Sur le commando militaire américain unifié sur l´Afrique
De nouveaux indiens à piller, déposséder et exterminer en Afrique ?
« Les élèves sont toujours plus intelligents que leur maître actuel, sans cela il n´y aurait pas d´instituteur dans l´avenir » Schopenhauer
Depuis que l´occident s´est rendue compte que sa rapacité et sa friandise aveugle du pouvoir étaient plus grand que son sens d´intégration et ses soubresauts humanitaires, cette culture devient de plus en plus vulgaire dans ses actes volontaires de contrainte et d´influence militaire sur tout notre globe. La malheureuse invasion en Irak, dernière croisade en pays souverain et indépendant islamique en est la preuve flagrante. Al Kaïda, Al Kaïda ! Tels sont les nouveaux slogans avec lesquels tous les abus semblaient être permis. Et ce danger, pour peu qu´il soit vrai – mais disons plutôt qu´il a marqué l´Amérique avec le 9/11 – n´en était pas moins, et ce malgré Guantanamo et Abu Grhaib, bien insaisissable. Les talibans, en Afghanistan, étaient tenu en échec dans leur propre pays (on se demande bien jusqu´à quand), et cependant, de par le monde, les américains, comme enragés, menaient une vendetta aveugle, plus tapagiste et revencharde qu´efficace sur un ennemi précis et clair. Et pourtant, si Clinton l´avait voulu, il aurait, sur la demande expresse du gouvernement soudanais, arrêté Bin Laden se bronzant au soleil africain. Il s´y refusa sous la remarque : « Bin Laden, qui est-ce ? Connais pas. » Ce nom allait pourtant devenir un cauchemar quelques trois ans plus tard pour chaque américain.
Derrière l´Al Kaïda, ne l´oublions pas, outre la plateforme idéologique fondamentaliste islamique mâchant et remâchant bêtement le Coran sans parvenir à s´émanciper de sa petite médiocrité sociale ou intellectuelle, il y a bien, ne soyons pas aveugles, des revendications économiques. Il n´y a que l´occident pour ne pas le reconnaître, parce que le faire, ce serait entériner des revendications et s´atteler à un changement douloureux pour les privilèges et intérêts dominants américains et européens dans le monde arabe. C´est depuis longtemps en effet que les intellectuels des pays islamiques étaient au chômage et courraient les rues faute d´intégrations socioéconomique et d´emploi dans leurs propres sociétés. Ce fait était reproché aux envahissantes importations conceptuelles et matérielles de leurs gouvernements aliénés au productivisme occidental. Par ailleurs, d´un part les occidentaux buvaient à gorge déployée leur pétrole sans que les petites gens n´en reçoivent leurs dus ; et de l´autre, les pétrodollars de recette, en lieu et place de servir aux sociétés, étaient réinvestis, pour la plus grande partie, en…occident !
Et dans ce cas, vouloir saisir la fumée plutôt qu´éteindre le feu, c´est faire comme en Afrique où les prochaines révoltes populaires couvaient : mépriser les peuples et leur vendre la vache enragée pour le paradis. Car, demain, lorsque ces matières premières qu´on consommait et dépensait sans que les propriétaires légitimes n´en profitent (à part quelques corrompus du pouvoir aliéné) ; de quoi donc vivraient ses pauvres ? Comment et avec quelles matières premières se développeraient-ils ? Ou considérait-on qu´ils n´avaient pas besoin d´industries ? N´est-ce pas les condamner à la pauvreté tout en les empoisonnant avec l´air polluant des cheminées et d´automobiles étrangers dont ils ne jouiraient jamais des bienfaits ? Liberté, démocratie ; de quel genre et de quelle sorte de liberté et de démocratie s´agissait-il donc, si celle-ci ne respectait pas les intérêts légitimes des autres ?
Cette question, ce n´était pas seulement Al Kaïda qui se la posait, c´était aussi toute l´Afrique à laquelle, depuis des siècles l´occident avait pris l´habitude de la piller de ses enfants en les amenant à l´esclavage, et ce durant plus de 400 ans. Puis elle y revint pour une colonisation de la plus criminelle et méprisante. Et pour finir en beauté, elle y installa une fictive indépendance dès la fin de la deuxième guerre mondiale, aliénant volontairement par là toute velléité d´indépendance économique, politique et monétaire dans ces pays. Et aujourd´hui, les pauvres africains se débattant contre l´énorme pieuvre insatiable et sanguinaire de la francafrique, donnaient tous les symptômes de poissons cherchant désespérément à survivre en bassin asséché. De quel genre de collaboration, de conception solidaire ou humanitaire culturelle pouvait-on désigner ceux qui avaient organisé et entretenu une telle mystification sociohistorique ? Racisme, mépris ; c´est bien peu, car il s´agissait de crimes à la fois ceci, cela, et bien plus : car avec une sournoiserie et un fausseté de la pire des fourberie, et cela tout en se prétendant suavement de l´aide et de coopération, avalisait le meurtre journalier de tout un continent sciemment.
La nouvelle par laquelle l´administration Bush (encore elle) allait implanter un commandement militaire américain unifié en Afrique : l’African Command (AFCOM) qui serait installée dans 53 pays de l´Union africaine, dérange quelque peu, et c´est peu dire. Parce que, en lieu et place de reconnaître à l´Afrique un partenariat équitable et réel, on lui envoyait une police et une armée d´occupation. L´Afrique gagnerait plus si les occidentaux, et en tête les américains, ouvraient leurs frontières douanières commerciales comme ces pays industrialisés l´imposaient aux africains. Et cessaient, par des prix de dumping et de subventions, à empêcher conjointement à l´Afrique de vendre ses produits agricoles à des prix raisonnables, permettant à ses agriculteurs de survivre et d´élever leurs enfants dignement. Face à la misère et à la pauvreté institutionnalisées par ce systématisme occidental injurieux et criminel, n´importe quelle armée du monde, aussi puissante soit-elle, n´arrangerait rien du tout. Le problème se trouvait ailleurs. Ou alors on ne voulait que tromper son nègre pour mieux le noyer.
Et, à propos, pourquoi ce commandement américain excluait-il son implantation en Egypte ? Parce que l´Egypte était déjà du monde occidental, ou ne faisait pas partie de l´Afrique ? On le voit, derrière cette intention, il n´y avait rien d´autre que la continuité, par des tentacules plus étouffantes, de la mainmise occidentale sur le continent africain. Incroyable ; à croire que l´Irak n´a fait avancé ni les esprits, ni les bonnes mœurs américaines ! Tout le monde sait que les Etats-Unis étaient á 25% dépendant du pétrole africain, et que dans cette perspective les américains cherchaient à sécuriser leurs intérêts. Mais ces intérêts étaient-ils menacés ? Peur de la Chine et de son influence grandissante ? Ca ! Et depuis quand le monde n´était-il plus libre ; qu´il fallait des armées, des invasions, des bombardements meurtriers pour prétendre faussement à la liberté et à la démocratie ?
En tout cas, il semble plus facile de donner aux autres peuples des leçons de démocratie et de liberté en les bombardant et en détruisant leurs sociétés et leurs structures sociales, qu´à s´émanciper soi-même de la violence et de la contrainte comme instrument existentiel légal. Et si les américains sont si sincères, ils devraient commencer leur épopée de grandeur humaine auprès de leurs compatriotes indiens : leurs premières victimes. Car ne pas panser adéquatement ou reconnaître et consoler le cœur qui saigne devant nos yeux, et prétendre aller guérir celui qui se trouve à des milliers de lieues…faut pas rêver, c´est de la tromperie, tout cela.Musengeshi Katata
Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu