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24 décembre 2008

Lansana Conté de Guinée : un héritage sans gloire et sans honneur

Comme beaucoup de dictateurs putchistes militaires africains, Lansana Conté est mort au pouvoir laissant son pays autant dans la pauvreté la plus dure que dans un désarroi politique, intellectuel et culturel complet. Ce n´est pas nouveau en Afrique. Seulement, lentement les africains commencent à en avoir assez de ces illuminés sans sens d´organisation économique, sans le moindre réel talent de ce que la gestion ou l´organisation d´un Etat peut être. Et surtout ce qu´il faut entreprendre et épanouir pour que l´avenir soit florissant et rende justice aux exigences humaines contemporaines.

 

L´Afrique serait-elle la vallée prédestinée des idiots et des illuminés ?

 

Rapide chronologie de l´histoire politique guinéenne depuis l´indépendance.  

2 oct 1958 : Ahmed Sékou Touré proclame l'indépendance. Le 28 septembre, la Guinée a voté Non au référendum instituant une « communauté » franco-africaine, proposée par le général de Gaulle.

27 jan 1961 : Sékou Touré élu à la présidence.

22 nov 1965 : Conakry rompt ses relations diplomatiques avec Paris après la mise en cause de la France dans un complot contre le régime.

2 oct 1967 : le socialisme est proclamé.

22 nov 1970 : Tentative de déstabilisation, avec le débarquement d'opposants et de « mercenaires portugais ». Elle entraîne des purges, des disparitions et l'exil de nombreux Guinéens.
Au cours de son règne sans partage, Sékou Touré a dénoncé une quinzaine de complots et attentats, créant une « psychose du complot permanent ». Face aux difficultés économiques et politiques, il a multiplié emprisonnements et mesures de répression contre l'opposition.

14 juil 1975 : Reprise des relations diplomatiques avec Paris.

20-22 déc 1978 : Visite officielle de Valéry Giscard d'Estaing, la première d'un chef d'Etat français depuis l'indépendance.

3 avr 1984 : Une semaine après la mort de Sékou Touré, un Comité militaire prend le pouvoir et porte à sa tête le colonel Lansana Conté, qui devient chef de l'Etat.

4-5 juil 1985 : Tentative de coup d'Etat de l'ancien Premier ministre Diarra Traoré.

6 mai 1987 : Une quarantaine de dignitaires du régime de Sékou Touré sont condamnés à mort.

23 déc 1990 : Nouvelle Constitution. Multipartisme en 1992.

28-29 sept 1993 : Affrontements à Conakry entre forces de l'ordre et manifestants : 18 morts (officiel), 63 (opposition).

19 déc : Conté est élu lors du premier scrutin présidentiel pluraliste, marqué par des manifestations hostiles à son déroulement.

2-3 fév 1996 : Une manifestation de soldats pour des revendications salariales se transforme en mutinerie : 300 morts (non officiel). La mutinerie, présentée par la suite comme une tentative de coup d'Etat, conduit à des peines de 20 ans de travaux forcés et une purge au sein de l'armée.

1er sept 2000 : Début d'incursions armées aux frontières avec la Sierra Leone et le Liberia, qui feront plus de mille morts et provoqueront des déplacements massifs de populations.

18 mai 2001 : Le chef du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, opposition radicale), Alpha Condé, arrêté fin 1998 puis condamné pour atteinte à la sûreté de l'Etat, est gracié.

11 nov : Le OUI l'emporte au référendum constitutionnel visant à permettre à Conté de briguer un nouveau mandat. L'opposition a appelé au boycott.

9 nov 2003 : Loi d’amnistie pour « tous les délits à caractère politique ».

21 déc 2003 : Conté est réélu (95,25%) lors d'un scrutin boycotté par tous les chefs de l'opposition.

9 déc 2004 : Cellou Dalein Diallo est nommé Premier ministre, poste inoccupé depuis la démission de François Loucéni Fall en avril.

19 jan 2005 : Le cortège de M. Conté essuie des tirs dans la banlieue de Conakry. Plusieurs centaines de civils et de militaires sont arrêtés.

3 juillet 2005 : Alpha Condé regagne le pays après un peu plus de deux ans en France.

27 fév-4 mars 2006 : Grève générale largement suivie.

29 mai : Remaniement du gouvernement marqué par la suppression du poste de Premier ministre. Le général Conté avait limogé Cellou Dalein Diallo « pour faute lourde » en avril, et son poste n'a pas été réattribué.

8-16 juin : Un mouvement de grève paralyse le pays, donne lieu à des manifestations de lycéens. La répression des manifestations fait entre 11 et 18 morts.

1er nov : M. Conté affirme vouloir terminer son mandat, qui s'achève en 2010. En mars et août, il s'était rendu en Suisse pour, officiellement, des « contrôles de santé ».

16 déc : L'ex-président du patronat Mamadou Sylla, incarcéré sous le coup d'une inculpation de détournement de fonds publics, est libéré.

10 jan 2007 : Début de deux grèves générales. La répression du mouvement de protestation en janvier-février fait entre 137 morts (officiel) et 186 (ONG).

