Sur l´avenir des relations franco-africaine
Commentaire sur l´article d´Afrikara : Le pacte présidentiel de Ségolène Royal méprise t-il la question noire ? Du 26/02/2007
Faut pas se leurrer avec de fausses attentes.
(27 Février 2007 12H53)
Croire que Ségolène Royal doit faire un nouveau projet pour l´Afrique ou se prononcer sur la question africaine, c´est croire que les africains sont encore colonisés ou que la France, comme abusivement par le passé, a le droit de déterminer l´avenir de l´Afrique. Il est grand temps que les africains cessent de se départir de leurs devoirs envers eux-mêmes. Il n´y a qu´eux pour faire leur propre histoire, déterminer leur propre avenir. Tout ce que peut faire Ségolène Royal, ainsi par ailleurs que son concurrent politique Sarkozy, c´est s´exprimer sur les moyens et les intentions de retour à de meilleures intentions, à la reconnaissance d´un meilleur partenariat avec l´Afrique. Le peuvent-ils ? Cela dépend aussi de la force silencieuse mais dominante en France : les intérêts industriels et géopolitiques. Et c´est bien là que se trouve le nœud du problème. Et à mon avis, entre le phallocentrisme décidé d´un Sarkozy et les ambitions de conciliation d´une Ségolène Royal devant la crise économique des pays montants à l´industrialisation (Chine, Inde, Brésil et Russie), d´une part, et de l´autre le vœu africain à se débarrasser définitivement de la francafrique, ce sera un combat d´adéquation, parce que l´Afrique y a un mot imposant à dire. D´autant qu´il s´agit de son futur développement !
Et la question principale est : l´Afrique peut-elle commettre et soutenir par elle-même l´effort qu´attend d´elle sa propre réalisation ? Parce que accuser et rejeter la francafrique, tout cela est beau, mais ensuite ? Quelles sont les reformes, l´organisation structurelle et politique que l´Afrique imbue de justice et de liberté se propose de se doter pour sortir de son marasme ? Parce que ces élites corrompues et abâtardies qui règnent aujourd´hui en Afrique, ce ne sont pas celles-là qui vont faire des miracles ! Mais si l´Afrique n´a aucune réponse à ses propres maux, aucune solution de changement ouvrant sur une nouvelle politique franco-africaine, sur un nouveau deal, tout pourrira comme par le passé.
La France peut vouloir changer, mais si les africains s´accrochent à la soutane du Curé, il ne lui restera qu´à tromper les apparences en protégeant ses prétendus intérêts en Afrique, comme jadis en 1960. Et à peu de choses près, c´est la même attitude dans les Doms toms.
Voulons-nous un franc et équitable partenariat ou pas ? Telle est la véritable question qu´il faut nous poser. Vraisemblablement, oui ! Mais dans ce cas, il faut négocier ou pourparler à droit et exigences égales avec une France qui, selon toute vraisemblance, aurait aussi à perdre dans la détérioration des économies et des finances africaines. L´un se retire, l´autre avance en commettant les efforts nécessaires à la recouverte de sa liberté, de ses devoirs et de ses droits. Et tous veillent à ce que les rapports futurs restent équidistants et rapportent à tous en respectant les droits et la souveraineté d´un chacun. Autrement, c´est cochon et cochon et demi. Et il ne restera un jour que la violence pour changer les choses. La révolution française, c´est aussi connu des africains.
Musengeshi Katata.
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu