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16 novembre 2009

Sur la décolonisation bâclée et les maux africains actuels

Commentaire sur l´article proposé par Nicolas Lisiki sur Facebook : Les pays africains étaient-ils préparés aux changements politiques en occident et particulièrement à la chute du mur de Berlin ?

 

Et si nous nous occupions d´abord de nous-mêmes au lieu de nous encombrer avec ce qui se passe chez nos voisins aussi imposants soient-ils ?

 

Tout cela est bien joli quoiqu´à mon sens, ce n´est pas la chute du mur de Berlin qui est référentiel à l´historicité africaine, mais bien l´indépendance comme fin de la domination européenne ! On peut, après avoir bâclé celle-ci, se mettre à supputer sur ce qui s´est passé ailleurs...vainement, parce que la dualité capitaliste - communiste a touché aussi la Chine, par exemple, et elle se développe bien aujourd´hui avec une vitesse grand V ! Tout en étant resté communiste…

Sans oublier ou sous estimer la désagréable prise en sandwiches dont nous avions été les victimes chosifiées et employées injustement à des buts qui n´étaient pas les nôtre, je maintiens que les africains, à l´indépendance, commirent l´erreur de ne pas structurer et orienter leurs politiques et leurs économies vers leurs réalisations respectives. En clair: personne ne savait ce qu´il fallait faire pour mettre sur pied une économie digne de ce nom, créer la recherche scientifique, former des techniciens et des ouvriers qualifiés dans les secteurs clés de l´économie. La castration culturelle et politique coloniale ainsi que les longs siècles d´autarcie et d´esclavage avait désorienté les africains en détruisant leurs notion critique du pouvoir et sa portée réelle pour la société, le bien-être et l´avenir des sociétés.

Ce malaise se répercute encore aujourd´hui dans le manque de jugement objectif des réalités économiques internationales et aussi cruellement dans le contenu et l´exercice du pouvoir comme tel. N´est-on pas surpris que l´organisation du travail en Afrique soit délaissée alors qu´il y avait de milliers et des milliers d´écoles à construire, des ponts, des canalisations, et surtout mettre à jour une agriculture organisée et efficace ? C´est un peu cela rapidement dit le mal africain: manque de réalisme et manque de goût de la perfection ou de suffisance personnelle. Et il est vrai que pour pallier au manque d´intellectuels et de techniciens on les instruisit à la hâte et sans autre égard que celui d´en avoir, mais cela aurait dû donner un départ qui, corrigé plus tard, aurait imposé des normes de formation plus sévères et orientées vers un résultat objectif. Ce ne fut hélas pas le cas, pire: on les brada, ces premiers universitaires et hauts techniciens qui se retrouvèrent, comme avec les physiciens atomiques ghanéens revenant de URSS et de la DDR après la chute de Kwame Nkrumah, dans l´administration et la fonction publique: l´antichambre de la mort créative. On aurait dû les employer dans l´enseignement, par exemple, cela aurait donné de meilleurs résultats ; c´était, après tout, des ingénieurs hautement formés !

L´Afrique, après le meurtre de ses élites averties, se retrouva conduite et gouvernée par des aliénés et illuminés de la francafrique. Et eux, sans le moindre notion de gestion et de promotion de peuple ou même de l´exercice du pouvoir, imitèrent le model culturel occidental qui leur avait été imposé au lieu de développer le leur en épanouissant leurs langues, leurs possibilités techniques et scientifiques ou le recouvrement de leurs pensés sociales avec, bien entendu, une critique objective transcendante. Aujourd´hui on en est là: en face d´hybrides culturels désorientés et de fantômes sans identité et sans créativité ambitieuse et affirmée. Ce qui pousse tout simplement à l´importation ruineuse même des bien alimentaires !

Pour guérir le malaise africain en général aujourd´hui il faut un grand travail culturel et intellectuel de profondeur autour d´un idéal d´identification nationale que de quête de perfection, d´organisation efficiente et de réalisation sensible. Sans cela, les gens vont continuer à tourner comme des toupilles sans éthique et sans morale. La corruption généralisée actuellement en est une preuve flagrante de manque de valeurs et d´orientation.

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

 

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