L´Europe face à de douloureuses restrictions budgétaires pour sauver sa monnaie et sa crédibilité économique et financière ?
On s´en
prend aujourd´hui aux Hedges fonds, aux spéculateurs financiers du Private Equity, à tous
qui ont mis le
doigt dans la plaie béantes des endettements européens…l´Union veut les
immatriculer,
les rendre transparents, contrôler les risques qu´ils prennent, leur
imposer
des garanties financières et même imposer toutes les transactions que
les banquiers
et les sociétés financières opèrent. Tout cela doit rapporter près de 50
milliards par an à l´union, entre autres …Tout cela est bien joli, mais
le mal économique
des disparités structurelles dans l´Union, celui des endettements
démésurés ; ce mal
est-il pour autant réparé ou levé pour garantir la croissance économique
de ce continent et celui de son prochain avenir ?
A défaut
de réparer, ferait-on tapageusement dans l´embarras de la cosmétique
économique pour
gagner du temps ?
L´union
Européenne semble avoir été prise de court par l´attaque des Fonds
Hedges
et des spéculateurs financiers sur sa monnaie. Le dévoilement de
l´endettement scandaleux
de la Grèce n´était que l´ouverture d´une plus grande accusation
économique publique.
L´Europe vivait au dessus de ses moyens, s´endettait outrageusement pour
subventionner joyeusement la cache de la vérité sur sa santé économique
réelle.
Tout se subventionnait dans cette crise de croissances humbles largement
soutenues par des plans publics de relance : l´emploi, l´achat,
l´exportation
qui a ruiné l´Afrique avec des prix de dumping sur le lait, le sucre,
les
viandes, les oignons, les tomates, les voitures officielles…etc.
L´Afrique,
comme on le sait, n´a jamais su se défendre efficacement contre la rage
d´exportation
des occidentaux, mais en Europe ? Les exportations seraient-elles
aveugles ou rendraient-elles aveugles de toute réalité budgétaire ?
En fait toute
cette histoire de banqueroute grecque a mis à jour toute la
fausseté de la construction juridique de l´union Européenne ; ou si on
veut, ceux qui croyaient dans leur naïveté qu´une Union politique est
aussi ipso
facto une union monétaire, économique et financière, ceux-là se
trompèrent bien
ou ils se bandèrent joyeusement les yeux par un bête aveuglement
idéologique. Si
cette Union a profité aux grands exportateurs industriels tels que
l´Allemagne,
la France, la Hollande, on comprend mal pourquoi, du côté des pays du
PIIG´s,
en Italie, en Irlande, au Portugal, en Grèce et en Espagne ce fut la
ruée à l´endettement
irresponsable et gratuit ? La grande euphorie communautaire illimitée ? Pour concurrencer sans avoir les moyens de sa
politique
les autres pays européens plus industrialisés ? Mais où sont donc les
industries créées à cet effet ? Ou s´agissait-il seulement, comme en
Grèce,
de s´acheter des chars allemands et des sous marins de dernier cri…sans
en
avoir réellement les moyens financiers requis ?
A la hâte et
en tout embarras, l´Union Européenne se dotait d´un fond
bouclier financier de 750 milliards € afin de parer au défaut de
crédibilité
des pays dangereusement endettés victimes des spéculateurs financiers à
la
baisse. Cette opération, pour peu nécessaire qu´elle fut, a fait ruminer
toute
l´Allemagne après l´aide de 22,4 milliards € accordée à la Grèce. Il
faut dire
qu´il y avait de quoi. A peine semblait-on avoir éteint un brasier qu´un
autre
plus grand brûlait à l´horizon ! A la longue on avait bien l´impression
dans cette crise que la politique était toujours prise au dépourvu
malgré ses
grandes intentions ou déclarations au G20 ayant pour but d´endiguer la
crise et
créer un nouveau cadre sain et fiable de mouvance économique et
financière. Pour
Angela Merkel, la chancelière allemande, les choses allaient de pire en
pis :
les élections au NRW, le pays un pays fort industrialisé et le plus
peuplé de l´Allemagne
avec 13 millions d´habitants avait perdu son gouvernement de droite et
avec lui
la majorité que le gouvernement fédéral avait au Sénat des pays de la
fédération
allemande. Ceci avait une conséquence fatale : désormais Angela Merkel
devrait faire des courbettes aux socialistes de l´opposition pour passer
ses
lois désagréables…ou controversée par l´opposition. A l´heure des
pilules amères
comme c´est le cas actuellement, avoir une jambe de bois au pouvoir
fédéral n´arrangeait
rien du tout. Autre désagrément : la FDP des Libéraux faisant partie
avec
la CDU des chrétiens démocrates du gouvernement actuel d´Angela Merkel
étaient
devenus….inutiles et plutôt embarrassant par leurs revendications
tapageuses de
restriction d´impôt envers la clientèle de la petite et moyenne
entreprise (médecins,
hôteliers, petites entreprises familiales de production, etc.) Avec ce
nouveau
fond européen et la lourde participation de plus de 120 milliards que
l´Allemagne
devait y apporter dans sa contribution, les finances allemandes étaient
arrivées
à de douloureux étirements...On se demande aussi si on ne risquait pas
d´épargner à l´étouffement économique...
Passe encore
qu´on ait à convaincre le peuple, les partis de l´opposition
et les syndicats de l´urgence de certaines retenues dans les salaires…ce
qui a été
fait autant par Schröder que par la grande coalition depuis 2001 pour
mieux
exporter, rendre les produits allemands plus compétitifs. Mais 10 années
après
la traversée du désert et s´attendant finalement à recevoir les lauriers
de
leurs privations, les ouvriers et employés allemands ont toussé devant
l´aide
aux grecs ; ils ont ruminé de rage devant le dernier paquet financier de
750 milliards chargé de protéger leur monnaie…et maintenant,
semble-t-il, le
pire venait encore : on leur demandait, encore une fois de se
restreindre
afin de réduire l´endettement galopant de la dette publique allemande
aujourd´hui
à 1.702 milliards €. Eh oui, cette dette, au départ, avait été justifiée
ou tolérée
que parce que l´intelligentsia industrielle allemande s´attendait à un
boom des
exportations…or, les intellectuels du pouvoir et ceux de l´industrie
firent la
facture sans la crise économique qui leur gâcha la fête. Cette année
l´Allemagne
avait, sans les garanties allouées aux pays déficitaires européens, dû
emprunter
80 milliards €…Les prévisions fiscales pour l´année en court donnaient
un manque
à gagner sur l´impôt de 39 milliards, puis venaient les communes avec un
déficit
de 15 milliards, l´emploi avec un déficit approximatif de 16 milliards,
l´assurance
maladie invalidité avec un déficit de 8 milliards.
Il devenait,
lorsque les routes étaient pleines de pieds de poules dans
certaines régions, que les bains publiques, les théâtres étaient fermés
et que
les écoles étaient dans un état déplorable, de défendre un politique
d´austérité.
Epargner pour qui si on jetait l´argent à la gorge de quelques états
irresponsables dans leurs dépenses ? jeter l´argent aux étrangers mais
priver les universités et les écoliers allemands du soutien qui leur est
dû ?
Qui faisait l´avenir de l´Allemagne, n´est pas ses techniciens,
universitaires
et élèves… ? Les européens en déficit avaient acheté allemand… Ah
vraiment ?
Mais si le pays le plus industrialisé d´Europe, celui auquel on avait
l´habitude
d´adresser, par sa haute productivité et sa grande population, ses plus
grosses
factures…si ce pays venait à fléchir et perdre son éclat économique et
industriel ; à qui les pays de l´union vont-ils adresser leurs factures à
l´avenir ? Délicat. Cette crise avait bien pris l´Allemagne à
contre-pied ;
curieusement les autres pays européens ne s´en rendaient pas compte et
continuaient par malice ou par simple abus du sentiment communautaire, à
soulever
des problèmes qui, pour être résolus, exigeaient des allemands des
contributions financières…inattendues. Quand cela allait-il cesser ;
quand
l´Allemagne sera-t-elle enfin libre de ses dépenses et de ses
engagements ?
Et la question qui venait à toutes les lèvres : qu´est-ce qui nous donne
la garantie que les pays aujourd´hui défaillants ne vont pas remettre
cela
demain ? Eh oui, quelles sont les garanties ? Les allemands grincheux
vont se restreindre, certes…mais à l´avenir ils veulent aussi qu´on
cesse, sous
quelques intentions communautaires que ce soit, de leur faire les
poches…Sauf quand
ils le font eux-mêmes pour leur avenir et leurs enfants. Cette crise
risque tout
de même de provoquer des sentiments
nationalistes…malgré tout. Que sera l´avenir de l´Union demain ?
Peut-être
faudra-t-il, pour que demain les choses aillent mieux, que cette union
ne soit
pas seulement politique…et qu´une stricte politique budgétaire soit de
facto requérable
de tout membre de l´Union. Mais en cas d´abus, comment réparer ou punir
sans
prendre les autres pays sains et mieux gérés à charge ? L´exclusion, la
banqueroute solitaire et répudiée ? Comment faire pression de bonne
gestion sur certains pays sans enfreindre leur souveraineté nationale ?
Sacrée
crise économique…et si elle s´éternisait plus longtemps …qu´espéré ?
Musengeshi
Katata
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