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5 juillet 2006

En réponse à Sola

Sur la différence entre la Réalisance et la liberté

De la tendance, de la motivation à l´accomplissement

Je te remercie pour ta lettre, Sola ; et je vais essayer de répondre le plus fidèlement que possible à tes questions. D´abord que certains africains de tes amis me critiquent parce que je dis dérange par trop souvent et soulève en eux des sentiments et des réactions révoltés, c´est dans la nature des choses. Beaucoup d´entre eux savent que j´ai raison, du moins, que le sujet de la réalisation de l´homme noir que j´aborde, est fondé ; ils on crû qu´en passant le mur de l´immigration ils se mettaient à l´abri de ce questionnement existentiel, et je leur rappelle que ce n´est hélas pas le cas. La Réalisance est une pensée philosophique qui n´a rien avoir avec l´origine, la race et encore moins avec quelque idéologie ou pensée politique. Mais tu remarqueras tout à fait normalement que tous ces facteurs faisant partie de la personnalité individuelle, ils entrent tous dans la genèse de fermentation de l´existence humaine. Et donc, ils font partie de la Réalisance mais n´en sont pas, d´emblée, les fonctions ou les éléments dominants ou directeurs. Ce n´est pas parce que nous avons une telle couleur de peau que nous devons nous conduire de telle façon ou avoir un tel avenir. Ceux qui ont voulu définir ou confiner l´existence humaine par la race, la couleur de peau ou les origines sont des racistes, des ségrégationnistes, des bornés de la civilisation humaine.

« Ce sont eux qui font tout le travail des colonies et dont on se sert comme de bêtes de somme. Et après qu’on s’en est servi, on les revend. J’ai trouvé cette maxime si opposée au bon naturel de l’homme, que je la regarde comme une marque d’une âme basse et sordide, qui croit que l’homme n’a de liaison avec l’homme que pour ses besoins et pour sa seule utilité.» Extrait du Journal de voyage en Louisiane de Franquet de Chaville (1720-1724) publié par G. Musset.

Ceci autant pour illustrer la révolte actuelle de jeunes noirs en France et de par le monde, que pour donner un aperçu général de ce que les blancs, et parmi eux les français, avaient imposé à la race noire. Le détail de la vérité historique est effrayant et encore plus effroyable pour le bon sens et le jugement humains, dans ses intentions, ses cruautés, et ses bassesses á l´égard de la race noire, et en général à toute race qui se trouva sur le chemin historique impérialiste et dominant de la race blanche depuis le 14ième siècle. Je comprends cette révolte, surtout si les français, aujourd´hui, comme tous les européens se cachent tous derrière de faux visages civilisés en partie pour entretenir autrement la même idéologie qu´hier (la francafrique), et entre autre parce qu´il se sont rendus compte qu´en réalité, au plus leurs victimes d´antan connaissent l´histoire, et plus les horreurs et les cochonneries auxquelles leurs ancêtres et parents avaient été soumis sont dévoilées et ainsi les bourreaux démasqués ne peuvent plus se cacher ou emprunter des masques trompeurs et mensongers pour jouer les Saint Antoine. Par ailleurs, l´évolution de l´économie mondiale prouve qu´ils sont toujours dépendants de l´Afrique, en matières premières et en marchés de consommateurs. Sur cette terre, nous sommes plus ou moins dépendant les uns des autres, par écologie, par solidarité ou par des valeurs communes de respect et d´assistance.

Autant je comprend cette révolte et sa profonde quête identitaire, autant j´attire l´attention de tous de ne pas, comme toujours, courir le faux lapin et se mettre à exercer une révolte irréfléchie qui n´aboutirai à rien du tout sinon à un défoulement  physique, moral ou spirituel somme toute de portée étroite. Certes ce mal, cette douleur intérieur est quasi insupportable, presque mortelle, parce qu´elle déchire l´âme et la raison, nous laissant ensanglanté, blessé dans notre orgueil et notre fierté perdre à flots interminables notre sang sur le pavé assourdi de la société humaine. Quelle est notre respect pour tous ceux qui se sont abaissés à de tels horreurs, à de telles cruautés ; comment pouvons-nous encore leur serrer la main, se dire français, allemand, américains, espagnols, hollandais…etc. Et le pire c´est qu´ils nous demandaient de partager des valeurs qui soit disant étaient aussi les nôtres, de les défendre, et de les aimer…Liberté, égalité, fraternité ; In God we trust et bien d´autres encore…Ces valeurs étaient-elles réellement égales à tous, si à leurs fondements historiques on entendait les cris douloureux et suppliants des nôtres et si, sur les murs de leurs remparts, le sang des nôtres et leurs désespoirs les plus alarmé y avait laissé des traces indélébiles ?

Pire, lorsqu´on allait au fond des rapports sociaux que ce soit en France, en Allemagne, aux Etats-Unis…partout où l´homme blanc et l´homme noirs cohabitent, on se rendait compte que le passé, leurs injustices, leurs cruautés leurs complexes avaient laissé leurs traces, marqué les rapports, les symboles et les principes exprimés ou non exprimés qui régissaient ces sociétés. Quant à la francafrique, elle pillait et elle avilissait à qui mieux mieux l´Afrique, pendant que le système monétaire international, les normes des rapports internationaux reproduisaient la même dominance qu´hier et l´entretenait sournoisement. Fallait-il dire OK, c´est la vie ; c´est la liberté ou c´est cela l´idéal humain ?

Je comprends tout cela, je comprends cette révolte ; Sola. Bien plus que tu ne te l´imagine, parce que je suis moi-même parti prenant de cette révolte légitime. Et cependant, malgré tout, je pense qu´il ne faut surtout pas s´abandonner à une primitive révolte sans lendemain, où le défoulement momentané l´emporterait sur le devoir de recouvrir la vraie liberté en posant ce que j´appelle l´acte ou les actes de réalisance. La réalisance permet à tout être humain de se définir par rapport á sa réalisation sensible, et par rapport à une organisation sociale fondée sur l´épanouissement et le respect des libertés et des réalisations sensibles de ses membres…sur une base morale et éthique d´un idéal humain élevé et exigeant accessible à tous indistinctement. Ni la religion, ni la couleur de peau, la langue ne sont objet de discrimination. Ce n´est qu´en posant et en acceptant cette hypothèse socio philosophique que nous éliminons toutes les primitivités qui ont régis et parsemé les avènements de sociétés dans lesquelles nous vivons. Maintenant comment changer les choses, en venir à ces rapports sociaux moins primitifs et barbares si l´incidence de l´histoire, des actes et des institutions héritées passées font le présent et lient notre vie inéluctablement aux larmes et aux injustices d´hier ?

Cela, c´est une question de volonté et de maturité humaine ou sociale ; il suffit seulement de le vouloir. En tous les cas, tel que la société ou le monde tourne en ce moment, cela ne nous satisfait pas ; car les perdants d´hier restent toujours les perdants de demain, et les criminels d´antan sont ceux qui dictent aujourd´hui le sens et le contenu de l´histoire tout en veillant par la violence, les privilèges ou la fortune que ce droit leur soit réservé indéfiniment à eux et aux leurs. C´est comme avec la religion catholique : ses missionnaires veulent tous nous apprendre à aimer et à prier à la gloire de Jésus Christ qui vécut il y a 2000 ans, et ce faisant, ils nous en prédisent grand bien ; ils oublient cependant qu´en son nom la Papauté et son Eglise décrétèrent et organisèrent l´esclavage des noirs et l´extermination des indiens d´Amérique. Et ces évènements ne sont vieux que de 600 ans ! Faut croire à l´amnésie intentionnelle et à la fourberie religieuse, ou les deux à la fois.

Pour te répondre à la question de la différence entre la réalisance et la liberté, j´userai d´une image : la liberté, c´est ce qu´on voit ; le chapeau ou l´habit de l´être humain, si tu veux ; et la réalisance, c´est le détail légitime organisé, entretenu et protégé de l´avènement sensible, et de son tourment insaisissable, mais noble, éthique et moral. C´est le questionnement et l´exécution de comment nous devons voir, entreprendre les choses pour parler de liberté. Aujourd´hui, mon avis, on use trop de mots qui sont au préalable soit dépassés, soit vidés de leurs contenus réels ou imaginaires initiaux pour les garnir de sens et de valeurs subjectives douteuses.

Je te conseille de ne pas t´arrêter à exercer une bête révolte raciale : « bouffer ou casser du blanc », comme les jeunes aujourd´hui le prétendent, c´est de la pure gratuité. Albert camus disait : « je me révolte, donc nous sommes » ; mais au delà d´un sain défoulement psychologique, concentres-toi à la connaissance, à forger ton esprit et l´enrichir en lui donnant une meilleure ouverture créative de moyens d´expression. Ce qui a fait de tout temps notre faiblesse et notre malheur, c´est notre recul intellectuel et notre manque d´organisation et de défense de nos propres idéaux, de notre culture, de notre droit légitime à la réalisation. Et ceux qui s´évertuaient aujourd´hui à prôner un faux militantisme aveugle et arriviste n´avaient rien compris au problème devant lequel nous nous trouvons, car il est non seulement philosophique, il est économique, financier et culturel. Et de taille. Vouloir avec le racisme le ravaler à une douteuse facette primitive sans réparer les erreurs du passé ou se tresser un bouclier résistant pour l´avenir, c´est vouloir aller aux Amériques en pirogue.

Ceux qui se trouvent devant nous doivent apprendre à nous respecter pas parce que nous sommes noirs ou que notre religion ou nos qualités sont autres que les leurs, mais parce que nous sommes tout simplement des êtres humains. Et cela ne nous épargne pas du devoir de nous instruire, d´aspirer à des valeurs humaines et existentielles de hautes et ambitieuses utilités, valeurs sociales afin que notre sensibilité s´en nourrissent et s´en élève. Si tu te sens français, alors tu es français. Mais comporte toi aussi comme un français en défendant des valeurs qui sont aussi les tiennes ; et c´est ton plein droit de critiquer l´histoire française ou de protester contre le racisme.

Mais ne fais pas comme ces africains qui sont français, mais qui continuent à se tromper soi-même en croyant qu´ils sont africains. Faut choisir, et choisir librement. Et tu verra cependant que de quelque nationalité que tu sois, l´injustice ou le racisme sont de vils défauts et que ceux qui s´y abaissent ou les entretiennent, encore plus vils. Mais cela voudra simplement dire que tu es honnête et meilleur être humain que bien de gens autour de toi. Avec toute ma sympathie,

Musengeshi katata

Muntu wa bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

              

                

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Commentaires
E
Moi j'airais savoir vraiment d'ou est né l'africain
S
Note que les africains ont raison de venir à Paris réclamer leur liberté ; une liberté que fallacieusement ce peuple leur vole le contenu depuis des siècles en le remplaçant par des slogans vides et par des principes sournois d´exploitation qui n´ont rien à voir avec la vraie liberté. Maintenant si quelques uns se croient être devenu français, c´est dans la nature de la tolérance. Tout se corse au moment où ces anciens africains, lorsqu´ils vont chercher emploi ou logement, se rendent compte qu´ils ne sont que français de seconde classe. Et plus encore s´ils se rendent compte que l´humanisme et la fameuse liberté française ne cachait rien d´autre que francafrique, exploitation et corruption politique en Afrique. Avec quel sentiment vit-on donc dans un pays donc on dit qu´il est le sien, quand on apprend qu´il pille, exploite vilement ses propres parents restés sur le continent noir, et veille à ce qu´ils soient les victimes de dictatures sanglantes et bornées ? On a beau alors dire qu´on est français…un curieux malaise s´installe bien au cœur, si tout cela ne va pas chambarder l´éthique et la morale. Et pour peu qu´on aime ses parents africains d´origine, ou même ce continent ; à moins d´être insensible ou idiot affectif, on se trouve bien en crise profonde de valeurs. Et la révolte n´est pas loin de là. Sarkozy, lui, ce n´est pas son problème, l´état d´âme de ses concitoyens. En ce moment il fait celui qui aime bouffer du nègre pour faire taire ce problème dont les noirs deviennent de plus en plus conscient, et en espérant avoir les voix de l´extrême droite, il veut entrer à l´Elysée en 2007. Et il a beau tromper les gens en niant la francafrique ; lorsqu´il aura hérité de la caisse noire et des prérogatives que détient Jacques Chirac en ce moment, il sera encore pire que lui dans la continuité francafricaine. Parce qu´il est tenace, coriace et ambitieux ; mais pas du tout de haute humanité. C´est le propre des fils d´immigrés : ce sont plutôt des chiens de Pavlov que des innovateurs. <br /> Les africains en France devraient cesser de jouer les superficiels et devraient se préparer sérieusement à défendre la liberté africaine qui est aussi leur liberté; celle-ci représente une valeur irremplacable pour le monde noir en général. Croire qu´en s´attaquant à Sarkozy on résout le problème, c´est être naïf et fixé. Sarkozy, s´il gagne les élections ne restera, quoi qu´on le veuille, qu´un instrument. C´est le monstre que nous combattons, pas une de ses tentacules. Et il y a du pain sur la planche, surtout en matière de connaissances et de lucidité stratégique. Shaka Bantou
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