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13 juin 2007

Heiligendamm : le festival des faux compromis plus aveuglants qu´équitables ?

Protégé par une clôture de 12 km, un déploiement de police sans pareil, et dans un luxe cossu et rassurant, le dernier G8 tenu en Allemagne du 06 – 08 Juin 2007 a-t-il fait honneur à ses propres prétentions face aux africains ?

Un théâtre de faux ou une digue insurmontable ?

Remerciements sincères et attentionnés à tous ceux qui, venant de l´Inde, de la Chine, de l´Europe, de l´Afrique, ont tenu à protester à Heiligendamm (la digue sacrée) contre la paupérisation scandaleuse qu´entretient l´occident envers l´Afrique. L´Afrique ne l´oubliera pas. Au fait, bien compris, la liberté et le droit à la libre existence nous concerne et nous loge tous à la même enseigne respectueuse et solidaire des uns et des autres. Nous devons seulement accepter de rester humain.  Musengeshi Katata. 

A ce rendez-vous, tous vinrent : ceux qui se donnaient la prétention de gérer le monde, ceux qui contestaient cette légitimation et attiraient l´attention sur les déséquilibres économiques et écologiques dont les politiques des 7 pays occidentaux les plus riches occasionnaient. Et les autres : ceux qui rapportaient sans comprendre de quoi il s´agissait, ou des derniers, ceux qui avaient pour fonction de défendre ces trois jours du Condor qui coûtèrent, entre autre, la petite pécule de 100 millions €.

L´Allemagne qui recevait, attentionnée, y mit du sien : il ne manqua ni les barbelés, ni une clôture de 12 km séparant les manifestants des gouvernants, ni la violence policière qui fit plus de 1000 blessés dont 400 policiers, ni les appels, les concerts publics, les émissions télévisées et les interviews tentant bien que mal à débattre autant qu´à éclairer le contenu de cet évènement. Et ici j´avoue que j´ai été agréablement surpris par les interviews de Bob Geldof, de Jean Ziegler, de l´Attac, de Greenpeace, de Mohammed Yunus, de l´ancien ministre autrichien des finances : Karl-Heinz Grasser, ainsi que du vice président allemand du Club de Rome. Et je me suis posé la question : si tous connaissaient en détail le problème de la paupérisation de l´Afrique et de ses multiples facettes ; pourquoi diable les choses ne changeaient-elles pas ? Là était la question. Parce que pendant qu´on faisait des concerts, qu´on s´évertuait dans des discussions contradictoires à prouver combien on connaissait les problèmes ; en Afrique par contre, un temps précieux passait, les maux si savamment connus et décriés…étaient cependant, selon une curieuse logique prédatrice, entretenus !

Certains s´évertuaient, dans leur infantilisme pathétique à croire qu´il suffisait de faire une aide massive à l´Afrique. Mais qu´en est-il de lever les barrières douanières occidentales qui empêchaient les africains de vendre leurs produits en occident, et donc d´accumuler pour leur propre développement. Oui, qu´en est-il des excédents subventionnés étouffant et criminels vendus sur les marchés africains par dictat occidental instauré avec la complicité de la Banque Mondiale et du FMI ? Comment diable l´Afrique deviendrait-elle attractive pour les investissements étrangers si elle ne savait pas vendre à l´étranger ? Ceux qui ne pensaient qu´à donner des prêts ou des emprunts aux africains, sans ouvrir leurs marchés aux produits africains, ne cautionnaient, comme le dira Mohammed Yunus, que la corruption des élites. Il s´agissait plus de dévoyer, que d´aider réellement.

Et même si on aidait les universités, ou quelques secteur que ce soit de l´économie, à la fin, ce secteur se trouverait confronté avec les manquements et les insuffisances des autres secteurs qui lui feraient perdre son avancée. L´universitaire qui a terminé doit tout de même être embauché afin de mettre en pratique ce qu´il a appris ! Et si l´embauche alors défaut…n´est-ce pas avoir investi sur le sable infructueux ?

Et d´exemple en exemple, ceux qui ont compris l´économie ont compris que tant que les africains n´auront pas résolu leur problème imminent de manque de structure sociale ; tant qu´il se contenteront à rapiécer ou à boucher des trous de leurs architecture sociale brouillonne, ils vont patauger. A peine auraient-ils fait des progrès dans un secteur donné que de l´autre côté du tissu social un gouffre s´ouvrirait. Et ce n´était pas seulement pas les africains qui mettaient à mal leur propre architecture sociale, les occidentaux s´y exerçaient avec un zèle rapace et sournois. Il faudrait donc que des pouvoirs légitimés et fidèles aux intérêts africains, des pouvoirs capables d´exclure les effets négatifs du monothéisme occidental dominant, autant qu´ils devraient gagner la confiance de l´africain afin de l´orienter vers ses propres intérêts. Et ce n´est ni avec les actuels faux potentats mis au pouvoir au Congo (Kinshasa et Brazzaville), au Nigeria, au Mali, au Soudan, au Burkina Faso…par les intérêts néocolonialistes occidentaux, que la corruption serait combattue et un nouvel idéal saint et conséquent de l´ordre social s´établirait.

Car l´Afrique ne doit pas seulement pas répondre à un défi ouvert mental, intellectuel, technique et conceptuel, il doit aussi savoir en assumer la responsabilité et protéger son avenir et ses intérêts efficacement autant dans l´immédiat que dans les valeurs futures. Il est indécent que la Banque Mondiale ou le FMI aillent en Afrique pousser à fermer les écoles et les universités quant ceux-ci représentent, pour toute nation moderne, 80% de l´avenir !

Quiconque connaît l´Afrique sait que ce continent a un potentiel énorme, quasi incroyable. Mais à force de le négliger, d´attendre que les autres viennent y mettre la main, les africains se préjudicient eux-mêmes. Car l´étranger, lui, ne vient que pour imposer ses vues et ses intérêts. Il faudrait que ce dangereux complexe de passivité cesse. L´Afrique ne peut pas être vue uniquement du point de vue des matières premières, de l´or, des diamants, du cuivre…etc ; c est aussi un merveilleux continent qui abrite le lieu de vie d´hommes, de femmes, d´enfants d´une profonde joie de vivre et besoins à réaliser. L´escroquerie à la monnaie, l´empêchement à l´exportation de la plus value du travail, ainsi que la corruption de leurs institutions politiques qui leur sont imposées par l´occident en ce moment est du plus grand scandale qui soit.

Et ce n´est pas seulement au nom d´une vraie liberté, d´une vraie démocratie économique, culturelle, financière que ce honteux systématisme occidental prédateur envers l´Afrique doit prendre fin, mais au nom tout simplement du respect de la valeur humaine. Vouloir transformer l´Africain en éternel mendiant, l´empêcher de s´épanouir culturellement en l´assujettissant et lui déversant une monnaie de singe en place de lui reconnaître ses droits et ses libertés ; c´est de la pire des injures culturelles qu´on puisse faire à une race. 

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.