2-12 mai : Protestations de militaires : au moins huit morts.

21 mai 2008 : Limogeage du Premier ministre Lansana Kouyaté, remplacé par Ahmed Tidiane Souaré.

 

Les conclusions des 25 années de dictature de Lansana Conté

On a vraiment difficile à croire, lorsqu´on voit les chiffres et l´état économique de la Guinée actuellement, que ce pays avait donné naissance à un des leader de l´Afrique parmi ceux qui défendirent et réclamèrent sa liberté et son indépendance avec une velléité enflammée et sans le moindre compromis : Ahmed Sékou Touré.

 

Et cette fois-ci encore, l´Afrique a la preuve que ses intellectuels autant que structures de ses organismes sociaux n´ont pas pu la préserver d´un sort peu avouable. Certains ont facile, tout en exigeant de rouler en automobile étranger, à voyager en avion, à se doter d´armes et de structures militarisées étrangères, de refuser aux leurs l´organisation et l´exercice de la liberté équivalentes à ces acquis techniques et culturels contemporains. A savoir que la responsabilité, l´organisation détaillée et motivée ainsi que la production engagée des moyens et instruments de véritable exercice de la liberté et de l´indépendance devaient suivre.

 

Or, en étouffant la critique objective et constructive, en muselant l´opposition et en transformant toute la société en un corps mort et irréfléchi quant à sa finalité et aux meilleurs moyens de satisfaire aux besoins et à la réalisation possible des attentes légitimes d´un chacun, tous ces dictateurs illuminés ne conduisaient leurs pays qu´à la catastrophe intellectuelle, technique, culturelle, sociale et économique. Et cela se répète si souvent en Afrique qu´on doit se demander si tous ceux qui se prétendent intellectuels ou d´instruction élevée, si tous ces gens sont à la hauteur de leurs prétentions. Parce que sinon, il y a immanquablement fausse notion du pouvoir et de l´intelligence sociale.

 

Et cet aspect culturel de crise d´orientation sociohistorique doit être rapidement résolue si on veut changer les choses en Afrique. Car il est non seulement scandaleux que des innocents, des femmes et des enfants soient privés de leur avenir et jetés en appât à la misère la plus rance parce qu´une poignée d´incapables et d´illuminés s´exerçaient sans talent aucun au pouvoir et aux rênes des productions sociales. Et il est grand temps que des idiots, des petites portions, les incapables soient reconnus au préalable et écartés de postes influent de décisions et d´organisation sociale pour éviter que leur médiocrité ou leur pathologie du pouvoir ne vienne à préjudicier les leurs comme c´est le cas aujourd´hui.


Et Dieu du ciel, nous sommes au 21ième siècle, pendant qu´ils gouvernent et gèrent leurs peuples comme au moyen-âge. Une honte. Et après les avoir ruiné et conduit à la dérision politique et sociale, on voit ces dictateurs aller quémander et exiger l´aide étrangère avec un culot qui renversait le monde entier. Absolument stupéfiant. Quand on aspire à la liberté, on doit aussi payer le prix que cette liberté entraîne; sinon il est difficile de convaincre n´importe qui de ses légitimes ambitions. Pour la Guinée, ces 25 ans de gouvernance de Lansana Conté ont été, comme pour beaucoup de pays africains se prêtant à ce genre d´illogisme, du temps perdu dont les fruits amers vont, hélas, se perpétuer cruellement dans l´avenir. 

 

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »

 

