L´Afrique du discours de Sarkozy est une Afrique dépassée.

Commentaire sur Facebook sur l´article posté par Nzwanba Simanga: "Mise au point sur notre histoire par Louise-Marie Maes-Diop"

Au lieu de s´attarder à écouter et á discuter les discours des autres, l´Afrique devrait s´atteler à faire l´histoire et rendre justice à ses enfants.  

Cher Mbayi, moi cette histoire de s´excuser à longueur de journée envers les africains ne me plait pas du tout; cela vient vraisemblablement parce que j´ai fait mes études en Allemagne où on voit les choses, dans l´histoire européenne et celle du monde, très froidement. Il suffit de voir comment les africains sont entrain de se charcuter en Afrique ou comment quelques dictateurs bien africains pillent et affament leurs propres compatriotes actuellement pour se dire que les africains ne sont pas des saints ! Oui, qu´est-ce qui empêcha donc dans le passé les africains à se développer sinon leur propre goût pernicieux de l´ignorance et du refus à apprendre des autres ou développer son objectivité technique et scientifique ? Il ne faut pas oublier: la bière venait de l´Afrique, ainsi que les pyramides, le préservatif, le maquillage, le café...et que les "Bâtons d´Ishango" découverts au Lac Edouard en RDCongo prouvent qu´il y a près de 23.000 ans, le bassin congolais pratiquait les mathématiques ! Il faudrait plutôt se demander pourquoi les cultures africaines se sont laissées éroder à ce point plutôt que de s´acharner à vouloir se défendre contre de grotesques allégations d´un Sarkozy habitué à taper dans le beurre.

Oui, qu´est-ce qui est le plus important pour l´Afrique et les africains; mériter le respect et l´amitié, même fausse d´un Sarkozy ou même celle de tous les racistes de la terre ou sortir de ses marasmes actuels et donner à ses enfants la sécurité économique et culturelle qui leur manque actuellement ? Il faut savoir ce qu´on veut, du moins savoir où sont ses intérêts réels, parce que nous ne pouvons pas tolérer des dictateurs qui appauvrissent les leurs sur notre continent quitte à mériter l´amour ou le respect d´un Sarkozy ! Autre chose: continuer à gamberger dans la médiocrité et la stagnation économique comme pratiquement toute l´Afrique noire le fait en ce moment; ce n´est pas nécessairement pas la preuve qu´on soit digne d´éloges et de respect universel, si les femmes et les enfants meurent de faim en Afrique et vivent dans des conditions immonde pour des êtres humains ! Je me demande personnellement sur quoi se fonde la fameuse fierté africaine ou en quoi elle consiste, en fait ? A immigrer de par le monde entier pour échapper à la faim ou à l´appauvrissement conséquents à l´incompétence de nos élites corrompues et incapables ?

Nous devons, à mon sens, revenir sur terre et ne pas prendre des vessies pour des lanternes ! Ce que dit Sarkozy nous importe très peu, mais les conditions dans lesquelles vivent nos femmes et nos enfants aujourd´hui, bien ! Et j´ai bien peur, cher confrère Mbayi, qu´il ne s´agisse dans l´émoi des africains envers le discours de Sarkozy, que d´une fausseté d´orgueil mal placé de quelques piteux intellectuels africains que Sarkozy a chatouillé avec son discours prennent trop au sérieux pour cacher leurs déboires actuels. En fait une grande fausseté de la part des intellectuels africains aujourd´hui ainsi que de leurs aveugles adhérents: croire que le fait d´avoir fait les études en France ou de parler français élevait à une sorte de socle de respect infini de la part des français. Une bien belle fausseté parce qu´on se demande à quoi servent ces études qui ne changeaient pas les choses en Afrique, qu´est-ce que c´est que le réalisme et qu´est-ce qu´une langue a à voir avec le développement socioéconomique et politique d´un pays ? Celui qui n´a pas appris à réfléchir, devient-il un génie dialectique uniquement parce qu´il parle français ? Celui qui n´a pas d´imagination ou qui est restreint de créativité et de saisie de problèmes complexes, devient-il un génie innovateur parce qu´il parle telle ou telle langue ? Foutaise que tout cela. Il suffit de voir les résultats désastreux en Afrique pour se rendre compte que seule la langue ne fait pas le génie ni de l´organisation, ni de la créativité technique ou scientifique. Tout au plus cette langue étrangère rendait-elle les gens bêtement hautains arrogants sans la moindre raison de l´être, et...très corrompus et friands des biens culturels et commerciaux de cultures étrangères, ce qui ruinait les économies de leurs pays et appauvrissait scandaleusement leurs peuples.

Nous venons de l´esclavage islamique et occidental, de la colonisation et même à l´indépendance de 1960, le pays de Monsieur Sarkozy se donna beaucoup de mal, comme jadis en Haïti, pour ce que nos élites averties et décidées à réaliser notre indépendance, furent assassinés et remplacés par des pantins de la francafrique. Tout cela nous a marqué au point que nous devenons sensibles lorsqu´on nous traite de race demeurée de l´histoire humaine. Certes. Mais cela ne doit pas nous faire oublier ou perdre de vue de la dimension réelle des devoirs que nous avons envers nous-mêmes. Et ils sont immenses au vu de la pression qui est exercée aujourd´hui pour consommer outrageusement et non moins inconsciemment nos matières premières tout en nous polluant l´air et en nous détruisant l´écologie mondiale. A ce rythme-là, demain, lorsque nos enfants voudront se développer ou en seront arrivés à ce point, les matières premières auraient disparus sur notre continent et ne seraient plus que recyclable en occident ou à l´étranger ! Et nos enfants auront plus difficile à vivre dans un monde écologiquement détruit et aux terres peu rentables ou désertifiées. Celui qui pense donc, ou persiste á faire croire que le discours de Sarkozy a quelque valeur pour l´Afrique; celui-là se trompe bien et grassement. Je doute que ce soit un intellectuel car il n´a rien compris. A force de courir de faux lièvres, on en arrive souvent à oublier d´exercer ses méninges et rendre aux siens les devoirs qu´on leur doit: ceux d´un vrai intellectuel conscient, diligent, attentionné du bien-être des siens et de leur avenir. Et en vérité, l´Afrique entière attend cela de nous: que nous venions panser ses blessures et l´aider à mieux s´aimer, produire ses moyens et instruments de réalisation sociohistoriques et mieux se défendre contre ses ennemis...et même contre ses propres erreurs. C´est autre chose qu´être pauvre et délabré et se pencher cependant à la fenêtre et exiger le respect des autres pour ses erreurs ou ses manquements !

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

Forum Réalisance

Comments

[Musengeshi Kat]

...et tout à coup ceux qui ne savaient pas se sortir de leurs misères et de leur médiocrité créative ou leur émancipation rationnelle n´étaient pas des incapables ? Qu´étaient-ils donc; des génies ? Ceux qui n´avaient réservé, l´histoire durant, aux autres qu´une version écourtée et chosifiante de la liberté; ceux-là, pour se racheter, n´avaient qu´à élever des monuments à leurs victimes du passé et tout serait en ordre ? On se croirait aux Etats-unis où Hollywood cette année avait déterré Geronimo et Manitou pour leur rendre leur justice faussée et escroquée par les envahisseurs européens il y a de cela 500 ans. Et malgré tout, les indiens d´Amérique continuaient à vivre dans des réserves...! Pendant que ceux qui leur avaient volé leurs terres et leur sens de l´histoire, eux, s´étaient donnés la peine de briguer avec succès la science, la technologie et vivre dans la pompe et le bien-être !

C´est un peu cela qu´il ne faut pas perdre de vue même si de bonne foi on fait des appels publicitaires pompeux pour vendre l´art, la culture ou le respect des droits et libertés sociales. Pris singulièrement, ces oeuvres ou actions personnelles, même si elles se rapportent à une revendication d´équité ou de justice sociale, ne sont qu´une goutte d´eau dans le courant tumultueux de l´histoire de France. Faire appel à tous les amis de la liberté et de la vérité est bien utile, certes, mais faire appel á la liberté tout court aurait suffit. De nos jours les amis sont rares et plus opportunistes que réellement conscients de la valeur réelle de l´intégrité historique. Sinon nous n´aurions pas eu l´esclavage, la colonisation, l´empoisonnement d´Abidjan par des déchets toxiques ou la tentatives d´enlèvement de 103 enfants tchadiens par des prétendus fonctionnaires de l´aide humanitaire française de l´Arche de Zoé en Afrique ! On ment trop dans notre monde d´aujourd´hui et on fausse trop les apparences. C´est même pourquoi la réhabilitation de la place de valeureux noirs dans l´histoire de France doit être soutenue. Pas seulement par des amis, mais bien par un souci de justice dépassant ce qu´on ne veut pas avouer: qu´il y a bien eu racisme, complicité malsaine et discrimination raciale ! Au pays des droits de l´homme et de la liberté, c´est une chose inacceptable.

Moi cela me dérange énormément que les gens, pour asseoir quelques nobles buts (il faut bien le dire), fassent des concessions de circonstances en oubliant, comme l´establishment actuel le veut, de la discussion réelle que présente leur action: notamment du racisme, de l´injustice légitimée ou de la ségrégation raciale dans l´histoire. J´admets qu´on peut se demander: qu´est-ce qui est le plus important, le résultat ou la discussion ? Les deux sont inséparables, dirai-je, parce que l´un ne peut pas se faire sans l´autre. Parce que ces méfaits de déconsidération ayant été perpétrés par le pouvoir ou l´ordra social établi, il est aussi intéressant qu´on critique autant sa main que son idéologie politique culturelle dans l´espace et le temps. Avec l´expérience de la francafrique on verra que tout en clamant ou en prétendant ceci, les gouvernements successifs français de gauche ou de droite ont contre toute bonne foi et respect de la liberté et des droits des autres qui sont les idéaux proclamés de la France, ont cependant continué à piller, corrompre et mystifier les peuples africains et leurs pouvoirs politiques.

Une critique de cette idéologie néocolonialiste du pouvoir a une grande valeur pour la société française parce que l´histoire culturelle est faite par les artistes, les écrivains, le peuple et les appréciations culturelles de bien d´institutions culturelles d´un pays. La culture n´est jamais une régie ou une imposition du pouvoir; mais il y intervient pour sanctifier certains hauts personnages ayant mérité l´honneur de la Patrie...et hélas ce pouvoir peut en discriminer injustement d´autres. Voilà pourquoi à l´avenir l´opinion publique culturelle d´un pays doit veiller à ce que sa culture ne soit pas faussée ou orientée par quelques idéologies politiques douteuses ou opportunistes pour une classe influente ou déterminée de la société. La culture est un bien commun, sincère et précieux, un lieu où le caractère et les valeurs les plus belles et les plus nobles de la société sont fêtées et encensées. Il n´y a pas de place pour la fausseté, la discrimination ou l´opportunisme aussi influent qui soit d´un groupe quelconque.

Musengeshi Katata
FR

[Shaka Bantou]

Je dois avouer que cela a été vraiment scandaleux de la part d´un Sarkozy d´aller en Afrique se pencher à la fenêtre et vomir ses absurdités. On aurait dû lui imposer de parler Ouolof ; cela lui aurait fermé la bouche. Pas possible ! On se donne la peine d´apprendre leur langue et ils viennent vous injurier à domicile ! Apparemment cet homme d´Etat n´avait aucune idée du mal qui nous avait été fait par son propre pays ! On comprend que les occidentaux aujourd´hui pris au piège de la crise économique se souhaiteraient une Afrique plus avancée qu´elle ne l´est actuellement; mais à qui la faute s´ils ont continué, après l´indépendance, à nous détruire sciemment pour nourrir leurs intérêts rapaces et hégémonistes ? C´est facile aujourd´hui d´aller dire à ceux qu´on a piétiné toute l´histoire: mais relevez-vous donc, faites quelque chose, battez-vous, vous êtes trop lents, vous n´êtes pas assez rapides !

Et même si cela est vrai, nous devons en convenir, il ne faut pas oublier ce que ces français continuaient encore aujourd´hui à nous faire subir avec leur francafrique ! Et j´irai plus loin: maintenant qu´ils sont pis au piège de la décroissance et celle du recul dû à la concurrence chinoise et indienne, ils se mettent de nouveau à l´affût pour nous éplucher et nous voler le prix de nos efforts et nos maigres accumulations ! Il faut le voir pour y croire !

Je reproche à Claude Ribbe ce qu´il a laissé entendre sous sa remarque selon laquelle tu n´était pas assez concis; à lui et à tous les africains et anciens esclaves concis du passé on a imposé une liberté tellement concise et tellement étroite qu´elle tenait sur un mouchoir de poche...plein de mépris et de fausseté. Liberté de résumé et de raccourci. On connaît cela. C´est aussi l´erreur que font les africains actuellement et mêmes tous les fantômes du courant abrutissant de la société de consommation: l´art de raccourcir, de se focaliser sur un domaine précis et de perdre par-là le précieux sens d´une enrichissante vue d´ensemble. Or les problèmes d´aujourd´hui sont devenus non seulement complexes, ils requièrent plus d´intelligence, de considération et de gestion rationnelle et objective du détail. Et pardon, ce n´est pas parce qu´Obama a été élu président aux Etats-Unis que les maux qui ont été faits aux noirs ont disparu ou que leur avenir est devenu tout à coup rose !

Nos femmes et nos enfants vivent dans des conditions aujourd´hui qui nous font mal chaque jour. Là est le centre de nos problèmes et celui de nos devoirs. Et nous n´aimons et estimons la France que parce que cette nation a, malgré les nombreux criminels politiques qui ont jonché son histoire de crimes et de fausseté, un idéal de liberté qui nous laisse espérer que son coeur sera assez grand pour se rendre compte de nos souffrance. Mais qu´il soit clairement dit aux français que nous n´accepterons plus et cela sans la moindre exception aucune, que ce pays continue à déverser sur les africains son mépris culturel et sa criminalité économique et politique. Cette sournoiserie doit cesser rapidement et une bonne fois pour toute. Cela ne sied ni à la prétention mondiale de grande Nation á laquelle aspire la France, ni à la réputation de pays des Droits de l´homme et de la liberté. Et Paris, cette ville connue mondialement pour être la capitale de l´élégance et des amoureux, cette ville ne serait plus qu´une grossière et vide malfaçon d´une réputation humaine surfaite. Serait-ce le cas ?

Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance

[Musengeshi Kat]

J´ai été flatté par votre commentaire, cher ami; parce qu´il était du genre que j´attends des meilleurs lecteurs de notre page. Les africains se cachent trop, sont trop timides ou se refusent pratiquement à discuter les problèmes qui les regardent ! Curieux quand on sait que depuis des siècles ils n´en ont pas toujours eu l´occasion ou les moyens à cause de la circularité de l´information ou même de l´épanouissement de la critique tout court au sein de leurs sociétés. Et voyez-vous, des gens qui ont dû subir l´esclavage déshumanisant et excluant pendant 400 longues années, qui ont été castré et privé d´identité culturelle avec la colonisation; ce genre de gens, à mon sens, doivent éprouver un terrible besoin de se retrouver dans leurs propres valeurs, de reconstruire ou réparer incessamment leur univers mental et identitaire mis à mal ou à l´idéaliser sur de nouvelles valeurs reflétant leurs cultures respectives et leurs tourments...

Soit. Revenons à votre intervention. Voyez-vous, cher ami, notre problème n´est ni Sarkozy, ni même la réponse que les intellectuels de Dakar on fait à Sarkozy. Notre problème est notre désorientation socioculturelle et économique actuelle ainsi que la pauvreté, le manque et le retard économique, scientifique et technique qu´accusent nos sociétés actuellement ! Nos femmes et nos enfants souffrent énormément et de beaux enfants doués et intelligents sont privés d´instruction et d´épanouissement intellectuel et créatif; or ce sont eux qui porteront demain la responsabilité de notre avenir !

Cette situation, pour peu caractéristique qu´elle soit du sous développement, n´en est pas moins cruelle et destructrice de notre devenir ! S´arrêter à discuter de ce que dit Sarkozy ou pas, ou même si quelques excuses s´en suivent ou pas...permettez ma franchise, cela n´a pas pour autant remis nos erreurs et nos manquements en ordre ou rééquilibré positivement nos sociétés ! Ne déplaçons pas les problèmes comme nous l´avons toujours fait en courant des faux lièvres qui nous écartaient du principal et nous occupaient avec des vétilles pendant que nos femmes et nos enfants désespéraient et que manifestement nous détruisions ou freinions notre propre avenir en négligeant de soigner ou d´investir dans nos impérieux facteurs de développement !