munkodinkonko@aol.com   

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Commentaires
M
Tu as complètement raison, Shaka; l´existence de ce parallélisme aux visages tantôt humain, tantôt prédateur est pour le moins déroutant. Et entre ces deux lignes ceux qui veulent s´orienter sont toujours pris au piège d´un vu cachant l´ignominie, ou de bonnes intentions se révélant n´être rien d´autre que l´escroquerie de première classe. Les africains, en retard de réelle estimation du formalisme dans lequel les accule l´occident ont difficile à se libérer de l´emprise de ces derniers pour épanouir et asseoir leurs propres intérêts. A la fin, je ne vois qu´un coup de tonnerre pour changer les choses : une rupture sans compromis. Nous avons épuisé la bonne foi, notre verre de patience et d´espoir est vide. Et pour protéger l´avenir, j´ai bien peur que nous ne soyons poussés à casser le nombril par lequel l´occident nous dévoie et nous avili. Nous ne devons pas oublier que nos devoirs sociaux, économiques, financiers, intellectuels sont immenses…et dans ces conditions, avoir à longueur de siècles des pilleurs et des vagabonds qui vous volait vos réserves et vous déroutaient de vos obligations existentielles…ce n´est vraiment pas l´idéal. <br /> <br /> A propos de ce G 8, ce n´est pas du pur hasard qu´il a eu lieu à Rostock, à l´Est du pays. En effet, depuis la réunification qui avait apporté avec elle une déprime économique d´endettement, de chômage dans toute l´Allemagne, l´Est et les nouveaux pays de la fédération en subissait les maux au plus haut point (chômage plus élevé d´environ 20 à 30 %, départ des jeunes vers l´Ouest, bas salaires, racisme et intolérance dus notamment au marasme économique. A Brandenburg, par exemple, dans 140 circonscriptions il manque des médecins ! Autre remarque : en 2005, 145.000 allemands ont quitté leur pays pour chercher meilleure avenir à l´étranger. Parmi eux 14.400 médecins. Quand on s´étonne que les africains quittent leurs continent pour chercher emploi à l´étranger…les européens ne sont pas meilleurs, comme on le voit.) Ceci dit, ce point de mire de la politique internationale devait donner à cette région l´impression qu´elle faisait politique ou qu´elle n´était pas isolée mais bien au milieu de la mouvance. Une façon comme une autre de cacher les effets négatifs de la réunification. Plus de cosmétique que d´art consistant. La réalité économique et sociale, elle, parlait un autre langage. Voilà pour tous ceux qui laissaient tromper par le génie économique allemand. Il a des limites. Et ceci particulièrement à l´égard des africains dont les occidentaux abreuvait de trop de mensonges quant à leur capacité d´aide ou de développement économique. <br /> <br /> Et pour en revenir à nous, aux africains ; tant qu´une organisation élaborée de la société ne sera pas entreprise et imposée en Afrique, toute aide, tous les efforts faits actuellement dans des secteurs désarticulés d´un concept conséquent et homogène des pieds à la tête ; tous cet activisme, pour peu affirmé qu´il soit, ne conduira qu´à la porte fermée du développement. Et hélas, c´est dire à des résultats ambigus et insatisfaisants. De l´autre côté occidental, par contre, on surproduisait à tout rompre. Et faute d´acheteurs naturels inhérents au cercle économique, on se rabattait à piller les pauvres et à leur faire avaler ce qu´ils ne savaient pas payer. Quitte à leur faire de faux, de tendancieux crédits. Voilà les conséquences de produire, produire et encore produire pour assagir une rapacité et une voracité économique et commerciale permettant de répondre à un mode de vie surfaite qui dépendait désormais des autres.<br /> <br /> Pour sortir de ce cercle vicieux de dépendance économique, culturelle, financière dans lequel nous acculent et nous confinent les pays impérialistes occidentaux, il nous faut éviter ces aides dévoyant nos institutions et nos priorités. Ou alors les employer sans atermoiement à la réalisation du fondement industriel ouvrant sur un avenir libre et indépendant. Ceci est encore plus important en ce qui concerne les recettes des matières premières. Car, lorsque ces minerais seront épuisés, et si alors l´Afrique n´a pas accompli son développement ; de quoi vivra-t-elle ? De l´aumône et de la pitié ? Faut pas rêver, mes amis ; n´a-t-on pas remarqué que les salauds devenaient encore plus criminels ? A propos de salauds, les deux managers français de la firme hollandaise qui avaient empoisonné sciemment par des déchets toxiques les habitants d´Abidjan ; croupissaient-ils en prison sous de lourdes peines de prison, ou avaient-ils été relaxés après de modiques amendes ? Voilà notamment l´aspect criminel scandaleux que peut revêtir l´aide "très humanitaire" ! Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.
S
Oui, j´étais de la partie et dans une foule de près de 100.000 manifestants, j´ai été pris d´émotion. Et je plains tous les africains qui se disent racistes ou ceux qui, tout en dédaignant ou méconnaissant le combat de la liberté africaine, s´évertuaient à croire qu´ils en sortiraient tout de même. Et même ceux qui, par désespoir ou par ignorance ne se donnaient plus la peine de se motiver et à se battre pour un meilleur avenir. Les étrangers, eux, pourtant avaient très bien saisi la cruelle réalité à laquelle l´Afrique était acculée. Ils se firent battre et blesser pour une cause qui n´était pas directement la leur. Après tout, à bien y regarder, toutes les ressources extorquées abusivement au continent africain, et ce depuis l´esclavage, leur avaient permis à eux et à leurs grands parents à vivre en pompe et profiter d´un système qui leur offrit tous les avantages de bien être et d´évolution. <br /> <br /> Oui, un moment émouvant parce qu´il rappelait que tous nous étions des enfants de cette même liberté, de cette même terre, de cette même existence. Et que les larmes, les tracas ou le sang des africains ne leur était pas indifférent, pas du tout. En tout cas, ceux qui se donnèrent la peine d´assiéger cette contestation le prouvèrent amplement.<br /> <br /> Et pourtant, lorsque les lumières se furent éteintes, que tous se dispersèrent, j´ai eu la désagréable sensation d´avoir assisté à une curieuse mascarade. Pourquoi ? Mais parce que depuis des décennies nos larmes et nos souffrances étaient connues, mais rien ne changeait. Et ce genre tapageur et démonstratif de manifestation n´avaient, comme par le passé, qu´un rôle de ventile sans autre fin. On permettait aux jeunes européens et leurs amis à se défouler pour légitimer ou justifier l´adjectif démocratique que gouvernements occidentaux aimaient à se parer. Mais en fin de compte rien ne changeait ou ne bougeait dans le sens équitable des choses. Le système restait intransigeant et sournoisement sourd. Façade. Tout le monde rentrait chez soi, et quelques années plus tard, les mêmes contestataires européens d´hier se retrouvaient dans le rôle de leurs parents et arrières parents à opprimer les africains…avec encore plus d´astuces et de fausseté. Incroyable, n´est-ce pas !<br /> <br /> Peu avant le début de ce G 8 d´heiligendamm, et bien après, la télévision allemande et les médias publicistes avaient lancé d´incessantes campagnes audiovisuelles montrant l´arrière pays africain en désuétude et en stagnation, et ce qu´ils y faisaient en actes de bénévolat et d´humanisme afin que ces pauvres aient de l´eau pure, mangent à satiété…aillent à l´école ! A en croire les images et les commentaires, les allemands faisaient un travail devant lequel les élites africaines se défilaient par trop curieusement. Etait-ce vraiment toute la vérité ; maquillage ou vérité que tout cela ? On sentait bien que la société allemande, outre son brûlant désir d´aller jouer un rôle colonisateur imminent en Afrique, se donnait gratuitement bonne conscience afin d´endormir ses propres citoyens. On faisait tellement pour ces pauvres gens ; ne sommes-nous pas généreux ! Noël viendra, afin que les tendres remplissent par leurs dons les caisses de sociétés d´aides. Une aide qui à 80% restait en occident, si elle ne servait pas à payer le transport de vieux chiffons gratuits récoltés dans tous les pays riches et qu´on revendait à grand profit en Afrique…ce qui causait la fermeture des usines textiles en Afrique ! A en pleurer.<br /> <br /> Le dernier jour de ce G 8 fut le jour des africains conviés aux pourparlers des riches et puissants…Ils vinrent, les Mbeki, les Umaru Musa Yar'Adua, les Desmond Tutu…et bi3en d´autres encore. La tête basse, comme des chevaux battus en course, ils jouèrent le rôle qu´on leur avait réservé. Aucun d´eux ne pouvait être fier de l´état économique, médical, social de son pays car le Sida, la misère et le manque y sévissaient durement. A quand la fin de ce cauchemar sans fin, se demandait l´enfant africain d´aujourd´hui ? Oui, quand cessera enfin ce massacre inhumain et insolent qui jalonnait l´Afrique comme une traînée déchirante de mépris ? Quand diable, on n´en pleut plus ! J´ai dit ! Shaka Bantou
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