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23 mai 2006

Culture nègre: le fond du mal

Sortir de la passivité pour guérir et s´épanouir

Guérir le malade d´hier, recréer l´espoir de demain

« Nous sommes faits de la même étoffe que les songes et notre petite vie,

un somme la parachève… »   William Shakespeare

Commentaire de l´excellent article de Pierre Prêche sur afrikara : Africains, Afrodescendants : « Nous souffrons d’un déficit d’humanité !» 

Honorés lecteurs, vous me permettrez de faire en cet endroit un compliment à afrikara et à Pierre Prêche, non seulement pour ce brillant article, mais aussi parce que son analyse du psychodrame africain est d´une justesse toute objective. Tous ses articles ont ceci de particulier qu´au travers des mots, de leurs symbolismes et de leurs contenus, il dissèque habilement une psychose que bien de malades se refusent à accepter. Et pourtant, le premier pas de toute guérison, c´est d´abord accepter que quelque chose ne tourne pas rond, et qu´il y a lieu de consulter un diagnosticien, et selon ses directives, entamer la cure médicale qui endigue le mal et le guérit. Mais voilà, en matière de peuples, il n´y a pas de médecin appropriés ; ce devoir incombe à l´élite responsable de la saine destinée de ce même peuple. Et ceux qui croient qu´il n´existe pas de médicamentation ou de processus de guérison se trompe. L´élite au pouvoir, dans la traduction symbolique de l´idéal historique de son peuple, par l´éducation et ses multiples facettes, ou l´approche cognitif et ses rapports et ses ambitions réelles, peut y inclure des symboles, des projections motivées tendant à donner au subconscient individuel ou collectif des repères et des suggestions permettant de vaincre le mal latent décrié, et ouvrir ainsi l´acteur collectif ou individuel social à un équilibre libérés des ombres torturantes du passé.

A prime abord, quand on lit cet article, on se demande si on ne devrait pas dire à Rosa Plumelle-Uribe (Auteur de : La Férocité Blanche, 2001, Albin Michel) : « Devons-nous attendre qu´on nous offre l´humanité, ou devons-nous la faire nous-mêmes. Que peut-on attendre de blancs ? Sinon qu´ils essaient d´asseoir, avec tous les moyens moraux et immoraux, leurs intérêts. Notre histoire ne le témoigne que trop bien. Et cependant, en lisant l´article plus loin, on prend place sur le divan d´un analyste talentueux et, ce qui est rare chez un occidental, épris de l´Afrique car on sent l´amour et la patience avec laquelle il choisit ses mots, mais aussi sa révolte contre un schématisme culturel qui tarde à être reconnu ; parce qu´ainsi, toute la culture noire s´en porterait mieux, et ceux qui persistaient à lui infliger cette vulgaire pathologie du fantôme historique désaccordé et sans orientation seraient tenus de reconnaître autant leur fausseté que leur sournoise mauvaise foi. Car c´est de la mauvaise foi de la plus lourde méchanceté de déporter, de torturer, d´aliéner l´histoire durant une race seulement parce qu´elle est noire.

Je retiendrai cette phrase émouvante qui révèle de Pierre Prêche un sens humaniste et africaniste résolu : « La structure inconsciente de la peur, de la psychose, la mémoire du manque, du rationnement, du vide, de la solitude, autant de facteurs qui projettent les fils et filles, descendants des colonies dans des stratégies qu’aucune confrontation à la dignité ne cautionnerait. Haine de soi, honte de soi, prosternitude, corruptions, vacuité individuelle, découlent de ce déficit qui assied l’incapacité à décider, à se prendre en charge dans la durée, expulsant des possibles la rigueur, le professionnalisme, l’éthique, la plus grande et plus fine félonie passant toujours pour le chemin le plus court pour arriver… Chacun faisant le même raisonnement débile, personne n’y arrive. Mais tout le monde a déjà recommencé à investir dans les copinages impropres, les cooptations qui de l’âme des nègres font commerce. Lesquels brandissent les drapeaux de la lutte, entonnent les hymnes de la bataille, en donnant les plans d’attaque aux forces adverses. Déficit d’humanité, haine de soi. Et si c’est une approche pathologique qui devait avoir raison, en partie de ces pesanteurs existentielles ? »

On ne peut être plus sincère sur le mal indigent qui frappe l´africain. Et tous ceux qui niaient ce moutonnement invisible sur les marches de l´histoire, ne faisaient qu´une chose : entériner le mal et s´éloigner pathologiquement de la guérison. Ce comportement n´est pas typiquement africain, il a été emprunté au jusqu´auboutisme occidental voulant se cacher de ses propres iniquités l´histoire durant, ou de son subconscient torturé par ses actes immoraux et sans éthique qu´il ne reconnaissait qu´à petites gorgées avares, par peur de perdre le respect de lui-même. En exemple pratique, cela se traduisait par ceci : c´était le cas d´un homme marié qui ne savait plus satisfaire sexuellement sa femme, mais qui avait l´habitude de lorgner la belle voisine en lui promettant tant et tant d´orgasmes. N´importe quel observateur se serait posé la question : « S´il ne savait pas satisfaire sa femme, celle qu´il avait choisie et qui habitait sous son toit, comment et qu´est-ce qui lui donnait l´assurance qu´il le pourrait avec l´étrangère ? N´était-ce pas simplement de l´arrogance téméraire plutôt prétentieuse que capable ? Chez l´africain, cela se traduisait par la recherche effrénée de la reconnaissance du maître. Réussir en occident tout en se donnant un masque blanc, pour se départir de ce complexe hérité ou instauré par la Norme de nullité, ou d´incapacité. Or, la vraie réussite signifiait qu´elle devait profiter à son milieu culturel, à l´Afrique. Toute réussite en occident ne profitait-elle pas au monde occidental plutôt qu´à l´Afrique ? Pire, ne travaillaient-ils pas par voie d´opposition d´intérêts ou d´antagonisme culturel, à l´asservissement de l´Afrique sinon à son affaiblissement intellectuel et créatif ? Là est la vérité. Surtout en ce moment où avec l´immigration sélective, l´occident en mal d´évolution positive et enfermée à l´impasse de ses contradictions criantes, veut s´approprier les fruits rares et utiles de l´intelligentsia africaine pour combler ses lacunes.

Ceux qui s´adonnent à ce petit jeu ont choisi, et cependant, l´existence n´est ni un choix de carotte, ni de cachette, ni encore de maître. L´acte de réalisation est un des actes les plus profonds qui soit ; il ne se résout nullement à un choix. Il va plus loin que cela, car un être humain est non seulement le produit de sa culture, il est aussi son instrument et son espoir de transcendance. Il doit donc s´exercer, se projeter et se retrouver dans des valeurs qui ne sont pas seulement les siennes, ceux de la société dans laquelle il vit ou s´épanouit ; mais aussi celle qui rend hommage à ses rêves, ses attentes, ses ambitions les plus belles et les plus saines : de celles qui viennent encenser la valeur humaine et la protéger.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

    

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Commentaires
M
Salut ô guerrier des ténèbres qui revient au front; tes mots ont fait tomber et abattu tant de murailles ennemies; où étai-tu donc passé? Le clairon a sonné l´attaque, et depuis la fraîche aube, l´ennemi est nos portes. Portes-tu encore ô vaillant de la Tour Eifel, ton armure étincelante?<br /> Viens, marche côte à côte avec tes frères de sang, l´ennemi est de taille, Mais de bravoure nous en découdrons jusqu´à ce qu´exténué, il demande grâce. ô précieux ami, c´est bon de savoir que tu es de la bataille. Que personne ne faiblisse, que personne ne recule, car Le Troll est dans nos rang! Avec ma sincère amitié, Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu.
L
Bonjour Musengeshi,<br /> <br /> Très bel article, il n'y a rien à ajouter.<br /> "Ni chaînes aux pieds, ni chaînes en têtes"<br /> <br /> Amitiés, Le Troll.
M
Toute culture se compose d´un anima et d´un animus, dixit Simon Kimbangu; un corps physique: le peuple ou la population, et un corps imaginaire: son intelligence et l´abstraction de ses membres retrouvés autour de la culture et de l´idéal sociohistorique vécu, projeté ou espéré. On voit bien que l´occident, après avoir employé le corpus africain pour son accumulation pendant l´esclavage et la colonisation, il veut aujourd´hui s´en prendre à l´intellect. Celui qui ne l´a pas compris est un bien piètre intellectuel. Que de simples ouvriers ou paysans s´aliènent, passe encore; eux, ils ne sont pas l´intelligence de la culture, mais l´intellectuel... Le combat d´aujourd´hui consiste à mettre l´occident devant ses mensonges et ses sournoises tribulations afin qu´il prenne ses responsabilités universelles au sérieux et reconnaisse enfin à l´Afrique ses droits humains légitimes de réalisation. Il ne s´agit pas, comme beaucoup le pensent ou s´y abiment, de critiquer bêtement ou aveuglément un système; mais bien de critiquer et changer les intentions fondamentales de l´hégémonie occidentale gratuite et raciste. Et ceux qui courrent aux barricades devraient aller dans l´histoire de l´Australie ou celle de l´Afrique du Sud. Ils y apprendront que ce sont des prisonniers criminels que leurs pays respectifs (Angleterre, Hollande, France, Allemagne) ont déversé sur ces pays qu´on a aidé à s´imposer pour dominer les propriétaires lgitimes de ces pays en les soumettant à la plus vile des soumission. Aujourd´hui lorsqu´on entendait ces mêmes occidentaux parler de démocratie et de liberté, on se demandait depuis quand ils y étaient parvenus et ce que cela signifiait pour les "autres". Et j´ai bien peur, que comme la religion chrétienne qui ordonna l´esclavage, la saisie illicite et le vol des terres africaines, que l´hégémonie blanche ne convoie, aujourd´hui encore, que des fers institutionnels aux contenus sournoisement racistes et rétrogrades au regard de la liberté pour ceux qu´elle considèr encore de nos jours comme ses subalternes ou des objets sur lequel il doit monter pour atteindre ses buts culturels. Ce qu´ils appellent liberté est, hélas, une version étroite et très pauvre des droits légitimes de réalisation, surtout pour l´Afrique. C´est cela, le scandale; et notre droit légitime à la révolte historique. Car se laisser traiter de la sorte, même si c est avec des fleurs, des mensonges ou des faux fuyants pour tromper les apparences; c´est tout de même du mépris humain le plus dégoûtant. Et il n´y a qu´une facon de lever l´équivoque: fermer les valises de la francafrique et reconnaitre à ce continent enfin un partenariat souverain et libre. Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu
S
J´ai été lire cet article et je dois m´avouer que je n´ai aucunement été décu. L´élite africaine, ainsi que celle de la diaspora doit comprendre que tant qu´elles se laissaient utiliser, employer ou réduire à la simple servitude, qu´elles ne se réalisaient pas. Ni dans ses attentes, ni ses désirs, ni même ses rêves. A moins que la culture occidentale accepte véridiquement et pleinement que l´Afrique, elle aussi a droit à une pleine et libre réalisation. Avec la francafrique et l´hégémonisme occidental borné sur l´Afrique, ce n´est hélas pas le cas. Se laisser employer ou servir aux buts étroits et plutôt égoiistes qu´humains de cette culture, c´est nier par là même qu´on est un être humain à part entière, parce qu´un être humain à part entière n´est pas seulement un instrument ou un vulgaire acteur social, c´est aussi un porteur de culture, d´ambitions, d´espoir de transcendance qui appartiennent aussi à sa culture d´origine, à sa langue, à ceux dont il partage l´histoire. Curieusement les occidentaux savent faire valoir ce droit et ces obligations en s´alliant et en se joignant autour d´intérêts communs entre l´Amérique, l´Europe, l´Australie, le Canada ; les noirs eux, semblent par trop souvent ignorer la force réelle de cet alliance. Honte, haine de soi...désorientation sociohistorique, activisme et opportunisme de court terme. Oui, Pierre Prêche ainsi que l´auteur de "La férocité blanche" Rosa Plumelle-Uribe ont absolument raison. Shaka Bantou
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