Sur les 3 ennemis jurés des Noirs
Commentaire sur l´article : Les trois (03) ennemis du peuple Noir. Par Phill, lundi 3 juillet 2006 à 10:58 sur grioo
Les raisins d´un mal indécent et pernicieux
Cet article que mes lecteurs trouveront sur http://www.grioo.com/blogs/Phill/index.php/2006/07/06/1164 est des plus éloquent sur la castration de l´homme noir et l´illustration de son comportement détaché de l´avenir et de son tourment culturel réel, parce que l´avenir, ou son soucis créatif et réalisant a été abandonné au pouvoir blanc et à sa domination socioculturelle et historique. On se rabat donc à un comportement psychopathique de consommateur cherchant à tout prix à paraître par une extravagance plutôt primitive que cultivée. J´irai plus loin que l´article en disant que les fameuses chaînes, les dents en or ou les montres en brillants frappant à l´œil comme des éléphants dans un magasin de porcelaine ne dénonçaient qu´une chose : des origines des plus misérables, et un manque évident de retenue qui ne répondait, lui, qu´au désir instinctif acharné à se départir de l´odeur rance et persistante de la misère et de l´aliénation mentale dans lesquelles le prisonnier libéré par sa soudaine richesse tentait d´échapper. Hélas, sans éclat, car ces chaînes au cou rappelaient à s´y méprendre celles du maître qui lui ceignaient les mains et les pieds, lui privant ainsi non seulement de liberté, mais aussi de droits existentiels élémentaires. Et l´un des plus important d´eux est le respect qu´on a envers soi-même et son devoir d´entretien, d´épanouissement et de protection de sa propre réalisation sensible.
Pour ce qui est du premier ennemi cité par l´article, Phill a absolument raison : les noirs ne lisent pas ou lisent mal ; ce qui revient au même. Or la culture et l l´épanouissement de l´imaginaire - le premier facteur et instrument de réalisation humaine et la définition la plus caractéristique de l´intelligence et de l´excellence de la race humaine - c´est la créativité intellectuelle, imaginaire ; parce que celle-ci permet la critique, l´analyse, la projection réelle permettant à la conception de réaliser ses buts. Et même après coup, de se critiquer soi-même, la pensée, le contenu réel, la jouissance et de l´améliorer. Le professeur Omotunde disait : « Il y a ceux qui font l´histoire, et ceux qui l´étudient » à longueur de siècles, et désespérément sans résultat, voulait-il dire ; ceci pour illustrer qu´il ne suffit pas de lire ou d´apprendre ce qu´a été l´histoire, mais d´en tirer des leçons pratiques, efficaces pour l´avenir réel prochain. Le passé, quoiqu´il soit, n´a de véritable valeur que si nous savons en tirer les conclusions avec lesquelles nous nous engageons à parfaire l´avenir, du moins à éviter de souffrir des mêmes maux, des mêmes erreurs, des mêmes bêtises qu´hier. Tel est, au fait, le but et la raison de l´expérience sensible : s´améliorer, chercher l´harmonie de la perfection.
Cet article, qui s´adresse surtout aux noirs américains, est tout autant vrai pour l´Afrique ou bien de pays noirs. Il montre à quel point l´homme noir ou sa culture en général est subjuguée par le m´as-tu vu, par la consommation des produits de l´imaginaire et de la réalisation occidentale qui n´est autre chose que le stade succédant à la chosification primitive de l´esclavage. Et malgré que les maîtres industrialisés arrivés se moquent des noirs et les incitent ou même les injurie pour les contraindre à changer de comportement, ceux-ci, en chiens dressés n´ayant pas développé un sens autonome existentiel créateur, aussitôt le dos du maître tourné, se remettent à le suivre, à reproduire le comportement décrié. Ce qui faisait dire au Dr. Mailloux au Canada que les noirs n´étaient pas intelligents. Ce qui était parfaitement faux, plutôt gratuit et arrogant que motivé. Mais comment expliquer que même en les injuriant comme le fait Tommy Hillfiger, Eminem ou même Georges Bush qui, en revenant de l´Afrique, disait, en novembre 2004 sur CNN : «L´Afrique est gouvernée par des incapables ! », les noirs n´avaient pas encore compris qu´on leur reprochait de ne pas être indépendant, de produire leurs propres moyens et instruments de réalisation sensible ? Car, il faut bien le dire : l´occident est en mal de créativité d´intégration ; cette culture n´arrive plus, comme elle justifiait et louait sa domination, à remplir ses devoir d ´intégration planétaire malgré son autoritaire et plutôt radical capitalisme impérialiste. Et en y regardant bien, on comprend pourquoi : elle a toujours vécu aux dépends des autres depuis l´esclavage, la colonisation, jusqu´à aujourd´hui où sa francafrique, depuis 46 ans, boit à satiété le sang économique et financier de l´Afrique. En parlant faussement d´aide, de coopération, de progrès ou d´humanité. Cette fausseté sans honte, c´est de la pure infamie.
On oublie trop souvent que la pomme de terre qui a permis à l´Europe de se nourrir adéquatement venait du Pérou et parvint en Europe au 16ième siècle. Les toilettes furent introduites en Europe par les turcs, que la poudre à canon venait de Chine, le café d´Ethiopie, la bière et le vin d´Egypte. Et n´eut été l´extermination des indiens d´Amérique, ce qui permis aux européens de s´approprier de terres qui ne leur appartenaient pas et d´y prospérer, comme ce fut le cas en Afrique du Sud ou en Australie ; n´eut été l´esclavage des noirs africains et la rentabilisation de leur travail permettant une accumulation économique sans précédent dans l´histoire humaine, que serait donc l´Europe, le monde blanc ou l´occident actuellement ?
Pour en revenir à la connaissance, à la science ou au savoir ; concluons que ce n´est pas lire qui importe, mais bien ce qu´on fait de la lecture, de la connaissance ou de la science. Il y a bien de noirs lettrés ou instruits de par le monde, et cependant, devons-nous déplorer que le monde noir et sa culture stagne et se débat dans la dépendance plutôt que de d´accéder à la liberté. Je ne citerai, à ce propos que Bob Marley qui chantait, dans Redemptation Song :
“ Emancipate yourselves from mental slavery
None but ourselves can free our minds
Have no fear for atomic energy
'Cause none of
them can stop the time
How long shall they kill our prophets
While we stand aside and look
Some say it's just a part of it
We've got to fulfil de book “.
Et curieusement, nous assistions à un phénomène hallucinant de culture abâtardie qui lisait sans comprendre, passait à côté de la vérité sans ni la voir, ni l´employer. Elle négligeait autant la connaissance que la science comme moteur de libération et de progrès. Tout ce qu´elle exigeait se résolvait à se laisser employer, à travailler pour un autre qui, lui devait non seulement dire ce qu´ils devaient faire, mais il avait à prendre les risques qui sécurisaient leurs vie. Les américains noirs, pour ne parler que de ceux-ci, malgré leurs énormes moyens financiers par rapport aux africains, ne sortaient cependant pas de leur rôle soumis et dominé. On parlait de liberté, et on y aspirait ; mais oubliait de s´organiser politiquement pour en exiger ou en surveiller pratiquement les dispositions et l´éclosion. Et il passait ainsi inaperçu que la plus grande partie de la jeune population active américaine remplissait les prisons, les listes de chômage, le nombre d´abattu par la police ou par des guerres de rues. Etait-ce vraiment cela la définition et la seule ambition réelle de liberté que les noirs américains se destinaient ? Certainement pas. J´en doute ; il suffit de lire martin Luther King ou Malcolm X pour s´en convaincre. Mais c´est cela, le drame : ils ont été assassinés. En fait, pour peu que cet article soit sincère, il ignorait que de Patrice Lumumba jusqu´à Martin Luther King et Malcolm X, tout avait été mis en œuvre pour éliminer tous les leaders noirs pouvant encenser l´éclosion de la liberté de l´homme noir. Et si aujourd´hui, en faux missionnaire de la liberté, les occidentaux se plaignaient que les africains étaient incapables ou ne se donnaient pas assez de peine pour sortir de leurs malaises ou de leurs pauvreté, n´était-ce pas de la pure mauvaise foi ? Qui avait donc fait assassiné Patrice Lumumba pour le substituer par Mobutu, un dictateur ? N´était-ce pas la CIA en complicité avec les partenaires occidentaux belges et français, ainsi que des corrompus illuminés congolais comme Kapenda Moïse Tshombé, Godefroid Munongo, Mukamba Jonas, Mobutu et consorts ?
Il est assez mesquin aujourd´hui de reprocher aux noirs de ne pas lire, quand il était interdit, pendant l´esclavage, d´apprendre aux noirs à lire et à écrire. Et quel ne fut pas le long combat des noirs pour être accepté ou jouir du droit à l´instruction aux Etats-Unis ? Par ailleurs, dans ce pays, les meilleures universités ne sont-elles pas toujours celles qui sont payantes, c´est à dire inaccessibles aux revenus modestes dont les noirs, malgré la richesse américaine, font toujours partie ?
En Afrique, ce ne fut pas autrement : à part la lecture aliénante et abrutissante de la bible, les colonisateurs, en cent ans de colonisation, ne firent ni universités, ni écoles techniques supérieures. Pour s´instruire, il fallait aller en métropole, et là, outre qu´on vous apprenait que vous étiez inférieur à la race blanche, on vous inculquait une connaissance qui n´avait ni rapport avec votre culture et ses principes ou ses facteurs réels, et pire, on vous apprenait que vous étiez différents des « autres noirs », et que votre destinée était de servir la cause blanche, votre nouvelle classe sociale. Plus tard, ces nouveaux intellectuels apprenaient à leur désagrément, et surtout s´ils réclamait le liberté ou l´application de principes qu´on leur avait inculqué, que ceux-ci, hélas ne s´adressaient qu´aux blancs, et qu´il y avait un pénible malentendu !
Quand on dit que les noirs sont égoïstes ou qu´ils ne voient pas l´utilité d´une union commerciale, économique, politique ou autre afin de faire avancer leurs buts ou accumuler rapidement pour devenir efficace, je suis d´accord ; et cependant, qui a donc détruit l´homogénéité et la cohérence des sociétés africaines, si ce n´est les hordes islamisantes et christianisantes ? Les uns le firent depuis le 8ième siècle jusqu´au 15ième avec un esclavagisme et une islamisation brutale et meurtrière sans égale. Quant aux hordes occidentales christianisantes, prétendant sauver l´Afrique des arabes, elles firent exactement la même chose pendant 400 ans. Il suffit, lorsqu´on parle de famille, de cohésion sociale ou même d´identité individuelle, d´aller dans l´histoire de tous les pays ayant été créés par l´esclavage ou la colonisation, par exemple la Jamaïque, Haïti, la Guadeloupe, les Etats-Unis et même l´Australie ou l´Afrique du Sud, pour y apprendre des pratiques de maîtres blancs vendant les enfants des esclaves, séparant hommes et femmes par la vente ou encore faisant tout simplement des élevages d´êtres humains procréés pour la simple multiplication de la main d´œuvre. Détruit dans leurs rapports sociaux, avilis pour des droits de cuissage abusifs des maîtres, ces esclaves, même après leur libération, avaient difficile à entretenir des rapports familiaux homogènes et attentionnés. Et quelque soit la justesse de cet article et son opportunité ou son objectivité réel incontestable, et avec toute réserve de modestie intellectuelle, j´interdis tout occidental devant un tel tableau de méfaits gratuits et incultes à l´endroit de la race noire d´émettre aujourd´hui un commentaire ou un jugement critique sur la situation des noirs dans le monde, fut-il anglophone, parce qu´il est de cette race qui a été á la base de tous les maux dont il se croit aujourd´hui devenu le critique. Et lorsqu´on analyse aujourd´hui, en 2006 les rapports et les intentions poursuivis par le Pouvoir Blanc, on se rend compte que tout en profitant de son œuvre inhumaine et malhonnête d´antan, il continue perfidement à entretenir la dissension et la faiblesse de ces état ou de cette race pour en tirer profit et entretenir son hégémonie tout en leur imposant un système économique et financier mystifiant qui les enfonce dans la dépendance plutôt que de les en sortir.
Au delà de toutes ces raisons, et en prenant compte que malgré tout, c´est nous et les nôtres qui souffrons de notre faiblesse, de nos erreurs, de nos manquements, je fais appel à tous ceux qui ont compris, à tous ceux pour lesquels la connaissance, la raison n´est pas seulement un égarement culturel ou un ameublissement de l´esprit sans but et sans utilité, afin qu´il aient le courage et la volonté de changer les chose.
Et ils se rendront compte, ô ironie, que le développement de notre culture, parce qu´il s´agit de culture et de moyens culturels de réalisation sensible, profitera aussi à tous ceux qui ont tenté de nous détruire, au monde entier ; parce que c´est dans l´épanouissement organisé et volontaire de nos moyens d´expression et de réalisation sensible que nous pourrons être utile aux autres, plutôt que d´être leurs souffres douleurs ou leur chosification. En ce moment notre culture, nos richesses, notre intelligence sert plus aux autres qu´à nous-mêmes, à nos femmes et nos enfants, nos sociétés, nos cultures. Et il serait grand temps que nous recouvrions nos propres identités socioculturelles, et que nous l´entretenions et l´épanouissions à ses plus hauts et plus beaux rendez-vous, parce que tel est le sens évident de l´existence, et celui légitime de la vraie liberté. Ceux qui croient ou qui nous font croire qu´il s´agit de devenir ou de rester leurs chosification, n´ont aucune idée de la vraie liberté ; et il serait grand temps que nous leur apprenions que nous sommes une part entière et consciente de la liberté universelle, et que cette part, nous voulons l´exercer pleinement. Librement, souverainement. En étant nous-mêmes.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, bantu wa Muntu