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9 mars 2008

Culture et réalisation humaine.

Vers quelle culture tendons-nous ; vers celle qui nous emploie tout en nous donnant une place quelconque au sein de sa gestation, ou voulons-nous participer et défendre des valeurs, des symboles, un idéal social de réalisation qui rende justice à nos plus belles attentes ?

Culture de réalisation ou culture de mystification ?

Beaucoup de définitions ont été émises sur la culture, les unes tout aussi simplistes que les autres, mais parfois quelques unes de ces réflexions étaient vraiment pertinentes. Apparemment cet agrégat de valeurs humaines intéressait beaucoup de gens pour des raisons diverses: certains cherchaient à la comprendre ou à l´influencer, d´autre à la guérir de ses maux, d´autres encore à s´y cacher ou s´en rendre maître. Quant à ceux qui se réclamaient d´elle, souvent ils voulaient tout simplement se faire ainsi hisser à sa cime, afin de satisfaire à des excès de grandeur et d´ambition. On le voit, la culture existe, elle pense, elle danse, elle juge, elle reconnaît ses meilleures enfants et lorsque ses mécanismes fonctionnels sont diligents, elles sait les protéger et les défendre lorsqu´ils sont en danger. Au fait, la culture, c´est quoi ?

La culture, cette bonne vieille courtisane avertie et conséquente de la société, c´est un ensemble de valeurs, d´usages, de choix de manières de vivre et de célébrer l´existence qui se sont imposés au sein d´une culture, d´une civilisation. Et parce que cette culture est non seulement pratique, sélective, cognitive et spéculative, qu´elle exprime, à tout moment de l´histoire d´une société, son degré d´évolution et de philosophie existentielle, elle est, comme la famille, un lieu de conflit et de discussion de valeurs déterminant non seulement le caractère d´une société, d´un peuple, mais aussi celui des différents membres de son ensemble dans leurs libertés et leur contexte de réalisation.

Et dans ce sens, la question : dans quelle culture humaine vivons-nous aujourd´hui; ou encore: de quelle culture venons-nous et à laquelle aspirons-nous sincèrement au 21ième siècle ? Cette question, tenter d´y répondre ou d´en approcher de la discussion, nous donne l´occasion de critiquer et de réfléchir sur notre propre avenir humain, social, culturel. Parce qu´ainsi, nous sortons de l´expectative, et au lieu de subir la culture ou d´être gérée par elle, nous devenons acteurs et sujets conscients et responsables de notre culture, et c´est dire de notre devenir. On dit, et cela est pratiquement tangible, que la plupart des gens se laissent gérer par la société et sa culture; c´est à la fois autant reposant qu´humiliant pour l´intelligence et la fierté active individuelle. Car s´abandonner sans regard et contrôle à des valeurs sociales aussi prometteuses soient-elles, c´est cesser d´exister au sens où on participe à leur adéquation ou veille à ce que leurs contenus répondent autant aux exigences de nos meilleures attentes qu´à celles que nous convie un humanisme supérieur.

Nous vivons aujourd´hui une époque extrêmement complexe. Pourquoi ? Parce que la connaissance, le rapprochement des peuples et des cultures occasionnés par les progrès de la mobilité, de la communication et des échanges commerciaux ont conduit à un débat élargi de valeurs morales et éthiques de nos ambitions existentielles. Et parce que le passé est la mère du présent et le père de l´avenir, l´enfant: culture appartenant autant à l´anima qu´à l´animus, se doit de s´émanciper et développer une personnalité individuelle lui donnant les meilleurs moyens de se réaliser d´une part, et de l´autre, de rendre justice à une culture dont les frontières des valeurs incluaient le respect des droits des autres et leurs libertés.

Ainsi tombe-t-on aujourd´hui dans le dilemme contemporain: celui de l´individu de la société étatique personnalisée et distincte (Etat) ayant des valeurs, des paramètres particuliers face à des valeurs étrangères ou internationales (globalisation) exigeant de jour en jour implicitement, pour des raisons économiques, commerciales ou financières, une harmonisation usuelle de la norme de cohabitation. La question est toujours, hier comme aujourd´hui: quelles sont les valeurs réelles de cette norme étrangère ? Comment peut-on faire en sorte qu´elles soient respectées par tous, et comment pouvait-on être sûr qu´elle étaient réellement équitables, si comme aujourd´hui seuls ceux qui étaient puissants et riches savaient l´imposer ou en déterminer le contenu sémantique réel et efficace ? Notre ONU d´aujourd´hui n´était-il pas aussi impuissant (voir l´invasion de l´Irak) à s´imposer envers tous ses membres surtout si ceux-ci étaient puissants et nantis de droits de veto ?

Or, si la liberté et la réalisation humaine sont des droits humains irrévocables et incessibles, chacun doit autant participer à leur épanouissement qu´à la défense de leurs contenus intrinsèques de valeurs. Et qu´avons-nous vécu par le passé ? On a vu des peuples, des races entiers exclus, empêchés à défendre ou exercer souverainement leurs libertés et leurs droits existentiels légitimes par des pratiques, des jugements de valeurs des plus fallacieux de peuples plus industrialisés ou mieux armés qu´eux, . Ce fut le cas pour l´histoire de la pratique humaine des guerres d´occupation et de dépossession, des invasions conquistadoriennes, de l´esclavage autant que celles de la colonisation. Ces abus et crimes de castrations culturelles perpétuent encore aujourd´hui leurs effets secondaires autant chez les délinquants que dans leurs victimes de jadis.

Et on peut se demander, pour une véritable culture humaine de droit et de liberté, comment faire pour guérir les uns de leurs absurdités et de leurs abus, et de l´autre côté de la rive, comment faire en sorte que les exclus d´hier, les absents et les impuissants de l´histoire primitive passée retrouvent confiance en leurs cultures et leurs symboles détruits injustement; que ces cultures dévoyées et décapitées de leur historicité retrouvent, en des efforts assidus, place équitable à la grande fête de la culture et de la civilisation humaine ? C´est cela, à mon avis, la complexité du monde d´aujourd´hui. Parce que ceux qui ont tiré profit hier du crime et du meurtre de la liberté et des droits humains veulent conserver leurs privilèges et leurs acquis, et ce faisant, par des moyens autant subtils que vils, ils s´emploient à imposer des contenus de valeurs qui les avantageaient toujours. Ou alors ils se mettaient en position sociale d´être toujours ceux qui profitent de tous les mouvements et inventions culturelles. Ils vont même jusqu´à prétendre qu´ils étaient les maîtres de la culture. Est-ce vrai ? J´en doute, la culture appartient à tous, elle est un bien collectif inaliénable.

La domination culturelle, économique, financière occidentale qui dure sur le monde noir et même sur le monde entier depuis 600 ans a instauré cette douloureuse et combien douteuse prétention. Et depuis que la Chine (ainsi que l´Inde notamment) repoussaient, par leurs industrialisation prochaine, cette évidence subjective et bancale; les fameuses démocraties occidentales sont à l´intérieur d´elles-mêmes qu´à l´extérieur, contraintes au recul de prétentions et à la réforme de leurs paramètres de réalisation sociale. Ou quand l´esclave est en fuite, qui fait le ménage et les travaux harassants et sales ? On produisait à tout rompre pour s´enrichir tout en appauvrissant ses clients...et si demain ces clients faisaient défaut; que fera-t-on de ses volontaires surproductions, que diable ? Autant avec l´esclavage qu´avec la colonisation, on avait pris l´habitude d´employer les autres, de les piller de leurs minerais et force de travail; aujourd´hui où le vent tournait, qu´il fallait lâcher la gorge du tiers-mondiste qu´on refoula à la pauvreté en dévorant ses accumulations subrepticement; comment allait-on organiser et assurer le niveau de vie de sociétés qui avaient toujours vécu aux dépends des étrangers ?