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Commentaires
M
Qui le sait ? Cette nouvelle junte, elle aussi, avec Moussa Dadis Camara, n´est rien d´autre qu´un produit de la dictature de Lansana Conté. Comme quoi d´une dictature ne peut pas naître une quelconque démocratie confiante et exigente d´un exercice du pouvoir réellement soumis et articulé aux intérêts du peuple. Les occidentaux, et même L´OUA ont beau lancer des injontions et s´écrier; si eux-mêmes avaient entérinés la dictature de Lansana Conté, qu´est-ce qui les rend aujourd´hui crédibles ou légitimés à demander à l´enfant né de la fausseté politique de jadis qu´il se conforma à une démocratie dont il ne connaissait ni des délices, ni de la beauté ? Cette logique à la renverse...le fruit d´un arbre ne tombe jamais bien loin des racines qui l´ont nourri. Et c´est encore illusoire qu´ayant planté des prunes sur un terrain rocailleux et aride, on veux récolter de juteuses pommes !<br /> <br /> Espérons que cette junte sera plus consciente de ses devoirs envers le peuple que ne l´a été le dictateur Lansana Conté. Nous restons sceptiques, quoiqu´il ne faut pas toujours au préalable diaboliser ce qui ne l´est pas. Après tout, napoléon était un putchiste sanguinaire et dictatorial; mais il a fait et apporté des réformes importantes dans la vie civile de la France, et même de l´Allemagne. Mais dans un contexte sociohistorique à la fois guinéen qu´africain, l´armée doit apprendre à rester à sa place et remplir son rôle de défense de la nation sans violer ou violenter le pouvoir même si cette armée est aussi une part remarquable de ce pouvoir. Il ne faut pas toujours confondre le moteur ou la carrosserie d´un automobile...du but et de la finction de l´auto qui est de mener son maître de A à B. <br /> <br /> Le grand drame des africain actuellement est leur naiiveté face aux véritables objectifs du pouvoir qui sont: organiser, promouvoir et épanouir un ordre social permettant le développement le meilleur des moyens et des instruments de réalisation autant collective qu´individuelle. L´hérésie, et surtout lorsqu´on n´a ni culture politique affirmée, ni le talent réel de l´exercice du pouvoir, c´est de confondre l´objet du pouvoir avec sa la véritable portée de sa raison d´être. Le pouvoir est la fonction la plus ardue et la plus complexe de l´existence humaine; mais par l´éclat ou les honneurs qu´elle revêt, elle a un incroyable attrait envers les incapables, les complexés et les illuminés qui espèrent ainsi vaincre leurs complexes ou exercer leurs médiocrités sans que personne n´ait le droit de les critiquer...jusqu´au prochain coup d´Etat. ce qui transforme la vie politique en une chaîne de violentement vicieux et incessant. <br /> <br /> Il est grand temps que les africains comprennent que cette hérésie du pouvoir et son exercice ne peut pas continuer ainsi. Et il est grand temps que les africains cessent de juger ou de tolérer des idiots à la tête de leurs nations respectives, parce que cela ne fait ni progresser la société civile, ni éclore les forces positives et exigeante permettant une meilleure organisation de la production existentielles de biens et de services qui, á leur tour, serviraient à mieux répondre aux attentes légitimes de tout un chacun.<br /> <br /> On le voit: l´actuelle stagnation en Afrique, sa misère ou ses déboires présents et mêmes passés sont et ont été le résultat d´une approche malheureuse et plutôt bornée qu´ouverte et progressiste de l´usage et de la gestion du pouvoir. Notons, avant qu´on n´en vienne à oublier cet aspect important du pouvoir, que chaque individus, chaque famille, chaque groupe d´individus détient et exerce dans la société une part de responsabilité du pouvoir. C´est même pour cela que la démocratie est la meilleure forme d´organisation politique sociale: parce qu´elle permet à tous de participer activement, selon des institutions et des règles établies, à l´exercice du pouvoir. L´afrique doit donc, si elle veut devenir démocratique, instruire ses citoyens et ses soldats à développer une idée supérieure et profonde de la notion du pouvoir individuel, collectif, national et même international. Parce qu´ainsi la qualité de prestations individuelle serait grande et se répercuterait sur la société en l´enrichissant. <br /> <br /> On ne peut pas attendre d´illuminés, d´analphabétes, de parvenus et d´intellectuels corrompus et sans imagination qu´ils mènent la société à un quelconque idéal de démocratie sociale; tout aau plus veulent-ils tous s´exercer absivement ou organiser l´exclusivité de leurs points de vue ou de leurs rapaces intérêts étroits. Il est rare que de ces gens émergent des lumières comprenant que le développement de toutes individualités d´une nation est un enrichissement inestimable de la société. Une force à la fois créative que potentielle permettant à la société de jouir desa meilleure expression sensible, ce qui la rend stable, heureuse, sûre d´elle. Et une société où les gens se réalisent au mieux est une société plus humaine, plus honnête, moins criminelle et perverse. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> Forum Réalisance
S
Et il faut un effort accru pour rationnaliser les sociétés africaines. Et cela doit commencer avec l´enfance, l´école, l´éducation des filles ou mères. Sans cela le risque de réticence rationnelle est incroyablement haut chez les africains. Il y a même des philosophes et des théologiens africains qui, sans savoir définir la liberté ou disserter adéquatement là-dessus, se proclament génies de la connaissance. ne sachant ni procurer l´eau pure aux leurs, ni leur donner une éducation valable ou les moyens rationnels leur permettant de s´épanouir et progresser, ces pseudo intellectuels se donnaient des fleurs qu´ils n´avaient nullement méritées. <br /> <br /> Un drame en Afrique. Et un scandale á la fois, parce que des petits soldats aux esprits bornés s´emparaient trop souvent du pouvoir dont ils n´avaient aucune capacité ni d´exercice, ni de réalisme de vision ou d´organisation positive. Ce qui surprend des africains, c´est qu´ils ne se rendent pas compte de l´inhumanité criante de la pauvreté qu´on entretenait volontairement chez eux et sur eux sous quelque prétexte que ce soit. Et cela touche autant les instruits au pouvoir en Afrique que ceux de la diaspora qui savent que rien ne tombe du ciel, que de la misère et de l´ignorance ne naît ni la technique, ni le progrès. Alors je me demande pourquoi on doit entretenir l´un ou l´autre ? Qui fera donc le progrès à leur place, l´étranger ? Dans ce cas il faut avoir des revenus infinis pour acheter et rester preneur; sinon c´est la faillite pure et simple. Faut-il de petits dessins colorés pour le comprendre ?<br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
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