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22 juin 2006

La RDC est-elle en danger de tutelle occidentale gratuite ?

Les buts et intentions des occidentaux sont de jour en jour ambigus

Que veulent réellement les blancs aux congolais ?

Quelques mois avant le 2 août 1998, le commun des mortels ne s’imaginait pas ce qui allait arriver au pouvoir AFDL à cette date.  A moins qu’il l’ait été par les services spécialisés qui écument dans notre pays. Rien de plus particulier n’était prévisible tel que le climat électrisé que traverse la RDC aujourd’hui. A partir de cette date, la RDC a connu une rébellion qui a fini par diviser le pays en trois pôles, entraîner plus de 4 millions de morts, des crimes, des massacres, des pillages des citoyens et des ressources nationales et plusieurs déplacés de guerre. Cette rébellion contre les institutions établies à Kinshasa a réuni ce que beaucoup ont appelé la 1ère guerre africaine. Mais, à quel spectacle assistons-nous aujourd’hui ? Selon plusieurs constats, la RDC se trouve dans un tourbillon dangereux, né de la controverse entre ses acteurs politiques, ses fils et ses filles. Partout, il y a une levée de boucliers de l’opinion publique. Il y a un déchirement politico-juridique autour de la durée et de la date de la fin de la transition en RDC et de l’interprétation des textes. La crise majeure se profile à l’horizon à la veille des élections et après celles-ci. La psychose du 30 juin refait surface. La tension est prévisible et persiste suite à l’ampleur de la crise qui s’installe. La paix sociale devient de plus en plus menacée. L’atmosphère est caractérisée ce jour par la radicalisation de position des uns et des autres, de la pré-campagne électorale pleine de haine, d’agressions verbales et des discours discourtois et incendiaires. Nous assistons aux propos, déclarations et aux obstinations sur l’irréversibilité des élections, comme si, entre-temps, rien d’anormal appelant des correctifs éventuels n’avait été décelé. La fermeté et l’attitude du Président de la CEI (Commission Electorale Indépendante, du CIAT (Comité International d’Accompagnement de la Transition) étonnent plus d’un observateur, car le Président de la CEI est devenu infaillible. L’on peut justement se demander si à ce stade il obéirait même au Vatican. Et même s’il y a des erreurs, il n’y a rien à corriger. Mais, en notre connaissance, le CIAT demeure l’unique responsable conjointement avec le gouvernement du succès ou de l’échec de la transition.

L’angoisse et l’inquiétude se mêlent et se démêlent. L’espace présidentiel et le gouvernement ont cessé d’émettre et gardent le mutisme,  tandis que les escalades verbales entre les entités et composantes du gouvernement rivalisent avec intensité et se règlent les comptes par les représentants de leurs partis politiques interposés. C’est l’occasion rêvée et tant attendue que les géniteurs ou parrains de la belligérance congolaise se frottent les mains et observent à la loupe un moindre dérapage pour donner un mot d’ordre à leurs boys en vue d’une nouvelle balkanisation de la RDC, à même de leur permettre le pillage de ses ressources. Le dualisme constitutionnel est consacré. Ne dit-on pas que : "Make hay while the sun shines ?" Il faut savoir éteindre le feu tant qu’il est à son début. Aussi, la trêve intervenue entre les belligérants en 2002, nous paraît-elle courir le risque de voler en éclats. Car, les contradictions n’ont aussi jamais été clairement affirmées et tranchées que dans les prises de position des personnalités  politiques, des partis politiques, de la société civile, des églises chrétiennes, des intellectuels et des manifestations publiques, etc. Il est difficile d’être un patriote congolais et de demeurer complice de ce qu’adviendra, à moins que comme beaucoup ne cessent de le dire " le ventre corrompu n’a point d’oreilles". On ne peut nier la crainte de voir le processus électoral se poursuivre sans correctif consensuel. Cette crainte serait justifiée car, dans le cas avéré, la situation pourrait dégénérer et engendrer violences, soulèvements, troubles, rebellions, effusion de sang et pourquoi pas la partition du pays comme les sécessions de triste mémoire. L’entêtement et l’erreur stratégique risquent de nous amener à l’erreur tragique et à une effroyable tragédie humaine en RDC et à même de menacer la paix du monde. Sans être prophète de malheurs, mais visionnaire, FRANTZ Fanon tirait : " L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo." Tout près de nous et pendant le pouvoir AFDL, la Ville de Kisangani a été le théâtre d’affrontements entre les troupes rwandaises et ougandaises. Et cela a failli dégénérer et tous les ingrédients nous paraissent réunis aujourd’hui pour une  nouvelle explosion.

La Communauté Internationale et son CIAT ne devraient pas faire semblant de l’ignorer, rester sourds, à toutes les critiques et interrogations soulevées par les congolais en ce moment de leur histoire. Le CIAT devra œuvrer dans l’intérêt de la paix congolaise mais aussi continentale et même mondiale, prendre toutes les mesures possibles pour encourager la volonté de règlement à l’amiable des profondes divergences qui subsistent autour de la question des élections et de la double constitution. Si tel n’est pas le cas et que sa capacité de manœuvre s’avère limitée, il est assez honnête de jeter le tablier. A maints égards, les points de discorde deviennent de plus en plus nombreux et véhiculent des incompréhensions et malentendus au sein de la classe politique et de la population congolaises. Le pays est devenu une illusion juridique. Jamais les textes juridiques approuvés hier ne se retrouvent compris et interprétés après par le même législateur.

En RDC, avant 30 juin = après 30 juin. A  ce propos, Mr l’Abbé MALU-MALU qui agit à son gré et ne peut désormais se référer à personne, n’oubliera pas que le Général Belge JANSSENS avant lui, provoqua la mutinerie de la Force Publique alors majoritairement composée d’analphabètes en proclamant "Avant l’Indépendance = après l’Indépendance". Vouloir coûte que coûte s’entêter, c’est vouloir jouer au pyromane. Les congolais ont-ils tous une mémoire courte ? L’Accord Global et Inclusif n’avait-il pas réglé et fixé le délai de la transition au 30 juin ainsi l’ordre dans lequel les élections devraient se dérouler ? Vouloir faire autrement, c’est ouvrir la porte à la bêtise avalisée par le CIAT. Dans sa déclaration du 24 février 2006 au point 3, le CIAT est d’accord avec ce qui précède et réitère même à la classe politique de respecter ses obligations découlant de cet Accord et que les élections parlementaires et présidentielles puissent avoir lieu avant le 30 juin 2006. N’est-il pas dommage qu’aujourd’hui le même CIAT adopte une date et une autre attitude contraires, puisque prônées par la CEI et que les autres congolais que Mr l’Abbé MALU-MALU ne puissent émettre un avis contraire à ce dernier ? Au Congo-Kinshasa, l’identification enrôlement des électeurs est synonyme du recensement administratif des populations. Aussi, la carte d’électeur est une carte d’identité du citoyen.

Chez nous, la constitution de la transition appelée à prendre fin le 30 juin 2006 est  déjà rendue caduque par celle de la 3ème République rendue publique le 18/02/2006 par un  Président de la transition et non par celui de la 3ème République, alors que la Transition court encore et que la 3ème République ne s’est pas encore amorcée. En RDC, le juriste et le politique se réfèrent déjà aux textes de la Constitution de la 3ème République, voire aux deux à la fois alors que c’est la Constitution de la Transition qui est en vigueur. Les emblèmes, devise et armoiries de la 3ème République se voient déjà bradées et affichées pendant la transition.

Quels complaisance, complicité, ridicule, tricherie et incompétence collective du législateur congolais, et qui pis est, en la personne du juriste congolais ? N’est-ce pas le Prof. MAMPUYA K. T. avait récemment écrit que " les crises congolaises ont toujours une dimension constitutionnelle ? Au Congo, les citoyens n’ont pas à lever le petit doigt alors qu’il a été révélé et dénoncé un nombre important d’irrégularités dans le processus d’enrôlement électoral. Parmi celles-ci, il est signalé l’enrôlement au Congo des ressortissants des pays voisins : soudanais, rwandais, burundais, angolais, ougandais, tanzaniens alors que les congolais de la diaspora sont interdis d’enrôlement pour les élections se déroulant dans leur pays.  A cela, il faudra ajouter les fraudes dénoncées par la Commission Electorale Indépendante dont le chiffre avoisinerait 50.000 enrôlés frauduleux, les militaires et les policiers et ce malgré la vraie-fausse plainte portée contre eux par le CEI, il n’y a ni cartes d’électeurs récupérées ni personne arrêtée. A qui profitent ces irrégularités ? Faut-il aller aux élections avec tous ces flous entretenus alors que la CEI, le CIAT et la Communauté Internationale tiennent à l’irréversibilité du processus électoral ?

En Europe, le charbonnier est maître chez lui alors qu’au Congo, le congolais n’a rien à dire car, la Communauté Internationale cultive le mépris à l’endroit du peuple congolais et a droit de tout imposer à sa place. Grâce à leur appui financier au processus électoral, l’Union Européenne et la Communauté Internationale estiment que les congolais n’ont droit ni de rectifier les tirs ni de corriger les erreurs monstrueuses constatées dans le parcours d’un processus souhaité par tous. Qu’on le veuille ou pas, l’élection ne signifie pas le règlement de la situation en perpétuelle dégradation et cette logique financière qui prône l’irréversibilité pour un processus aussi important pour la RDC devient inacceptable. La RDC a cessé d’être un pays riche et paraît ne pas disposer des moyens financiers pour organiser ses élections et ne dépend plus, soutient-on, ni de son économie ni de sa production, mais de l’aide de la Communauté Internationale pour organiser ses élections. Il sied justement de s’interroger où sont passés les butins de la guerre de libération et de la rébellion ? Où sont logés et à qui profitent des fonds issus du bois, du diamant, du cobalt, du coltan, du cuivre et de ses sous-produits, des impôts et taxes, des contrats sur la cession et l’exploitation sur les concessions minières, etc ? Il est étonnant que l’espace présidentiel congolais de la transition n’ait jamais fait grève ni pour son impaiement des rémunérations mensuelles ni pour l’insuffisance de celles-ci. Tous les peuples du monde sont bien fondés à demander que leur destin ne dépende pas de la clémence ou du bien vouloir de tel ou tel autre Etat. C’est ici que les principes d’égalité, de respect de l’Indépendance nationale, de liberté d’action et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats devaient régir les rapports entre la RDC et ses partenaires. Malheureusement, la Communauté Internationale fait fi et déroge à ces principes en ce qui concerne la RDC dont les mains et pieds paraissent liés.

Pour justifier son coup d’Etat, MOBUTU déclarait : "Nous étions menacés de l’intérieur autant que l’extérieur. Certains politiciens pour se maintenir ou pour reprendre le pouvoir, n’ont pas hésité à faire appel à des puissances étrangères.  Ils se sont déclarés prêts à vendre le pays et le peuple congolais à la condition expresse qu’ils soient aidés à se maintenir ou à reprendre le pouvoir. Rien ne comptait plus pour eux si ce n’est le pouvoir pour le pouvoir, l’exercice du pouvoir, se remplir des poches, exploiter la RDC et les congolais. Pour satisfaire leurs ambitions, ils étaient sur le point de sacrifier notre indépendance, notre souveraineté et notre bonheur de peuple libre."

Le Président français, Jacques CHIRAC, s’est catégoriquement refusé d’engager les troupes françaises d’accompagner le Président américain G. W. BUSH en Irak. Les observateurs se demandent pour quel intérêt majeur, cette même France s’active-t-elle ou s’obstine-t-elle à remorquer l’Allemagne en RDC alors que toutes deux ont fait partie du front de refus quant à leur intervention en Irak. Il nous paraît assez étonnant que l’Allemagne soit demeurée non belliqueuse et bien réservée militairement depuis la dernière guerre mondiale, et se voit brusquement placée au-devant de la scène des hostilités supposées ou projetées au Congo. N’est-il pas vrai que par le Décret n° 05/026 du 06 mai 2005, le devoir de rétablir l’ordre et la tranquillité publics là où il y a perturbations revient à la police nationale pour sécuriser le processus électoral ? La Communauté Internationale et le CIAT ignorent-ils ce Décret ? Les troupes combattantes franco-allemandes se substituent-elles à la police nationale commise à la sécurisation des élections ? A quoi servent donc les 17.000 casques bleus (gardiens de la paix) de la MONUC encore présents en RDC et cette police nationale ? Si le nombre de ces derniers s’avérait insuffisant, ne serait-il pas moins encombrant, plus sage et plus économique  de faire appel aux  troupes congolaises brassées pour les compléter et s’occuper également de ce rôle ? Bien que les troupes de la MONUC proviennent de différentes Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, voilà encore les bruits des bottes de troupes européennes mobilisées dans le cadre de l’autre Résolution n° 1671 du même Conseil de Sécurité de l’ONU pilotée par et composée essentiellement des militaires français et secondairement par les allemands. Et, pourtant les 61 % de la population allemande sont contre l’engagement des militaires de ce pays en RDC (Cfr Hebdo Focus du 27 mars 2006, Sé Wiegold) et, recemment, selon un sondage de l’Institut allemand EMNID, 94 % d’allemands s’opposent à la dernière décision du parlement d’envoyer les militaires en RDC.

Les congolais se rappellent qu’en 1994, la France et toujours elle, initia en France l’Opération Turquoise qu’elle exécuta au Congo/Zaïre. L’Opération Turquoise de très triste mémoire nous poursuit jusqu’à ce jour et a eu pour conséquence, la militarisation du Kivu et que la RDC est encore victime de la présence des Interhamwe sur son sol où ils tuent, pillent et massacrent encore 12 ans après, des paisibles citoyens congolais sans que seule la RDC soit en mesure de s’en débarrasser. Entre-temps, les criminels de tous bords et les génocidaires de l’époque sont réfugiés en France qui n’a jamais extradé des personnes recherchées par la justice rwandaise sous prétexte qu’il n’existerait pas, semble-t-il, de traité d’extradition entre la France et le Rwanda. Allant dans le même sens et au moment où il était encore Ministre d’Etat congolais des Affaires Etrangères et Négociateur en Chef de la Délégation congolaise, Yerodia Abdoulaye Ndombasi déclarait sur Afrique N° 1 relayée par Irin : "C’est la France qui a conduit l’Opération Turquoise. L’Opération qui a poussé beaucoup de monde à venir au Congo et l’on pourrait y distinguer clairement des hommes en armes. Ceux qui ont amené les hommes en devraient prendre leurs responsabilités et organiser une Opération Turquoise pour les en faire partir." A ce sujet, il reprochait à la France et à son Opération Turquoise de 1994 d’avoir introduit les milices Hutu-rwandaises au Congo. (Potentiel n°1664 du 08/07/1999). En dépit de ce qui précède, la RDC se débat encore comme un diable dans une eau bénite pour se défaire des forces négatives Hutu-rwandaises à la veille des échéances électorales.

Que les allemands sachent que le peuple congolais n’a pas oublié que c’est à l’époque de Bismarck, voici bientôt 111 ans, que fut signé à Berlin en 1885 l’acte de naissance de l’Etat congolais, aujourd’hui la RDC. Parfois, quand on parle des allemands, disait le feu Président MOBUTU, les congolais n’oublient pas non plus la division de ses filles et de ses fils, de son pays et d’un peuple qui naguère partageait non seulement  les mêmes idéaux et espace  sans que le peuple de l’époque ait participé en toute liberté à ce partage et manifesté librement son consentement et sa volonté sur son avenir. Que les autres membres de l’Union Africaine et les Africains faisant partie du CIAT se remémorent que  le Congo-Zaïre ne s’est pas départi de sa mission, s’est fort préoccupé et n’a pas failli devant ses responsabilités du sort et de la libération de ses frères et sœurs de la Rhodésie d’Ian Smith, comme ceux de l’Angola pris en tenailles par le Portugal du tyran Salazar, de l’Afrique du Sud, de la Guinée Bissau et du Mozambique, etc. Voilà encore une fois, une opération militaire et qui, si on n’y prend garde, elle risque de devenir enlisante. Aussi, "celui qui n’a pas de souvenir, ressemble, disait S. Kabasele, à un pilote sans boussole" et que celui qui ne sait pas répondre au questionnement, n’a qu’à se remettre lui-même en question.

Nous pouvons nous imaginer un instant que les descendants et arrière-petits-fils de Léopold II déversent leur bile sur nous et qu’ils tirent leurs outrages, jalousie, arrogance, vengeance, insolence et nostalgie historique sur le peuple congolais à cause de la perte de l’emprise officielle sur le Congo depuis le 30 juin 1960. Par contre, nous expliquons difficilement le mobile réel qui pousse la France à marquer coûte que coûte sa présence dans un pays qui n’est pas dans l’espace européen, peut-être s’agirait-il, de vouloir tirer des avantages des intérêts stratégiques d’un grand pays, quatre fois plus grand que la France et plus riche que ses ex –colonies, ou d’avoir en tête un autre schéma dissimilé dans les armes. Dans ce cas là, la soit-disant sécurisation des élections, c’est un bluff ou un arbre qui cache la forêt. En ce qui concerne l’Allemagne et dans sa justification pour avoir cédé aux pressions françaises, la Chancelière Angela Markel trouve qu’il y a des intérêts allemands dans l’Opération Eufor RDCongo et précise que : "Cette région riche en matières premières sert l’industrie allemande notamment les gisements de béryllium, métal dopant la force explosive des bombes atomiques."

L’histoire est plus claire et raconte la manière dont Léopold II a fait l’acquisition du Congo et peut se comparer à une partie d’échecs engagée par un joueur, le champion (Léopold II) contre plusieurs adversaires à la fois dont les principaux ont été en l’occurrence, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.(Roger Depoorter in Stanleyville où le Lualaba devenait Congo, p. 28). Si ceci explique cela et que si telle est la raison d’être des forces de l’Union Européenne, il est clair que l’approche sécurisante des élections est une vue d’esprit. Il s’agit là d’un mimétisme politique et une violation flagrante de notre droit acquis d’un Etat par l’Indépendance et cela nous parait inadmissible, sauf au cas où les congolais avaient cessé d’être souverains et sont déclarés sans qu’ils le sachent ouvertement sous tutelle, car devenus incapables de diriger eux-mêmes dans les conditions particulièrement difficiles du monde moderne.

Les membres du CIAT sont des ambassadeurs de la paix, de la démocratie et empêcheurs de la guerre. Ils sont invités à demeurer au milieu du village, non alignés, et sans position partisane. Leurs prises de position ne devraient pas baigner dans les généralités laconiques mais, apporter la thérapeutique efficace du mal congolais qui risque de faire mouche et de tout basculer. Pour mener à terme le processus électoral dans un climat politique apaisé et sécurisé, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, il ne nous paraît pas urgent à l’instant, de songer aux forces étrangères de sécurisation des élections, si franco-allemandes soient-elles, en dehors des casques bleus de la MONUC et de la police nationale. Mais, il est à notre avis beaucoup plus raisonnable, pressant et moins coûteux  à la RDC, à la Communauté Internationale et à l’Union Africaine par droit de solidarité avec la première citée, d’organiser dans un bref délai, une concertation politique restreinte réunissant les protagonistes ciblés de la classe politique et de la société civile congolaises.  N’est-ce pas le Dialogue Intercongolais  a engendré la CEI et celle-ci ne peut en aucun cas se prévaloir au-dessus de tous, même si elle joue à la grenouille et le bœuf. Cette concertation devra intervenir avant le 30 juin 2006 et permettra de lever les pesanteurs, les équivoques, les essais et erreurs, les tâtonnements, les entêtements ou le radicalisme des uns et des autres,  la légèreté, l’inexpérience ainsi que les imperfections qui ont vicié et entaché le processus électoral en cours. Elle a en outre pour avantage d’amortir le choc et la psychose du 30 juin 2006, d’assainir les mœurs politiques pendant la campagne électorale et de parvenir harmonieusement à un accord consensuel opposable à tous.

Nous pensons que le recours à l’intervention des forces européennes en plus de celles de la MONUC, de la police nationale commises à la tâche ainsi que des troupes congolaises brassées entraîne un effort financier colossal supplémentaire et ne nous paraît pas particulièrement et significativement sécurisant. Nous l’avons vu ailleurs qu’en en cas d’étincelle, ces genres de forces s’emploient à réunir et à rapatrier des ressortissants occidentaux et ainsi les soustraire du danger de la mort. Souvent, elles évacuent en même temps dans leurs avions ou bateaux, les derniers dinosaures, les caciques du système mis en place et les gouvernants récalcitrants et opposés à tout dialogue ou à  tout arrangement à l’amiable de la situation. Ces derniers ont toujours laissé derrière eux leurs milices et armes qui ont souvent provoqué non seulement le déluge mais le carnage des autres dans la périphérie de leurs villes. Ayant fui le pays et à la vindicte populaire, ils vont eux-mêmes allonger la liste des immigrants choisis afin de se faire la peau neuve et revenir le moment venu  avec le nouveau régime. Si les tenants du pouvoir et le CIAT continuent à faire la sourde oreille, ils seront tenus historiquement, collectivement et personnellement responsables de la non-assistance de la RDC en danger car, ils ne seront pas  différents d’un chirurgien ayant abandonné un bistouri dans le ventre d’un patient après l’opération chirurgicale tel qu’imagée par T. Ngondamvi (Potentiel n° 1675 du 21 juillet 1999), et dans ce cas là, il sera bien trop tard car le temps de concertation et de bien faire aura largement dépassé.

Le Laboratoire d’Analyses Sociales de Kinshasa 

R. MBUYI MUKADI

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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Quel est le rôle du ciat dans le processus electoral en rdc?
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