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21 février 2008

Un scandale fiscal sans précédent secoue l´Allemagne

Une escroquerie généralisée au fisc de la part des managers, des riches et nantis met toute l´Allemagne en émoi. La banque LGT du Liechtenstein à l´index.

Une élite immorale, sans foi ni caractère

Celui qui avait crû que la richesse ou le pouvoir tranquillise, celui-là se voit détrompé par ce qui se passe actuellement en Allemagne : les riches, les managers opulents pratiquent à grande échelle l´escroquerie à l´imposition avec l´aide bienveillante de banques, d´institutions financières allemandes vers le paradis fiscal du Liechtenstein.

Le premier à être publiquement et non moins démonstrativement mis au banc des accusés ne fut autre que Klaus Zumwinkel, le plus ancien manager allemand en service de la Poste et de la Postbank. Ses honoraires : 4 millions € par an. Et diable, on se demande ce que le plus influent des managers allemand avait à se prêter à une telle grossière bassesse ? Cupidité, rapacité ? Mais depuis 18 ans que cet homme apparemment intègre était à la tête de cette entreprise étatique, ne gagnait-il pas assez pour s´abaisser à ce bris de confiance et de loyauté envers l´Etat dans lequel il avait, entre autre, participé, conseillé à un taux d´imposition qu´il s´empressa aussitôt de…contourner pour gagner encore plus illégalement !

Que devait donc dire les petits employés, les chômeurs cherchant désespérément emploi ; ceux que la société, sous l´égide de managers tels que Zumwinkel, contraignait aux bas salaires et à la modération des revendications salariales depuis plus de quinze ans ? Si les riches, les nantis, ceux qui faisaient les lois et soumettaient le peuple à d´amers pilules soit disant pour que l´économie se relève ou aille mieux ; si ceux-là malgré leurs privilèges et leurs lourd honoraires n´en prenaient pas assez la gorge. Que devait donc faire le petit peuple pour faire entendre ses besoins et ses manques ? L´élite n´avait-elle pas une fonction d´exemple à suivre dans la société ? Devant quel genre de caractère éthique et moral se trouvait-on donc devant ces délinquants volontaires au fisc ?

On se demandait, cependant, aux premiers jours : comment diable l´inspection des finances et de la fiscalité sont-il arrivés à percer les secrets bien gardés des douteuses fondations financières qui abondaient le Liechtenstein à ce point que cette petite principauté compta plus de boîte aux lettres et de fondations invisibles que d´habitants ? Un informant. Un ancien employé parait-il de la LGT aurait vendu la poule aux œufs d´or sous forme d´une CD à la BND, le service d´information allemand. Et depuis, il dégustait en Australie les 4 millions € payés avec remerciement par les pouvoirs publics allemands. Lui aussi était cupide. Mais de cette saine cupidité qui permet d´épurer une pratique à grande échelle d´escroquerie à l´imposition public et de fuites organisée de capitaux. La belle aubaine. Le ministère des finances, selon lequel quelques 1000 noms et détails de transactions de délinquants seraient entrés en sa possession, se réjouissait déjà des peines et contraventions qui pourraient lui rapporter 1 milliards €.

On entend les avocats et les riches concernés (comment pouvait-il en être autrement) ruminer sur la fausseté des moyens d´acquisition des preuves les accablant. Or on oublie que contrairement aux Etats-Unis où cette exception de preuve légale serait valable, en Allemagne, le législateur, et surtout en matière fiscale, ne juge pas des moyens d´acquisition de preuves d´accusation. Depuis, des razzias de l´inspection des finances jalonnent toute la république : les banques, les domiciles privés, les sociétés, tous y passent. Et du coup, des démissions de hauts fonctionnaires font écho aux mains fouineuses des inspecteurs des finances dont un avocat a dernièrement dit : « Jamais une instruction de délit fiscal n´a été aussi complète et documentée. Ils ont absolument tout ». Et c est vrai que les informations remontent jusqu´aux années 1970 !

Cette histoire a, naturellement, terni les relations entre le Liechtenstein et l´Allemagne : l´un accusant l´autre d´héberger des délinquants allemands au fisc et de leur prêter assistance dans leurs délits, et de l´autre, le Liechtenstein argumentant que l´Allemagne aurait corrompu et incité au vol un de leur collaborateur. Ce qui n´était pas légal, du moins autant immoral. Et on ne s´arrêta pas seulement à des débats à distance. Le ministre président du Liechtenstein se déplaça en consultation à Berlin. Ce pays craignait que l´Allemagne mette en œuvre ses menaces et pénalise toutes les transactions financières avec le Liechtenstein dont la fortune et l´économie dépendaient énormément de ces fonds et fondations financières faisant profit sur son territoire à basse ou nulle imposition.

Cette histoire montre notamment aux africains dont quelques milliards dorment au Liechtenstein, qu´il y a moyen de faire pression ou de recouvrer son droit quand on le veut. Ceux des africains qui osaient ou prétendaient par ennui, par manque de réalisme, réclamer les sommes folles escroquées à leurs peuples par des dictateurs et des fonctionnaires véreux devraient prendre patience et rester sur le qui vive. Un jour un collaborateur de ces banques deviendra gourmand ou voudra pendre plus de vacances que ses chefs…ce jour-là tout est possible, même une saisie internationale retournant ces capitaux en Afrique.

Pour ce qui est des riches et des nantis allemands, on se demande s´ils ne sont pas victimes du débâcle économique et culturel occidental qui s´annonce à l´horizon ; cela expliquerait leur : sauve qui peut, seul l´argent compte. Parce qu´ils ont tout : la fortune, les privilèges, les honneurs du haut du pavé…Qu´est-ce qui leur a manqué ? Rien du tout. Ou alors, c´était un sport d´ennuyé cultivant le coup d´adrénaline que procure la violation à l´ordre ou aux lois ? Toujours est-il que le peuple exige déjà l´application aveugle de la loi qui est valable pour tous. Et si ces messieurs ne savaient pas la respecter, eux qui en étaient les premiers profiteurs, qu´ils en subissent donc de sa rigueur sans exiger de celle-ci qu´elle leur soit clémente. En tout cas, Klaus Zumwinkel, lui, a été impressionné : il a démissionné aussitôt de son poste et désisté au million € que sa pension qui devait débuter en Novembre lui reconnaissait pas an. Pour les autres, les perquisitions font rage. L´Etat, c´est bien connu, n´aime pas qu´on le prenne sous le bras…

Musengeshi Katata

Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu

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Commentaires
S
Depuis quelques temps le management allemand ne cesse de défrayer la chronique, et pas dans le sens positif. Rappelons-nous du scandale de VW avec les tendres petites fesses de prostituées brésiliennes qu´on comtabilisa allègrement sous la rubrique: "voyage de perfectionnement professionnel". Ou encore, et il n´y pas loin de cela, des caisses noires de Siemens servant dans le monde entier à corrompre les gouvernements et inciter à l´octroi de commandes, la corruption de syndicats...etc. Ce nouveau scandale ne fait que confirmer la tendance immorale et corrompue de l´élite de la production, des finances et de la gestion dans ce pays. Et même si le bon sens nous empêche de généraliser, ou prouve que les petites jupette d´Alain Jupé étaient du même acabit, la fréquence de tels manquements ne peut qu´inquièter. <br /> le management allemand, à mon avis, se trouve, comme bientôt tout le management occidental, en crise de valeurs et de défi. Pour les allemands qui, aprés la deuxième guerre mondiale qui les couvrit d´un relent barbare et inhumain, ils réussirent cependant à rebâtir leur pays et à le hausser au dessus de toutes les économies européennes (Wie Phoenix aus der Asche, auserstanden aus Ruinen. trad. : comme un phénix renaissant des cendres et des ruines ). Aujourd´hui, ils ne savaient pas ni venir à bout du chômage, ni de la crise économique de la surproduction et des invendus qui les guette depuis les annés ´80. Quant à la réunification, elle leur est restée sur la gorge en prouvant d´une part qu´ils n´étaient pas capable d´autre chose que de recréer un capitalisme dépassé, et de l´autre que de champion de la resurrection qu´ils se croyaient, ils n´étaient plus capables de miracles. Plus de 4 millions d´allemands (chiffres officiels) sont au chômage, 2,5 millions d´enfants vivaient au seuil de revenu minimum, tandis que 13 % de la population allemande étaient pauvre ou vivait, malgré le travail dans l´insiffisance. Et n´eut-été l´escamotage officiel des statistiques et les faux jobs trompeurs à 1€ qui n´ouvraient sur aucun paradis, ces chiffres sont encore plus désastreux. Sous ce débâcle social, grandissait, d´autre part une dette publique dévorante de prés de 2.000 milliards € dont les intérêts négatifs avoisinaient 2.000 € par seconde. Et ce vieillissenment social qui n´était plus à freiner...ou cette chine qui avait battu l´Allemagne depuis l´année passé sur la première place de nation exportatrice du monde, mais aussi au PIB. Tout cela peut expliquer que dans un monde de morale fragile et sans orientation éthique solide et convaincue, le management batte des ailes. Ce qu´il lui faut, c´est une nouvelle éthique, de nouvelles normes de vision et de réalisation. Or, à force d´avoir détruit par le passé des valeurs sociales, morales ou éthiques humaines éprouvées pour les remplacer par l´aveugle profit, par où faut-il commencer aujourd´hui pour se donner de nouvelles valeurs plus sincères et plus nourrissantes ? <br /> On ne peut pas toujours expliquer ou excuser des comportements criminels ou pervers, surtout si ceux-ci ont été commis par des gens qui se crient ou se disent "au dessus de tout". Avec cette histoire ils vont apprendre, comme tous ceux qu´ils envoyaient allègrement au chômage qu´ils étaient régis par la même loi fiscale. Espérons que cela les aidera à redevenir humain, sinon à se soigner de leurs complexes. <br /> Shaka Bantou, j´ai dit et je vous remercie !
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