Et maintenant que ces étrangers ne voulaient plus se laisser plumer...ou se refuseraient, pour des raisons économiques légitimes d´accumulation à importer et acheter étranger...comment diable allait-on assurer son petit confort et sa petite fortune ? Vite, vite Sarkozy alla jouer le prédicateur faussement humanitaire en Afrique, afin d´activer une solidarité de valeurs aussi sournoises qu´embusqués à la l´avide rapacité. En fait, pressentant la mort prochaine de la francafrique devenue intenable et illogique, on voulait remplacer ce monstre d´exploitation et d´escroquerie à l´avenir de l´Afrique par un système plus actualisé. Par quoi, par la moindre douleur, ou serait-ce par un couteau tuant moins vite que le coutelas de la francafrique ? Et la liberté, le respect des droits et de la réalisation des autres; qu´en était-il, sacrebleu ! Des siècles durant, et en parfaite harmonie avec les intentions ou les prétentions du monde occidental, la France avait vendu aux africains une liberté ténébreuse et vide: une qui n était vraie et saine que du côté du maître français. Les africains ? Ils devaient compter sur la bonté et le bon vouloir du maître. C´est lui qui contrôlait la norme et décidait ce que les symboles et les valeurs signifiaient.

En Allemagne, c´était la même chose: autant Horst Köhler (président) que la chancelière Angela Merkel, tous allèrent en Afrique essayer d´assurer et de renforcer leurs influences respectives en Afrique. Tromper les apparences à tout prix, et préparer au besoin leurs victimes d´hier à une nouvelle forme d´exploitation encore plus fourbe qu´hier, parce que celle-ci exigeait des pauvres et exploités d´hier qu´ils se solidarisent avec leurs bourreaux devant le danger chinois et indien. 600 ans du plus inhumain des traitements, puis aujourd´hui cette immoralité à continuer joyeusement à maltraiter et assassiner á distance les africains...avec le consentement d´élites africains corrompues et abâtardies ? Cette élite africaine dévoyée ne risquait-elle pas de se faire lyncher un jour pour incapacité et traîtrise ? Qu´importe, l´important est-il la sauvegarde de la culture occidentale ? Mais quand cette culture comprendra-t-elle qu´à force de procréer ou de tolérer l´injustice, le racisme et la discrimination économique ou sociale, elle se mettait elle-même la corde au cou ?

Sinon, on doit bien se demander quelles sont les valeurs sociales sur lesquelles les pays industrialisés fondent leurs démocraties ? A force de détruire à longueur de siècle des valeurs sociales pour les remplacer par des impératifs mercantiles et utilitaires à l´industrie ou au profit aveugle et incontrôlé, n´avait-on pas perdu le dernier retranchement social des forces de rajeunissement ? Où sinon entre les bras généreux et tranquillisants de l´éthique et de la morale immuable humaine peut-on trouver la grandeur permettant de changer ou de diriger une société vers des valeurs nourrissantes et vraies ? Et qu´on le veuille ou non, certaines questions doivent rapidement trouver réponse: par exemple, existe-t-il de liberté dans une démocratie qui tolère ou cautionne le chômage de millions de ses membres ? Ou encore, si les riches avaient le droit et les moyens de s´enrichir; pourquoi ces moyens n´étaient pas mis au service de tous ?

Celui ou ceux qui prétendent que la morale ou l´éthique culturelle, ces hautes valeurs de toute société moderne ne sont pas importantes pour eux ; ceux-là vont se retrouver au 21ième siècle bien embêtés. Car ce siècle, et surtout avec l´avènement industriel de la Chine et de l´Inde, va exiger encore plus sévèrement qu´hier, que les valeurs les plus fières et les plus fondamentales de notre société humaine soient respectées et protégées. Parce qu´en cas de crise ou de faiblesse sociale, elles offrent un sens d´orientation social et culturel certain et bienfaisant. Se moquer de la morale et de l´éthique humaine saine et avertie, autant qu´employer la religion ou la foi en Dieu pour commettre quelques honteux méfaits, cela porte malheur. On perd le sens profond de l´orientation.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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Commentaires
S
La plupart des gens ne voient pas ce qui se passent parce qu´ils sont englués dans le train-train de la réalité quotidienne. Et pourtant, il suffit de prêter attention aux chiffres et aux mouvements sociaux et politiques pour saisir le branle-bas causé par le recul de la domination occidentale sur le monde. Et ce recul n´est pas sans conséquences immédiates douloureuses pour ces occupants autoritaires de la scène internationale. Car ils sont obligés de prendre en compte des valeurs de logique économique, de morale et d´éthique existentielle qu´ils avaient, dans leurs domination éhontée et sourde, foulé à leurs pieds sous des prétextes les plus aberrants.<br /> Le plus frappant dans cette épopée sans foi ni loi qui a duré 600 ans est l´instauration ou la tolérance de l´institution étatique criminelle. Passe encore que des particuliers ou des individus commettent des crimes et des monstruosité des siècles durant pour s´enrichir ou parvenir à atteindre quelques buts économiques; mais l´Etat, l´institution légale et légitime de la représentation du pouvoir du peuple, lorsque celle-ci, et ce fut aussi le cas de l´église catholique, à encourager et participer à des actes criminels et bas d´esclavage, d´escroquerie, de viols et de violences préméditées sur le chef d´innocents et de faibles...C´est bien plus grave et plus repoussant qu´on ne le croit. <br /> On le voit dans la crise économique actuelle de recul d´hégémonie: biens et droits mal acquis ne profitent pas. Pire: cette logique séculaire de dépravation des moeurs et d´irrespect volontaire des droits et des libertés des autres a engendré certes l´enrichissement des délinquants; mais elle leur a aussi légué une malséance indigeste à fausser la réalité pour la conformer à leurs visions déformées du monde, de la liberté et du droit tout court. <br /> Aujourd´hui ils se rendent compte, ces soit disants riches et armés jusqu´aux dents, que leurs économies, et c´est dire leurs avenirs sont dépendants de leurs victimes d´hier et de toujours. Quelle douloureuse vérité ! Elle est tellement surprenante, cette évidence, que beaucoup se refusent par irresponsable cécité à l´accepter. Et beaucoup croient encore qu´avec la violence militaire ou une francafrique rénovée, ils pourraient garder mainmise sur leurs subalternes d´hier. Or, ce qu´ils ne voient pas, c´est que leur avenir dépend aujourd´hui du développement et de la santé économique des étrangers: ceux qui achèteraient, s´ils en sont capables, leurs surproductions. D´autre part, ils ont besoin de matières premières détenues à l´étranger...Cette dépendance !<br /> Pour l´Afrique, au moment où l´occident perd du pied, les pays africains, par leurs intellectuels avertis, doivent habilement réoccuper les facteurs de développement injustement contrôlés par l´étranger, et remettre ceux-ci à jour en les orientant vers une efficacité et une fidélité à servir les africains eux-mêmes. C´est le cas de l´éducation, de l´instruction, de la formation professionnelle, de la stratégie économique de développement, de l´emploi...etc. Mais cela veut tout simplement dire qu´un réel idéal social de réalisation socioculturelle a été pensé et mis sur pied pour coordonner et surveiller par de mécanismes appropriés la nouvelle démarche de l´Etat africain.<br /> Et ici, à tous les africains qui jouent aux dilettantes illuminés, aux unionistes aveuglés, aux protestataires sans plan et sans connaissance réelle de la problématique, et surtout sans intelligence et créativité avertie face aux exigences du changement: cessez de sous estimer la situation dans laquelle nous nous trouvons, sinon vous ne saurez ni participer, ni soutenir les efforts de relève de notre continent. <br /> Nous nous trouvons devant le monstre le plus cruel et le plus méchant que l´histoire humaine n’aie jamais mis à jour. Et aujourd´hui que ce monstre occidental est acculé et repoussé dans ses fausses prétentions, il est encore plus dangereux qu´on ne le croit. Mais d´un autre côté, nous n´avons pas de choix. Des siècles et des siècles durant nos libertés et nos droits furent méconnus, spoliés, traînés dans le mépris le plus injurieux. Sortir de ce trou veut dire que nous acceptons de payer le prix que nous réserve et nous oblige notre propre liberté. Et celle-ci a tellement bu le sang et les larmes des nôtres que pour être à la hauteur de nos attentes les plus blessées et injustement préjudiciées, ni le mensonge, ni la fausseté ne peut nous ouvrir ses bras. Seul l´effort et l´ambition peuvent nous rendre notre espoir volé. Et cela signifie que nous devons y aller de tout coeur, et prouver qu´il ne s´agit pas seulement de crier à la discrimination ou au racisme, mais de concevoir et élever une liberté qui rende justice aux rêves de nos femmes et de nos enfants. Celui qui a compris cela, c´est bien; celui qui ne l´a pas encore compris, celui-là, comme le dit Thomas Sankara, ne mérite pas qu´on s´appitoie sur son sort d´opprimé. Shaka Bantou, j´ai dit !
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