La guerre du Sida serait-elle définitivement perdue ?
Ou faut-il en venir à des solutions radicales ?
Une maladie honteuse qui menace la race humaine entière
La conférence du Sida a pris fin sous les aspects et les séquelles de notre époque : les uns réclamaient une meilleure lutte contre ce fléau, les autres rassuraient avec des médicaments qui ne détruisaient irrémédiablement pas ce cruel fléau, mais endiguaient le mal qui restait alors dans chaque infecté, virulent. D´autres étaient venus, comme toujours, déplacer leur problème en s´attirant plus d´attention que le débat sur le mal lui-même. Enfin, ce que les riches ont toujours à vouloir se faire admirer et fêter ! Certes les progrès médicaux effectués dans le rétablissement de la santé du malade sont élogieux, utile et pourtant, tant que le malade pouvait infecter son entourage, l´épée de Damoclès restait suspendue sur la société, la famille, le monde. Comment sortir de ce dilemme sans le moindre alternative en ce moment à cause d´un échec évident de maîtriser et vaincre définitivement cette maladie ? Peut-on encore continuer à tergiverser, à faire la coquetterie avec un mal injurieux et mortel qui, malgré les soins et les recherches actuels, restait virulent, dangereux, et aisément transmissible ?
Le monde entier était touché, et l´Afrique particulièrement à cause de ses facteurs affaiblis de développement. Et les africains ont beau prier, se retrancher derrière des accusations fondées contre l´Apartheid, contre les ventes criminelles de produits sanguins infectés de quelques commerçants occidentaux racistes et renégats en Afrique, rien n´y fait : celui qui ne sait pas protéger sa population, et de surcroît acceptait tout don ou lot de produits pharmaceutiques sans les vérifier au préalable ou d´en exiger des certificats de contrôle et d´authenticité d´origine, se retrouva, comme ce fut le cas jusqu´en 1990, logé à l´enseigne du risque virulent gratuit.a, comme ce fut le cas jusqu On avait beau tourner en rond et vouloir par pudeur cacher le mal, les chiffres africains ne trompaient pas : le Zimbabwe serait infecté à 60%, le Malawi 50%, le Kenya 40%, le Congo (RDC) et la Tanzanie 30%, l´Afrique du Sud 20%...et la liste est longue. N´est-ce pas effrayant et suffisant pour que les africains (parce ce qu´ils sont directement concernés), cessent de jouer les insouciants et les innocents ?
Nous avons beau attirer les africains sur l´incompétence et la lassitude des élites actuelles au pouvoir en Afrique, rien n´y fait ; à croire que les africains seraiensourds ou se suicideraient bénévolement. Comment expliquer cette léthargie intellectuelle, sociale et politique ? Car ce qui implose le mal de l´Afrique, encore une fois, c´est le sous développement et ses facteurs socioéconomiques et culturels négligés ! L´ignorance et l´analphabétisme reproduisent le sida aveuglément sans le moindre usage efficace de la raison. Il est tout de même sacré et même légitime de se protéger soi-même, n´est-ce pas ? Pourquoi cela n´était-il pas le cas ? Faiblesse devant la beauté de l´orgasme ? Faiblesse devant la sexualité mal éclairée ou tabouisée ? Ces faiblesses justifiaient-elles qu´on se suicidât ? Voilà une bien curieuse logique. Et pourtant, on la retrouve partout, en Afrique : les gens, et ce ne sont pas seulement les ignorants et les analphabètes, se comportaient dans un schéma logique qui ne semblait faire sien ni de l´expérience historique, ni d´un véritable enrichissement de l´expérience sensible débouchant sur le repoussement des erreurs et la mise en place d´une organisation de raisons averties et prévenantes. Et tant que l´instruction ou la misère continuera à sévir sur ce continent, et plus ses habitants seront faibles et victimes faciles de bien de maux. Etait-ce vraiment difficile de le comprendre ?
Il est donc évident que tout ce qui, ou tous ceux qui nous appauvrissaient, qui nous pillaient, qui nous empêchaient de nous développer afin de nous défendre nous-mêmes efficacement dans l´avenir ; tous ces ennemis, qu´ils soient intérieurs ou extérieurs, culturels ou économiques devaient être combattus avec la plus énergique organisation sociale. Le mot est tombé. Et on comprend aussitôt que ce qui manque cruellement à l´Afrique, ce sont les structures existentielles rationnelles de réalisation. A ne pas confondre avec la bureaucratie improductive et castrée héritage hybride et mal conçu et appliqué qui abondait l´Afrique en ce moment l´Afrique. La preuve évidente qu´au lieu de autodéterminer à sa propre devenir après la fin de la colonie, les élites postcoloniales se contentèrent, dans leur égarement à adopter des système sociaux sans les éprouver ni sur leurs représentations effectives des attentes et des buts de leurs sociétés, ni même à les remplir et les relier à leurs devoirs sociohistoriques qui étaient de gérer et de promouvoir aux intérêts des africains.
Ainsi, allait-on aujourd´hui de problèmes en problèmes, sans concept, désaccordé, en colmatant des trous béants que l´ignorance et la pauvreté aggravait, si le sida ne venait pas détruire toutes les fragiles liens familiaux et sociaux. Il faut vraiment être aveugle ou demeuré pour continuer à croire qu´avec la mendicité et l´aide occidentale piégée, on arriverait à quoi que ce soit ! C´est à l´africain qu´on devait rendre ses responsabilité et ses droits et devoirs face a son avenir et à celui des siens. Sans lui donner un emploi, l´intégrer dans une société produisant les moyens de sa liberté et de son bien être, ce petit jeu actuel n´était rien d´autre que pure escroquerie et criminelle affabulation ; parce que l´élite corrompue et incapable, elle, se réalisait avec les importations occidentales. Elle vendait à qui mieux mieux à bas prix les richesses du peuple pour se pourvoir de moyens existentiels aliénant. Or, la fierté et le pouvoir d´une élite ne se justifient que dans la mesure où sa légitimité se fonde sur la réalisation sociohistorique du peuple qu´il représente ! Si ce n´est pas le cas, il a par là même perdu la légalité de ses ambitions.
En Afrique, cependant, on assistait, grâce au scandaleux et inhumain système de la francafrique et de la perversion sociohistorique occidentale, à des pouvoirs dénaturés, corrompus, criminels envers leurs propres peuples, avec le grand soutien des anciennes nations coloniales de jadis et de leurs compères du Pouvoir Blanc. Ces nations ont beau clamer liberté et démocratie, leurs buts sont des plus arriérés et colonisant. Il est grand temps que l´Afrique et ses enfants le comprennent, et cessent de jouer au soldat parvenu avec les armes des fauteurs de troubles et de dissension. Il est temps que ceux qui seraient élus au pouvoir apportent plus d´intelligence et de cœur que de violence et d´illumination dans l´exercice de leurs devoirs. Car sinon, rien ne changera de sitôt, et le temps, lui, ne revient pas. Avec le Sida encore plus résolument.
Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu