Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Forum Réalisance
Forum Réalisance
Publicité
Archives
Newsletter
25 mai 2007

Un livre intéressant: Sur le système éducatif en Afrique

Lecture de l´analyse d´Antoine Guidjol : « Le système éducatif en Afrique noire » paru chez l´Harmattan. ISBN : 978-2-296-02884-5

Un mal purement africain ou un problème universel ?

Avant propos

Lorsque j´ai eu connaissance de la publication de cette analyse, j´ai été fort intéressé de la lire, et cela, pour plusieurs raisons : l´éducation est un des problèmes fondamentaux, sinon le plus grand de toute société humaine, de toute culture. Ce domaine ou cette vocation de l´existence humaine est devenue d´autant importante que l´organisation des sociétés, la complexité des attentes humaines atteignaient, de par notre vie moderne, des exigences complexes et ambitieuses. Et au fait, parler d´éducation, c´est autant parler de culture, d´us et usages, de conflit de génération, de norme et contenus de valeurs, des buts et de la valeur de l´existence elle-même, de la réalisation individuelle et collective, de mode de vie et d´opinion, de rapport en soi et pour soi de la convivialité internationale, de la connaissance…de philosophie existentielle.

Et en lisant ce petit concentré d´analyse, j´ai été agréablement surpris : tout y était. Et même si, à la fin de la lecture, j´eus le sentiment que le débat restait ouvert, je n´ai pas été déçu, car les bons ouvrages incitent toujours à lire où à ce que l´auteur reprenne sa plume et aille encore plus au fond des choses. Il est vrai que le thème est immense et riche de par le fait que toute notre vie est en fait trempé dans un tissu quelconque de l´éducation, de son manque, de ses défauts et ambitions. Ce qui fait poser les questions au bon sens : éduquer pour quoi faire, à quels buts ; quelles sont les qualités, les repères, les buts et les exigences d´une « bonne éducation » ? L´auteur ne s´est pas laissé piéger à cette discussion sans fin ; il a cependant bien établi le rapport sociohistorique qui avait entaché l´idéal social d´éducation en Afrique. Par rapport à l´occident colonialiste et hégémoniste. Ce qui mettait l´opportunité d´une identité éducative africaine autonome et indépendante des africains à l´ordre du jour. Et c´est excellent, parce que de par la mainmise postcoloniale sur l´Afrique, cet effort n´a, que ce soit de la part du paternalisme occidental outrageant que de la classe dirigeante en Afrique, à notre grand regret, reçu les attentions qu´il mérite. Et bien de déboires actuels de l´Afrique noire s´expliquent éloquemment par-là, parce que l´existence, ses règles, ses nécessités et ses ambitions qu´on nomme implicitement ou explicitement « Culture » se retrouvent toujours ancrés, discutés, encourus, souhaités…dans le système éducatif !

Sur le contenu

Contrairement à ce qu´a divulgué l´occident, croire que l´Afrique n´a rien produit ou rien écrit est de la pure gratuité des plus malhonnête, car les Bâtons d´Ishango le prouvent ainsi que les hiéroglyphes des pyramides d´Egypte ! Croire donc comme le laisse ironiser l´occident que l´identité de l´africain apparaîtrait comme un «dehors sans épaisseur» et comme un «dedans sans profondeur» est de la pure méchanceté. Sinon, pourquoi biens de sociologues admettraient-ils que les valeurs sociales africaines soient plus sociales que les leurs ? (Occidentales et purement mercantiles, bien entendu). Et même si, avec une bassesse honteuse et sans vergogne, ils mirent tous leurs efforts militaires, sociaux, éducatifs, spirituels et même criminels à déraciner et à détruire l´âme culturelle africaine ; pourquoi cette hargne si les africains n´avaient ni culture, ni civilisation ? Et surtout, pour eux qui se réclamaient de haute culture et de haute civilisation tout en ayant pratiqué sur les faibles africains, et ceci pendant 400 ans durant un esclavage des plus barbare ? Qui était en fait le civilisé ; la victime ou le criminel de droit commun ? On le voit : il ne suffit pas seulement d´écrire, de posséder une culture d´expression écrite pour être civilisé ! Car on en oubliait vraisemblablement que même si on traînait ses propres valeurs pertinemment dans la boue par rapacité, par cupidité ou par simple mépris gratuit des autres, tous ces actes restaient écrits pour l´avenir ! Eh oui ; écrire…mais plus tard ne pas vouloir reconnaître ses propres méfaits, et se prêter raison et droits abusifs sur l´existence des autres…C´est à se demander : à quelle genre d éducation ces occidentaux ont-ils donc élevé ? Quels étaient leurs systèmes de valeurs absolues, et pourquoi les africains devaient enterrer les leurs pour adopter un ordre dans lequel on les empêchait sciemment, sournoisement à accumuler, à défendre leurs valeurs propres et leurs sentiments ? Au fait, l´existence se résumait-elle à se réaliser soi-même ou à n´être qu´un pantin, une chosification des autres ? A cette question fondamentale la civilisation occidentale, autant de par son passé, esclavagiste, colonialiste, que par son paternaliste actuel dominateur et affligeant se cassera les dents ; car tout cela ne témoigne ni d´une haute culture de respect humain, ni d´une véritable et réelle philosophie humaine de liberté ou de démocratie.

Sur la portée existentielle réelle de la connaissance

La connaissance est un élément primordial de la culture et ce faisant, de la réalisation collective et individuelle ; son but est, dans toutes ses facettes celui de répondre à la pleine réalisation de nos attentes, de nos ambitions, de nos désirs de réalisation. En Afrique, cependant, on assiste actuellement au faux qui substitue la réalisation africaine (individuelle ou collective) à la satisfaction de l´occidentalité tout court !?! Pourquoi cette psychopathologie de confusion entre l´objet et son but, entre la réalité et l´illusion ? Peut-on se réaliser pleinement soi-même en empruntant, au détriment de ses propres exigences, de ses propres ambitions existentielles, les contraintes étrangères aussi opprimantes, dominantes ou même facilitant qu´elle soient ? Non, car ce qu´on gagne apparemment par la facilité ou le paraître comme le maître le veut, on le perd par la motivation et la mise en œuvre de la réalisation sensible. On est, on devient tout au plus consommateur de la production des autres que maître de sa propre destinée. Et au lieu d´insuffler vie et joies à son propre devenir sensible, on singe et on emploie ce qui, tout en assagissant notre soif ou nos besoin, détruit notre créativité qui est, en fin de compte, la richesse la plus valable de toute vie humaine.

Ce n´est pas la connaissance en soi ou pour soi qui fait de sa culture une jouissance supérieure, fiable, discutable, et en fin de compte un instrument fort utile ; c´est aussi la capacité à user de ses multiples références pour critiquer, rénover, améliorer…afin de se réaliser le plus adéquatement, d´être le plus créatif ; de rendre justice le plus valablement aux valeurs de justice, d´équité, de tolérance, d´émancipation des attentes individuelles ou sociales : au fait, renier l´absolu pour accepter la transparence d´un réel et d´un imaginaire de la multitude de l´équilibre et de l´harmonie individuelle et sociale. Et ici, si l´auteur Antoine Nguidjol dit que Dieu (l´absolu) est la source de toutes les sciences ; il faut dire qu´il s´agit ici d´un absolutisme béat que l´ère primitive de la pensée rationnelle humaine s´est inventée pour avoir un point de départ qui menait autant au mensonge, à l´escroquerie, à l´illumination mentale, qu´à une douteuse spiritualité. Parce que l´absolu, il est décidément plus facile à imposer, à abuser qu´à éclairer la vérité ou la raison. Et la raison veut qu´à son prolongement infini des valeurs et des choses de la philosophie ou de l´existence humaine, que toute spéculation cesse pour laisser place à la réalisation. Et cette dernière doit être libre, consciente, respectant tout un chacun. Parce que non seulement tout individu, toute culture est une qu´on identité propre ; mais on voit mal au nom d´une quelconque universalité (ou philosophie) quelqu´un aurait le droit de priver un autre de droits ou de jouissances existentielles saines et légitimes.

Critiques de l´ouvrage

Ce qui m´a surpris, c´est que tout au long de cet ouvrage, je n´ai pas rencontré un profond débat de liberté ou de réalisation. Or, il s´agit bien de la liberté et de la réalisation ; autant dans leurs valeurs d´organisation que dans celles de projection de la production existentielle qu´est l´art de vivre. Le mot liberté n´est presque pas évoqué dans cette analyse ; est-ce à dessein ?

Sarkozy (eh oui, toujours lui !) a dit à son investiture qu´il était conscient que nous traversions (toute la race humaine) une profonde crise de valeurs. Et je lui donne complètement raison ; tout cela ne date pas d´hier : à force d´imposer aux êtres humains des horreurs telles l´esclavage, la colonisation criminelle, à piller, à violer, à bombarder des innocents surtout s´ils ne savent pas se défendre…l´occident a établi une échelle de valeurs qui, en lieu d´encenser le bien et le cultiver sans la moindre ambiguïté, engendrait, avec ses abus et ses erreurs légitimées une culture de coexistence humaine qui usait par trop allègrement du violentement, de l´exclusion, de l´abus, pourvu qu´on soit puissant ou de facto de ceux qu´on n´arrive pas à punir. Tout cela s´appela civilisation, culture, démocratie ou tout simplement liberté… ! Et maintenant que le système de domination économique, politique et culturel instauré depuis 600 ans sur le monde par l´occident était arrivé à ses limites et se trouvait remis en cause par la montée de la Chine et de l´Inde au firmament de la concurrence industrielle la plus ardue…on avait difficile à s´appuyer sur des valeurs bancales et injustes. Changer les choses, une question d´éducation ? Ou était-il enfin temps de voir les choses comme il se doit, plutôt que confiner dans des définitions vides et oiseuses.

L´économisme de cette analyse laisse à désirer ; ne pas traiter de l´économie laisse toujours l´impression qu´on est plutôt théorique que réel. Or, l´éducation est une production sociale de la plus haute valeur ; il faut non seulement la concevoir, la discuter, l´asseoir dans la société, suivre et améliorer ses résultats, mais il faut aussi la financer !

J´ai été franchement surpris que l´humanisme allemand (Humboldt) eut été cité en exemple par l´auteur, dont on pressent l´admiration allemande de sa formation française. Notez que je ne discute pas cet humanisme ; mais voyez-vous, une société telle que l´allemande qui a, malgré Humboldt et Nietzsche, massacré, entre 1904 et 1907 en Namibie les herero, les nana et les hottentots, et qui, par deux guerres mondiales suivantes causa la mort de près de 100 millions de vies humaines…cet humanisme mérite-t-il qu´on le vante ? Question d´éducation, peut-être ?

Je sais, mes amis disent que je suis très critique, presque inconsolable. Mais faites comme moi, fermez les yeux et repassez en revue tout ce qui a été fait aux africains, et mettez-vous devant les yeux que pendant que tout l´occident renchérissait le prix de nos textiles, de notre café, de notre sucre et de notre coton par des taxes douanières protectionnistes sur leurs territoires qu´ils gardaient jalousement fermé, ils envahissaient avec l´aide la Banque Mondiale et du FMI qui menaçaient les pays africains récalcitrants de résilier leurs crédits auprès de ces institutions s´ils ne pliaient les genoux et ouvraient grands leurs frontières aux excédents agricoles européens de lait, de sucre, de vieux vêtements, de poissons, de riz, de maïs…et de tomates quatre fois subventionnés par le contribuable européen et se vendant en place africaine à des prix de dumping…De quel humanisme s´agissait-il donc ? Vous avez compris ce que je ressens…après 400 ans d´esclavage, 100 ans de colonisation, de mépris et de destruction culturelle…et depuis 46 ans des méfaits d´une francafrique des plus corrompue et dévoyant…Et pendant que tout cela avait lieu, on détruisait l´écologie de ces pauvres en leur parlant de liberté et de démocratie ; question d´Education ? Oui, je crois qu´il s´agit grandement d´éducation, mais aussi de quelque chose de bien plus grand : le respect de la culture, de la liberté et de la réalisation des autres. Votre analyse m´a plu, mais il faut voir et aller au-delà de l´écrit, et produire une liberté saine et franche, plutôt que d´en subir une version criminelle qui n´avait…aucune éducation ! Savez-vous que cette année les attentats racistes ont augmenté de 9,2% en Allemagne ? L´establishment allemand appelle ces délits des délits à raisons politiques. Depuis quand le racisme est-il une cause politique ? Depuis que les radicaux de droite sont devenus une fraction au parlement européen ? Voyez-vous, cher monsieur Antoine Guidjol ; vous avez bon citer de bons penseurs européens…je vous assure que ces gens se conduisent comme les plus bas des incultes, malgré leurs grands penseurs !

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

munkodinkonko@aol.com

     

Publicité
Publicité
Commentaires
V
Qin 110420<br /> As in setting five fingers vibram out on delightful journey, we strain our eager gaze forward- Bidding the lovely vibram fivefingers scenes at distance hail! nor to the unrestricted opportunities of vibram fivefingers classic gratifying them. we have as yet found no obstacle, no disposition to flag fivefingers bikila; and it seems that we can go on so forever. We look round in a new world, full of life,five finger kso and motion, and ceaseless progress; and feel in ourselves all the vigor and spirit to keep vibram fivefingers kso pace with it, and do not foresee from any present symptoms how we shall bikila vibram be left behind in the natural course of things, decline into old age, and vibram five fingers classic drop into the grave. http://www.vfingersale.com/vibram-five-fingers-classic-c-2.html
J
Monsieur Nguidjol, je suis étudiant à l'université catholique d'afrique centrale de yaoundé, et j'ai une préoccupation concernant l'école comme institution sociale en afrique, fort de votre expérience en la matière j'aimerais si possible avoir vos lumières sur la question, c'est dans le cadre d'une étude qui nous a été demandé en classe...<br /> merci
S
J´avoue que je n´ai pas aimé l´intervention de St.Ralph, parce qu´elle me suggérait que, comme tous les africains en mal d´agilité intellectuelle, ils attendent tous qu´on leur mâche les sujets, qu´on les allèche à lire quelque livre que ce soit. Peut-être même le condamnerai-je à tort ; toujours est-il que je me rappelle de sa fameuse interpellation sur « l´Information »…informer ou être informé n´est pas la condition sine qua non qu´on a compris de quoi on parle ou qu´on en a saisi l´importance ! L´acte intellectuel est un acte volontaire et motivé qui recherche les fondements, les vérités afin de les articuler à la résolution de problèmes imaginaires et réels touchant<br /> directement à la réalisation sensible. S´informer ou être informé n´est donc pas la preuve qu´on est à même de résoudre ses problèmes ! Par ailleurs, l´occident, de par sa fausseté culturelle conséquente à sa vicieuse domination sur le monde a, depuis toujours, et par trop joyeusement, excellé dans l´art de manipuler les informations, de truquer les valeurs, de fausser habilement la vérité et les rapports logiques conséquents. Cet occident ne disait-il pas hier que les nègres étaient des animaux pour mieux les piller, les violenter, les soumettre à leur existentialisme partial et immoral ? Ce même occident ne prétendit-il pas que les élites africaines tels Lumumba, Um Nyobe, Biko, Amilcar Cabral, Malcolm X, Martin Luther King, Kwame Nkrumah…etc étaient des communistes pour mieux les assassiner et décapiter ainsi l´Afrique de ses élites éclairées ? L´information, du moins celle qui est objective, on ne l´obtient qu´avec une sévère et logique objectivité. Et si depuis 600 ans l´occident, par sa domination et l´imposition de sa norme culturelle ambiguë en Afrique, a dévié ce continent de sa propre identité, de l´entretien de son propre existentialisme historique, une sévère et profonde critique de la norme occidentale et de ses avatars est inévitable aux africains, s´ils veulent réellement retrouver leur identité en désuétude et se motiver plus étroitement à leurs propre culture et intérêts ! Se récrier donc face à cet impératif critique, c´est jouer un faux jeu d´aliéné mental qui, tout en étant blessé à la jambe, se panse le doigt ! Actuellement beaucoup d´africains jouent bêtement à ce jeu…honteusement. Ce que les occidentaux appellent « des intellectuels en noix de coco ». Ne voit-on pas Sarkozy parler d´identité de la France ? Tous ces africains qui entendaient cela, voulaient-ils tous se faire formater à cette identité ? Oubliaient-ils que cette identité française a été aussi faite d´esclavage pendant 400 ans, de colonialisme borné et déculturant, de viols, de pillages, et surtout d´un mépris évident des droits et des libertés africaines ? La honteuse et scandaleuse francafrique qu´entretenait si sournoisement la France depuis 46 ans en terre africaine, est-elle digne d´un peuple, d´une identité française qui arguait : liberté, égalité, fraternité ? Ce serait intéressant que maître Sarkozy nous réponde à cette question…<br /> <br /> Ceci dit, le livre d´Antoine Guidjol est éloquent, et même génial. Je le recommande à tous les parents africains vivants en occident, à tous les africains tout court. Et même aux français eux-mêmes. Ils apprendront entre autre dans ce livre que l´éducation napoléonienne qu´on leur a fait digéré n´avait, au départ qu´un but : former de dociles sujets servant au pouvoir et à son aristocratie. Quand je pense à tous ces français qui s´évertuaient à nous faire croire à nous africains que leur éducation était géniale…c´est à peine si on ne peut pas se rouler sur le trottoir de rire. Pas étonnant que ces « outils humains » allèrent en Afrique aveuglement y faire l´esclavage pendant si longtemps, y piller et y massacrer ! Aujourd´hui quand on les entend dire : « Ce n´est pas nous, c´est l´aristocratie pourrie qui a fait tout cela ! », on ne peut que secouer du chef. Ils mentaient aussi bien que leurs maîtres politiques. Aller en grande soutane dire aux noirs que Dieu était blanc… ! Il faut en avoir le toupet…et la profonde et grasse grossièreté. Aujourd´hui quand on entendait ces français parler de valeurs… ! On se demande d´où ils les tiennent ; de leur histoire peut-être ? Faut y regarder de bien près, et c´est à peine si on ne peut pas s´empêcher de verser de grosses larmes sur les fameuses valeurs de « La grande nation française » ! <br /> <br /> Je termine en citant l´avant dernière phrase de l´éditeur de ce petit ouvrage exhaustif : <br /> <br /> « L´école a-t-elle tenu ses promesses ? Ou est-elle indirectement complice de la mentalité magique de captation qui consiste à croire que l´Afrique n´est pas faite pour penser puisque d´autres pensent pour elle ? »<br /> <br /> Voilà une réflexion qui est très pertinente, autant pour les aliénants que leurs victimes. Liberté ? La vraie liberté commence par une projection idéelle de ce que nous nous représentons de la vie, de l´existence ; et j´ai des doutes que les africains, n´en déplaise au paternalisme occidental, ne rêvent que d´être des cobayes, des esclaves ou des consommateurs sans âmes et sans fierté ou identité culturelle à défendre. Shaka Bantou. J´ai dit et je vous remercie profondément, monsieur Antoine Guidjol ; votre démarche va au cœur de tout cet africain qui a saisi l´urgence et l´actualité du problème. Et à propos, moi, j´ai lu le livre ; je n´attends pas qu´on me le dissèque ou qu´on me le remâche. Indépendance intellectuelle oblige.
M
Très cher St Ralph, cet article n´est pas une présentation au sens propre du terme, mais une ouverture sur la lecture du livre qui est lui-même une analyse compacte, mais non moins d´un excellent propos. Ce que j´ai voulu faire, c´est présenter l´autre visage de la problématique de l´éducation des africains. En effet, et si l´éducation moderne classique doit conduire à la réalisation, elle doit aussi comprendre des voies de solutions et de moyens permettant de répondre à la solution de tous les problèmes existentiels auxquels historiquement ou logiquement l´avenir des individus et des sociétés se trouvent ou se trouveront confrontés. Et l´antagonisme qui nous oppose à l´occident est sans conteste un des plus crucial. Pourquoi ? Mais parce qu´il s´exerce envers nous depuis des siècles avec des contraintes destructives, aliénantes. Sous une subtilité autant arrogante que méprisante, elle nous prive sournoisement de nos moyens légitimes de réalisation. Et si l´Afrique aujourd´hui piétine, c´est bien la preuve que beaucoup n´ont pas compris qu´il fallait rapidement éduquer les africains à résoudre ces problèmes ! Retrouver nos identités propres, nous atteler à nous épanouir librement et pleinement ; cet impératif culturel existentiel légitime tient à la fois du respect et de la culture de notre identité sociohistorique que dans la revendication d´un droit réel à nous réaliser en tant qu´être humain à part entière. Nos parents, nos enfants et nous mêmes, comme tous nos partenaires existentiels du monde entier, nous vivons tous somme toute sur terre ; ce qui veut dire que d´une façon ou d´une autre nous sommes liés à certains facteurs communs, à une forme de développement solidaire, si pas conjointe. Jusqu´à quel point, dans quelles conditions, à quoi devons-nous absolument nous référer ? Ces questions, toute éducation moderne et humaniste doit y répondre, autant que ceux des motivations caractéristiques ou particulières ouvrant librement sur l´éclosion d´un chacun. L´ouvrage d´Antoine Nguidjol est une excellente introduction. Son contenu ne traite ni exclusivement de l´éducation traditionnelle en Afrique, ni d´une quelconque éducation moderne qui ne saurait pas sur quelles valeurs éthiques, morales, imaginaires et créatives elle s´appuie. Ce docteur en philosophie directeur d´un lycée français de la région parisienne est un homme de terrain, et je suis persuadé que ses vues pluridimensionnelle nous permettront d´approfondir les choses, sinon d´élargir le débat. Son analyse ouvre un débat dont la dimension est absolument et conséquemment mondiale. Je vais de ce pas lui demander d´éclairer personnellement certaines questions, afin que la lecture de son livre soit plus transparente à tous. Parce que l´éducation, et cela au sens précis comme au sens le plus large, a toujours été l´enfant oublié et plutôt bâclé que soigné en Afrique ; cependant que son importance est immense, continue ; que les valeurs et les buts de sa portée ont une incidence déterminante sur notre réalisation à court et à long terme, autant pour l´Afrique elle-même que pour l´avenir de toute la race humaine. Musengeshi Katata. Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu
N
cher monsieur Ralph,<br /> je souhaite vivement vous donner envie de me lire, non par désir de combler de joie mon éditeur, mais tout bonnement parce que je suis convaincu du rôle clef de l'éducation dans la compréhension de l'impasse théorique, politique et sociale de l'Afrique noire actuelle. Je ne prétends pas détenir la vérité ; toutefois, mon essai veut ouvrir un débat autour de la question de l'éducation en Afrique noire.<br /> <br /> Il serait intéressant, après m'avoir lu, de confronter vos vues avec celles de l'auteur de cet article dont j'estime la rigueur intellectuelle et les critiques ; un auteur qui a su déceler la question "souterraine" qui jalonne mon essai : éduquer, mais à quoi ? et si toute éducation était soumise à une finalité "politique" ? A quelle finalité politique, s'agissant de l'Africain ? Et si cette orientation politique était déjà à l'oeuvre dans les procédés pédagogiques les plus banals de notre apprentissage, comme dans la leçon de grammaire...On peut imaginer les conséquences multiples !<br /> (voilà quelques unes des questions évidemment non exhaustives que je me pose...)<br /> <br /> Enfin, pour finir, je tiens à vous informer de ma disponibilité à lire tous les écrits de mes lecteurs et à résumer ma pensée à la fin du débat auquel je vous invite tous. <br /> <br /> A bientôt sans doute.<br /> <br /> antoine Nguidjol<br /> Paris
Publicité