Sur Hillary Clinton et sa visite actuelle en Afrique

La secrétaire d´Etat américaine Hillary Clinton va en Afrique afin de prospecter économiquement le continent pour le compte de l´économie américaine. Le choix des pays ne laisse aucun doute : les Etats-Unis, pressés par la crise de saturation commerciale et leur monstrueux débâcle financier actuel, sont contraints à saisir la moindre des chances pour faire du business en Afrique. Hillary Clinton va donc tenter de nouer de nouveaux liens avec quelques puissances économiques régionales que sont l'Afrique du Sud, le Nigeria, l’Angola et la République démocratique du Congo, le Kenya…etc. Face à la relative pauvreté du continent africain, et surtout face à la rageuse pression américaine de vendre au moindre effort d´investissement, cette visite et ses intentions ne risquent-ils pas d´agrandir la pauvreté en Afrique en stimulant des importations plongeant encore plus profondément ce continent dans l´indigence et l´évaporation des accumulations sociales qui viendraient emplir les poches insatiables de quelques sociétés commerciales américaines ?

L´indélébile parfum d´un opportunisme économique autant égoïste... que délibérément aveugle ?  

Le débâcle financier, économique et commercial américain est tellement grand et inquiétant pour le monde entier en ce moment que ce pays vent ses dettes aux chinois et bat tous les sentiers et marchés commerciaux du monde pour tenter l´impossible de rester en surface. Or, presque inexorablement, la main du diable réveillée par la rapacité et le manque de prévision de ses capitaines d´industries, par les erreurs et les abus de ses propres banquiers et gérants monétaires ; cette terrible main invisible brasse à grande pelle l´eau dans le navire américain. On se souvient alors des parents pauvres africains qu´on avait, avec la complicité du FMI et de la Banque mondiale, contraint à subir tous les dictats et les inconvénients de l´hégémonie économique et commerciale pro occidentale…et on veut les atteler, comme hier, à la cinquième roue de la charrue américaine…dans leur intérêt ?

Si l´Amérique et tout l´occident ont préféré investir en chine, en Corée du nord, au Vietnam, au Mexique et au Brésil plutôt que d´investir en Afrique…pourquoi croyait-elle vouloir récolter les fruits commerciaux dont elle s´est toujours refusée à soutenir par des investissements et une politique d´équité les efforts économiques de redressement et d´industrialisation ? La pluie, dit un adage africain, a toujours montré au voyageur le chemin de chez lui. Notamment parce qu´il s´agit de s´abriter pour ne pas prendre froid. Avant même la fin de l´Apartheid, l´Amérique a toujours entretenu envers l´Afrique d´une politique strictement néolibérale et conservative des intérêts affirmés de la domination économique et financière du Pouvoir blanc. Aujourd´hui, battu en course par la crise et tenu á distance respectable par ses partenaires occidentaux eux aussi mis à mal par la turbulence économique et financière de la plus terrible crise du siècle…et en perte de suffisance, on les voyait tous arriver pour quêter les accumulations des pauvres auxquels par le passé ils n´ont écouté ni les cris de détresse, ni les appels au secours.

Faut-il vraiment croire que l´Amérique et même l´occident qui étaient tous passés devant les pleurs et la détresse des africains depuis des siècles ou pire, dont ils furent même les instigateurs et les profiteurs, que cette Amérique aurait tout à coup, noyé jusqu´au cou par la crise qui menaçait d´engloutir tout l´occident, qu´elle auraient découvert l´amour passionnel ou l´humanisme culturel, économique et social pour le continent africain ? N´était-il pas trop tard pour essayer de tromper les gens de nouveau ou de réveiller des sentiments dont on n´était ni capable, ni historiquement doté ? Vendre aux pauvres dont on avait veillé à ce qu´ils ne vendent pas leur coton à prix raisonnable avec des prix volontaires de dumping ? Le Burkina Faso en savait quelque chose…ou était-ce renouer des relations commerciales avec une Afrique à laquelle, via l´ONU et autres institutions assujetties, on avait toujours repoussé les revendications pathétique d´équité commerciale et économique ?

