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26 décembre 2007

Mendicité et attentisme dans le sous développement

RDC : Quand la SOPEKA devient un mode de gouvernance...

                                     (Par Désiré Katompa & Benjamin Stanis Kalombo)

La SOPEKA est le diminutif de SOmbela ngai, PEsa ngai, KAbela ngai (Achète pour moi, donne-moi, offre-moi). Ce terme est une des multitudes trouvailles kinoises qui stigmatise un comportement constaté chez certaines personnes irresponsables et vénales. Il consiste à vivre aux crochets des autres, de leur générosité et de la naïveté de l’entourage...

La SOPEKA n'est pas de la prostitution, mais bien pire que ça. C'est une forme de mendicité combinée à du marchandage et quelque chose d'abject qu'on nomme de l'escroquerie. Les personnes qu'on traite de SOPEKA se reconnaissent par un train de vie injustifié, un besoin incontrôlable de flatter, de s'approcher des autres, de nouer des contacts, toujours dans le but de jouir sans semer. Une fois démasquée, cette personne change de milieu afin de continuer à exercer sa sale besogne.

Que donne la SOPEKA comme mode de gouvernance?
La SOPEKA utilisée comme mode de gouvernance donne un gouvernement qui fait des projets sans se soucier le moins du monde de la façon dont il va les financer comptant toujours sur l'aide extérieure. Cela donne : un gouvernement qui lance des chantiers sans avoir au préalable prévu leurs coûts, ni les voies et moyens pour les financer; c'est aussi un gouvernement qui lance des hostilités en n’ayant ni une armée formée et aguerrie, ni les moyens matériels pour soutenir le conflit, ni non plus un vrai service de renseignements fiables,...

Le cas du Congo - Kinshasa
Le Congo-Kinshasa est dirigé sous le règne de la SOPEKA depuis des années. On n'y a jamais vu un budget équilibré, les recettes ne couvrent jamais les dépenses. Plutôt que de chercher à diminuer le train de vie de l'État et de réfléchir aux mécanismes pouvant augmenter ses recettes, le projet du gouvernement tout comme celui de l'opposition repose toujours sur le phénomène de la SOPEKA: « la Communauté Internationale va nous aider, nous soutenir, nous offrir [SOPEKA] ». Et pourtant, personne ne peut nier le fait qu'il y a moyen de se faire beaucoup d'argent au Congo. En effet, les opérateurs économiques étrangers prennent de gros risques pour y arriver et la plupart d'entre eux réussissent. Pendant ce temps, nos responsables politiques du pouvoir, et ceux de l'opposition considèrent les richesses naturelles du sol et du sous-sol comme de simples appas de séduction des « bailleurs » des fonds afin que la « SOPEKA » perdure, « SOPEKA esala » : « qu'ils achètent pour nous, nous donnent et nous offrent des cadeaux et des Matabiches… »

En outre, certains éminents analystes congolais, dont des professeurs d'université conseillent vivement à nos hommes politiques de garantir les intérêts des bailleurs de fonds s'ils veulent avoir une chance d'accéder au pouvoir dans leur propre pays. Que cache ce concept, si ce n'est la perpétuation de l'enrichissement des prédateurs au détriment de l'Etat et du peuple congolais. Personne ne trouve à redire quand le gouvernement congolais octroie des exemptions de taxes et d'impôts aux étrangers qui acceptent d'investir au Congo. Et pourtant tout le monde se plaint de la qualité des services administratifs. Ce faisant, on oublie la relation de causalité qui existe entre ces deux situations (c’est avec l'argent des taxes et des impôts que l'Etat finance son administration !!!). Toute cette situation explique le paradoxe vécu par le Congo, un Etat riche en matières premières mais qui vit de l'aumône venant des institutions de Bretton Woods, de l'aide au développement et du soi-disant troc des temps moderne (genre contrat Chine-Rdc). SOPEKA Le gouvernement congolais est de ce fait incapable de trouver les recettes nécessaires au bouclage de son propre budget.
Mais pourquoi en serait-il autrement puisque ces responsables politiques, ces intellectuels et ce peuple n'ont jamais vu une gestion de l'Etat sous un autre prisme que selon le mode de la SOPEKA?

Une autre illustration de la gouvernance en mode SOPEKA se retrouve dans la gestion de la défense nationale. Il est évident que la formation d'une véritable armée républicaine est fondamentale afin d'imposer la paix dans tout le pays, de protéger l'intégrité territoriale et d'y garantir la stabilité, gage du progrès socio-économique. Mais hélas! Qu'avons-nous vu depuis 1997 ? Tergiversation injustifiée, aucune politique responsable pour mettre en place une armée digne de ce nom. Toutes les pistes mises sur la table par les Experts congolais sont rejetées avec ou sans arguments. Les seuls projets appliqués sont ceux qui proviennent des bureaux d'études occidentaux avec un plan de financement garanti par la Communauté Internationale. Ces projets sont acceptés par le gouvernement congolais, simplement parce que sa contribution est purement symbolique. Du reste, ce dernier n'honore quasi jamais sa part du contrat.

Quand nous interrogeons les responsables politiques congolais, la réponse est toujours la même : « nous n'avons pas d'argent ! Il vaut mieux les laisser faire, puisque c'est eux qui payent ». Et pourtant, l'armée est une institution essentielle et garante de la souveraineté d'un Etat. Si nous confions sa gestion, son financement, sa modernisation et l'encadrement de ses troupes aux étrangers, pouvons-nous encore prétendre que le Congo est indépendant?

Nous pouvons vous confirmer que lors du passage du chef d'état major général des FARDC, le Lieutenant-général Dieudonné KAYEMBE à Bruxelles fin septembre 2007, tous ses interlocuteurs de la Communauté Internationale lui ont clairement signifié qu'ils ne financeront au Congo qu'une armée dont la principale mission serait le maintien de la paix, noble objectif ! Mais peut-on nous citer une seule armée au monde qui soit pacifiste ? « Si tu veux la paix, prépare la guerre », dit un adage Romain. Comment faire face à des agressions armées intérieures ou extérieures si son armée est réduite à une force de police et de gendarmerie.

Le maintien de la paix est une fonction de la police, pas d'une armée. Comment préparer la guerre si son armée est financée entre autres par son ancienne puissance coloniale, ses prédateurs, ses potentiels ennemis et/ou futurs envahisseurs (Angola, Rwanda, Ouganda, Congo-Brazza, Gabon, Namibie, Zimbabwe, Afrique du Sud...) ?

La logique de la communauté internationale est compréhensible, puisque les fonds qui servent à former l'armée congolaise proviennent du budget des forces de maintien de la paix, la MONUC et de la coopération internationale. Ces fonds sont dégagés pour permettre à termes, dès que les troupes congolaises seront jugées prêtes, à désengager les casques bleus de la Monuc qui coûtent très chers (quelques milliards de dollars par an). C'est avec ces troupes de maintien de la paix en formation que Joseph Kabila a lancé son offensive décisive contre les 4.000 irréductibles Nkundistes, qui eux ne sont pas du tout formés pour maintenir la paix, mais bien pour faire la guerre et conquérir des territoires au Congo. Le résultat de cette aventure guerrière du raïs congolais ne peut étonner que ceux qui ignorent les rudiments de l'art de la guerre. Les FARDC, incapables de livrer bataille face à l'ennemi, tournent leurs armes lors de la débandade contre les civils qu'elles sont censées protéger ; d'où les cas de pillages, viols et massacres des populations civiles que tout le monde déplore.

Une fois que l'échec militaire s'est avéré cuisant, le premier réflexe du responsable politique congolais, adepte de la SOPEKA, est de prendre son bâton de pèlerin pour faire le tour des pays dits « amis » afin d'y solliciter de l'aide : « Venez défendre mon territoire et y mourir pour moi, s'il vous plait. Je vous donnerai tout ce que vous voulez, même des territoires entiers. Vous savez le Congo est très grand et très riche…».

Comme nous l'avions dit au début, la SOPEKA marche tant que vous n'avez pas encore été démasqués. En lisant la réponse négative de l'Angola, nous en déduisons que notre gouvernement des SOPEKA a été démasqué. Ce refus catégorique est accompagné d'un conseil tellement évident qu'on se demande pourquoi personne n'y a pensé autour du raïs congolais et de son Premier Ministre avant de lancer cette offensive décisive à grand renfort médiatique ? Nous citons en guise d'illustration les propos tenus par le chef d'état-major général adjoint de l'armée angolaise (FAA) le général Geraldo Sachipengo Nunda face à son homologue congolais le Lieutenant-général Dieudonné Kayembe : "Ce qu'il faut, c'est de continuer à former les troupes, parce que la manière la plus sûre pour qu'un pays résolve son problème de stabilité, c'est de créer les meilleures conditions pour que ses forces armées soient capables de faire face à toute menace". (Matière de première année de toute académie militaire du monde).

Quand on sait que M. Dieudonné Kayembe, Lieutenant-général de son état, diplômé de la célèbre académie militaire de la République française le Saint Cyr, bénéficiant d'une expérience réelle dans l'armée depuis Mobutu, il y a de quoi réellement s'inquiéter si une telle évidence ne lui a pas traversé l'esprit avant de lancer son armada de policiers sur Laurent Nkunda, misant sur le nombre pour vaincre, 25.000 hommes contre 4000 soldats aguerries et conquérant soit 5 contre 1...

Par ailleurs, en examinant minutieusement la façon dont le Congo est géré depuis un an, il nous est triste de constater que cette pratique vile de la SOPEKA constitue la règle de gouvernance de ce pays. Les fameux cinq chantiers du Chef de l'État ne proposent nullement la création des richesses dans ses objectifs. Tous ces chantiers sont de la pure consommation des richesses que le Congo n'a pas. Le raïs congolais mise en réalité sur la solidarité internationale et l'éternelle fausse générosité des bailleurs de fonds : « Achètes-moi l'autoroute », « offres-moi des centres médicaux », « construis-moi des écoles pour mes enfants», « donnes-moi de l'eau et de l'électricité, s'il te plait»...
Affligeant !

Vu l'absence des réels projets de développement, les 50 milliards des dollars que la Chine compte investir en RDC risquent fort d'amplifier cet état d'esprit la « SOPEKA » dont les conséquences seront certainement désastreuses en termes macro et micro-économiques. Ce contrat lie chaque Congolais avec les Chinois pour 30 ans ! Il y a de quoi s'arracher les cheveux de la tête, face à tant d'irresponsabilités et de manque de dignité. Il n'est pas étonnant que certains Congolais affirment que le ver est dans le fruit face aux échecs militaires répétitifs des FARDC. Mais chez culturek.net, nous pensons que l'explication est beaucoup plus simple que la présomption de haute trahison. Nous sommes face à la manifestation la plus aveuglante de l'incompétence au plus haut niveau de l'État congolais.

De ce qui précède, l'opinion doit se demander si la pratique de la SOPEKA est l'apanage du gouvernement ou des politiciens du pouvoir ? Le peuple est-il épargné ? L'opposition est-elle concernée ? A chacun de se faire une religion, de réfléchir et d'y répondre en âme et conscience. N'oublions jamais que « chaque peuple a les dirigeants qu'il mérite ».

Que faut-il de plus pour que les Congolais comprennent qu'il y a un sérieux problème de Leadership et de compétence ? La gouvernance en mode SOPEKA ne produira jamais des résultats positifs pour qui que ce soit dans ce pays. Si nous voulons que le Congo aille de l'avant, nous avons le devoir d'en finir avec cette vision erronée de la gouvernance à "la congolaise". Ainsi, chaque Congolais doit faire de la lutte contre la SOPEKA une priorité des priorités et se prendre réellement en charge. C'est le seul et l'unique chantier national pour les quatre prochaines années.

Lu pour vous et largement proposé à la diffusion par :

Lydia N.

