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24 février 2010

Cinquante années d´indépendance, ou années de débâcles et de fausses illusions ?

Commentaire sur Facebook sur l´invitation d´Henri Kamande Nzuzi sur l´article : "On crève le boa, et après…?"

 

Des pas maladroits et incertains face aux hordes étrangères aguerries, savamment trompeuses et dévoyantes ?

 

Merci, merci beaucoup cher Henri, cela a fait un grand plaisir de te lire car tu as touché exactement le point de notre situation actuelle. Nous avons éventré le boa comme tu dis, mais les forces primitives du passé nous ont remis face à nos propres défections. Pire encore: le néocolonialisme occidental a transformé ce que nous croyions être une victoire en une longue marche illogique et renversée de nos propres intérêts. Parfois je me dis, c´est vrai, comment l´africain réfléchit-il s´il condamne ses propres enfants, sous la corruption, la francafrique et l´illumination économique et politique, à la pauvreté, à l´ignorance et au chômage ? Comment réfléchit-il ? Qui fait ou fera l´avenir de ce pays sinon ces petits enfants aux ventres enflés sans instruction et sans alimentation adéquate qu´on voyait désoeuvré dans les rues tous les jours en Afrique ? Sans investir dans la mise en valeur de leurs qualités, de leur créativité et de leurs intelligences, peut-on réellement prétendre que nous en sortirons, que nous vaincrons le sous développement et la pauvreté ? J´en doute, j´en doute sincèrement; la situation se détériore de jour en jour en Afrique ! Comment cela n´était-il pas évident à tous les gens au pouvoir actuellement en Afrique et au Congo malgré la pauvreté et la misère visible qui y sévit ?

Je dois, hélas témoigner aux africains d´une méconnaissance scandaleuse de l´économie, pas de celle inculquée et régie par les intérêts et la prédominance du maître occidental, non, l´économie, celle qui met en valeurs nos intérêts et les articule fermement autour de paramètres sévèrement liés à nos intérêts et ceux d´un meilleur avenir ? L´écroulement économique actuel de la Grèce, les effets négatifs de la crise économique internationale actuelle nous permettront peut-être de sortir nos élites corrompues de leurs retranchements. Car ce dont l´occident va énormément souffrir bientôt sera le manque de clients pour ses industries et ses surproductions. Nous sommes à la veille d´un nettoyage sans précédent de la francafrique afin que l´Afrique puisse enfin avancer en investissant dans son développement plus conséquemment au lieu d´enrichir la Suisse ou quelques particuliers élitaires incapables et incompétents. le problème de l´avenir du Congo se trouve dans la question: la plupart des intellectuels africains et congolais ayant été formés en occident et c´est dire à leur propre négation; ces intellectuels sont-ils à mesure d´avoir cultivé des valeurs et des logiques rationnelles leur permettant de créer une science économique positive pour le développement de leurs pays respectifs ?

Et là je dois dire sans me tromper qu´il y en a très peu ou pas du tout; sinon, la défection actuelle ne s´expliquerait pas ; il y aurait depuis longtemps des gouvernements efficaces et efficients en Afrique ! C´est aussi le cas pour des dialecticiens de la logique, des penseurs de grand niveau capables de décoloniser rapidement l´esprit attardé des africains et le dynamiser rapidement autour d´idéaux supérieurs de profondeur des choses, de la recherche de la précision et de l´exactitude sensible. Là est le grand problème: celui de l´amour de la perfection comme projection d´organisation, de production et de jouissance de l´existence comme bien précieux et cher. Consommer les produits des autres comme nous l´avons fait jusqu´aujourd´hui ne mène qu´à la banqueroute; la liberté ne s´achète pas, elle ne se donne pas non plus. Elle se fait plutôt. Nous devons seulement accepter d´en payer le prix le plus fier mais aussi le plus précieux parce qu´il s´agit de notre vie, de notre avenir et celui de nos femmes et nos enfants. Beaucoup d´africains croient qu´il s´agit d´étaler leur médiocrité et leurs complexes, ce n´est hélas pas vrai. Ce qu´on attend d´un chacun de tous c´est le meilleur de lui-même.

Musengeshi Katata

« Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu »

 

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Commentaires
M
C´est sûrement: <br /> Na betaki mbanga, coté nazua mosolo<br /> na motoki na yo, nde ozili futa<br /> na bala kibibi<br /> <br /> Ce qui revient à dire: <br /> j´ai travaillé pour gagner le pognon<br /> de ma sueur avec le salaire duquel<br /> je voulais épouser femme.<br /> <br /> MK
E
Bonjour, <br /> comme je vois que beaucoup parlent le lingala ici, qui pourrait m'aider à traduire ce petit refrain du grand Papa Wemba du film "la vie est belle"<br /> Je sais que ce n'est pas du tout l'endroit, mais je ne sais pas à qui m'adresser:<br /> <br /> "Travaillez, prenez de la peine oh, c'est le fond qui manque le moins, <br /> na betali mbanga, kotenazoua mo zolo<br /> na moto kinayo, neozili futa oh<br /> na bala Kabibi, oh"<br /> <br /> Bon, c'est en phonétique, mais je suis sûr que certains pourront me traduire cette chanson.<br /> <br /> Merci.
M
Ce qui se passe actuellement, lorsqu´on y regarde bien, dépasse les bornes du bon sens: nous vivons une cruelle époque qui a tendance à concentrer des droits culturels entre les mains de quelques privilégiés...qui nous font alors avaler leur sens de la productivité en instaurant le chômage et le dictat de la machine, en nous ingurgitant d´une culture visuelle de la violence et de la perversion des moeurs où quelques filmes douteux, quelques grossièretés visuelles mal digérées et réfléchies viennent nous abrutir le quotidien. S´agissait-il de transformer les gens en phagocytes et en idiots avec une abrutissante toute puissante société de consommation ou s´agissait-il de faire en sorte que les individus puissent s´épanouir et se réaliser afin d´être plus créatif et ce faisant plus concerné par son avenir et sa finalité sensible ?<br /> <br /> Ce que l´occident avait, au fil des temps, établi en Afrique avec la terreur de l´esclavage, la castration coloniale, la domination postcoloniale, la francafrique et la prostitution de nos économies et de nos élites est du plus scandaleux crime culturel qui soit. Loin derrière l´appauvrissement, la tutelle économique et politique, c´est le droit légitime des africains à se réaliser librement et défendre leurs intérêts existentiels qu´on souillait et reniait; pire encore: le droit à nos enfants de rêver et de se réaliser dans leur sens de liberté et de créativité. Depuis des siècles interminables nous étions obligés, poussés et condamnés à être chosifiés aux bons usages de la culture domimnonte ccidentale; à céder nos valeurs, notre avènement socioculturel et nos précieuses matières premières afin que d´autres les utilisent et nous oppriment ! Etait-ce logique, raisonnable et sain d´accepter ou d´entretenir une telle hérésie ? C´est à nos femmes et nos enfants que devaient servir nos efforts et nos richesses économiques, sociales ou minières, pas aux étrangers, tout de même ! Faut-il continuer à consommer et servir les produits étrangers et leurs impératifs abusifs ou contraignants quand ceux-ci raréfiaient et détruisaient l´emploi chez nous ? Avec quelle logique vivons-nous là…montres-nous la corde nous allons nous pendre nous-mêmes ?<br /> <br /> Or, nous aussi nous avons un passé culturel, des aspirations, des désirs, des droits, des attentes...une philosophie sociale et culturelle qui est loin d´être celle qu´on nous impose depuis des siècles ou qu´on nous fait avaler aujourd´hui en nous volant nos accumulations économiques, en nous privant d´investissements d´avenir tout en consommant à gorges déployées nos richesses souterraines, en nous enfermant résolument à la pauvreté et à l´indigence. Les élites africaines doivent le savoir: cette situation tue mentalement et culturellement nos femmes et nos enfants en les transformant en fantômes vivants sans fierté et sans avenir ! Ce n´est plus vivre ce que nous faisons, c´est errer et vivoter tout simplement : comme des animaux sans âme, sans culture, sans volonté ou ambition quelconque de réalisation éthique, morale, intellectuelle ou même économique. C´est un crime que d´enfermer les gens dans une si horrible et cruelle négation !<br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> FR
S
Sur ce point de vue nous avons les mêmes problèmes sociohistoriques que les sociétés islamiques: le retard de développement et la grande dépendance à l´hégémonie de la culture occidentale. Nous essayons de nous en défaire, c´est vrai, avec des méthodes différentes: les islamistes croient qu´il s´agit d´islamiser le monde entier ou de répandre leur religion comme de la mauvaise herbe de par le monde. Quant aux africains, tout en prétendant conquérir et recouvrer leurs identités, leur indépendance et leur souveraineté, il n´en font pas moins s´aliéner avec un assujettissement économique et politique contredisant á tout point de vue leurs ambitions. De l´un à l´autre on se trouvait en face d´un illogisme blessant l´objectivité et le réalisme sociohistorique.<br /> <br /> En effet ce n´est pas en islamisant le monde entier que la science et la technologie vont se faire par eux-mêmes ! Surtout qu´au lieu de rationaliser la société, développer la science et la technique, on enfermait plutôt les gens dans un aveuglant absolutisme coranique qui limitait l´imaginaire et la spéculation rationnelle objective. D´autre part, abrutir la femme ou la maintenir dans l´ignorance et la primitive soumission par rapport aux hommes, prive la société de moyens éducatifs et intellectuels avancés qui se transmettent à l´enfant en bas âge par une éducation de qualité élevée. Sans élever le niveau intellectuel de celle qui élève les enfants et leur donne les premiers rudiments rationnels ou les aide efficacement á les développer, comment veut-on développer le plus possible d´hommes intelligents et habiles à débattre de problèmes complexes ? Si l´islam était la religion la plus belle du monde, pourquoi celle-ci ne permit-elle pas à ses adeptes de briller dans la créativité scientifique et technique ? On se le demande, parce que consommer l´intelligence des autres et cependant prétendre qu´ils sont impurs ou vouloir leur imposer sa religion en prétendant qu´elle était la seule et la meilleure...hem, pas même capable d´inventer la machine à laver, la radio ou la télévision...et cependant se croire supérieurs aux autres ? Si ce n´est pas de l´illumination de la pure des cécités !<br /> <br /> Pour l´Afrique on se trouvait devant pris en sandwich entre un passé faible de rationalité et d´objectivité scientifique et le legs autant douloureux que contraignant de la colonisation occidentale. On prétendait en sortir pour retrouver son âme culturelle et son identité désaccordée de son unité, mais déjà l´aliénation à la culture occidentale et ses logiques perverses menaient ses hommes à la débauche économique et politique...tous conduisant à l´exploitation économique criminelle, à l´appauvrissement et à trouble social de désaccord et de manque d´orientation. Seule une élite avertie, intelligente et fidèle peut sortir les pays africains de leurs antinomies culturelles et économiques. Mais d´où viendrait-elle cette classe d´élites si la critique et l´objectivité n´ont pas été cultivées et imposées dans la société comme principe social fondamental faisant corps avec un idéal social supérieur de réalisation culturelle ? Cette équation doit être résolue rapidement si on veut aller de l´avant et se développer réellement. Sans former des ingénieurs et des techniciens dans les branches exigées par le développement, sans leur donner emploi et les moyens avec lesquels ils peuvent mettre leur intelligence et leur créativité au service de leur pays ; comment diable, avec quels moyens, veut-on entreprendre le développement ? Avec l´importation ? Si ce n´était pas aussi ridicule qu´insensé !<br /> <br /> Maintenant il ne faut pas croire que l´occident est la norme et le sens inévitable et irrécusable de l´histoire, loin de là; avec cette crise économique, entre autre, nous avons la preuve que cet occident vivait bien à nos dépends en nous faisant avaler des concepts et des préceptes qui ne servaient que ses intérêts propres. Ne pas avoir tenu compte de la liberté des autres (voir esclavage, assassinat et dépossession des indiens d´Amérique, des africains ou des aborigènes d´Australie de leurs terres et de leur souveraineté, ou encore la colonisation et la francafrique) ou du droit culturel et économique qu´ont les autres cultures à s´épanouir et se développer...ce n´est pas nécessairement faire preuve d´humanisme supérieur ! Mais peut-être se trouve-t-on encore dans l´esprit culturel de la pierre taillée ? Aujourd´hui consommer les matières premières du monde entier à gorge déployée, imposer ses excédents industriels partout dans le monde ou ses impératifs économique et commerciaux...tout en appauvrissant des états entiers et en leur empoisonnant l´environnement à l´échelle mondiale...on se demande bien devant quel genre de civilisation politique, économique et culturelle on se trouve devant un tel abus ? Sommes-nous tous condamnés à entretenir cette vue primitive de la convivialité ou la civilisation, l´intelligence culturelle et le respect des droits et libertés des autres exigeaient-ils de nous que nous voyions les choses plus largement afin que chacun y trouve son compte en justice et en droit ? Ceci dit, il n´y a pas que la culture occidentale qui compte au monde ; chaque culture existante au monde a les mêmes droits existentiels que n´importe quelle autre ! <br /> <br /> Shaka Bantou, j´ai dit !<br /> Forum Réalisance
M
Le drame du progrès: on doit se projeter dans l´avenir tout en se dépouillant de ses complexes, en s´émancipant de ses illusions et idioties culturelles...et bien sûr savoir repousser ses ennemis. Tout cela pour réaliser la meilleure projection sociale, culturelle, économique d´une meilleure existence. Et sur ce point de vue, seule la maturité culturelle de la société détermine ce que c´est que "vivre mieux". Pour certains cela est exclusivement technique, pour d´autre cela est technique mais principiellement idéologique, pour d´autres vivre mieux revient tout simplement à se soumettre à un absolu religieux. La vérité dans tout cela ? c´est sûrement un équilibre d´efforts divers lesquels doivent nous permettre autant d´être des acteurs positifs et créatifs de notre vie, qu´ils doivent nous ouvrir une forme de vie nous révélant le meilleur de nous-même afin que nous puissions en vivre et nous en nourrir sensiblement. <br /> <br /> Nous nous trouvons dans une époque difficile de notre culture humaine aujourd´hui: l´occident, malgré ses moyens stagne aujourd´hui et s´enferme dans ses propres contradictions sociales, financières et économique parce que cette culture a vécu de surproduire et détruire ainsi ses clients futurs et parce qu´avec la montée de la Chine et l´Inde au développement, ces derniers pays vont la repousser dangereusement à l´étroit; quant à l´Afrique elle peine, pour s´être négligée elle-même ou laissée abuser et chosifier, elle n´arrive pas à sortir du gouffre de ses faiblesses. Et devenir positif pour son avenir, ses cultures, la créativité encagée de ses propres enfants. Or, cette Afrique est aussi partie prenante du monde, et c´est dire qu´elle doit elle aussi participer activement aux échanges internationaux. Pour le bien de tout le monde: celui des africains autant que celui des étrangers.<br /> <br /> J´ai été effrayé dernièrement de la considération qu´ont certains africains incultes ou trompés par l´occident de la "mondialisation". Beaucoup de gens en parlent pour faire les érudits sans bien comprendre ce que ce mouvement culturel était ou ce qu´il cachait. Depuis quand la mondialisation existe-t-elle ? Elle a commencé à mon sens avec les conquêtes européennes des Amérique ! Au RDCongo ce fut en 1441, date à laquelle Diego Cao découvrit l´embouchure du fleuve Congo. Autrement dit, le globalisation ou mondialisation a eu pour but l´intérêt de connaître et de rallier les autres mondes inconnus...à des buts purement économiques d´exploitation, de pillage, d´esclavagisme économique. Les fortunes ainsi faites jadis furent employées à faire l´industrialisation occidentale et à asseoir l´hégémonie économique et financière de l´occident et de la religion chrétienne sur le monde. <br /> <br /> Aujourd´hui lorsqu´on parle de mondialisation - du moins de la part de l´occident - on veut perpétuer les intentions cachées de la mondialisation qui sont la continuité de l´exploitation des pauvres et la prédominance du capitalisme étranger à faire ailleurs ce qu´il ne ferait pas chez lui. Quand j´entendais les africains parler de mondialisation comme d´un mal incurable ou d´un mouvement révolutionnaire, j´étais autant surpris que choqué car celui qui ne sait pas s´épanouir et se développer, souffre toujours de la masse écrasante de la "mondialisation". Si les africains savaient à quel point ce courant préjudiciait ouvertement à leurs intérêts et à leur développement ! Ils finiraient certainement par comprendre qu´il faut à tout prix se méfier de ce montre économique, financier et commercial qui, tout en ouvrant les bras, dévorait cependant tous ceux qui ne savaient pas se défendre ou les faibles en les rejetant encore plus profondément dans la pauvreté, l´indigence et la misère. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> FR
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