Afrique: à tout prix cultiver les réflexes de réalisation

Car ce sont eux qui sécurisent et organisent l´avenir

L´impératif catégorique incessible africain

A John Willis, Thomas Mavangula, Patricia…à tous les miens.

On peut tourner une tranche de pain comme on veut ; quand il n´est ni beurré, ni garni, les deux côtés se ressemblent. Et même si l´occident, avec ses armes ou ses missionnaires viennent vous faire croire que votre culture n´était en rien importante, et qu´il suffisait de suivre leurs conseils, d´adopter leurs symboles et leur Dieu pour que tout marche bien ; tout cela n´était qu´abrutissement et aliénation. Tout ce qu´ils voulaient, c´était comme toujours s´imposer, régner sur leurs nègres pour mieux les piller, et rester dominant. Ils souffrent d´un complexe de domination maladif et anormal. Tout être humain veut s´assurer que ses désirs, ses attentes, ses rêves vont se réaliser ; c´est le but de toute existence, de toute vie. Mais l´occidental, lui, veut à ce point dominer et user des autres qu´il ne se rend pas compte qu´il est par là criminel et étouffant, qu´il crée aux autres cultures, aux désirs et aux attentes des autres des lésions et des empêchements blessants qui vidaient la vie de ses victimes de contenus rares, irréversibles, irréparables.

Ce qui choquait et révoltait, au 21^ième siècle, ce n´était plus l´esclavage qui avait eu lieu il y a un siècle encore, et dont les séquelles sociales tracassaient encore son homme noir, et particulièrement son continent. Mais à la longue, qu´on le veuille ou non, l´homme noir avait assez de caractère pour guérir lui-même ses propres blessures, et rester positif. Car sa créativité et sa sensibilité étaient phénoménales. Non, ce qui révoltait aujourd´hui, c´était tout le systématisme et les mensonges qui avaient été institutionnalisés pour convaincre le noir d´abandonner sa quête existentielle pour faire confiance aveuglément au blanc qui le pillait joyeusement, et par là, l´enfonçait dans un gouffre d´aliénation et d´incapacité qui faisait de lui l´instrument docile et désorienté avec lequel la civilisation occidentale s´enrichissait scandaleusement et entretenait sa rapacité congénitale. Prenons par exemple cette affaire d´aide aux enfants africains qu´on affichait partout et qui, aux approches de Noël rapportait d´énormes dons, gonflant ainsi les trésors de sociétés spécialisées dans l´art de tirer l´argent des poches de leurs compatriotes occidentaux. On employait des placards, des prospectus qui vous fendaient l´âme, et évidemment les gens naïfs ou tout simplement de bon cœur ouvraient leurs bourses et faisaient la richesses de ces sociétés dont la plupart sont chrétiennes ( comment pouvait-il en être autrement ?). Mais si on allait derrière toutes ces maisons d´aide et de charité, on était surpris de s´entendre dire que 80% des entrées étaient englouties par les frais du personnel. Passe encore, quoique tous ceux qui donnaient toussaient devant une telle relation, car ils avaient plutôt l´impression de nourrir et d´entretenir une armée du salut qui avalait les dons plutôt qu´elle ne les destinait à leurs véritables buts. On apprenait que ce domaine était devenu une affaire comme une autre : il fallait du personnel, des frais bancaires, des commissions…etc. Passe encore, mais lorsqu´on apprenait que ces sociétés employaient cet argent à collecter de vieux chiffons gratuits dans le monde entier et à les vendre au prix de 60 à 100 dollars la balle de 150 kg en Afrique en faisant des bénéfices horribles qui servaient alors à entretenir la charité en occident ainsi que des infrastructures médicales caritatives qui recevaient déjà des subsides de l´Etat, on tombait des nues. En réalité, on utilisait la pauvreté africaine pour se refinancer en occident. N´est-ce pas merveilleux la foi chrétienne ?

Autre exemple : on affichait sur des produits alimentaires occidentaux qu´une partie du coût serait versée à quelques organisations luttant contre le sida, le déboisement des forêts tropicales, ou même servirait à quelque enfant ou villages défavorisés…s´il fallait y croire ! Loin des yeux, loin du cœur : en réalité, ces promesses ou affirmations n´étaient rien d´autre que de la pub publicitaire que nul ne vérifiait, et qui n´atteignaient jamais leurs buts parce qu´en vérité, ils servaient plus à ouvrir une nouvelle filiale en province qu´à entreprendre une quelconque œuvre bénévole. Mais ne sommes-nous pas étonnés de voir que depuis que ces samaritains récoltaient les dons en occident, la misère partout dans le monde était devenu plus criante ? En 2003, l´Union Européenne fut surprise que les produits contre le sida qu´elle avait bénévolement offert à l´Afrique, se retrouvèrent vendus à vil prix…en Europe ! Que s´était-il donc passé, si les exportateurs officiels de ces médicaments avaient rentré des accusés réception en bonne et due forme ? Les médicaments n´avaient hélas pas quitté l´Europe ; seuls leurs documents qui furent signés en Afrique contre corruption. Le tour était joué.

Ajoutez à tout cela les malfaisances de la francafrique, de l´aide au développement piégée et engloutissant, aux barrières douanières occidentales empêchant les produits africains de se vendre librement sur les territoires occidentaux, tandis que ceux-ci, eux, avec des pris de dumping de coton (USA) par exemple, ruinaient les agriculteurs africains sans vergogne ; on arrivait à un tableau déprimant, sale, inconvenant, criminel. Et quand on savait que les guerres, les rébellions étaient organisées par de grands marchands occidentaux d´armes et de matières premières comme c´est le cas déchirant au Congo-Kinshasa, ou quand on voyait la francafrique Installer ses dictateurs marionnettes qui aidaient ponctuellement au pillage et à l´appauvrissement de leurs propres peuples, on se demande vraiment d´où l´occident tenait encore le culot de dire qu´elle aidait l´Afrique, quand celle-ci, en réalité finançait ses excès et ses abus ?

L´Afrique, contrairement à ce qu´on veut établir implicitement avec ces malheureux et plutôt criminels que bénévoles politiques occidentales, le choix entre mourir ou se livrer au joug occidental définitivement. Sa seule chance de survie et de développement se trouve dans sa liberté et dans l´éclosion de sa culture et de son savoir faire. Elle a consommé occidental, cela ne lui a rapporté ni respect, ni considération ; elle a prié au Dieu des chrétiens, et à ce qu´il semble, celui-ci n´a pas entendu ses prières désespérées. Il est grand temps de se libérer de ces marchands de la faim et de la fausse démocratie, de construire des routes où viendraient rouler nos voitures propres, …et créer et établir des réflexes et des mécanismes culturels permettant à l´homme noir d´assurer son avenir, de donner à ses enfants les moyens de réaliser leurs rêves, d´entreprendre l´avenir avec ambition et ferveur, plutôt que d´être toujours pauvre, mendiant, à la solde de gens qui, tout en nous pillant, ne nous assujettissaient qu´à leurs besoins, à leurs intérêts. Il était temps de montrer que notre liberté à nous était autre chose que la misère ou l´asservissement à l´occident. Et ce cri est un des plus beau qui soit, parce qu´il vient du plus profond de nous-mêmes.

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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