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Commentaires
M
Moi, Shaka, tout ce blabla insignifiant ne m´inquiète pas ; ce qui m´inquiète et souvent me met en colère, c´est que, pendant que les enfants n´avaient pas de livre pour s´instruire, que les hôpitaux n´avaient pas de médicaments pour soigner, que l´agriculture et l´élevage en Afrique étaient abandonnés aux femmes ou aux analphabètes bornés…des gens vaguement prétentieux prétendaient nous abreuver de leur renaissance africaine ! C´est pour moi comme quelqu´un qui avait un long voyage à travers le désert qui oubliait de faire provision d´eau ! Qui écrirait ces livres, qui ferait cette agriculture et cet élevage dans les règles de l´art moderne afin qu´ils soient performants et à la hauteur de leurs tâches ? Les occidentaux, peut-être ? On le voit, encore une fois, l´aliénation et les complexes de la colonisation ont laissé de graves défauts dans le raisonnement et la logique de beaucoup d´africains. Cela rappelle encore la fameuse injonction de Jules Renkin à ses missionnaires en partance pour le Congo : « Apprenez leur à croire, pas à raisonner ! »<br /> On ne peut pas vouloir être libre et indépendant sans accepter d´exercer pleinement les devoirs et les obligations que cette légitime aspiration exige. Les africains, je ne sais pas si c´est un manque de détail ou de profondeur de saisie de leur liberté, ne veulent pas s´investir de leurs devoirs et les remplir avec ambition. Ils préfèrent les déléguer aux autres, quitte à prendre des raccourcis et les sentiers étroits et sombres de l´importation, de la corruption ou de la mendicité internationale. Mais, mes frères, qui donc fera notre liberté à notre place ?<br /> Qui en connaît la couleur et les formes et la secrète et fidèle poésie sinon nous-mêmes ? Voulons-nous nous réaliser selon nos propres attentes, nos propres ambitions ou pas ? N´avons-nous pas assez fait l´expérience que les étrangers ne nous réservaient que leurs vues et leurs intérêts étroits comme seule liberté possible et acceptable ? Et si nous nous en révoltons, n´est-il pas logique que nos enfants apprennent et cultivent leur avenir avec des instruments que nous estimons propices à leur donner les moyens de prendre en main leurs destinées ?<br /> Lorsque nous parlons de produire ou d´industrie, beaucoup d´africains n´y prêtent pas d´attention ; c´est pourtant là que se trouve la clé de la liberté et celle de l´avenir. Au plus tard lorsque leurs enfants seront malades, lorsqu´ils voudront se déplacer, mieux se nourrir ou mieux s´habiller, ils buteront sur l´industrie ! Mais tant qu´ils n´auront pas encore enlevé de leurs tête que c´est le blanc qui est responsable de leur avenir ou qui doit produire pour eux…les choses ne changeront pas. C´est ce que tu vois actuellement dans tous ces cancans vides et sans contenus : le désarroi à l´impasse du non soi. Parce que vouloir avoir un emploi en Afrique sans défendre l´éclosion de l´industrie en Afrique ; d´où viendra donc cet emploi, que diable ? Toujours dans l´administration publique pesante et parasite ? Il faut savoir ce qu´on veut. Tout cela est aussi une question de logique aguerrie aux véritables emboîtements du développement social. Malheureusement, il n´y a pas beaucoup de gens en Afrique qui en perçoivent exactement la concordance. Alors, il suffit peut-être de faire beaucoup de bruit que de faire preuve d´un talent quelconque. Ne nous laissons pas mener en bateau pour cela. En tous cas, cela ne m´impressionne pas. Si ce n´est le temps que nous perdons chaque jour à subir les gestions médiocres de quelques illuminés. Parce que cela nous coûte une fortune en vies humaines et en désespérés que rien ne pourra dédommager demain, car leur sort sera encore plus précaire. <br /> Il s´agit seulement de ne pas le perdre de vue.<br /> <br /> A tous mes lecteurs une bonne et heureuse fête de fin d´année, en espérant que celle qui va ouvrir ses portes leur soit plus clémente. Pour ma part je ne le crois pas parce que je sais que la situation économique et sociale en Afrique va s´empirer. Je ne me fais donc aucune illusion. Et cependant, tendres pensées à tous ceux qui vous aiment et à tous ceux auxquels vous tenez, de la part de quelqu´un qui a un cœur immense pour tous ceux qui aiment et chérient la liberté. <br /> Musengeshi Katata<br /> Muntu wa Bnatu, Bantu wa Muntu<br /> FR
S
Et si je peux me permettre d´émettre un vœu, c´est d´espérer que le cancanisme actuel qui a envahi les africains cesse. Parce que croire que crier : celui-ci a fait ceci ; celui-ci a fait cela…ou encore celui-ci vole et s´enrichit illégalement, de celui-là nous n´en voulons pas. Tout cela n´est pas assez ; c´est tout au plus du protestisme : la courte vue d´une insatisfaction qui ne fait pas l´effort de voir plus loin que son nez. Mais peut-être ceux qui le pratiquent fébrilement ne savent pas comment s´y prendre autrement. En effet il ne faut pas seulement protester, il faut aussi savoir ce qu´on veut et ce qu´on se souhaite à l´avenir, notamment la liberté et son corollaire impératif : la réalisation. Crier et s´époumoner à jouer à l´informateur ou au dénonciateur ne suffit pas toujours à changer les choses dans les systèmes corrompus et aliénés ; il faut arriver à changer le système, sinon, les mêmes maux renaîtront répétés par des imitateurs sans idéal. Notons que les informations, il y a des siècles qu´ils sont diffusés par la science, la connaissance et des journaux beaucoup plus réfléchis que ne font certains africains sur le Net ! Et pourtant, rien n´a changé, et nous continuons à souffrir des maux tardifs, des complexes et des séquelles de l´aliénation et de l´attentisme retardataire que nous ont légué d´une part l´hégémonisme occidental, et de l´autre, nos erreurs, nos manquements, notre naïveté quant à défendre, à épanouir et émanciper nos cultures face aux exigences contemporaines de la liberté internationale. N´est-il pas pénible de continuer à cafouiller à ce point ? Faut-il continuer à se tromper soi-même par un activisme plus tapageur qu´efficace en négligeant d´ouvrir les yeux et de s´atteler au principal qui est l´industrialisation de notre continent plutôt que de s´abandonner sans talent au cancan subsidiaire ? <br /> Je sais que tout le monde n´a pas la même capacité d´analyse ou de compréhension intellectuelle de la problématique…que très peu en saisissent réellement l´ampleur et la teneur exacte, et c´est peut-être la raison pour laquelle nous pataugeons depuis 600 ans ; mais alors il faut que nous arrivions à séparer la graine de l´ivraie, parce que sinon, ces tonneaux vides faisant trop de bruit risquent à la longue de dévoyer ou déranger ceux qui sont attelés aux nerfs du problèmes. <br /> Certains diront : plus nous crions, plus on nous entendra ; certes, certes, mais le changement, la renaissance, comme le disent d´autres, ne viendra qu´avec des gens intelligents et diligents, pas avec des cris vides aussi bruyants soient-ils. Et à propos de renaissance, un mot à ceux qui s´en réclament : croire qu´on peut prétendre déclancher la renaissance africaine tout en restant aveugle sur les méfaits qui sont actuellement commis sur les leurs, c´est à mon avis se prêter à la plus belle fausseté qui soit envers les siens. Car pendant que la faim, la pauvreté, l´ignorance seraient servies en plat de consistance aux leurs en Afrique, eux, pompeux et aveuglés par un militantisme plus démonstratif qu´efficace ou talentueux, se complairaient à rêver d´un mouvement qui leur laissent raviver leurs souvenir estudiantins de l´histoire occidentale. C´est à se demander : pour qui donc se fera cette renaissance si le peuple n´y est ni préparé, ni associé ? Ou encore : quand leurs peuples seront affaiblis et abrutis par le manque et l´ignorance, avec qui vont-il donc entamer cette renaissance ou la réaliser ? L´homme noir, et je parle ici de celui qui se croit avoir compris quelque chose, est-il toujours en train de tourner en rond ? Incroyable ; au 21ième siècle ! <br /> Essayons donc de mieux réfléchir, de faire des projections idéales de valeur constructives pour notre avenir et pour les nôtres, et cessons, Dieu du ciel, de verser dans la légèreté et la spontanéité sans horizon. <br /> A notre ami Letroll j´adresse ici particulièrement mes vœux les meilleurs à lui et à sa famille ; puisse l´avenir nous unir côte à côte pour fêter un bel idéal d´équité humaine. <br /> A tous les miens, à tout enfant noir de cette planète je dédie ma prière la plus tendre, mais aussi la plus passionnée. Que Dieu vous protège tous et vous offre, dans sa grandeur et sa magnanimité, l´espoir auquel vous avez tous droit. Mais sachez cependant que nous ne quitterons pas vos côtés un seul instant. Et que nous continuerons à faire pression et à nous battre pour que vous aussi vous ayez accès aux bienfaits, mais aussi aux droits et aux devoirs entiers du progrès. Shaka Bantou, j´ai dit et vous remercie. Bonne année !
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