Nous avons le problème que nos élites se comportent négativement par rapport au bon développement et à la remise sur pied de facteurs économiques et sociaux de notre développement. Je suis économiste et je sais qu´on peut sortir, avec beaucoup d´effort et d´esprit, de toute situation quelle qu´elle soit. Mais il ne faut tout de même pas cultiver la collection d´erreurs au sein de l´intelligence sociale, ou détruire les efforts fondamentaux et les qualités qui sont inévitables à la construction d´un meilleur avenir ! Importer aveuglement comme on le fait en Afrique actuellement, laisser détruire son agriculture par les produits étrangers des pays industrialisés ou vendre à l´emporte pièces ses matières premières sans accumuler ou investir dans les projets d´avenir, de consolidation des facteurs de développement ou leur mise à jour...et si par surcroît les écoles sont déplorables ou mauvaises, les universités boiteuses, la recherche inexistante...n´allons-nous pas à la catastrophe ? Je le pense bien. Nous avons un retard horrible qui exige des efforts ardus et un soin particuliers et innovateur de voir les choses !

Maintenant je reviens à votre fille bac+5 en Droit, permettez-moi de vous dire qu´elle avait raison...malgré tout. L´émancipation de la colonisation nous a sorti de notre cécité et de notre enfermement culturel. Fallait-il que cette colonisation soit faite comme elle l´a été par les occidentaux ? Non, certainement pas, on a détruit l´identité culturelle des africain tout en mettant à mal leur équilibre psychique, leur souveraineté et leur droit légitime à la liberté. Cela, nous devons avoir le courage de le dire aux occidentaux qui ont fait l´esclavage et la colonisation. Et je vous fais remarquer qu´ils sont incorrigibles et remettent cela sous la francafrique depuis l´indépendance de 1960 ! Ce qui fait dire à beaucoup d´intellectuels africains, pour éviter que la France ne perpétue ses sournoiseries de la francafrique, que la colonisation n´avait rien de positif ! Les occidentaux voudraient bien l´entendre tout en se refusant, de leur côté, à reconnaître la criminelle et cruelle portée de leurs excès et abus passés. Nous nous trouvons, entre africains et anciens colonisateurs, devant un face à face autant de fausseté que de d´appréhensions, à nous refuser l´un l´autre la vérité et ne pas exercer le bon sens parce que nous craignons que l´autre n´en profite pour continuer à perpétrer ses bassesses d´hier envers nous, envers nos cultures et notre avenir et à vouloir nous transformer en Zombie de sa culture et de ses industries. Ou pour ce qui est des africains, qu´ils ne viennent à imposer aux ex pays coloniaux une longue facture de réparation que l´occident colonial craint et auquel il ne veut ni se soumettre, ni en porter ou en assumer la responsabilité.

Eh bien, vous voyez, j´ai été long, hélas. Claude Ribbe me l´a reproché en prétendant que je ne savait pas être concis, ce que je considère comme un compliment parce que si nos ancêtres avaient été aussi longs et précis envers les occidentaux qui les prirent en esclavage et les consignèrent à une déculturante et dépersonnalisante colonisation, ces étrangers auraient eu plus de respect pour eux. Du moins, ils se seraient donnés la peine à écouter et essayer de comprendre ce qu´on leur disait. Ces étrangers auraient aussi appris que nous étions décidés à défendre notre liberté et nos cultures à tout prix et que nous aspirons certes à un monde de conciliation et de coopération, mais que nous ne mettions ni notre liberté à disposition, ni notre responsabilité à assumer celle-ci avec toute la fierté, la poésie et l´intelligence que notre réalisation sensible nous convie. Avec mes meilleurs salutations,

Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
FR

[Obambé GAKOSSO]

... à mon humble avis.

Le fait de dire, de savoir que le président des Français ait raconté n’importe quoi est évidence que moi aussi je partage et que nombre d’observateurs, plus ou moins avertis partagent. Même dans ses divers camps (sur le plan de la nationalité, sur le plan de l’idéologie etc.), certains se démarquent publiquement de lui. D’ailleurs, lui-même a tenté de rattraper le coup avec le fameux Discours du Cap, le jeudi 28/02/2008 dernier. Mieux (ou pis, c’est selon), comme l’a fait remarquer fort à propos B.B. Diop, c’est la 1ère fois que l’on a le nom du rédacteur d’un discours, après que ledit discours ait été connu. Ce qui veut tout dire.
Concernant les notions de « repentance », « pardon » etc., personnellement, cela ne m’intéresse pas car ce sont des notions religieuses et, dans les rapports d’Etats à Etats, il ne saurait être question du fait religieux à mettre en avant. Nos pays (au Sud du Sahara) ne sont pas des religieux aussi, je suis pour que ces choses soient laissées aux hommes de culte. D’ailleurs, je remarque que ces mots reviennent plus dans les bouches des officiels français et de certains Algériens. C’est à eux de voir, nous devons, à mon humble avis, placer la barre à un niveau plus élevé.

Les livres qui sont sortis pour répondre à N.S., à mon avis ont leur utilité car, je regrette, mais quand j’entends en 2005, une jeune africaine, bac+5 en droit me dire que la colonisation a été une bonne chose, nous devons avoir le courage de reconnaître que nombre d’entre nous sont encore dans l’obscurité la plus totale, ou au Cœur des ténèbres, comme pour paraphraser Joseph Conrad. Comme tout le monde a pu le constater, il n’y a pas eu une foultitude de livres, mais juste quelques uns. Et ces auteurs, ne passent pas leur temps à répondre à N.S. Depuis la parution de leurs ouvrages, ils s’attellent à autre chose car ils ont du boulot. Ils existaient avant N.S., ils existeront après lui.

O.G.

[Musengeshi Kat]

Je t´avoue que j´ai été surpris que jusqu´aujourd´hui certains africains n´aient pas encore compris ce qui se passe réellement en Afrique et comment on doit prendre les choses ! Nos femmes et nos enfants meurent de faim et d´apathie, des guerres grossières et gratuites étalent notre continent, nos économies ne sont ni performantes, ni à jour ; nos instruits ne trouvent pas d´emplois et sont obligés de s´expatrier…les écoles en Afrique sont mauvaises, les universités pas á la hauteur de leurs tâches et l´organisation sociale et professionnelle, faute d´organisation moderne et de réalisme orienté, sont de qualité déplorable…et ces messieurs – dames ne trouveraient rien d´autre que quêter la fierté d´un…Sarkozy ou de quelques étrangers plus imbus de leurs intérêts qu´ils ne sont francs et sincères envers nous lorsqu´il s´agit de leurs profits et de leurs influences géopolitiques ?

N´est-ce pas injurieux ou disqualifiant pour les élites ou les intellectuels africains de ne pas saisir la portée réelle de leurs devoirs et s´y atteler rapidement ? Combien de temps encore les africains continueront à se cacher quid derrière la religion, quid dans la mendicité de l´aide internationale ou encore derrière la fameuse fierté de leur histoire passée pendant que les cultures africaines étaient détruites ou agonisantes et que leurs peuples étaient soumis à la pauvreté et à la misère depuis des décennies ou des siècles ? N´avait-on jusqu´aujourd´hui pas encore compris que celui qui n´avançais pas reculait inévitablement ? Fallait-il vraiment continuer à croire qu´avec l´importation garnie par l´entretien d´une médiocrité créative et intellectuelle empêchant nos cultures de se développer et de remplir leur rôle envers leurs enfants, que tout à l´avenir irait mieux ?

Ce débat inutile et déplacé ne prouve en réalité qu´une chose : il y a très peu d´intellectuels en Afrique et tous ceux qui essaient de se faire passer comme tels ne sont en vérité que des charlatans prétentieux sans le talent exigé par la responsabilité de cette noble profession ! Comme il y a 600 ans lorsque les européens débarquèrent en Afrique, ceux qui y exerçaient le pouvoir et la responsabilité politique…n´étaient pas à la hauteur de leurs tâches ! Sinon c´est depuis longtemps qu´on aurais compris certaines choses tellement évidentes et qu´on aurait mis en place un sévère programme d´instruction et d´organisation sociale permettant d´actualiser l´intelligence sociale et créative africaine autour de valeurs et d´idéaux guérissant les erreurs et les manquements du passé le plus rapidement que possible pour ouvrir sur un réalisme culturel protégeant autant le présent que l´avenir. Tout cela est aussi une question de définition de la liberté africaine autant qu´elle est la facture de la fierté africaine réelle. Cela fait mal de savoir que cette force culturelle africaine souffre encore de bien de failles…aujourd´hui encore ?

Musengeshi Katata
FR