la liberté et à la réalisation sensible. Pas la soumission ou le déni de soi-même.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

Munkodinkonko@aol.com

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