Faux orgueil et fausse vanité à la conférence sur le racisme à Genève
Avant même que la
conférence soit ouverte ce lundi 21 avril 2009, plusieurs pays occidentaux retirèrent leur
participation en prétextant le discours attendu du président iranien Mahmoud
Ahmadinejad lequel a pris l´habitude de fustiger Israël et sa politique envers les
palestiniens. Cette fois il ne s´arrêta pas là : il accusa aussi l´occident, avec sa
responsabilité dans la crise économique actuelle, de déstabiliser le
monde.
L´ombre
obsédante de la culpabilité…
"Ce sont les impératifs de la
technologie et de l'organisation qui déterminent la forme de la société
économique, non les images de l'idéologie." John Kenneth Galbraith
Lorsqu´on a vu la
réaction des pays occidentaux, c´est à peine si on ne pouvait se
demander : que se passe-t-il donc ; depuis quand un discours peut-il
mettre en débandade tout l´occident ?
Etait-ce la
personnalité du président iranien qui provoquait cette réaction en masse
moutonnante ou ce qu´on craignait qu´il dise ? Depuis quand la tolérance
et le droit à la libre expression étaient-ils à ce point évités par des
représentant de cultures qui, du matin au soir prétendaient défendre ces
valeurs de liberté et de démocratie ? On tombait des nues. Sarkozy allait
même à dire que ce discours reflétait un appel à la haine ? Qu´est-ce que
Sarkozy et tous ceux qui le prétendaient avoir entendu avaient donc saisi de ce
sacré discours que nous n´aurions pas entendu ? Etait-ce bien le même
discours que le président iranien avait prononcé en public ou existait-il une
autre version en coulisse ?
Non, il
n´existait pas une autre version en coulisse ; tout se jouait sur la
présomption même de la tenue de cette conférence sur le racisme. Tous ces pays
s´étaient rendus compte qu´ils avaient tous, dans le passé et pour
s´industrialiser et s´enrichir, pratiqué le racisme, l´esclavage et la
discrimination humaine envers la race noire, particulièrement. Et en période de
crise capitaliste profonde et fondamentale, tout ce qui leur rappelait leurs
méfaits et leurs abus de jadis aux conséquences persistantes jusqu´aujourd´hui, dérangeait énormément d´autant que la xrise était de taille et dangereuse au possible.
Tout dans le passé avait été mis en œuvre, avec l´hégémonie occidentale à tous les niveaux, que personne ne les
condamne ou les critique pour les méthodes largement peu regardantes qu´ils employèrent pour arriver á leurs fins. Plus tard on parla de coopération,
d´amitié entre les peuples, et même de liberté et de démocratie alors que, comme
le dit si bien Galbraith, le système économique en lui-même était fondé sur ces
atrocités contre les doits et les libertés humaines ! L´occident
n´avait-il pas soutenu l´Apartheid jusqu´à ce qu´il ne fut plus logiquement
soutenable ? On inventa et entretint l´aide aux pays africains pour les
asservir, les garder pauvres et ainsi jouir paisiblement de leurs
richesses au lieu d´investir sur ce continent ; existe-t-il un pays du monde
qui s´est développé avec l´aide ? Aucun. Tout cela, comme le disait si
bien Ahmadinejad, était bien un déséquilibre économique déstabilisateur du
monde et d´une saine économie valable, en fin de compte, pour tous.
La crise
économique et financière actuelle était la preuve flagrante que l´occident
avait sciemment abusé de son hégémonie. Et ce qui blessait pratiquement tout
l´occident, c´est la leçon criante que cette crise imposait : à ne pas mépriser ou empêcher ses futurs
clients à se développer économiquement, parce qu´alors, à la longue, les
surproducteurs ne sauraient plus vendre. De ceci à cela, les occidentaux se
demandaient bien aujourd´hui comment ils allaient sortir de leur impasse sans
issue ! Crier au changement, c´est bien joli, mais le faire…Oh là
là ! Et pourtant, il n´y avait plus d´autre issue. C´est la première fois
dans son histoire écumante que l´occident se trouvait, après avoir contourné et
amassé tant et tant de contradictions, que cette culture se trouvait devant un
impératif catégorique sans le moyen de fausser le jeu comme elle l´a toujours
fait. Et les cris révoltés, la diatribe intentionnelle d´un Mahmoud Ahmadinejad
ne soulevait alors qu´énervement et exaspération.
Le chef de la
diplomatie norvégienne, Jonas Gahr Stoere, a été l'un des seuls Européens à
écouter le discours du président iranien auquel il devait succéder à la tribune ;
il a estimé qu'il était indispensable de lui répliquer. «Rester à l'écart et laisser la tribune de l'ONU au seul président
iranien, ç'a un effet très limité ! S'est-il exclamé. Si on commence à se
retirer parce qu'on trouve que c'est inconfortable de rencontrer nos opposants
idéologiques, le monde y perd.». Tous ceux qui chantaient les louanges de
leur démocratie, de leur société de droit et de liberté qui se retirèrent ou
restèrent absents de cette conférence furent en fait trahis par leurs
passés…autant que leur états d´âmes douteux. Parce qu´en vérité, ce n´est pas
un Mahmoud Ahmadinejad associé à la lutte arabe qui pourrait logiquement faire
la morale aux occidentaux. Ni au nom d´un Islam dont on savait qu´il avait entériné
l´esclavage, recommandé l´excision des femmes, refusé la tolérance religieuse
comme principe social. Et partout où cet
islam avait marché dans l´histoire, en Espagne, en Afrique, en Inde, elle avait
massacré et fait à satiété l´esclavage. Comme les occidentaux. Aujourd´hui ils
seraient tout à coup à même de faire des leçons aux occidentaux ? A-t-on
oublié Darfour et le soutien immoral que faisait la ligue arabe au président du
Soudan ? Depuis quand un discours prenait-il plus d´importance que les
faits réels, que diable ? L´Allemagne ne faisait-elle pas accompagner aujourd´hui
les Néonazi allemands par la police pour leur donner le droit de clamer leur
haine envers les juifs et la société démocratique établie ?
A-t-on le droit
de critiquer Israël ou pas ? Mais bien sûr, et comment ! Israël doit
aussi respecter les droits palestiniens ! Ce n´est pas en se mettant
bêtement derrière ce pays et en acclamant ses abus criminels envers les
palestiniens que les choses changeront d´elles-mêmes pour autant. Tout ce que
l´occident faisait-là n´était autre que vouloir faire oublier les criminelles
poursuites millénaires que le peuple juif avait subi des chrétiens. Rien de
plus. Et sachant que les plus grands banquiers du monde étaient juifs…on
craignait qu´ils ne se refusent à assister l´occident dans la crise ? Mais
avec quels alliés survivraient-ils donc ? Cet aveugle soutien ostentatoire
et aveugle était-il plus important que les valeurs humaines tout court ?
Les israéliens, ce ne sont pas des saints, loin de là. Aussi est-il temps qu´on
cesse de les mettre sous un faux bouclier tout en faisant fi des droits palestiniens. Les israéliens, eux aussi, comme tous les peuples de
la terre, doivent respecter les droits et la liberté de leurs voisins. Ou alors
ils doivent aller vivre sur la lune loin de tout autre qu´eux.
Musengeshi Katata
« Muntu wa Bantu,
Bantu wa Muntu »
Forum Réalisance