Qui voulait vraiment croire que l´Amérique d´hier, celle qui avait soumis les afroaméricains de sa propre population à des traitements étirés de mépris et d´exclusion sociale organisée et légitimée par un « Rêve américain » bancal et ségrégatif …pour enrichir une classe enragée de blancs xénophobes et imbus d´eux-mêmes ; que cette Amérique viendrait aujourd´hui réclamer de nouveaux esclaves et de nouveaux sacrifices économiques et financiers aux africains pour sauver…ces mêmes blancs de la détresse causée par leur cécité économique, leurs égoïsme abusif et leurs excès ? On tombait de nues. A croire que la fausseté et la sournoiserie la plus arrogante…ne connaissent pas le bon sens et la retenue !

Et à propos, comment voudrait-elle être payée, cette Amérique pour les placements commerciaux qu´elle voulait imposer aux africains ? En dettes ? Tout le monde sait que l´Afrique est pauvre et nécessitait un grand effort d´épargne et d´investissements pour se développer et donner enfin à ses enfants l´avenir et le bien-être auxquels ceux-ci aspiraient désespérément …ou s´agissait-il, quoi qu´il en coûte, d´appauvrir les africains malgré tout en leur volant leurs maigres accumulations, ou en mettant de nouveau main basse sur leurs matières premières à vil prix ? Ne mettait-on pas ainsi volontairement l´avenir de ce continent en péril d´extermination ? Quand, oui, quand l´occident et l´Amérique accepteraient-ils qu´il faut, comme partout ailleurs, investir d´abord avant de vouloir récolter les fruits économiques ou financiers des africains ? Ah oui, Obama ? Oh oui, beaucoup de jolis discours à l´eau de rose sur la vertu, la responsabilité, les valeurs éthiques et morales, la transparence…c´est bien joli tout cela ; mais cela ne remplace pas des investissements, faut pas confondre les choses ! Nos beaux enfants et nos belles femmes …savent depuis longtemps qu´on ne se nourrit pas du verbe. En est-il autrement aux Etats-Unis ?

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

Forum Réalisance

Comments

[Shaka Bantou]

L´Amérique en pleine crise économique et menacée d´écroulement économique serait-elle aujourd´hui plus avangardiste et plus humaniste qu´hier ? J´en doute. Cette Amérique d´Obama prenait bien compte des apparences, cetres, mais elle avait le dos au mur et vendait ses dettes plutôt qu´elle n´était capable de vendre une vraie coopération économique d´échanges équitables. L´odeur pénétrante de la banqueroute économique ne trompait plus personne. Sauf les africains ?

Ecoutera-t-on encore les discours et les faux conseils démocratiques dont on savait que tout l´occident et l´Amérique en tête avaient toujours profité de l´illusion démocratique pour tromper, abrutir et abuser des africains pour imposer leurs intérêts absolutistes et dominateurs ? Or, quel est donc aujourd´hui le résultat de ce déséquilibre économique et commercial oppresseur, si ce n´est l´appauvrissement des clients futurs et une méchante crise financière, économique, commerciale ? Et maintenant on revenait chez les parents pauvres pour leur vendre quoi ? Encore une fois la chaude foi en l´Amérique sombrante, mise à mal et abusée par ses propres enfants rapaces néolibéraux ?

Faut-il que l´Afrique continue à se laisser abuser ainsi ? Pourquoi Clinton ne parcourait-elle pas l´Europe pour aller vendre la confiance dans la politique de son pays ? Parce que l´Europe n´avait pas de matières premières...et parce qu´elle connaissait bien la mentalités cupide et détroussante des américains. Et ce qui est à la fois ironique qu´édifiant: ces navigateurs anglosaxons arrogants n´étaient arrivés qu´à se saborder en haute mer ! Et maintenant on cherchait partout à s´accrocher aux débris de ceux qu´on avait toujours méprisé, dont on avait coulé et répprimé les économies. Si ce n´est pas de l´humour noir ?

Une grande nation en débandade économique, commercial et dinancier...qui s´abaissait, au risque de mettre en danger tout le système monétaire international, à jouer à la planche à billet comme la pire des nations roturière...à vendre ses dettes...à faire des lecons de démocratie et de vertus politique...alors qu´elle fut celle qui, en empruntant un solisme défiant, rejeta tous les conseils des autres nations, repoussa tous les avertissements de pays amis qu´ils furent écologiques, politiques, militaires, économiques, bancaires pour se lancer dans des catastrophes solitaires ! aujourd´hui cette grande nation revenait la tête basse...demander au monde entier de faire confiance en elle ? Et si elle apprenait, cette grande nation, aussi à prendre en compte les intérêts et les droits économiques, politiques et existentiels des autres ? Après tout, le monde est beaucoup plus grand que l´Amérique ! Et l´Amérique l´apprendra bientôt profondément ces années à venir...cela rendra peut-être ses politiciens moins arrogants et son idéologie économique et sociale...plus démocratique ! ou ira-t-on jusqu´à bombarder le monde entier ?

Africains, il est temps de montrer qu´on ne se laisse plus tourner en bourrique. La culture occidentale ne prend compte ou ne respecte que ceux qui savent s´opposer valablement á elle tout en progressant et en sachant autant être indépendant qu´économiquement puissant pour que cette culture occidentale puisse en profiter comme le veut son système économique. Les autres pauvres et nécessiteux...petites quantités qu´on emploie et dont on abuse à longueur de temps pour devenir encore plus puissant. La carte Obama ? Faudra encore qu´il fasse ses armes en jugulant la crise...et pas seulement dans l´intérêt américain exclusif, car les chinois et tout l´occident, s´ils étaient préjudiciés, ils ne manqueraient pas à réagir et se distancer du géant américains aux pieds d´argile...A qui l´Amérique alors vendra-t-elle ses produits, qui acceptera donc de financer ses endettements roturiers si les chinois se rebiffaient ?

Faut pas s´y tromper: actuellement, c´est l´Amérique qui a besoin du monde entier, mais le monde entier pourrait bien se passer de l´Amérique ! Surtout si la crise économique déclanchée par des banquiers américains rapaces et irresponsables du Wall Street s´agranvait...il n´y avait pas seulement que le BRIC qui se faisait déjà des idées au cas où les américains choisiraient de ne pas payer leurs dettes et de couler leur monnaie pour continuer à vivre au dépend du monde entier avec un dollar dégradé.

Oui, Clinton pouvait voyager en Afrique et admirer le paysage africain, sa misère, ses faiblesses: tout ce manquait et qui aurait dû être fait. Tout cela n´empêche pas de savoir que son pays n´était, en ce moment de crise et d´étirement économique, ni capable d´investir en Afrique, ni capable de garantir un réel partenariat équitable et partagé aux africains...la crise dévorait tous ses moyens et ses ressources. Faire des promesses...les africains connaissent bien cela...des jolis mots tout simplement et à la rigueur bien méchants parce qu´ils éveillaient de faux espoirs qu´on n´était ni sincèrement prêt à honorer, ni disposé à réaliser ou soutenir...parce qu´on en avait pas les moyens idéologiques ou financiers. Ainsi donc, bon voyage en Afrique, madame la secrétaire d´Etat. Que Dieu vous protège dans sa magnanimité et sa générosité infinie...les africains, eux n´ont rien à offrir, hélas, ils sont pauvres.

Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance

[immobilier]

L'égoisme caractérise trop souvent le système économique actuel. La culture du profit prend des proportions dangereuses.
Revenir a des fondamentaux serait impératif pour permettre de relever les défis du 21e siècles.

[Musengeshi Kat]

...Et je me demande si Obama lui-même en est conscient ou il laisse faire dans un intérêt purement américain. Ces escroqueries économiques et commerciales injustes et nélibérales, cette mentalité appauvrissant les faibles; n´est-ce pas ces ignominies qui ont conduit à la crise actuelle ? Qui oserait croire qu´un pays qui a laissé 47 millions de ses citoyens sans assurance maladie invalidité et dont l´économie était à ce point détruite par un égocentrisme malsain et irresponsable irait prétendre faire le bonheur des africains ? Celui qui croit cela, c´est bien l´idiot têtu et débile du village ! Cela me rappelle le syllogisme de Schaupenhauer: les caractères ne changent pas en veillissant...même sous le masque emprunté d´un mouton on peut reconnaître les crocs acérés d´un prédateur. C´est au africains à ne pas se laisser éplucher encore une fois avec de fausses promesses, de faux discours ou des illusions d´aides et de transfert de technologie qui n´étaient rien d´autre que des attrappe nigaud entraînant les pauvres aux abattoirs du néolibéralisme enragé. Trop, c´est décidément trop. MK

[Shaka Bantou]

J´ai lu cet article de Jean Ping : « L’impératif d’unité du continent africain s’impose » http://www.afrik.com/article17271.html et je dois te dire, Katata, que l´Afrique a bien de problèmes de réalisme politique et culturel ! Ce bon monsieur, pour peu économiste qu´il soit et pour peu responsable politique qu´il fut au gouvernement de Bongo, il ne semble en rien avoir appris du passé africain ou même de son expérience politique au pouvoir. Comme ministre ou conseiller : zéro sur toute la ligne, mais aller écrire des livres témoignant de son intelligence ? Pas un mot sur les écoles qui manquaient en Afrique, sur l´agriculture primitive, sur les usines énergétiques et de production qu´il fallait créer pour promouvoir l´emploi, pas un mot sur les hôpitaux, les centres de recherche et ceux de formation professionnelle…pas un mot sur la critique objective de l´idéologie, l´orientation ou l´efficacité du pouvoir en Afrique. Mais dites donc, cet homme était-il économiste ou pas ? Où diable avait-il fait ses études qu´il en oublie les principes fondamentaux ? Il parle de l´affaiblissement du pouvoir de l´Etat africain par les occidentaux…mais il oublie de préciser que cette affaiblissement était voulu pour mieux inféoder les entreprises commerciales et productives africaines en les transformant en simples succursales d´importation. Et si aujourd´hui l´occident revenait en Afrique et prônait un Etat fort, elle s´était rendue compte, comme en occident, que seul l´Etat était véritablement crédible…et corruptible à souhait. En Chine cette manipulation n´ a pas réussi : cela explique notamment le progrès et la réussite chinoise !

Mais quel beau diplôme pour vendre des broutilles ! Ces intellectuels africains corrompus et illogiques, c´est absolument décevant. Pas étonnant que ce continent s´égare et manque d´orientation économique et politique : ses cadres sont bien abrutis ! Autre chose, et on peut reprocher à Clinton qui parcourait l´Afrique en ce moment pour essayer de vendre une politique américaine qui s´était avérée dans le passé n´être qu´une cruelle mascarade néolibérale, qu´à monsieur Ping qui avait servi un Bongo dictateur, escroc et incapable : quand on a servi dans le passé une politique crapuleuse, il est difficile de venir un jour prêcher le bon sens, l´amitié ou la vertu. Clinton a difficile à jouer les caméléon, on le sait. Ping lui persiste et croit que tout son monde est idiot autour de lui, or, c´est lui qui n´a rien compris de ce qui se passe réellement ni autour de lui, ni dans l´exercice de ses devoirs envers les africains. Il est hélas, resté un dinosaure intellectuel voulant tromper son monde indéfiniment au lieu de l´améliorer. L´Afrique n´a que faire de ces incapables préhistoriques aimés et adulés en occident et dont leur seule fierté consistait, depuis des décennies interminables, à appauvrir et trahir les leurs en les jetant en pâture aux étranger ou en ouvrant sous leur pieds un gouffre immense de manque et de détresse...pendant qu´eux savouraient champagne et philosophaient sur l´unité africaine. Depuis quand l´unité construit-elle des écoles, crée l´emploi et le bien-être ? Cette bêtise...nous en avons assez !

Shaka Bantou, j´ai dit !
Forum Réalisance