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19 janvier 2008

L´occident et l´Afrique: l´irréparable croisée des chemins

La fin d´une époque qui a duré 600 ans va bientôt prendre fin dans les rapports de subordination et d´utilitarisme entre l´occident et l´Afrique.

Ces cloches infatigables de la liberté…

On entend son glas depuis longtemps, on entend ses lourds pas douloureux depuis des siècles sans y accorder la moindre pitié, le moindre regard. Parce que, depuis 600 ans, autant la logique confondante que les forces dominantes ; tous avaient écrasé les africains sous un joug d´utilitarisme et de suivisme obligeant. Aujourd´hui où, grâce à l´arrivée de nouveaux prétendants à l´industrialisation sur la scène internationale, et surtout grâce à la crise économique occidentale de surproduction et de saturation, l´hégémonie occidentale est tenue de revoir ses propres principes de domination et de réalisation ; elle découvre, faussement étonnée, le désastre de l´injustice dans lequel elle avait confiné l´Afrique.

Changer le passé ou le réparer ? Impossible, on en avait, ni les moyens, ni le temps. Les esclaves et les aliénés devaient se libérer d´eux-mêmes. Après tout, il s´agissait de leur liberté ; ils devaient bien savoir ce qu´ils voulaient en faire ou comment ils comptaient l´emménager et la défendre, n´est-ce pas ? Partenariat, New deal, nouvelle politique de développement : tout y était pour exprimer autant le gêne causé par 600 ans de vil et coupable mépris, que de la peur que le monde noir ne s´émancipe réellement en redécouvrant la beauté et l´enivrant goût réalisant de sa propre liberté. Et dans le subconscient refoulé de son identité originelle et de sa fierté culturelle humaine, il pourrait germer des fleurs inattendues, revanchardes ou, du moins méfiantes envers une culture occidentale qui, tout en prétendant être une culture supérieure défendant la liberté et les valeurs humaines, lui en avait fait avaler des vertes et des pas mûres pour arriver à ses aises.   

Et maintenant ? Comment renouer avec une Afrique désaccordée d´elle-même, aliénée ou expressément dévoyée de ses intérêts et de sa culture pour mieux la dominer ; comment retrouver un allié sain et hautement motivé vers son abondance et sa libre finalité afin d´entretenir, d´entamer  avec lui de nouveaux rapports autant sincères que fructueux ? Oui, comment effacer le dirigisme, la légende trompeuse et déroutante du Dieu blanc que l´occident avait imposé en Afrique tout en détruisant sournoisement ses cultures et ses structures sociales ?

Oui, comment si, comme le disait Garçon Franklin de Billy : « Si un mensonge est répété assez souvent, tous les ânes et sourds-muets dans le monde obtiennent non seulement de le croire, ils jurent même par lui. », à coup de 450 ans de cruel esclavage suivis de près de deux siècles de sanglant et déracinant conditionnement culturel on avait imposé aux noirs que seul le sens de l´histoire occidentale était la vraie ? Le seul espoir de se civiliser et de se réaliser. Et certes, les africains avaient déjà compris qu´ils n´étaient pas seuls au monde, et que les autres cultures, les autres expériences sensibles pouvaient influer sur eux. Mais il n´en avait pas moins découvert que chacun, chaque culture avait une identité et une culture propre.

Ceux des africains qui se refusaient à se retrouver eux-mêmes dans la rationalité autant que dans les choix de valeurs et d´intérêts de leur propre existence, ne vagabondaient-ils pas déroutés et sans orientation le courant tumultueux de l´histoire humaine sans se réaliser et sans protéger leur avenir ou celui de leurs enfants ? Retrouver la mémoire et l´âme originelle oubliée ou ensevelie…se re-identifier par rapport à soi-même ; comment y arrive-t-on quand on a des siècles durant dû avaler et soutenir sa propre négation ?

Là était le malaise du moment. Personne ne voulait changer ; et pourtant le changement était inévitable si on voulait remettre l´espoir, les choses, les symboles, les idiomes et les faux dogmes à leurs places respectives. De l´un comme de l´autre côté de la rive des sourds combattants, les acteurs tardent à réaliser ce qui leur arrive. Et comment ils doivent prendre les choses ou se motiver efficacement face aux changements qui les attendent. Et au demeurant, tout changement est fait ou initié par des hommes qui ont exactement perçus les signes et les exigences des temps ; où sont-ils donc ces initiateurs, si le système, dans son aveuglement hégémonique, n´a produit que des fantômes ou des zombies suivistes ou opportunistes à ses intérêts ?

C´est pourtant l´heure de vrais intellectuels, ni celui des menteurs invérés ou celui des illusionnistes. L´heure de ceux qui, tout en étant issus des erreurs et des manquements d´hier, ont gardé leurs sens de jugement intact et capable de donner à l´avenir de nouvelles structures plus loyales et plus saines que celles qui, hier, rageusement et visiblement sans le moindre respect de l éthique humaine ou de sa morale, engendrèrent le mépris, la discrimination et l´injustice comme principe humain de réalisation.

En ce moment, on assiste plutôt, de part et d´autre de la guerre des cultures ou des religions, du prétentieux affrontement des tonneaux vides voulant se faire plus important qu´ils ne sont capables de fructueux renouveau. Mais les cloches du changement, elles, sont déjà audibles ; seuls les sourds et les aveugles incurables et dangereux se refusent à les entendre. Comme toujours. Mais est-ce nouveau ?

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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